NRBC EA2 Flashcards
INTRODUCTION
Plus que jamais, si l’intervention à caractère technologique est une bataille, celle-ci ne se gagnera pas par la seule compétence des spécialistes du domaine mais bien par une succession d’opérations conjointes menées ensemble par les non-spécialistes, premiers intervenants et les spécialistes agissant en renfort, sous le commandement unique d’un COS non spécialiste. Et cette action inter domaines ne peut fonctionner de manière optimale qu’à la condition essentielle et primordiale que les premiers intervenants s’engagent à la fois de manière efficace et en sécurité.
RISQUES TECHNOLOGIQUES OU MENACES NRBC ?
Les interventions pour risques technologiques constituent la réponse à un accident
, c’est-à-dire en cas de distorsion par rapport à une situation considérée comme normale du point de vue réglementaire ou normatif, du point de vue du processus industriel ou du transport de matières
dangereuses en question.
RISQUES TECHNOLOGIQUES OU MENACES NRBC ?
L’acronyme NRBC pour Nucléaire Radiologique Biologique Chimique intègre:
la notion de menace criminelle, terroriste voire militaire d’emploi de produits nucléaires, radiologiques, biologiques ou chimiques avec l’intention de nuire.
LE DOMAINE NUCLEAIRE ET RADIOACTIF
Risque nucléaire ou risque radioactif ?
Le grand ensemble nucléaire et radiologique concerne tout ce qui a trait à la modification de la structure du noyau d’un atome (latin nucleus : noyau). Il contient les matières radioactives parmi lesquelles l’on trouve celles spécifiquement nucléaires.
Une matière radioactive émet des « rayonnements » qui peuvent provoquer des lésions y compris dans le corps humain. Donc, sans autre renseignement la présence de radioactivité dans l’environnement de l’intervention signifie un danger pour la population et les intervenants.
Il s’agit d’un phénomène imperceptible par les sens humains, capable d’agir jusqu’à de très longues distances. Le phénomène radioactif est cependant détectable, mesurable voire identifiable au moyen d’appareils spécifiques.
La popularité des produits radioactifs dans la première moitié du XXe siècle et leur utilisation autant en médecine que dans le domaine industriel (par exemple : détecteurs de fumée, paratonnerres, aiguilles des réveils et des montres, détecteurs de plomb dans les peintures) ont conduit à une très large diffusion d’objets contenant ou porteurs de matières radioactives dans les objets et ustensiles de la vie courante (voir images ci-contre, moitié haute de la page 10).
Ces applications peuvent conduire les sapeurs-pompiers appelés pour un secours à victime ou un incendie à être confrontés à des émissions de rayonnements sans s’en douter ni s’en apercevoir.
Le terme ‘nucléaire’ présente une définition restrictive et exclusive. Il ne concerne que les matière entrant en jeu dans une réaction de fission ou de fusion nucléaire.
La fission nucléaire est la réaction par laquelle un atome initial se divise en plusieurs autres atomes en libérant une forte énergie. C’est cette réaction qui est à l’œuvre dans les centres nucléaires de production d’électricité (CNPE)1 et dans les premières générations d’armement nucléaire
(« bombe A »). La matière première utilisée pour alimenter cette réaction en chaîne est dite fissile.
La fusion nucléaire est la réaction dans laquelle plusieurs atomes se fondent pour en former un autre
tout en libérant une énorme quantité d’énergie (« bombe H pour hydrogène »).
Deux autres notions sont utiles à la compréhension de la radioactivité : la dose et le débit de dose.
- la dose absorbée (Sv), c’est-à-dire la quantité de rayonnements reçue ;
- le débit de dose (Sv/h), c’est-à-dire la quantité de rayonnements reçue par unité de temps2.
LE DOMAINE NUCLEAIRE ET RADIOACTIF
Source scellée sous forme spéciale, source scellée, source non scellée.
Les sources radioactives peuvent être d’origine naturelle ou artificielle.
Elles se présentent sous 3 formes :
- Source scellée sous forme spéciale : la matière radioactive ne peut pas s’échapper de l’objet (sauf si la source a été coupée ou fondue)
o Elle est « encapsulée » dans une matrice résistant à des nombreuses épreuves
normalisées.
o Sur feu ou accident, il existe généralement un fort risque d’irradiation et normalement pas de risque de contamination.
- Source scellée : la matière radioactive ne peut pas s’échapper de l’objet dans les conditions
normales d’utilisation et de transport.
o Elle est emprisonnée dans ou à la surface d’une matrice plus ou moins résistante.
o sur feu ou accident il existe un risque de contamination. Le risque d’irradiation varie
en fonction du type de source.
- Source non scellée : la matière radioactive a vocation à être extraite de son contenant pour être utilisée (produit de contraste en imagerie médicale).
o Elle se présente sous forme de poudre, de liquide ou de gaz stockés dans un emballage adapté plus ou moins facile à ouvrir (par exemple : liquide dans une fiole en verre).
o Elle peut s’échapper de son emballage : fiole en verre cassée.
- En cas d’accident le risque de contamination est important.
