Piaget Chapitre Intro + Bébé Flashcards

1
Q

AUTOBIOGRAPHIE de Jean Piaget

A
  • Né à Neuchâtel, en Suisse le 9 août 1896
  • Précoce, il commence par la biologie et la psychologie expérimentale
  • 11 ans : Commentaire sur un oiseau albinos
  • Adolescent : Malacologiste renommé
  • 1918 : Doctorat de science sur la malacologie + publie 2 livres de philo
  • 1918 – 1921 :

Psychanalyse avec Sabina Spielrein

Travaille 1 an à Paris dans le labo d’Alfred Binet (échelle métrique de l’intelligence, ancêtre du QI), brisant déjà avec la méthode des tests, il élabore sa méthode d’interrogation clinique.

(JP) La méthode expérimentale de Piaget est en opposition avec le QI (où l’on essaie avec des questions standardisées de voir ce qu’un personne sait faire, c’est très statique, c’est une position très objectivée de l’intelligence).

  • 1921 : Appelé par Edouard Claparède (éducation nouvelle) et Pierre Bouvet à l’université de Genève (Institut JJ Rousseau, science de l’éducation de psy) pour occuper le poste de chef de travaux.
  • A partir de 1925 : Il sera successivement professeur de psychologie, de sociologie, de philosophie des sciences, d’histoire de la pensée scientifique et lla psychologie génétique.
  • Marié en 1933 : La naissance de ses trois enfants est le point de départ d’observations minutieuses des deux premières années de la vie.

Elle constituent la matière de 3 ouvrages célèbres :

La Naissance de l’intelligence chez l’enfant (1936)

La Construction du réel chez l’enfant (1937)

La Formation du symbole chez l’enfant (1945)

  • Peu avant 1940 : Grande époque des recherches piagétiennes avec un équipe de collaborateurs remarquables. Mise en place de sa méthode expérimentale clinique.
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2
Q

Epistémologie

A

Mécanismes généraux de la construction des connaissances (la cognition), qu’il s’agisse de logique, de maths ou de physique.

(JP) La manière de concevoir la façon dont les connaissances se construisent. Piaget va essayer de comprendre ça, du bébé jusqu’à l’âge adulte.

Par quel processus on construit de la connaissance sur l’environnement?

L’un des grands processus est l’action / l’activité.

(JP) Epistémologie : La genèse des connaissances

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3
Q

Epistémologie génétique

A

(Piaget, 1970)

Définie en référence à l’idée de genèse (ontogenèse)

L’enfant est devenu un “petit savant” qui s’interroge sur le réel, bricole, expérimente et (re)découvre les lois du monde

Etudie l’évolution des comportements de l’enfant = étudie la science en marche du bébé à l’adulte (“embryologie de la raison”)

Forme d’histoire des sciences (dont l’enfant est l’acteur principal) qui s’opère en un raccourci saisissant (à peine 20 ans)

(JP) Epistémologie : La genèse des connaissances

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4
Q

Cercle des sciences

A

Rêve de Piaget, établir un lien direct entre la psychologie et la biologie

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5
Q

Le modèle biologique comme source d’inspiration

A

“Cercle des sciences” : Rêve de Piaget, établir un lien direct entre la psychologie et la biologie

(JP) La pensée fontionne comme un organe vivant, un organisme

Un organisme (ex : foie/cœur) fonctionne tout seul, et parce qu’il a des besoins

Le besoin est la manifestation d’un déséquilibre

Une fois qu’il est mis dans son environnement, un organisme est constamment mis en déséquilibre et il a besoin de se rééquilibrer sinon il meurt.

Ex : La marche : déséquilibre puis rattrapage

Equilibration majorante : A chaque déséquilibre, l’organisme va produire un développement, un pouvoir d’action bien supérieur sur son environnement. -> Il va fonctionner de telle manière à se restructurer.

Piaget définit l’équilibration comme une autorégulation, le sujet répond par des compensations actives aux perturbations extérieure.

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6
Q

Le constructivisme

A

Développé, entre autres, par J. Piaget dès 1923

Réaction au behaviorisme qui limite l’apprentissage à l’association S/R

S’intéresse à l’activité du sujet pour se construire un représentation de la réalité

Connaissances = (Re)Construction de la réalité

L’enfant va construire le réel, intégrer le réel en assimilant les nouvelles situations à ses schèmes d’action déjà construits, ce qui l’oblige à les modifier, autrement dit à les accommoder.

La réalité est une catégorie à construire

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7
Q

Le structuralisme

A

(Totalité, Transformation, Autoréglage)

Théorie constructiviste : Les structures intellectuelles, cad nos pensées, nos opérations ont une genèse qui leur est propre (l’ontogenèse cognitive)

De la naissance à l’âge adulte, elles se construisent progressivement, stade après stade (marches d’un escalier), dans le cadre de l’interaction entre l’individu et son environnement.

C’est l’action de l’enfant sur les objets qui l’entourent qui est essentiel.

Structuralisme : (JP) Le fonctionnement mental, qui est un prolongement du biologique, a pour vocation de s’adapter.

Ce fonctionnement, ce qui va se former, s’autoréguler, s’organiser de manière plus ou moins complexe, c’est-ce que Piaget appelle “STRUCTURE” (configuration plus ou moins complexe).

La structure est la manière dont est organisé l’organisme de la pensée. Elle va se modifier et s’équilibrer de manière toujours plus complexe (Equilibration majorante).

Exemple :

Compter, trier, évaluer une distance

Scheme = ensemble de possibilité à la naissance qui vont se complexifier, jusqu’à devenir une structure de pensée à l’âge adulte

Piaget va décrire âge par âge cette structure de pensée.

-> Qu’est-ce qu’on est capable de faire à 1 ans, 2 ans etc… Et comment cela se restructure aux âges suivants pour avoir plus de pouvoir d’action + quels sont les déclencheurs ?

La structure forme un tout, constituée de choses diverses.

Ex: Structure Compter -> Constitué de nombres de manière séparée

    -> Ils existent comme un totalité 

    -> Vise un équilibre, un tout 

    -> Le rééquilibrage sert à reconstruire la totalité 

Un structure est un système de transformation

Ex : Structure “comparer poids” ou “longueur objet” -> Possibilité d’action sur l’environnement car si je peux comparer, je peux classer etc…

La réalité est une catégorie à construire, donc on ne construit pas tous le même monde.

