Partie 1, exam 2 Flashcards
La neuropsychologie est la discipline qui traite des fonctions mentales supérieures dans leurs rapports avec les structures cérébrales
L’approche neuropsychologique est née au chevet des patients souffrant d’une pathologie cérébrale :
il s’agissait de décrire les perturbations présentées par certains malades, de rapprocher cette sémiologie des lésions du cerveau et de formuler des inférences sur le rôle de telle ou telle structure cérébrale dans le comportement du sujet normal
Le concept de localisation cérébrale constitue ainsi l’un des fils conducteurs de l’histoire de la neuropsychologie
– localisation des symptômes
– localisation des fonctions mentales
– localisation de processus cognitifs élémentaires
Naissance de la neuropsychologie: rôle déterminant de la neurologie et sa méthode anatomo-clinique
L’essor de la neuropsychologie avec d’autres disciplines scientifiques
participant à une meilleure connaissance du cerveau: la neuro-anatomie, la
neuro-histologie et l’expérimentation physiologique chez l’animal
Les grandes conceptions de la neuropsychologie sont issues des travaux de
la psychologie scientifique
Aujourd’hui, les méthodes d’imagerie cérébrale influencent fortement les
pratiques cliniques ainsi que les modèles théoriques en neuropsychologie
Au total, la neuropsychologie est une science pluridisciplinaire au carrefour des sciences neurologiques et du comportement, de la linguistique et plus récemment d’autres sciences cognitives comme l’intelligence artificielle et la modélisation informatique.
Fil conducteur de la neuropsycho: du début à la phréno
De la philosophie se sont différenciées les grandes disciplines scientifiques
en délimitant et en fractionnant leur champ d’investigation.
Du fractionnement de l’esprit en facultés mentales est née la psychologie.
Du fractionnement du cerveau en plusieurs organes indépendants qui sous-tendaient les diverses facultés mentales, morales et intellectuelles est née la
phrénologie.
La phrénologie est une pseudoscience dans le sens où son postulat du fractionnement du cerveau en plusieurs organes indépendants est faux
Gall est l’un des pères fondateurs de la phrénologie.
Gall avait identifié parmi les facultés mentales, une faculté relative à la « mémoire verbale » et situait son siège dans les lobes antérieurs du cerveau.
-> Cette déduction était fondée sur l’observation d’une
coexistence entre une saillie des globes oculaires et une
facilité à mémoriser les informations verbales.
La phrénologie a conduit Gall à « localiser » plusieurs fonctions dans le cortex à partir de l’observation de diverses déformations de la surface du crâne.
L’expression « la bosse des maths » constitue un
vestige, dans le langage courant, de la pensée
phrénologique.
Gall aura joué un rôle clé dans le développement des recherches concernant les liens entre fonctions mentales et substrat cérébral.
Le rôle primordial des travaux consacrés à l’aphasie (trouble du langage consécutif à une lésion cérébrale acquise) dans l’avènement de la neuropsychologie scientifique
En 1861, Broca formula l’hypothèse d’une localisation du langage articulé dans une aire cérébrale bien délimitée et désignée comme « le centre des images motrices des mots » qui deviendra « l’aire de Broca »
Broca. Le cerveau d’un patient ayant manifesté des troubles du langage articulé : le cas Leborgne ou « tan », surnommé ainsi car le langage du malade était réduit à cette stéréotypie (répétition) depuis de nombreuses années. L’autopsie avait révélé une atteinte du tiers antérieur de la circonvolution frontale inférieure de l’hémisphère gauche.
L’avènement d’un modèle localisationniste du fonctionnement cérébral est dû à
Carl Wernicke
En 1874, Wernicke postule un lien de cause à effet entre une lésion du tiers postérieur de la circonvolution temporale gauche et les troubles de la compréhension du langage.
Wernicke décrit le cas d’un patient présentant _____
principalement des troubles de la compréhension du langage et porteur d’une lésion temporale gauche.
Wernicke oppose l’« aphasie sensorielle » (qui deviendra l’aphasie de Wernicke) à l’« aphasie motrice » (ou aphasie de Broca).
La découverte de l’asymétrie hémisphérique est du aux ______
ces travaux sur les aphasies à l’aide de la méthode anatomo-clinique.
Plusieurs régions cérébrales sont impliquées dans le langage:
– L’aire de Broca (cortex frontal inférieur gauche) pour la production du langage
– L’aire de Wernicke (partie supérieure et postérieure du lobe temporal gauche) pour le traitement des paroles entendues.