LE DOMAINE NUCLEAIRE ET RADIOACTIF
Irradiation & Contamination
Pour l’homme, les dangers de la radioactivité se présentent sous deux formes :
- irradiation : la source radioactive est à distance et on reçoit les rayonnements qu’elle émet
(on peut faire un parallèle avec le rayonnement thermique d’un incendie ou le rayonnement
solaire).
- contamination : la source radioactive est sur nos vêtements, notre peau voire à l’intérieur
de notre organisme
(on peut faire un parallèle avec de la poussière dispersée dans une pièce que l’on traverse : la poussière nous recouvre et l’on risque d’en inhaler ou d’en ingérer).
o contamination externe : la matière radioactive est sur les vêtements et/ou la peau.
o contamination interne : la matière radioactive a pénétré à l’intérieur de l’organisme.
Pour se protéger de la radioactivité Il existe des techniques, simples et efficaces :
- contre l’irradiation :
o le Temps d’exposition aux rayonnements qui doit être contrôlé et aussi réduit que raisonnablement possible ;
o des Ecrans en se plaçant derrière des murs épais par exemple ;
o la Distance en restant le plus loin possible de la source (la quantité de rayonnement
diminue avec le carré de la distance).
- contre la contamination : porter des équipements de protection individuelle et éviter autant que faire se peut d’entrer en contact avec le(s) support(s) contaminé(s).
o protéger la peau : tenue adaptée (tenue de feu, éventuellement TLD) ;
o protéger les voies respiratoires : appareil respiratoire isolant (ARI).
LES RISQUES BIOLOGIQUES
DOMAINE BIOLOGIQUE.
Qu’est-ce que le risque biologique ?
Les risques biologiques ont fait leur entrée dans le champ de compétence des sapeurs-pompiers en octobre 2001 au travers de « l’épidémie » d’interventions pour lettres, colis ou enveloppes suspectés de contenir un agent biologique pathogène appelé, en français ‘maladie du charbon’ (en anglais ‘anthrax’ du nom latin ‘bacilles anthacis’).
Les sapeurs-pompiers sont confrontés quotidiennement au risque biologique lors des interventions de SAP. Ils peuvent y être confrontés lors d’une intervention dans un laboratoire confiné de recherche, pour un accident et/ou feu de transport de matières « infectieuses », une épidémie, pandémie liée à une maladie émergente.
Ce sont les risques présentés par des matières vivantes.
La place et le rôle des sapeurs-pompiers dans les interventions à caractère biologique restent encore
à préciser, affiner, construire y compris en termes de méthodologie opérationnelle.
LES RISQUES BIOLOGIQUES
Où sont les risques biologiques ?
Il est possible de localiser les risques biologiques dans des sites et installations où les agents biologiques sont présents, étudiés, travaillés, entreposés :
- hôpitaux, cliniques, établissement de soins,
- laboratoires médicaux, d’analyses médicales,
- école, cabinet vétérinaires, zoos, animaleries,
- centres de recherches (instituts publics ou privés).
LES RISQUES BIOLOGIQUES
Quels types de risque biologique ?
Cette question consiste à distinguer les différents types d’agents biologiques (vivants) pathogènes. Les
principaux agents biologiques sont :
- Les bactéries :
o Micro-organismes capables de se reproduire seuls, ils peuvent survivre relativement longtemps à l’extérieur d’un organisme vivant (les spores d’anthrax peuvent survivre
de nombreuses années, voire 100 ans, dans la terre par exemple).
o Les bactéries sont, en général, sensibles aux antibiotiques.
- Les virus :
o Beaucoup plus petits que les bactéries, ils ne peuvent se reproduire seuls. A l’extérieur
d’un hôte, ils « meurent » relativement vite.
o Les virus sont insensibles aux antibiotiques.
- Les champignons :
o Connus également sous le nom de ‘mycètes’, ils provoquent des ‘mycoses’.
o Ceux qui nous intéressent sont microscopiques.
- Les toxines :
o Substance chimique toxique naturelle fabriquée par un animal ou un végétal :
Ex. : le venin secrété par un serpent est une toxine
Ex. : la ricine, poison mortel, est une toxine produite par une plante, la ricine.
o Bien que beaucoup plus toxiques que les produits chimiques artificiels, les toxines
sont cependant beaucoup plus fragiles.
Il demeure évident que, sauf à posséder des renseignements fiables et vérifiés sur intervention, la nature exacte de l’agent biologique incriminé sur une intervention n’a que peu d’incidence sur la façon de se protéger et de s’engager des premiers intervenants.
LES RISQUES BIOLOGIQUES
Agents biologiques : Catégories.
Catégorie A: agents facilement diffusibles ou a transmission interhumaine, a mortalité élevée, a impact majeur dans la population, causant panique et désorganisation et requérant une action planifiée de santé publique :
>• Variola major
> Bacillus anthracis
> Yersinia pestis
> Clostridium botulinum (toxines botuliques)
> Francisella tularensis
> Filovirus (ex: Ebola, Marburg) et Arenavirus (ex : Lassa, Machupo)
• Catégorie B : agents modérément transmissibles, morbidité modérée et mortalité faibles :
> Coxiella burnetii (fièvre Q)
> Brucella spp.