Ce qui est essentiel, c’est l’interaction du sujet avec l’environnement

Méthodologie des sciences humaines utilisée en linguistique par F. de Saussure, en sociologie par R. Barthes.

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8
Q

Structures opératoires

A

Systèmes de transformation exécuté par le sujet

Donc dans le prolongement des actions du sujet

Mais de transformations qui peuvent se composer entre elles et donner un système fermé (ex: une classification, une sériation).

Les opérations : Transformations ou actions du sujet qui peuvent être retournée, qui sont réversible (ex : Addition / Soustraction).

(JP) Ce qu’un individu sait faire, est capable de faire (pouvoir d’action) à un moment donné de son développement.

Structure = Ensemble de pouvoirs coordonnés entre eux

(JP) Nos pensées ont un genèse. Elles se construisent par l’interaction avec l’interaction avec l’environnement par l’action.

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9
Q

Le Schème

A

Un schème, c’est la structure ou l’organisation des actions tel qu’elle se transfère ou se généralise lors de la répétition de cette action dans des circonstances semblables ou analogue.

-> Répétition avec des variations (prendre un bonbon, prendre le sein = schème de préhension).

Schème : Action qui va servir de véhicule, de transport pour faire les choses de manière diverse;

Les schèmes ne préexiste pas tous en même temps. Certains schèmes ont besoin d’autre pour se construire.

Ils peuvent fonctionner tout seul (totalité de la structure, elle peut fonctionner par elle-même).

Ex: Même à son plus bas niveau, le reflexe, un schème peut fonctionner de manière autonome.

Le schème est malléable, il peut être modifié

Même si le schème va pouvoir fonctionner tout seul, il va tout de suite être mis en déséquilibre car ce qui provoque le développement c’est le déséquilibre.

Ex : Reflexe de grasping : fonctionne tout seul mais il est capable de malléabilité (serrer un doigt, un biberon etc…) car il est mis en déséquilibre dans l’interaction avec son environnement, il va avoir une capacité d’action de plus en plus forte.

Le schème a une capacité de coordination, qui étend les possibilité d’action de l’individu.

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10
Q

L’Assimilation et l’Accommodation

A

Assimilation : processus dynamique par lequel un objet du milieu est appréhendé par la structure de l’organisme. Autrement dit, c’est le processus qui fait que tout schème tend à se réactiver et à se reproduire par le fonctionnement du milieu, par la rencontre avec l’objet.

Quand je rencontre de nouveaux objets, j’ai tendance à réactiver un schème déjà existant.

Tendance à réutiliser le Schème (= habitude comportementale) avec de nouveaux objets. Tendance à renforcer cette habitude par le milieu (ça va se consolider avec l’usage).

Accommodation : processus (adaptatif/dynamique) par lequel le schème va être légèrement modifié pour s’adapter aux caractéristiques propres de l’objet et donc rendre l’assimilation possible.

Ex: Tourner la tête tout le temps quand il y a un bruit vs tourner la tête quand sa mère rentre

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11
Q

L’Assimilation

A

Assimilation : processus dynamique par lequel un objet du milieu est appréhendé par la structure de l’organisme. Autrement dit, c’est le processus qui fait que tout schème tend à se réactiver et à se reproduire par le fonctionnement du milieu, par la rencontre avec l’objet.

Quand je rencontre de nouveaux objets, j’ai tendance à réactiver un schème déjà existant.

Tendance à réutiliser le Schème (= habitude comportementale) avec de nouveaux objets. Tendance à renforcer cette habitude par le milieu (ça va se consolider avec l’usage).

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12
Q

Accommodation

A

Accommodation : processus (adaptatif/dynamique) par lequel le schème va être légèrement modifié pour s’adapter aux caractéristiques propres de l’objet et donc rendre l’assimilation possible.

Ex: Tourner la tête tout le temps quand il y a un bruit vs tourner la tête quand sa mère rentre

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13
Q

Les Facteurs de développement (maturation, Action, Société, Equilibration)

A

La maturation du système nerveux est une des conditions du développement, c’est une condition nécessaire mais pas l’unique.

L’activité est une autre condition, pour construire des connaissances sur le monde :l’action physique puis mentales sur les objets. La première expérience sur le monde est physique tandis que la seconde est logico-mathématique.

Chez Piaget, on donne la primauté à l’activité. L’intelligence Sociale, émotionnel, découle de l’intelligence SM(?).

L’équilibration majorante, autre condition, est le processus qui fait que l’individu agit de tel manière à reconstruire de l’équilibre dans le déséquilibre. Il s’adapte à son environnement, grâce à :

L’assimilation : utiliser le bagage comportemental pour pouvoir interagir

L’accommodation : transformer/déplacer/modifier ce schème pour l’adapter à l’environnement/au stimulus

L’équilibration majorante est en lien avec les stade de développement ou stade d’Equilibre.

Voir plus bas texte de Maurice Reuchlin

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14
Q

Le principe de stade : Le « modèle de l’escalier »

A

Intelligence Sensori-Motrice

Uniquement physique / Sensorimoteur (sensori = sensoriel = faim/chaud/soif/plaisir à manger)

C’est le premier moyen de connaître l’environnement

Permanence de l’objet = La capacité de pouvoir compte que notre monde est constitué d’objet. C’est passer d’un monde extérieur qui n’existe pas à un monde constitué d’objet, et se rendre compte que nous sommes nous même un objet.

Représentation mentale des objets : Capacité de construire une représentation du monde

2 à 11 ans Stade des opérations concrètes

Manipulation concrètes des objets sur la base des interactions avec son environnement

Stade des opérations formelles

Raisonnement hypothético déductif

Capacité de manipuler les objets mentalement même si on n’a pas d’interaction avec le monde.

Résumé :

Pour Piaget, devenir intelligent c’est d’abord percevoir la permanence de l’objet comme unité de base du réel (stade 1), puis dénombrer, catégoriser ou classer les objets (stade 2) et enfin de raisonner sur des idées, des hypothèses et des propositions logiques (stade 3).