– L’aire de Broca et l’aire de Wernicke sont connectées par un important faisceau de fibres nerveuses appelé faisceau arqué
Les deux hémisphères ne jouent pas des rôles identiques dans la vie mentale:
Les troubles du langage, du geste et du calcul sont associés à une lésion de l’hémisphère gauche
->L’hémisphère gauche est qualifié de verbal, linguistique et analytique
Les troubles altérant les habiletés visuospatiales, la perception des visages, ou encore les émotions sont associés à une atteinte de l’hémisphère droit
->L’hémisphère droit est qualifié de non verbal, visuospatial et holistiqu
Le globalisme est né de la théorie de l’évolution:
– Un phénomène pathologique est considéré comme la dissolution d’un comportement
normal.
– Et les comportements sont le résultat de mécanismes psychophysiologiques faisant intervenir plusieurs structures anatomiques.
Pour Jackson, toute fonction accomplie par le système nerveux central n’est pas tributaire d’un groupe limité de cellules formant une sorte de dépôt pour cette fonction.
Elle est sous-tendue par une organisation verticale complexe représentée d’abord au niveau inférieur dans le tronc cérébral, puis au niveau moyen dans les secteurs moteurs ou sensoriels du cortex et enfin au niveau supérieur, supposé être celui des régions frontales.
Pour Jackson, la localisation de la lésion responsable du symptôme lors de l’atteinte d’un secteur limité du système nerveux central ne saurait en aucun cas être assimilée à la localisation des substrats cérébraux de la fonction.
- Cette dernière peut se répartir d’une manière sensiblement plus complexe et avoir une toute autre organisation cérébrale
Les travaux du jeune Freud se situe dans le courant de pensée globaliste. Dans sa monographie consacrée à l’aphasie, parue en 1891, il livre à une revue critique des travaux sur les localisations cérébrales, en particulier les thèses localisationnistes (aussi dit associationnistes) de Wernicke.
Pour Head, l’aphasie est une perturbation de la formulation et de l’expression symbolique. Elle touche la compréhension et l’usage de signes propres au langage mais aussi de signes autres que ceux du langage.
- Freud suggère que le substratum neuro-anatomique de la parole et du langage doit être conçu comme « une aire corticale continue de l’hémisphère gauche ». La notion de centre telle que le centre de la parole n’a de sens que du point de vue de la pathologie, elle ne reflète en rien le fonctionnement du cerveau normal
Head refuse la localisation de fonctions supérieures comme le langage ainsi que la notion de centre.
Head admet seulement des foyers préférentiels d’intégration et établit un rapport non pas entre des zones du cortex et des aspects du langage, mais entre des lésions circonscrites et des syndromes, associant ainsi à une pratique localisationniste une théorisation globaliste.
Les pères fondateurs de la neuropsychologie expérimentale sont:
– Henri Hécaen (en France)
– Alexandre Luria (en Union Soviétique)
– Hans Lukas Teuber (aux États-Unis)
– Brenda Milner (au Canada)
– E. De Renzi (en Italie)
La neuropsychologie expérimentale implique l’étude de séries de patients et/ou de sujets sains et l’utilisation de paradigmes standardisés.
Cette période s’étend de la fin de la Seconde Guerre mondiale aux années
1970
Pour Luigi Amedeo Vignolo (2011), les quatre principales caractéristiques de
la neuropsychologie expérimentale sont:
- La constitution d’échantillons représentatifs de patients atteints de lésions hémisphériques unilatérales
- L’évaluation quantitative des performances au moyen d’épreuves standard et la définition objective du trouble sur la base des scores obtenus aux mêmes épreuves par un groupe de sujets témoins
- La comparaison de la fréquence et de la sévérité des troubles dans des groupes de malades, distincts selon la latéralisation lésionnelle et la présence d’autres signes d’« organicité cérébrale »
- L’utilisation de techniques statistiques pour établir avec quel risque d’erreur les conclusions peuvent être généralisées
C’est la naissance de la psychologie cognitive:
A partir des années 1960, les recherches ont pour objectif non plus de localiser des fonctions dans le cerveau, mais d’identifier et de caractériser des modules fonctionnels et des opérations de traitement dans une architecture hypothétique de l’esprit:
A la différence du béhaviorisme (aussi appelé comportementalisme) dont l’objet était l’observation et la quantification des réponses comportementales face à différentes situations contrôlées, la psychologie cognitive s’intéresse __________________________
au processus mentaux qui s’opèrent entre la présentation d’un stimulus et la réponse comportementale
Si l’objectif principal de la psychologie cognitive est d’élaborer des modèles du traitement de l’information chez le sujet normal, la neuropsychologie cognitive trouve sa spécificité dans l’étude de patients atteints de lésions cérébrales notamment.
A l’origine, la neuropsychologie cognitive avait comme objectif de développer des modèles théoriques, en s’affranchissant des contraintes liées à la structure et au fonctionnement du cerveau.
Ce niveau d’analyse était strictement cognitif.
