Partie 3 : La protection des personnes Flashcards
Quelles sont les deux différences entre la protection accordée aux personnes dans l’Antiquité et celle de nos jours ?
- la protection de l’intégrité était sélective pour les personnes que l’on jugeait dignes de protection (les citoyens uniquement)
- cette protection était imprégnée d’une philosophie punitive : on cherchait plus à punir le coupable qu’à protéger la victime
–> Le but était d’assurer la sécurité et l’ordre dans la cité
–> On se souçiait plus de l’ordre public général que de la protection des personnes
Quel sont les points communs entre la protection des personnes du Code d’Hammurabi et celle de nos jours ?
Ces deux droits protègent :
- l’honneur de la personne
- le corps de la personne
Quels sont les deux facteurs en Occident qui ont contribué à universaliser la protection des personnes ?
- le christianisme (promotion de l’inviolabilité de la personne)
- la philosophie des Lumières : cartésianisme (l’être humain a son principe en lui-même : si je pense que j’existe, cela veut dire que j’existe par le fait de me rendre compte que j’existe)
Evolution de la protection des personnes jusqu’à aujourd’hui
Passage progressif d’une protection sélective à une protection universelle de la personne
Qu’est-ce que le physique d’une personne ?
Son corps
Quand le corps humain a-t-il intégré le Code civil ?
- en 1994 par la première loi de bioéthique
- aux articles 16 et suivants
Quelle notion l’article 16 du Code civil a-t-il introduit dans le droit civil ?
La notion de dignité humaine
Pourquoi introduire la dignité humaine dans une loi qui réglemente la bioéthique ?
- contrebalancement à ce qu’on a pu autoriser par la suite
- pour protéger la personne à d’autres fins que la protection du corps humain (affaire Morsang-sur-Orge)
Qu’édicte l’article 16-1 du Code civil ? Quelles en sont les conséquences ?
- chacun a droit au respect de son corps
- 2 conséquences :
- l’inviolabilité du corps humain
- la non-patrimonialité du corps humain
Article 16-3 du Code civil
- édicte dans quelles finalités précises je peux porter atteinte à l’intégrité de la personne
- le consentement de l’intéressé doit être recueilli préalablement hors le cas où son état rend nécessaire une intervention thérapeutique où il n’est pas à même de consentir
La finalité de l’atteinte à l’intégrité physique
- l’intérêt médical de la personne
- l’intérêt thérapeutique d’autrui
atteinte à l’intégrité physique par intérêt médical de la personne (appréciation du caractère médical)
Appréciation du caractère médical de plus en plus large :
- changement de genre
- chirurgie esthétique
- ligature des trompes de faloppe (loi de 2001 : considérée comme répondant à une finalité médicale)
atteinte à l’intégrité physique par intérêt thérapeutique d’autrui
- guérir quelqu’un d’autre (don d’organe ou de sang)
- Code de la Santé publique
- depuis 2011 : possible de donner son organe si preuve de lien affectif d’au moins 2 ans avec le receveur
Ai-je le droit de porter atteinte à une personne ayant donné son consentement si cela ne poursuit pas une finalité établie par l’article 16-3 du Code civil ?
Non, je ne peux porter atteinte à quelqu’un, même avec son consentement, que si cela poursuit une finalité établie par l’article 16-3 du Code civil.
Quels sont les cas non-mentionnés dans l’article 16-3 où je peux porter atteinte à l’intégrité d’une personne dans d’autres buts que l’intérêt médical de la personne ou l’intérêt thérapeutique d’autrui ?
- les tatouages
- le fait de se faire couper les cheveux
- les piercings
Que qualifie-t-on de “médical” ?
Ce qui nécessite l’intervention d’un médecin
Quelles sont les deux conditions cumulatives nécessaires au consentement de l’atteinte à l’intégrité physique ?
- il doit être libre
- il doit être éclairé
Conseil d’Etat 26 octobre 2001
- témoin de Jéhovah conscient dans un accident, a demandé à ce qu’on ne lui fasse aucune transfusion
- pas de faute du médecin à l’avoir fait car acte nécessaire à la survie du patient
- loi du 4 mars 2002
- controverse :
- travail du médecin de sauver des vies
- respect de la religion
loi du 4 mars 2002
- a introduit dans le Code de la Santé Publique l’article L1111-4
- je peux refuser tout traitement mais on doit m’informer des risques
- si mise en danger de la vie par le refus : obligation d’essayer de convaincre la personne, sinon, demander à cette personne de redire la même chose plusieurs semaines après
- si pas de consentement, pas d’acte médical
Cour EDH 9 mars 2004
Il est prohibé d’imposer à une personne un traitement médical même si ce traitement est indispensable à sa survie
Qu’est-ce que le consentement éclairé ?
L’obligation d’information à la charge de toute personne auteure d’une atteinte à l’intégrité physique
Comment prouver l’obligation d’information ?
- documents signés car le médecin a la charge de la preuve
- plus l’intérêt médical est restreint, plus le devoir d’information est large
K.A. et A.D. v. Belgique
- Cour EDH 17 février 2005
- deux hommes (des juges) entretenaient des relations sexuelles sadomasochistes avec une femme qui subissait ces relations
- n’ont pas respecté le “stop” de la femme : condamnés par le juge pénal belge
- Cour EDH : les a condamnés uniquement pour le non-respect de la volonté de la femme
–> les relations sexuelles, même d’une nature physiquement ou moralement dommageable pour la personne ne peuvent être prohibées en l’absence de raisons particulièrement graves - article 8 de la Convention EDH
- arrêt beaucoup critiqué : sadomasochisme pas un droit de l’Homme
Principe de non-patrimonialité du corps humain
- article 16-1.3 du Code civil :
- le corps humain, ses éléments et ses produits, ne peuvent faire l’objet d’un droit patrimonial
- Plusieurs conséquences :
- gratuité des conventions portant sur les éléments et produits du corps humain
- anonymat : éviter que la connaissance de l’autre personne ne vienne corrompre la gratuité
- exceptions : poils, cheveux, dents et ongles peuvent être vendus - article 16-5 du Code civil : même avec le consentement, pas de valeur patrimoniale du corps humain
–> protection de la personne contre elle-même
Quelles sont les deux variétés de gènes ?
- gènes codants : dictent notre apparence physique, santé… : produit des informations
- gènes non-codants : ne font qu’identifier la personne : empreinte génétique
Quels sont les deux articles du Code civil relatifs aux gènes ?
- article 16-10 : examen des caractéristiques génétiques d’une personne : gènes codants
- article 16-11 : identification d’une personne par ses empreintes génétiques : gènes non-codants
–> principe d’inviolabilité du corps humain : pour connaître mes caractéristiques génétiques et m’identifier, ma seule volonté ne suffit pas