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15
Q

Critique du modèle des stades

A

Si on remplace les cailloux par des bonbons, on observe une résolution plus tôt (2 ans), soit plus de variabilité que Piaget le pensait.

Cette histoire d’escalier, de palier n’est pas si claire. Pour pouvoir arriver à une certaine structure, ça nécessite d’inhiber certaines choses apprise avant (neuroscience).

Néo-Piagetien

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16
Q

Les stades piagétiens

A

Cours du 14/04

Les stades piagétiens

(JP) Nous constatons que le stade SM et OC est très long comparativement à l’OF. Il s’agit d’un modèle en escalier.

Tous le monde passe par le même programme de développement dont chaque stade est une grosse structure (en quelque sorte). La logique des stades correspond à la structure globale de l’intelligence.

1 / Le stade sensori-moteur ou stade de l’intelligence avant le langage, divisé en six sous-stades (de 0 à 18 mois) :

des réflexes à l’intentionnalité :

l’exercice des réflexes (0 à 1 mois) ;

les réactions circulaires primaires (1 mois à 4 mois et demi) ;

les réactions circulaires secondaires (4 mois et demi à 8-9 mois) ;

de l’intentionnalité à la représentation :

la coordination des schèmes secondaires (8-9 mois à 12 mois) ;

les réactions circulaires tertiaires (12 à 18 mois) ;

les combinaisons mentales.

La réaction circulaire est la répétition d’une action en vue d’obtenir la reproduction d’une stimulation sensorielle déclenchée antérieurement par cette action. Le passage des réactions circulaires primaires aux réactions secondaires et tertiaires sous-tend le progrès de l’intelligence sensori-motrice (voir le chapitre 2).

2 / Le stade de préparation et de mise en place des opérations concrètes divisé en trois sous-stades (de 18 mois-2 ans à 11-12 ans) :

la pensée symbolique (2 à 4 ans) ;

la pensée préopératoire : intuition simple (4 à 5 ans 6 mois) ; intuition articulée (5 ans 6 mois à 7-8 ans) ;

les opérations concrètes (7-8 ans à 11-12 ans).

Le terme « intuition » caractérise, dans la terminologie piagétienne, une organisation mentale transitoire entre l’intelligence sensori-motrice et l’intelligence opératoire. La « pensée intuitive » est à sens unique (voir le chapitre 3).

3 / Le stade des opérations formelles divisé en deux sous-stades (de 11-12 à 14-16 ans) :

la genèse des opérations formelles (11-12 à 14 ans) ;

les structures opératoires formelles (14 à 16 ans).

17
Q

Le stade sensori moteur L’ancrage biologique

A

Se situe au niveau du bagage héréditaire dont dispose le nouveau-né pour fonctionner : les processus d’assimilation et d’accommodation, clés de voûte de l’adaptation biologique.

Ils correspondent à l’innéisme fonctionnel de la théorie piagétienne, le constructivisme (ultérieur) étant structural (les structures d’actions et d’opérations cognitives).

Les processus fondamentaux d’assimilation et d’accommodation s’appliquent aux schèmes du sujet, c’est-à-dire aux structures ou organisations des actions, telles qu’elles se transfèrent ou se généralisent lors de la répétition de ces actions en des circonstances semblables ou analogues.

Les premiers schèmes du bébé sont des schèmes réflexes.

18
Q

Le stade sensori moteur Les ancrages épistémologique et logico-mathématique

A

Le système des schèmes d’assimilation sensori-moteurs aboutit à une sorte de logique de l’action, comportant des mises en relations et correspondances (fonctions), des emboîtements de schèmes, bref des structures d’ordre et de réunion qui constituent la substructure des opérations futures de la pensée.

Mais concernant les « conquêtes épistémiques », nous verrons ci-dessous que, selon Piaget, la première structure intellectuelle construite par le bébé, structure qui règle le fonctionnement de ses schèmes d’action dans l’espace, est une organisation comparable au « groupe des déplacements » de Poincaré. D’où notre expression de « bébé géomètre ».

19
Q

L’intelligence sensori-motrice : automatisme et genèse de l’intentionnalité

A

La démarche piagétienne se singularise aussi par sa méthode clinique. Concernant le stade sensori-moteur (et l’émergence du stade suivant), Piaget a réalisé un suivi longitudinal de ses propres enfants dont il a extrait des observations très fines sur la genèse de l’action intentionnelle, sur la construction de l’objet, de l’espace et de la causalité, ainsi que sur l’imitation et le jeu.

Stade I
De la naissance
à la fin du premier mois

– Exercice réflexe
– Assimilations fonctionnelle, généralisatrice et recognitive

Stade II
Du deuxième mois
à environ 4 mois et demi

– Réactions circulaires primaires (orientées vers le corps propre) : de l’exercice réflexe aux habitudes acquises
– Coordination vision-préhension

Stade III
De 4 mois et demi
à 8-9 mois

– Réactions circulaires secondaires (orientées vers les objets : schèmes appliqués aux objets saisis)
– Prémices de la distinction entre moyens et fins

Stade IV
De 8-9 mois
à 11-12 mois

– Distinction entre moyens et fins, « conscience » de la direction imprimée à l’action : intentionnalité, intelligence
– Considération des relations entre objets

Stade V
De 11-12 mois à 18 mois

– Réactions circulaires tertiaires : affinement de l’activité intentionnelle d’exploration des objets et recherche de moyens nouveaux pour agir sur eux (« expériences pour voir »)

Stade VI
De 18 mois
à 2 ans

– Combinaison mentale des schèmes d’action : trait d’union entre l’intelligence pratique et la pensée symbolique

2+2+4+4+6+2

Le « découpage » des deux premières années de la vie, proposé par Piaget, vise à décrire la construction progressive d’une intelligence avant le langage, essentiellement pratique, c’est-à-dire tendant à des réussites et non pas à énoncer des vérités.

Cette intelligence est l’instrument de la coordination sensori-motrice des actions sans qu’intervienne la représentation ou la pensée.

La cognition de l’homme en développement n’a donc pas ici d’existence en dehors de ce qu’il perçoit (sensori-) et de ce qu’il agit (moteur) dans la situation présente.