Par la suite, la neuropsychologie cognitive a cherché à relier les processus cognitifs aux substrats cérébraux en évaluant les prédictions de modèles cognitivistes aux perturbations présentées par des patients atteints de lésions cérébrales.
En d’autres mots, elle utilise les données de la pathologie cérébrale comme
des indicateurs de l’architecture et du fonctionnement du système cognitif
chez le sujet normal
La neuropsychologie cognitive s’intéresse en priorité aux patients présentant
un syndrome cognitif, c’est-à-dire un ensemble de symptômes cognitifs mis
en évidence par le jeu des dissociations et des doubles dissociations.
– Exemple des aphasies Broca / Wernicke
Les perturbations et les capacités préservées du patient sont interprétées pour être « localisées » dans un modèle représentant l’architecture fonctionnelle du système cognitif étudié.
Ce système hypothétique n’a pas de réalité anatomique mais rend compte des
étapes et des connexions dans le système de traitement de l’information.
3 postulats principaux sont nécessaires pour que le profil de perturbations et de capacités préservées d’un patient puisse contribuer à préciser une théorie du fonctionnement cognitif
- Le principe de modularité suppose qu’une fonction cognitive, conçue comme un système complexe de traitement de l’information, est décomposable en sous-systèmes et en modules ayant une certaine autonomie fonctionnelle.
- Le principe de transparence postule que les performances observées chez un patient atteint de lésions cérébrales peuvent être interprétées comme la résultante d’un traitement normal amputé d’un ou plusieurs modules.
- Le principe de fractionnement rejoint le concept de dissociation. Une lésion cérébrale peut entraîner la perturbation d’un seul module.
En somme, la démarche de la neuropsychologie cognitive:
– s’appuie toujours sur un modèle de traitement de l’information
– recherche la lésion fonctionnelle responsable des troubles
– nécessite l’utilisation d’une méthodologie précise pour caractériser cette localisation « sur le papier », c’est-à-dire dans le modèle de fonctionnement cognitif choisi.
* Par exemple dans la spécification d’un trouble du langage :
comparaison des performances selon différentes modalités
(dénomination, répétition, lecture, écriture, etc.)
FAIRE ATTENTION À L’UTILISATION DE “PROCESSUS MENTAUX” (AVANT L’ARRIVER DU MODÈLE COGNITIF, DONC AVEC BROCA P. EX.) ET “PROCESSUS COGNITIF” (APRÈS L’ARRIVÉE DU MODÈLE COGNITIF, COURAMENT UTILISÉ MAINTENANT).
La démarche complexe de la neuropsychologie cognitive s’applique en priorité à un patient unique, les études de groupe moyennant nécessairement des données hétérogènes, y
compris chez des malades présentant a priori les mêmes symptômes « de surface ».
La neuropsychologie cognitive a également fait évoluer la rééducation d’une pratique empirique visant à corriger des symptômes vers une démarche plus rationnelle et scientifique cherchant d abord à comprendre sur un plan théorique les perturbations du patient.
Le « diagnostic cognitif » permet alors de proposer un programme précis et contrôlé de rééducation.
Présentée surtout comme une discipline fondamentale, la neuropsychologie cognitive a néanmoins contribué à modifier les pratiques cliniques tout en conservant sa spécificité au plan théorique et méthodologique.
Un autre débat qui anime la neuropsychologie cognitive porte sur les liens entre cognition et cerveau. Elle doit intégrer:
– Les contraintes neurobiologiques
– Les techniques d’exploration du cerveau
– L’avancement des connaissances
pour rapprocher les modèles cognitifs aux modèles neurobiologiques
Un exemple de l’extension du champ de la neuropsychologie cognitive concerne les pathologies exemptes d’atteintes neuronales patentes. C’est le cas de diverses pathologies développementales. Par exemple, _________________
pour les dyslexies développementales ou pour les troubles du spectre autistique, les modèles issus de la pathologie lésionnelle focale de l’adulte ont d’abord été appliqués aux perturbations observés chez l’enfant
- L’étude des perturbations cognitives chez l’enfant a par la suite acquis ses propres méthodes, outils et modélisations théoriques .
Un exemple de l’extension du champ de la neuropsychologie cognitive concerne les pathologies exemptes d’atteintes neuronales patentes. C’est le cas également des pathologies psychiatriques:
– Rapprochement entre neuropsychologie et psychopathologie pour l’étude de la schizophrénie par exemple.
– Avènement de la psychopathologie cognitive qui entretient des liens
étroit avec la neuropsychologie.
Le courant de recherche de la neuropsychologie fonctionnelle a pour objectif de mettre en relation un comportement (et plus précisément une activité cognitive) et une activité
cérébrale.
Le fonctionnement du cerveau est mesuré au moyen de différents indices :
– électriques
– magnétiques
– physico-chimiques