> Burkholderia mallei (morve)
> Burkholderia pseudomallei (melioidose)
> Rickettsia prowazekii (typhus)
> Chlamydia psittaci
> Encéphalite virale (alphavirus, ex: encéphalite équine du Venezuela)
> Toxines (Ricine, Enterotoxine B staph., Epsilon de Clostridium perfringens)
> Menaces d’origine alimentaire (Ex : Salmonella spp., Escherichia coli 0157:H7, Shigella)
> Menaces transmises par I’eau (Ex : Vibrio cholerae, Cryptosporidiumparvum
Catégorie C : comprend les pathogènes émergents, disponibles, de production et de dissémination de masse facile, avec potentiel de morbidité et mortalité élevées et impact sanitaire majeur :
> Toute maladie infectieuse émergente (Ex : virus Nipah, hantavirus)
Agents biologiques pathogènes : le classement en 3 catégories du Center for Disease Control (CDC) américain SPP/GFIS/CFRT : RT & NRBC DERMI (MàJ 6 janvier 2016)
LES RISQUES BIOLOGIQUES
Difficultés d’appréhension du risque biologique.
La principale difficulté demeure bien de déterminer la présence d’un risque biologique.
Cette difficulté s’explique par plusieurs facteurs :
- à l’instar des rayonnements liés à la radioactivité, la présence et les risques des agents
biologiques ne sont pas perceptibles par les sens humain ;
- il n’existe pas d’appareil capable de discriminer les agents biologiques ‘ennemis’ des ‘amis’ dans l’environnement (atmosphère, surfaces, etc.) ;
- l’environnement humain est chargé d’agents biologiques, dont certains sont nécessaires voire indispensables à la bonne santé des êtres humains ;
- rien ne ressemble plus à un agent biologique qu’un agent biologique, pathogène ou non.
LES RISQUES BIOLOGIQUES
Catégorisation du risque biologique
Les scientifiques ont réalisé plusieurs classements des agents biologiques.
Nous retenons celui qui a comme critères la pathogénicité 4, la propagation et la prophylaxie.
Ces 4 degrés se rencontrent précédés soit de la lettre P (pour Protection) soit des lettres NSB (pour niveau de sécurité biologique) ; ils servent aussi à catégoriser les laboratoires traitant ces agents.
S’il n’y a pas de laboratoire P4 sur le secteur de la BSPP, il existe plusieurs laboratoires classés P35.
4 Le terme ‘pathogénicité’ signifie le caractère pathogène, c’est-à-dire susceptible de provoquer des maladies.
5 On citera, à titre d’exemples non exhaustifs, sur le secteur de la BSPP :
- le site des laboratoires SANOFI-AVENTIS de Vitry-sur-Seine (GIS2/22e CIS/CSTC VITR);
- le site du Commissariat à l’Energie Atomique (et aux énergies alternatives) de Fontenay-aux-Roses (CEA-FAR ; GIS3/21e CIS/CSTC PLCL) ;
- le site de l’école nationale vétérinaire d’Alfort (ENVA ; GIS2/17e CIS/ CSTC MALF) ;
- les laboratoires de l’agence nationale de sécurité environnement santé (ANSES ; GIS2/17e CIS/ CSTC MALF) ;
- le site de l’Institut Pasteur dans le 15e arrondissement de Paris (GIS3/3e CIS/CSTC PLAI).
LES RISQUES CHIMIQUES
DOMAINE CHIMIQUE.
Moins médiatisés que les risques nucléaire ou radiologique, les risques chimiques n’en restent pas moins très présents au regard de l’utilisation quasi-infinie des produits chimiques autant dans un cadre domestique qu’à l’échelle industrielle.
LES RISQUES CHIMIQUES
DOMAINE CHIMIQUE.
Quels sont les risques ?
Les principaux risques chimiques sont :
- l’explosibilité,
- l’inflammabilité,
- la toxicité,
- la nocivité, considérée comme une sous-catégorie de la toxicité,
- la corrosivité.
Ces risques peuvent apparaître de manière unique ou bien se présenter simultanément.
Dit autrement et pour exemple, une réaction chimique peut provoquer une explosion, sans autre conséquence chimique ; une autre réaction chimique peut provoquer une dispersion de produits toxiques, également corrosifs pour l’environnement.
La complexité des interventions à caractère chimique vient de la multiplicité des risques et de leur éventuelle évolution au cours du temps à cause de réactions difficiles à évaluer et à maîtriser.
Le caractère évolutif des réactions chimiques dangereuses peut être illustré par le comportement aléatoire des bouteilles d’acétylène, présentes sur tous types de feux impliquant des appareils de soudure ou d’oxycoupage. Chauffer une bouteille d’acétylène peut provoquer une réaction entrainant son explosion, engendrant un véritable missile et menaçant les êtres humains situés à proximité.
Tous les éléments et produits ayant des propriétés chimiques, nous ne nous intéressons qu’à ceux considérés comme dangereux. Ces dangers peuvent se présenter sous les formes suivantes :
- Les produits explosifs par natures :
o TNT, TATP6, pentrite, poudre noire, etc. ;
o Si certains sont très instables, tous peuvent engendrer des dégâts considérables.
- Les produits engendrant un risque d’asphyxie :
o azote, hélium, CO2, gaz de ville, etc. ;
o ce phénomène est amplifié par le caractère « gaz lourd » (au sens de « plus lourd que
l’air ambiant ») du produit en cause et par le degré de confinement du local.