20
Q

Le stade I : de la naissance à la fin du premier mois (Exercice des schèmes réflexes)

A

Stade initial du fonctionnement réflexe.

L’analyse de Piaget concernant l’automatisme du nouveau-né est centrée sur les schèmes réflexes qui se développent par exercice, donc qui s’adaptent, au lieu de s’atrophier ou de rester inchangés (notamment les schèmes de mise en bouche et de succion).

C’est un bébé fondamentalement actif, mettant l’accent sur l’exercice qui est décrit.

Le bébé est capable :

de répéter : répétition de la succion du mamelon, par exemple ;

de généraliser : succion d’autres objets ;

de discriminer : reconnaître le mamelon des autres objets (rejet de plus en plus brutal, quand le bébé a faim, des objets non susceptibles de l’apaiser).

(trois formes d’assimilation)

L’assimilation et l’accommodation sont ici confondue et ne dépasse pas le cadre héréditaire. Cette assimilation se positionne comme une activité dont le rôle fondamental est d’interdire de considérer le réflexe comme un pur automatisme. Elle rend compte des extensions ultérieures du schème réflexe et de la formation des premières habitudes

Les réflexes constituent ainsi le matériau moteur sur la base duquel va s’édifier l’intelligence humaine.

Permanence de l’objet : La première étape est caractérisée par l’absence de réaction à la disparition de l’objet. L’observateur agite un hochet devant les yeux d’un bébé de 2 mois : la scène éveille l’intérêt du bébé, il fixe l’objet mais ne le cherche pas ni ne manifeste de déplaisir quand celui-ci est soustrait à sa vue.

(JP) A la naissance, ce qu’on a à disposition pour agir, c’est notre corps, et les réflexes associés. Au moment de l’accouchement, on teste les reflexes de l’enfant pour évaluer le fonctionnement neurologique. La décharge d’un reflexe est issu d’un stimulus, ainsi, le reflexe, qui est l’origine des schèmes de l’intelligence, existe par stimulation externe.

A 3 semaines, le bébé va exprimer quelque chose. Les reflexes vont se transformer pour permettre au corps de faire autre chose. Certains reflexes (éternuement, bâillement) n’auront pas d’avenir dans l’intelligence.

Par ex, la succion va évoluer, le bébé va devenir expert.

Il y a un éclatement du code biologique par assimilation et accommodation car il faut s’adapter. Pour Piaget, au début, le bébé est un peu autiste, il ne différencie pas son moi de l’environnement. Il n’y a pas de conduite intelligente, juste des reflexes et une adaptation.

21
Q

Le stade I : de la naissance à la fin du premier mois (Exercice des schèmes réflexes)

A

Stade initial du fonctionnement réflexe.

L’analyse de Piaget concernant l’automatisme du nouveau-né est centrée sur les schèmes réflexes qui se développent par exercice, donc qui s’adaptent, au lieu de s’atrophier ou de rester inchangés (notamment les schèmes de mise en bouche et de succion).

C’est un bébé fondamentalement actif, mettant l’accent sur l’exercice qui est décrit.

Le bébé est capable :

de répéter : répétition de la succion du mamelon, par exemple ;

de généraliser : succion d’autres objets ;

de discriminer : reconnaître le mamelon des autres objets (rejet de plus en plus brutal, quand le bébé a faim, des objets non susceptibles de l’apaiser).

(trois formes d’assimilation)

L’assimilation et l’accommodation sont ici confondue et ne dépasse pas le cadre héréditaire. Cette assimilation se positionne comme une activité dont le rôle fondamental est d’interdire de considérer le réflexe comme un pur automatisme. Elle rend compte des extensions ultérieures du schème réflexe et de la formation des premières habitudes

Les réflexes constituent ainsi le matériau moteur sur la base duquel va s’édifier l’intelligence humaine.

Permanence de l’objet : La première étape est caractérisée par l’absence de réaction à la disparition de l’objet. L’observateur agite un hochet devant les yeux d’un bébé de 2 mois : la scène éveille l’intérêt du bébé, il fixe l’objet mais ne le cherche pas ni ne manifeste de déplaisir quand celui-ci est soustrait à sa vue.

(JP) A la naissance, ce qu’on a à disposition pour agir, c’est notre corps, et les réflexes associés. Au moment de l’accouchement, on teste les reflexes de l’enfant pour évaluer le fonctionnement neurologique. La décharge d’un reflexe est issu d’un stimulus, ainsi, le reflexe, qui est l’origine des schèmes de l’intelligence, existe par stimulation externe.

A 3 semaines, le bébé va exprimer quelque chose. Les reflexes vont se transformer pour permettre au corps de faire autre chose. Certains reflexes (éternuement, bâillement) n’auront pas d’avenir dans l’intelligence.

Par ex, la succion va évoluer, le bébé va devenir expert.

Il y a un éclatement du code biologique par assimilation et accommodation car il faut s’adapter. Pour Piaget, au début, le bébé est un peu autiste, il ne différencie pas son moi de l’environnement. Il n’y a pas de conduite intelligente, juste des reflexes et une adaptation.

22
Q

Le stade II : du deuxième mois à environ 4 mois et demi (Réaction circulaire primaire)

A

Stade des premières habitudes acquises : les « réactions circulaires primaires ».

Concept de Réaction circulaire :

emprunté à James Baldwin, Il s’agit d’un processus par lequel un schème d’action, d’origine réflexe par exemple, est répété en raison d’un résultat intéressant (pour le bébé) qu’il suscite, résultat initialement découvert par hasard (proche du concept freudien de répétition hallucinatoire d’une expérience de satisfaction).

Du hasard à la répétition se créent ainsi, au-delà de l’exercice réflexe (stade I), des habitudes acquises ou, plus précisément, un exercice fonctionnel acquis, prolongeant l’exercice réflexe et ayant pour effet de fortifier et d’entretenir non plus seulement un mécanisme tout monté, mais un ensemble sensori-moteur à résultats nouveaux poursuivis pour eux-mêmes

qualificatif primaire :

ajouté par Piaget à l’expression de Baldwin, renvoie au fait que les réactions circulaires du stade II sont exclusivement centrées sur le corps propre ; elles deviendront, plus tard, orientées vers les objets (stade III).

La succion du pouce est ici l’exemple type :

le point de départ de cette conduite, le schème de succion, se situe au niveau réflexe du stade I ;

la succion du pouce est initialement l’effet d’une rencontre fortuite ;

elle s’effectue ensuite par coordination entre la main et la bouche, coordination qui procède de la répétition du schème en raison du résultat intéressant qu’il suscite.

Il s’agit bien, selon Piaget, d’une habitude acquise car ni les réflexes de la bouche, ni ceux de la main ne prévoient héréditairement une telle coordination (il n’y a pas d’instinct de sucer son pouce !) et l’expérience seule en explique la formation.

Comme l’indique clairement Piaget, il ne s’agit pas encore d’actes intelligents. L’intelligence du bébé émergera avec l’intentionnalité, c’est-à-dire la poursuite d’un but posé dès le départ et la recherche des moyens appropriés parmi les schèmes possibles.

C’est néanmoins dès le stade II que s’amorcent les premières coordinations de schèmes (coordination entre la main et la bouche dans l’exemple de la succion du pouce), ce qui « met en marche » la mécanique même du développement cognitif : les innovations ultérieures procéderont toujours de coordinations de schèmes, schèmes de nature différente et de complexité accrue.

La coordination la plus essentielle qui s’établit, et qui marque la transition avec le stade III, est la coordination vision-préhension. C’est elle qui nous permet de saisir les objets en étant guidés par la vue et, réciproquement, d’amener dans le champ visuel ce dont notre main s’est emparée. Voici sa genèse :

mouvements impulsifs des mains et purs réflexes : réflexe d’agrippement ou grasping-reflex ;

réactions circulaires primaires relatives aux mouvements des mains antérieurement à toute coordination de la vision et de la préhension ;

apparence de coordination vision-préhension : la bouche attire ce que la main saisit (coordination préhension-succion) mais le bébé ne saisit l’objet que lorsqu’il le touche par hasard et s’il regarde ses mains lorsqu’elles tiennent déjà l’objet, la vision ne sert encore en rien à l’acte même de saisir;

coordination vision-préhension dès que le bébé aperçoit simultanément sa main et l’objet : la vision simultanée de la main et de l’objet pousse l’enfant à saisir : ni la vue de l’objet seul, ni la vue de la main seule ne conduisent à ce résultat ;

coordination vision-préhension « vraie », évaluée par trois critères :

le bébé saisit ce qu’il voit sans limitation relative à la position de sa main ;

il porte immédiatement devant les yeux tout objet saisi par hasard en dehors du champ visuel ;

il dirige son regard vers sa main lorsque celle-ci est retenue par l’observateur.

Ces cinq étapes se déroulent dans l’ordre indiqué, mais à des âges variables. Il est généralement convenu que l’étape ultime, la coordination vision-préhension vraie, survient vers 5 mois, ce qui nous situe légèrement au-delà du stade II. Cette coordination conduit en effet le bébé à se décentrer du corps propre (réactions circulaires primaires) pour s’orienter vers les objets.

PO : À la deuxième étape, de 2 à 4 mois environ, apparaissent des mimiques de désappointement, voire des cris et des pleurs, mais sans ébauche de recherche.

(JP) Au bout de 3 semaines / 1mois, nous observons la formation des 1ère habitude. L’enfant va répéter les choses (ex : la succion) et toutes ces interactions vont se transformer en habitudes.

L’habitude est plus qu’un reflexe mais pas encore une conduite intelligente car il n’y a pas d’intentionnalité (l’action intelligente est ainsi définie par un But préalable). C’est une réaction à un stimulus, circulaire car ça va se répéter pour former une habitude. Primaire car c’est orienté sur le corps. C’est une boucle qui va se répéter, sans véritable but initial, sauf de satisfaire quelque chose de primaire, un besoin, une obligation (ex: les vers de terre se nourrisse mais pas d’élaboration cognitive d’un objectif à atteindre). C’est tourné vers soi et non vers les objets extérieurs. Il y a confusion entre le corps propre et l’extérieur.

La répétition met en branle le processus d’accommodation et d’assimilation. La répétition ne se fait pas tout à fait de la même manière. C’est l’assimilation et l’accommodation qui vont permettre de découvrir l’interactivité avec les objets, ça permet d’acquérir une connaissance sur le monde et les objets.

Ex: Quand on saisit un objet, on a des informations sur lui (chaleur, poids etc…)

Le monde n’est plus quelque chose de diffus mais va se constituer de plusieurs choses, il sera découpé.

23
Q

Le stade III : de 4 mois et demi à 8-9 mois (réaction circulaire secondaire)

A

Stade des réactions circulaires secondaires. Les réactions circulaires deviennent des comportements orientés vers les objets, ce qui leur vaut le qualificatif de secondaires.

L’aspect circulaire signifie qu’il s’agit toujours d’un processus de répétition. Après avoir reproduit les résultats intéressants découverts par hasard sur le corps propre, l’enfant cherche tôt ou tard à conserver aussi ceux qu’il obtient lorsque son action porte sur le milieu externe.

Apparaît, sous l’impulsion de la coordination vision-préhension, des schèmes qui s’appliquent aux objets saisis : schèmes de frapper, de secouer, de frotter, de passer un objet d’une main à l’autre, etc.

La répétition de ces schèmes est liée à des résultats éloignés de ceux de l’activité réflexe (par assimilation généralisatrice), plus la distinction entre moyens et fins se précise – il s’agit toujours ici de déceler les prémices de l’intentionnalité.

Exemple du schème « secouer» :

le bébé secoue son berceau (moyen) et déclenche une oscillation des hochets qui y sont suspendus (fin), spectacle auquel il porte intérêt, d’où la répétition du schème ;

quelques heures après, l’observateur fait osciller les hochets et le bébé se secoue ;

il suffit ensuite de présenter les hochets pour obtenir la même réaction ;

même réaction lorsque l’observateur remue seulement le toit du berceau sans y avoir accroché les hochets.