- Les produits inflammables :
o essence, gaz de ville, butane, etc. ;
o outre des risques d’incendie ils présentent des risques d’explosion.
- Les solides inflammables :
o soufre, phosphore, sodium ;
o ils peuvent s’enflammer : au contact d’une flamme, au contact de l’air, au contact de
l’eau, ou dégager des gaz inflammables au contact de l’air ou de l’eau.
- Les comburants :
o oxygène, peroxydes organiques, etc. ;
o ils favorisent l’incendie mais ce ne sont pas des produits inflammables (Cf. triangle du
feu : combustible + comburant + énergie d’activation).
- Les produits toxiques :
o chlore, cyanure, toxiques de guerre (organophosphorés, vésicants), etc. ;
o les produits sont considérés comme toxiques lorsque de très faibles doses suffisent
pour tuer ou rendre malade.
- Les produits corrosifs :
o acide chlorhydrique, sulfurique, soude7, ammoniaque, etc. ;
o par abus de langage, on dit qu’ils provoquent des « brûlures chimiques » par contact
cutané c’est-à-dire qu’ils agressent la peau et le corps avec des effets qui s’apparentent à ceux des brûlures thermiques. Les vapeurs émises par des solutions
concentrées sont également dangereuses.
Il est indispensable qu’un chef d’agrès ou qu’un chef de garde, COS d’une intervention à caractère chimique, connaisse la signification des étiquetages réglementaires.
Tout ce qui a trait à la signalisation du danger est présenté en annexe 1.
6 TNT signifie trinitotoluène ; TATP, triacétone triperoxyde.
& UV2
LES RISQUES CHIMIQUES
DOMAINE CHIMIQUE.
Où sont les risques chimiques ?
Les produits chimiques sont fabriqués, utilisés et ou transformés dans :
- les sites industriels de fabrication des matières premières chimiques,
- les usines de fabrication de médicaments et produits pharmaceutiques,
- les dépôts pétroliers et d’hydrocarbures,
- les usines de traitement de métaux,
- les sites de traitement et de retraitement8 de l’eau, parmi lesquels les piscines,
- les sites de traitement des ordures et résidus ménagers.
Tous les sites de ce type du secteur BSPP ne peuvent être cités ici.
La réglementation des installations classées (IC) soumet l’utilisation, la fabrication, la détention, la transformation, le transport à des obligations de déclaration ou de demande d’autorisation en fonction des quantités de produits chimiques en cause et des effets à risques. Il s’agit d’une réglementation européenne et nationale communément appelée ‘réglementation Seveso’. Suivie par le bureau Prévision opérationnelle de la BSPP, cette réglementation conditionne largement l’ampleur de la réponse de la BSPP face à ces risques technologiques majeurs.
On rappelle que l’appartement générique d’un particulier présente aussi, en matière de risques chimiques dits domestiques, de quoi tuer, blesser, intoxiquer ou brûler, même en dehors d’un incendie.
Si ces produits sont utilisés, fabriqués, transformés dans l’industrie ou simplement utilisés chez les
particuliers, ils sont aussi et avant tout transportés.
Sur le secteur de la Brigade9, tous les modes de transport routier, ferroviaire, aérien et fluvial se rencontrent, sauf le transport maritime. On peut parler de point nodal au sens de ‘nœud’ par lequel passent et se croisent plusieurs modes de transports. Ce sont autant de lieux où sont manipulés les contenants, sources potentielles d’accident. *** Après ce tableau sommaire des risques NRBC, il convient d’aborder maintenant les moyens de détection d’alerte dans les mains des premiers intervenants.
8 Traitement de l’eau : opération consistant à la rendre potable ou utilisable ;
Retraitement de l’eau : opération consistant à assainir une eau déjà utilisée en vue d’une éventuelle réutilisation.
9 Sur le secteur de la BSPP, les principaux lieux de passage des produits chimiques sont :
- tout le réseau routier et autoroutier (!) ;
- la grande gare de triage de Drancy-Le Bourget ;
- les aéroports de Roissy et d’Orly, plus particulièrement les zones de fret ;
- le port de Gennevilliers ainsi que celui de Bonneuil-sur-Marne.
REPONSE DE LA BSPP : HOMMES & ENGINS.
Après les premiers intervenants, des détachements préconstitués d’engins spécialisés constituent le deuxième niveau de réponse envoyé sur les lieux d’une intervention :
- soit au premier départ des secours immédiatement après l’envoi de premiers intervenants du secteur de compétence ; il s’agit des codes motifs :
o « 813 : intervention à caractère radiologique : 2 EP + VLR (OGC) + GIRB ;
o « 814 : intervention à caractère chimique : 2 EP + VLR (OGC) + GIC» ;
o « 815 : intervention à caractère biologique : 2EP + VLR (OGC) + GIRB»
- soit à la demande de ceux-ci :
o « je demande un groupe d’intervention chimique, radiologique ou biologique » ;
- soit intégrés dans un détachement global dans le cadre d’une intervention dans un ETARE
La réponse de la Brigade sera donc ici présentée sous la forme de :
1. capacité humaine : qualification et nombre de spécialistes de garde par jour ;
2. organisation générique de la réponse opérationnelle : les groupes d’intervention génériques
(GIC ou GIRB) ou groupes d’intervention spécifiques (GCD, GAPt, GAPa, GDIP, GEC)
3. implantation géographique des engins sur le secteur de compétence de la BSPP.