La mise en relation entre l’activité du bébé (se secouer) et le résultat, éloigné de lui, qui en résulte (oscillation des hochets, etc.) procède, selon Piaget, d’une assimilation réciproque des schèmes, moteur et visuel, en présence : c’est parce que le bébé est précisément en train de se secouer pendant qu’il regarde ou écoute le résultat de ses mouvements que les deux sortes de schèmes finissent par s’assimiler réciproquement. Et cette assimilation interschèmes repose, sur l’activité de mise en relation, ou mieux, de coordination.

On est cette fois au seuil de l’intelligence, à l’ébauche d’une certaine intentionnalité. Il est vrai que les relations utilisées par le bébé du stade4 III pour obtenir certains effets sont toujours découvertes par hasard. Elles ne procèdent jamais de la nécessité de résoudre un problème dont le but est préalablement fixé. Toutefois, même s’il n’y a pas encore d’actes intelligents proprement dits, on peut déceler dès ce stade des conduites qui les préfigurent.

PO : À la troisième étape émerge une sorte de « permanence pratique » liée à l’action et non à l’objet : le bébé de 6-7 mois est capable de revenir à un objet proche dont on l’a momentanément distrait, il attend à son point de chute un objet qui tombe, il anticipe le déplacement d’un mobile si sa trajectoire est simple, etc. Mais en dehors de cette permanence pratique, si l’on cache un objet présent d’un linge facile à enlever, on constate que le bébé ne soulève pas le cache, sauf par hasard ou si lui-même l’a mis en place. L’objet n’est donc pas encore permanent en tant que tel, c’est-à-dire indépendamment de l’action propre.

(JP) Les schèmes assimilent et accommodent et les habitudes vont se transformer en autre chose. On est au seuil de l’intentionnalité (le bébé saisit les choses qu’il veut attraper).

Réaction = Pas de vrai intentionnalité qui précède l’action, l’enfant va être étonné de ce qu’il va faire. Il va par exemple saisir quelque chose, ça va lui plaire, donc il va répéter. C’est un hasard fortuit qui va se transformer en intentionnalité.

Secondaire = Tourné vers l’extérieur. C’est pour ça qu’on met pleins de hochets, de jouets au bébé, pour le stimuler.

Prémices de coordination entre les schèmes (= prémices des moyens de mises en œuvre pour atteindre les choses).

Première forme de constitution de la permanence de l’objet (objet qui existe par eux-même). L’enfant va commencer à chercher l’objet.

24
Q

Le stade IV : de 8-9 mois à 11-12 mois (coordination intentionnelle des schèmes)

A

Ce stade est (enfin !) celui de la naissance « véritable » de l’intelligence. L’intentionnalité apparaît clairement dans les conduites du bébé, qui sont désormais marquées par une certaine « conscience » de la direction imprimée à l’action.

En témoignent la coordination des schèmes secondaires, en termes de schèmes-moyens et de schèmes-buts, et leur application à des situations nouvelles. Il ne s’agit plus, comme au stade précédent, de répéter des séquences de schèmes (moteurs et visuels, par exemple) découvertes « en bloc » fortuitement, mais d’atteindre un but non directement accessible et de mettre en œuvre, dans cette intention, des schèmes jusque-là relatifs à d’autres situations.

Buts et moyens sont dès lors nettement dissociés et le bébé réalise, une coordination intentionnelle de certains schèmes « pertinents » parmi le répertoire de schèmes possibles.

Piaget a finement analysé les premières conduites intelligentes, dont il donne de nombreux exemples : le geste de tirer un cordon attaché au toit du berceau (schème-moyen) pour faire tomber un objet désiré et le saisir (schème-but) ; le geste d’écarter la main de l’observateur ou tout obstacle placé entre le bébé et l’objet (schème-moyen) au moment où s’esquisse un acte de préhension (schème-but) ; l’utilisation de la main de l’observateur (schème-moyen) pour reproduire un résultat intéressant : actionner une poupée qui chante, par exemple (schème-but), etc. Autant d’exemples qui montrent bien la nature intentionnelle des conduites du stade IV par rapport à celles du stade III. On observe en effet que des schèmes secondaires acquis au stade III – tels « tirer un cordon » et « saisir un objet » – se coordonnent ici de manière à ce que l’un serve de moyen pour atteindre le but assigné par l’autre. Et nous verrons plus loin l’importance du deuxième exemple cité, « écarter l’obstacle », du point de vue de la construction de la notion d’objet.

Les conduites du stade IV donnent au bébé l’occasion d’établir des relations entre objets (et non plus seulement des relations entre un schème et un objet) : relations entre le cordon, l’obstacle, la main de l’observateur, etc., et la chose convoitée. D’autres relations plus directes sont également prototypiques de ce stade, telles que « pousser un objet à l’aide d’un autre » et « mettre un objet dans ou sur un autre ».

PO : À la quatrième étape survient un changement décisif : le bébé de 8-10 mois (stade IV) recherche systématiquement l’objet enlevé de sa vue : il le cherche dorénavant en dehors même du champ de la perception, c’est-à-dire derrière les écrans qui ont pu s’interposer entre le sujet et le tableau perçu. Cette découverte est due au fait que l’enfant commence à étudier les déplacements des corps (en les saisissant, les remuant, les balançant, les cachant et les retrouvant, etc.) et à coordonner ainsi la permanence visuelle et la permanence tactile. Cependant la recherche de l’objet disparu, caractéristique de cette quatrième étape, ne marque pas encore l’avènement définitif de la notion d’objet.

En effet, le bébé ne cherche l’objet que là où il l’avait précédemment rencontré et non nécessairement là où il a disparu. De sorte que si l’objet, avant sa disparition, a été déplacé (sous les yeux du bébé), il commet une erreur de localisation : lorsque l’objet disparaît successivement en deux endroits distincts, ou davantage, l’enfant lui confère encore une sorte de position absolue ; il ne tient pas compte de ses déplacements successifs, pourtant bien visibles, et paraît raisonner comme si l’emplacement où l’objet a été retrouvé la première fois demeurait celui où on le retrouvera quand on le voudra. L’objet du quatrième stade reste donc intermédiaire entre la “chose à disposition” des stades précédents et “l’objet” proprement dit des cinquième et sixième stades.

Cette erreur de localisation, typique, est mise en évidence à partir du dispositif suivant (voir la figure 10) : on place devant le bébé deux caches A et B, aussi facilement accessibles l’un que l’autre ; sous son regard, on introduit d’abord l’objet sous le cache A. Le bébé de 8-10 mois retrouve l’objet sans peine. Après quelques répétitions de cette situation, on transporte très visiblement l’objet sous B (A → B) et le bébé continue de rechercher l’objet sous A : c’est l’erreur dite « A-non-B », aussi appelée l’erreur du stade IV et devenue célèbre sous cette double appellation.

(JP) On voit apparaître la dissociation entre le buts à atteindre et les moyens pour les atteindre.

C’est l’étape intermédiaire de la permanence de l’objet : erreur A non B.

Imitation : plus de progrès d’imitation, c’est le corrélat des capacité de construire des relations sociales.

25
Q

Le stade V : de 11-12 mois à 18 mois (Réactions circulaires tertiaires / les conduites expérimentales)

A

Dernier sous-stade véritablement sensori-moteur, puisque le suivant sera marqué par l’émergence de la « vie mentale », le stade V se caractérise par un double prolongement du stade IV : d’une part, un affinement de l’activité intentionnelle d’exploration des objets, sous la forme de réactions circulaires plus flexibles, et, d’autre part, la recherche de moyens nouveaux pour agir sur eux.

Concernant l’exploration des objets, le bébé du stade V présente des réactions circulaires nouvelles, dites « tertiaires » : lorsqu’il répète les mouvements qui l’ont conduit au résultat intéressant, il ne les répète plus tels quels, mais les gradue et les varie, de manière à découvrir les fluctuations du résultat lui-même.

Piaget donne l’exemple du bébé qui module le schème de « lâcher » afin d’étudier attentivement le mouvement de chute de l’objet : il suit des yeux l’objet et lorsque celui-ci est tombé il le regarde longuement ; après l’avoir ramassé, il le lâche de nouveau en variant le geste (il dresse le bras verticalement ou obliquement), en changeant la position de chute et en lâchant tantôt à droite, tantôt à gauche.

D’autres observations indiquent que le bébé de ce stade fait varier la position des objets pour les mettre en déséquilibre, les lance, les fait rouler, flotter, les immerge pour les voir remonter, etc., et découvre ainsi leur structure et leur fonctionnement. Il ne s’agit plus seulement d’appliquer des schèmes connus à l’objet nouveau, mais “de saisir par l’esprit cet objet lui-même”.

En outre, le bébé, devenu expérimentateur, recherche des moyens nouveaux pour agir sur les objets et l’utilisation de ces moyens par « tâtonnements-orientés-vers-un-but » préfigure, selon Piaget, le raisonnement intellectuel. Trois conduites sont caractéristiques de ce progrès :

la « conduite du support » qui consiste à attirer un coussin, une couverture, un drap, un châle, un mouchoir, un plateau, un couvercle ou un carton proches et faciles à atteindre, pour pouvoir saisir un objet éloigné, placé sur l’un de ces supports ;

la « conduite de la ficelle » qui consiste à tirer à soi un objet, pour le saisir, en se servant de la ficelle à laquelle il est attaché ;

la « conduite du bâton » qui consiste à se servir d’un bâton pour rapprocher un objet éloigné qui ne peut être saisi directement. Cette dernière conduite se démarque des deux premières dans la mesure où elle indique l’usage d’un instrument, le bâton, alors que le support et la ficelle n’étaient encore que des prolongements de l’objet.

D’autres conduites plus complexes apparaissent également au stade V, telles, par exemple, la prise en compte des relations de « contenant » à « contenu » dans la manipulation d’un matériel gigogne. Incontestablement, le bébé innove et l’accommodation devient, pour la première fois, une fin en soi (nécessité d’enrichir le répertoire de schèmes connus) qui précède de nouvelles assimilations. Avec les « expériences pour voir », ou réactions circulaires tertiaires, et la recherche de moyens nouveaux, le stade V marque l’apogée de l’intelligence sans représentation.

PO : À la cinquième étape, le problème des deux caches A et B est correctement résolu (vers 11 mois), pour peu que le déplacement A → B ait été bien perçu. Enfin, la sixième et dernière étape, au-delà de 12 mois, lève la condition perceptive de l’étape précédente : le bébé est capable de retrouver l’objet dans sa position finale, même si celui-ci a subi des déplacements intermédiaires invisibles. Le bébé peut ainsi retrouver un objet mobile en anticipant sa position à partir d’un mouvement simplement amorcé. Cette construction laborieuse de la permanence de l’objet, en six étapes, montre bien, selon Piaget, qu’il ne s’agit pas d’une simple activité de reconnaissance mais d’une acquisition cognitive fondamentale : la première conservation intelligente – d’autres conservations, décrites au chapitre suivant, surviendront au cours de l’enfance : la conservation numérique, la conservation des liquides, etc.

(JP) Il s’agit du stade des expérimentation active.

Met en place l’intelligence SM

L’enfant a une capacité d’action sur son environnement

Utilise l’objet comme un outil

Intéragit, expérimente avec les objets

Dissociation complète entre Assimilation et Accomodation qui fontionne parfaitement

Résolution de l’erreur A non B

Commence à se mettre debout, à marcher, ce qui lui confère des possibilités d’interaction bien supérieure, avec la marche le monde s’ouvre.

26
Q

Le stade VI : de 18 mois à 2 ans (Combinaisons mentales)

A

Ce stade ultime est celui de la transition entre le fonctionnement sensori-moteur et le fonctionnement mental qui débute, vers 2 ans, avec l’émergence de la fonction symbolique.

L’invention de moyens nouveaux, qui procédaient d’un tâtonnement pratique au stade V, devient ici l’effet d’une combinaison mentale. En atteste le fait qu’en présence d’un problème nouveau et après quelques essais infructueux, le bébé s’interrompt et trouve subitement la solution correcte.