L’ensemble des moyens décrits dans ce 3e chapitre font partie des renforts nationaux et peuvent être appelés à intervenir en dehors du cadre d’emploi de la BSPP11.
Les officiers de garde NRBC (officier d’astreinte niveau opératif, chef de groupe NRBC) ainsi que les chefs d’agrès spécialisés sont identifiés par une chasuble verte à bandes noires (voir image ci-
dessus).
REPONSE DE LA BSPP : HOMMES & ENGINS.
La réponse capacitaire humaine.
Qualifications des spécialistes NRB
Les qualifications que doivent détenir les sapeurs-pompiers de Paris affectés aux engins d’interventions NRBC sont des qualifications de sécurité civile.
Ces qualifications sont obtenues après des formations à l’intervention face aux risques soit radiologiques soit chimiques12 sanctionnées par un examen.
Comme dans de nombreuses formations professionnelles, il existe 4 niveaux. Appliqués au cadre d’emploi propre à la BSPP, ces niveaux correspondent aux emplois opérationnels suivants13 :
- RAD 1 & RCH 1 : militaire du rang équipier des VIRB &
- RAD 2 & RCH 2 : militaire du rang équipier, sous-officier chef d’agrès des VIRB & VRCH ;
- RAD 3 & RCH 3 : chef de groupe NRBC ;
- RAD 4 & RCH 4 : Officier NRBC opératif (astreinte), conseiller technique NRBC du COS ;
REPONSE DE LA BSPP : HOMMES & ENGINS.
La réponse capacitaire humaine.
Nombre de spécialistes de garde.
La garde opérationnelle NRBC est composée de :
- 1 officier NRBC opératif (engin : VLR NRBC EM) ;
- 2 chefs de groupe NRBC des GIS, (engin : VLR NRBC GIS),
- 1 chef de groupe NRBC du GAS (engin : VLR NRBC GAS),
- 5 sous-officiers chefs d’agrès des VRCH & VIRB (un par engin),
- 15 militaires du rang équipiers des VRCH & VIRB (3 par engin),
- 9 militaires du rang équipiers des berces unité mobile de décontamination (3 par BUMD),
- 2 militaires du rang équipiers d’une des 2 berces d’appui logistique NRBC (BAN),
- 1 sous-officier & 1 militaire du rang armant le véhicule détection identification prélèvement
(VDIP)
Soit 37 sapeurs-pompiers de Paris spécialisés à l’intervention face aux risques technologiques.
Si l’on ajoute le personnel des 6 EP soit 36 hommes, ce ne sont pas moins de 73 sapeurs-pompiers de Paris qu’il est possible de déployer pour une intervention à caractère NRBC majeure.
12 Les formations à l’intervention face aux risques biologiques sont actuellement intégrées dans les stages de formations ‘chimiques’ (Cf. le GNR RCH BIO) et complétés par une formation spécifique aux interventions biologiques
13 Les militaires de la BSPP peuvent accéder au niveau supérieur à leur emploi opérationnel ; ainsi les MDR peuvent accéder aux 2es niveaux, les sous-officiers, s’ils sont chefs de garde d’incendie, aux 3es niveaux et les officiers subalternes aux 4es niveaux.
REPONSE DE LA BSPP : HOMMES & ENGINS.
La réponse capacitaire humaine.
La réponse opérationnelle (organisation générique).
Les trois détachements d’intervention technologique sont constitués de manière identique.
L’architecture de cette organisation est, là aussi, spécifique à la BSPP.
Les groupes d’intervention génériques :
- un chef de groupe NRBC (RAD 3 + RCH 3, VLR NRBC GAS ou d’un GIS si celui du GAS est déjà engagé),
- un VRCH (sous-officier, chef d’agrès, RAD 2 + RCH 2),
- un VRCH ou VIRB (sous-officier, chef d’agrès, RAD 2 + RCH 2).
- pour les interventions biologiques :
forment l’élément d’intervention :
o un VRCH
o un : VIRB
VLR NRBC GAS (sur tout premier départ)
L’élément d’évaluation et d’expertise (3E), alerté systématiquement peut se rendre sur intervention :
o officier NRBC opératif (VLR NRBC EM)
o directeur des secours médicaux (VLR DSM)
o vétérinaire de garde (VLR VETO).
La réponse opérationnelle de la BSPP en matière de décontamination est elle aussi propre à la BSPP.
Un groupe chaîne de décontamination (GCD) est un détachement14 composé de 16 personnels :
- une berce unité mobile de décontamination (BUMD), à 3 personnels,
- 2EP,
- Un chef de groupe NRBC.
Ce détachement peut être demandé pour décontaminer plusieurs victimes ou plusieurs personnels du corps, en dehors de la demande du Plan Jaune.
Dans le cadre spécifique du Plan Jaune15, trois BUMD seraient déployées16 :
- les deux premières, immédiatement dans le prolongement du point de regroupement des victimes (PRV), a priori, l’une pour les victimes valides, l’autre pour les victimes invalides ;
- la troisième, selon les besoins spécifiques de l’intervention, en complément de la chaîne des victimes invalides, ou de celle des victimes valides, ou le personnel, uniquement, en renfort du personnel des autres chaînes.
- dans le cadre du plan jaune les GCD seront engagés sans chef de groupe NRBC, un OGC sera chef de secteur décontamination.
14 Détachement mixte de spécialistes et de non-spécialistes ; GCD= 1VPB + BUMD + 2 EP + 1 chef de groupe NRBC
15 Voir ci-après chapitre 5.
16 La « bonne équation » est : PJ3x (VPB +BUMD + 2 EP)] + 1 OGC Chef de secteur décontamination.
1 chef de groupe NRBC est représenté dans chaque GIS il n’y a que 2
chefs de groupe NRBC issu des GIS de garde chaque jour.
REPONSE DE LA BSPP : HOMMES & ENGINS.
La réponse capacitaire humaine.
La répartition géographique des moyens.
Les moyens sont principalement répartis en trois centres de secours, dépendant de 2 compagnies :
- 38e Cie dite Cie NRBC :
o CS NBCP (Pouchet), PC de Cie ;
o CS NBCL (Livry-Gargan)
o CS NBCR (Rungis), co-localisé avec la 22ème Cie Rungis ;
D’autres moyens d’intervention NRBC sont affectés à la BSPP, mais ne figurent pas sur la liste de déploiement des moyens opérationnels :
- 5ème VRCH : au GFIS (CFRT), à usage d’instruction et engin de réserve opérationnelle,
- 4ème BUMD : au GAS (38e Cie NRBC), à usage de réserve opérationnelle à 90’.
MARCHE GENERALE DES OPERATIONS A CARACTERE TECHNOLOGIQUE.
Le présent chapitre aborde la marche générale des opérations à caractère technologique, d’abord de manière générique, puis domaine par domaine, en focalisant le propos sur les étapes et les actions qui demeurent du ressort incontournable des premiers intervenants, donc de la responsabilité des chefs
de garde et chefs d’agrès.
MARCHE GENERALE DES OPERATIONS A CARACTERE TECHNOLOGIQUE.
Marche générale des opérations à caractère technologique générique (MGO NRBC).
Premiers intervenants non spécialistes
Objectifs
Evaluation initiale de la situation
Phase réflexe : Mise en place des mesures immédiates de sauvegarde :
MGO NRBC
1. recherche de renseignements
2. protection du personnel EPI adaptes, équipes de sécurité
3.sauvetage/évacuation//mise a I’abri mise en sécurité des populations
4. périmètre de sécurité réflexe définition d’une zone d’exclusion a priori
5. détection d’alerte analyse de la zone d’intervention, symptômes, utilisation des détecteurs du chef d’agrès et ou de ‘OGC
Intervenants spécialistes
Objectifs
Phase réfléchie :
Qualification/résolution de l’accident ou de l’incident
Phase de retour à la normale :
Gestion de fin d’intervention
MGO NRBC
6. détection de confirmation
- identification, mesures
7. zonage de l’espace
- confirmation et balisage du périmètre
8. prélèvement
- échantillons pour la levée de doute
- échantillons pour les laboratoires agrées
9. réduction et ou suppression de la cause
10. désengagement.
- contrôle de contamination et décontamination
éventuelle
- gestion de la dosimétrie (le cas échéant)
- remise en condition des hommes et du matériel
- gestion des déchets
MARCHE GENERALE DES OPERATIONS A CARACTERE TECHNOLOGIQUE.
Étapes de la MGO du ressort des premiers intervenants.
Les cinq premières étapes MGO NRBC sont
plus particulièrement du ressort des premiers intervenants donc de la responsabilité des chefs d’agrès ou de garde :
Le COS dispose de plusieurs critères pour détecter la présence de matières dangereuses (détection d’alerte).
Dans tous les cas, cette évaluation est l’addition de plusieurs éléments :
les éléments factuels, si possibles vérifiés, fournis par un requérant (s’il y en a) et ou par des documents et faisant état de produits chimiques, radiologiques ou biologiques ;
l’analyse de la zone de l’intervention, même sommaire (lieu, contexte, observation d’éléments, de comportements humains, etc.) la synthèse des symptômes présentés par la ou les victime(s), même sommaire, même imparfaite, mais si possible corroborée par un avis médical, la détection de substances dangereuses par les appareils en dotation dans l’engin (chef d’agrès) ou les engins du détachement (chef de garde et officier de garde compagnie).
MARCHE GENERALE DES OPERATIONS A CARACTERE TECHNOLOGIQUE.
Étapes de la MGO du ressort des premiers intervenants.
Recherche du renseignement :
Il s’agit de recueillir un maximum d’informations et de les vérifier autant que faire se peut (un renseignement est une information vérifiée) notamment :
a. situation météorologique;
b. la nature du (ou des) produit(s) en cause (caractéristiques, quantité, dangers) ;
- prendre contact avec une personne ressource (responsable d’exploitation, personne compétente en radioprotection, conducteur, transporteur, expéditeur, etc.)