C’est l’exemple piagétien, devenu légendaire, du bébé (Lucienne Piaget) et de la boîte d’allumettes. Le bébé, capable de sortir une chaîne d’une boîte d’allumettes ouverte par une fente de dix millimètres, échoue lorsque l’ouverture n’est plus que de trois millimètres ; après avoir essayé ses schèmes (introduire le doigt dans la boîte, retourner la boîte pour la vider, etc.), il ouvre et ferme la bouche (pause) puis introduit son doigt pour élargir la fente et y parvient très bien. Selon Piaget, la pause marquée par l’ouverture/fermeture de la bouche indique que le bébé cherche à se représenter ce qu’il faut faire avant d’agir. Ce n’est évidemment pas le seul exemple qui illustre ce stade. Piaget relate également l’observation d’un bébé qui arrive devant une porte fermée avec une herbe dans chaque main : il s’arrête, voit qu’il ne pourra pas actionner la poignée sans lâcher une herbe, pose l’herbe par terre pour ouvrir la porte, la reprend et entre ; au retour, il pose à nouveau l’herbe et prend la poignée, s’aperçoit qu’en tirant le battant de la porte il va chasser l’herbe et la ramasse alors pour la mettre en dehors de la zone d’attraction du battant.

Autant de conduites qui indiquent, selon Piaget, que le bébé du stade VI réalise ses premières combinaisons mentales de schèmes, trait d’union entre l’intelligence pratique et la pensée symbolique.

Au terme de cet exposé des six sous-stades, de la vie du bébé selon Piaget, il importe de souligner que nous nous sommes jusqu’ici limités, pour la clarté de la présentation, à décrire l’architecture générale du développement sensori-moteur. Il reste à insérer, dans cette architecture (de l’exercice réflexe à la combinaison mentale des schèmes d’action), les analyses piagétiennes concernant la construction de l’objet, de l’espace, du temps et de la causalité.

(JP) C’est là où on va voir des intentionnalité

On passe de la résolution d’un problème par l’interaction à la manipulation mentale avec l’apparition du langage, qui consiste à nommer une image mentale (représentation des objets).

Depuis l’accouchement, s’amorce petit à petit un processus de décentration de soi du monde, et c’est le résultat de l’action.

En résumé, l’enfant a appris à se déplacer tout seul, à interagir de manière corporelle avec le monde et à commencer à parler. Nous arrivons à 2 ans à une sorte de bascule.

A partir du moment où je peux manipuler mentalement les objets, il y a un changement de vitesse dans les capacités d’actions sur l’environnement. Ainsi, l’intelligence Sensori-motrice est dans le temps présent, l’interactions, la connaissance du monde à un instant T, tandis que l’intelligence conceptuelle va pouvoir traiter des possible. Ce mouvement de l’intelligence nous détache du monde, il rend moins dépendant de son environnement pour pouvoir le contrôler (vision très occidentale, voir anthropologue Descolat).

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Q

Le stade VI : de 18 mois à 2 ans (Combinaisons mentales)

A

Ce stade ultime est celui de la transition entre le fonctionnement sensori-moteur et le fonctionnement mental qui débute, vers 2 ans, avec l’émergence de la fonction symbolique.

L’invention de moyens nouveaux, qui procédaient d’un tâtonnement pratique au stade V, devient ici l’effet d’une combinaison mentale. En atteste le fait qu’en présence d’un problème nouveau et après quelques essais infructueux, le bébé s’interrompt et trouve subitement la solution correcte.

C’est l’exemple piagétien, devenu légendaire, du bébé (Lucienne Piaget) et de la boîte d’allumettes. Le bébé, capable de sortir une chaîne d’une boîte d’allumettes ouverte par une fente de dix millimètres, échoue lorsque l’ouverture n’est plus que de trois millimètres ; après avoir essayé ses schèmes (introduire le doigt dans la boîte, retourner la boîte pour la vider, etc.), il ouvre et ferme la bouche (pause) puis introduit son doigt pour élargir la fente et y parvient très bien. Selon Piaget, la pause marquée par l’ouverture/fermeture de la bouche indique que le bébé cherche à se représenter ce qu’il faut faire avant d’agir. Ce n’est évidemment pas le seul exemple qui illustre ce stade. Piaget relate également l’observation d’un bébé qui arrive devant une porte fermée avec une herbe dans chaque main : il s’arrête, voit qu’il ne pourra pas actionner la poignée sans lâcher une herbe, pose l’herbe par terre pour ouvrir la porte, la reprend et entre ; au retour, il pose à nouveau l’herbe et prend la poignée, s’aperçoit qu’en tirant le battant de la porte il va chasser l’herbe et la ramasse alors pour la mettre en dehors de la zone d’attraction du battant.

Autant de conduites qui indiquent, selon Piaget, que le bébé du stade VI réalise ses premières combinaisons mentales de schèmes, trait d’union entre l’intelligence pratique et la pensée symbolique.

Au terme de cet exposé des six sous-stades, de la vie du bébé selon Piaget, il importe de souligner que nous nous sommes jusqu’ici limités, pour la clarté de la présentation, à décrire l’architecture générale du développement sensori-moteur. Il reste à insérer, dans cette architecture (de l’exercice réflexe à la combinaison mentale des schèmes d’action), les analyses piagétiennes concernant la construction de l’objet, de l’espace, du temps et de la causalité.

(JP) C’est là où on va voir des intentionnalité

On passe de la résolution d’un problème par l’interaction à la manipulation mentale avec l’apparition du langage, qui consiste à nommer une image mentale (représentation des objets).

Depuis l’accouchement, s’amorce petit à petit un processus de décentration de soi du monde, et c’est le résultat de l’action.

En résumé, l’enfant a appris à se déplacer tout seul, à interagir de manière corporelle avec le monde et à commencer à parler. Nous arrivons à 2 ans à une sorte de bascule.

A partir du moment où je peux manipuler mentalement les objets, il y a un changement de vitesse dans les capacités d’actions sur l’environnement. Ainsi, l’intelligence Sensori-motrice est dans le temps présent, l’interactions, la connaissance du monde à un instant T, tandis que l’intelligence conceptuelle va pouvoir traiter des possible. Ce mouvement de l’intelligence nous détache du monde, il rend moins dépendant de son environnement pour pouvoir le contrôler (vision très occidentale, voir anthropologue Descolat).