- obtenir le plus rapidement possible les renseignements sur les produits par les fiches de données sécurité, les documents de transport ou par l’intermédiaire du CSO (qui contactera le CO)
c. les circonstances et le lieu précis de l’événement (situation initiale) ;
d. Présence d’éventuelles ou de potentielles victimes (si non apparentes d’emblée) ;
e. relevés de mesures effectuées par le requérant avant l’arrivée des secours ;
f. les mesures déjà prise par le requérant :
- plan de secours privée ou public éventuellement applicable ;
g. exploiter les mesures définies dans les plans de secours, privés (POI/PUI) ou publics (ETARE, PPI, ORSEC, TMR, etc.).
MARCHE GENERALE DES OPERATIONS A CARACTERE TECHNOLOGIQUE.
Étapes de la MGO du ressort des premiers intervenants.
MESURES IMMEDIATES DE SAUVEGARDE
Protection du personnel intervenant
a. S’arrêter avant l’adresse (comme pour une fuite de gaz) ;
b. Porter les EPI adaptés au risque (TDF ou TLD + ARI) :
- en l’absence de risque de feu ou d’explosion, privilégier l’utilisation de gants butyles et de la TLD ;
c. Contrôler le caractère explosif de l’atmosphère et des espaces clos ;
d. Engager le minimum de personnel (en binôme, à vue) ;
e. Constituer une équipe de sécurité ;
f. En cas d’incendie :
- utiliser le minimum d’eau pour l’extinction et contrôler les écoulements ;
- Interdire l’emploi de l’eau ou toute autre matière humide17 pour l’extinction de matières fissiles et matières réagissant dangereusement avec l’eau.
MARCHE GENERALE DES OPERATIONS A CARACTERE TECHNOLOGIQUE.
Étapes de la MGO du ressort des premiers intervenants.
MESURES IMMEDIATES DE SAUVEGARDE
Sauvetage/ évacuation/ mise à l’abri
a. soustraire les victimes du danger immédiat « sauvetage », au sens du ROFSIS) ;
b. mettre en sécurité et évacuer la population potentiellement soumise aux effets des risques (il s’agit des actions « mise en sécurité » et « évacuation », au sens du ROFSIS) ;
c. mettre à l’abri la population soumise à un danger différé ou limité (durée et concentration) ;
d. confiner les locaux ou les véhicules incriminés (mettre à l’arrêt les dispositifs de ventilation).
MARCHE GENERALE DES OPERATIONS A CARACTERE TECHNOLOGIQUE.
Étapes de la MGO du ressort des premiers intervenants.
MESURES IMMEDIATES DE SAUVEGARDE
Périmètre de sécurité réflexe
Il s’agit d’organiser rapidement les lieux de l’intervention.
a. Définir une zone d’exclusion a priori, compatible avec les conditions d’engagement :
À défaut d’indication plus précise, appliquer les distances suivantes :
- 50 m du point origine estimé pour les pompiers ;
- 100 m du point origine estimé pour la population ;
- 500 m en cas de risques d’explosion ;
- Ajouter 300 mètres dans le sens du vent, si le vent est fort ;
b. matérialiser cette zone en s’appuyant sur les dispositions constructives existantes (pièce,
bâtiment, rue, etc.) et au moyen d’outils (commande, ruban Rubalise®, etc.).
c. identifier un seul point d’entrée et de sortie, en prêtant une attention au sens du vent,
notamment si le phénomène se manifeste à l’air libre.
MARCHE GENERALE DES OPERATIONS A CARACTERE TECHNOLOGIQUE.
Étapes de la MGO du ressort des premiers intervenants.
MESURES IMMEDIATES DE SAUVEGARDE
Détection d’alerte :
Il s’agit de caractériser la présence de matières dangereuses :
a. par la mise en œuvre des appareils de détection de substances chimiques et radiologiques dangereuses présents dans les engins du détachement sur les lieux et faire des relevés fréquents ;
b. pour la demande les renforts adaptés, en fonction des résultats et des éléments d’analyse.
c. Pour fixer un point de regroupement des renforts et veiller à ce que la zone de déploiement initiale (ZDI) ne soit pas exposée aux effets d’un nuage toxique.
Les appareils de détection en dotation dans les engins de premier départ ne sont pas les seuls éléments propres à faire prendre une décision à un COS. En effet, les appareils ne détectent pas tout et une réponse nulle d’un appareil ne signifie pas qu’il n’y a pas de risque et ne doit pas empêcher un COS de prendre une décision opérationnelle.
Demande de moyens NRBC.
un VRCH pour effectuer une levée de doute ;
17 L’emploi de l’eau au contact de matières fissiles peut créer, un accident de criticité (forte irradiation). Si l’intervention n’a pas d’emblée un caractère technologique mais que ce caractère se manifeste au fur et à mesure du déroulement de l’intervention ou que le doute subsiste quant à ce caractère technologique, le premier COS doit demander :
un groupe d’intervention générique ou spécifique18 si l’intervention est manifestement à caractère technologique;
les moyens du Plan Jaune s’il est confronté à de nombreuses victimes en ambiance NRBC avérée.
Liaisons entre les phases réflexe et réfléchie.
Les cinq étapes de la phase réflexe sont prolongées par cinq étapes d’une phase réfléchie mises en œuvre par les intervenants spécialisés sous les ordres du COS.
Les renseignements doivent être partagés avec les spécialistes dans leur totalité et avec exactitude ; il importe donc au COS (chef d’agrès, chef de garde ou OGC) de noter les renseignements transmis verbalement par un requérant et d’écrire le résultat des mesures des appareils.
L’étape de détection d’alerte des premiers intervenants non spécialistes est prolongée par les intervenants spécialisés qui effectuent une détection en vue d’évaluer le risque voire d’identifier la source.
MARCHE GENERALE DES OPERATIONS A CARACTERE TECHNOLOGIQUE.
Interventions à caractère radiologique
Moyens au départ :
2 EP avec CGI + VLR OGC + GIRB
MARCHE GENERALE DES OPERATIONS A CARACTERE TECHNOLOGIQUE.
Interventions à caractère radiologique
Conduite à tenir.
EPI : tenue de feu & ARI coiffé & Dosiman® allumé et porté19.
- Différentes tâches à accomplir :
o Prendre contact avec une personne compétente (conducteur, transporteur, responsable
d’exploitation, expéditeur, voire la « personne compétente en radioprotection », etc.).
o Faire rechercher les documents de transport, les plans, les panneaux de signalisation du danger, en cas d’accident de transport de matières radioactives (TMR).
o Localiser le risque.
o Établir un périmètre de sécurité comprenant un seul point d’entrée et de sortie.
o Évaluer le risque, si les renseignements suivants vous sont fournis :
Risque d’irradiation : faible irradiation : le périmètre se limite à la pièce, à la maison, ou au véhicule.
Forte irradiation : mettre en place un périmètre de rayon 100 mètres environ.
Risque de contamination associé : prendre en compte le risque d’irradiation comme précédemment, inclure dans le périmètre de sécurité les zones où les allées et venues des victimes et impliqués ont pu étendre la contamination.
o Mener les reconnaissances et l’attaque avec un minimum de personnel
o Rester le plus loin possible de la source et utiliser au mieux les écrans qu’offre l’environnement de l’intervention (mur béton, voiture, etc.).
o Confiner les locaux ou les véhicules incriminés.
o Éviter d’utiliser de l’eau, autant que faire se peut ; si l’eau doit être employée, contrôler les écoulements le cas échéant
o Mettre à l’arrêt les dispositifs de ventilation rejetant l’air à l’extérieur.
o En cas d’intervention avec présence de matières fissiles, il est strictement interdit d’employer de l’eau ou toute autre matière humide20.
L’extinction d’un feu de matières fissiles, qui sont d’abord du métal, se traite comme un feu de métaux en fusion, par étouffement avec des matières absolument sèches.
o La demande de renforts inclura : le GIRB, le LCPP d’urgence et les secours médicaux,
o Le personnel engagé en zone d’exclusion (susceptible d’être contaminé) ne peut sortir de celle-ci qu’une fois contrôlé par le personnel spécialisé au niveau d’un sas de contrôle de contamination.
19 Il sera fourni par les spécialistes à leur arrivée.
20 L’emploi de l’eau au contact de matières fissiles peut créer un accident de criticité, c’est-à-dire déclencher une réaction de fission nucléaire en chaîne non maîtrisable. Cet accident s’est produit dans une usine de fabrication de combustible à Tokay Mura au Japon en 1999, tuant deux opérateurs.
Prise en charge d’une victime en environnement radiologique :
o Dans tous les cas, l’urgence médicale prime sur le risque radiologique21.
o Une victime doit être soustraite avec les moyens et les méthodes adaptées à son état
o En cas de contamination, protéger immédiatement les voies aériennes de la victime avec un masque papier (de type FFP2, face à des poussières) ou par oxygénothérapie (en cas de détresse ventilatoire, face à un liquide ou un gaz).
pathologique.
Si son état le nécessite, elle doit être médicalisée avant d’être extraite (cas d’une victime incarcérée, par exemple).
o Cependant, il faut tout mettre en œuvre pour empêcher qu’une victime ne reste inutilement à proximité d’une source radioactive.
S’il est matériellement impossible d’éloigner la source (action du ressort des spécialistes), il est important d’éloigner la victime mais en veillant à ne pas aggraver son état lors du déplacement.
Toute victime doit-être éloignée rapidement de toute source radioactive en respectant les règles fixées par le BSP 200.2 afin de ne pas aggraver l’état lié à son affection pathologique.
- Sortie de la zone :
o Cette zone peut porter différents noms, à peu près équivalents : zone d’exclusion (au sens du ROFSIS et de la note temporaire relative au Plan Jaune) ; zone chaude (selon le jargon trivial).
o Le contrôle de la contamination est obligatoirement fait :
par du personnel spécialisé (VRCH/VIRB), avant de sortir de la zone chaude, avant de pouvoir décoiffer l’ARI, avant de boire ou manger(ZRCP).
21 Si on ne meurt pas d’une contamination radioactive (même avec une plaie grave contaminée), on peut mourir rapidement d’une hémorragie non arrêtée. Recevoir une dose létale par irradiation reste quelque chose d’extrêmement rare. Par contre l’état d’une victime peut rapidement s’aggraver si la prise sa charge « médicale » n’est pas assez rapide. Une contamination radioactive ne doit pas retarder une prise en charge vers un centre hospitalier. L’HIA Percy à Clamart dispose d’une centre de traitement des blessés radio-contaminés.