Module #3 : Les activités sexuelles de la population en général Flashcards
Quelle est la différence entre une ‘‘paraphilie’’ et un trouble paraphilique?
Comme on l’a vu, certaines activités sexuelles sont considérées comme des actes anormaux (paraphilies) ou des manifestations de troubles mentaux (troubles paraphiliques) dans le DSM-5. La différence entre les deux se situe au plan du critère B, stipulant que pour être un trouble, une paraphilie doit entraîner une souffrance, un désarroi ou une dysfonction importante, ce qui est rare.
Vrai ou Faux : Vrai ou Faux : Ce sont surtout les paraphilies illégales qui sont diagnostiquées car elles impliquent des victimes, c’est-à-dire des personnes non consentantes (pédophilie, voyeurisme, exhibitionnisme, frotteurisme).
Vrai
Vrai ou Faux : Ce sont surtout les paraphilies légales qui sont diagnostiquées car elles impliquent généralement une détresse significative et les paraphiles se sentent généralement plus à l’aise d’aller chercher un soutien.
Faux
En fait, ce sont surtout les paraphilies illégales qui sont diagnostiquées car elles impliquent des victimes, c’est-à-dire des personnes non consentantes (pédophilie, voyeurisme, exhibitionnisme, frotteurisme).
Comment doit-on évaluer l’intensité et la fréquence d’un comportement sexuel dans un contexte clinique ou l’on cherche à déterminer si nous sommes en présence d’un trouble paraphilique?
Pour toutes les paraphilies légales, on est en droit de se demander comment on arrive à les qualifier d’anormales.
Le premier aspect à déterminer est l’intensité et la fréquence de l’intérêt sexuel, même si aucun instrument de mesure ou critère quantitatif n’est fourni dans la définition du DSM.
En l’absence de mesure on suggère dans le DSM-5 de juger si l’intérêt sexuel (fantasme, pulsion ou comportement) est d’intensité égale ou supérieure à un intérêt sexuel « normophilique » (normal). On peut effectivement poser la question à l’individu.
Vrai ou Faux : historiquement, les études scientifiques portant sur la vie sexuelle des gens sont rares et plutôt mal vues.
Vrai
Vrai ou Faux : historiquement, les études scientifiques portant sur la vie sexuelle des gens sont nombreuses.
Faux
Pour quelles raisons les études scientifiques portant sur la vie sexuelle des gens sont-elles rares et plutôt mal vues?
Elles sont difficiles à justifier et toujours taboues. Les études sur la sexualité de la population générale peinent à trouver du financement et à recruter des participants.
Les premières études sur la sexualité sont conduites par Kinsey et ses collègues au milieu du siècle dernier: « Sexual Behavior in the Human Male » (1948) et « Sexual Behavior in the Human Female » (1953). Quelles sont les répercussions de ces dernières?
Ces études font grand bruit, elles suggèrent que la sexualité des américains est beaucoup plus variée qu’on le croyait, incluant 37 % des hommes qui auraient eu au moins une relation homosexuelle et près de 10 % de bestialité en milieu rural. Malheureusement, le recrutement des participants est mal fait et l’échantillon n’est pas représentatif et ces taux sont exagérés.
Les premières études sur la sexualité sont conduites par Kinsey et ses collègues au milieu du siècle dernier: « Sexual Behavior in the Human Male » (1948) et « Sexual Behavior in the Human Female » (1953). Quel critique peut-on faire à ces dernières?
Le recrutement des participants est mal fait et l’échantillon n’est pas représentatif et ces taux sont exagérés.
Que permet la révolution sexuelle des années 1970 pour ce qui est de l’étude des habitudes sexuelles de la population générale?
Durant la révolution sexuelle des années 70, la moralité et les croyances religieuses s’estompent, et plusieurs sondages sur les comportements sexuels voient le jour. Le problème, cependant, est que ces sondages sont généralement commandés par des éditeurs de magazines populaires (p.ex. Vanity Fair) ou faits par des journalistes (p.ex Nancy Friday). Ainsi, les échantillons sont encore biaisés, formés soit des lecteurs du magazine qui acceptent de répondre au questionnaire, soit de gens qui répondent à des annonces dans les journaux. Ces participants ont donc un intérêt particulier pour le sexe, ce qui engendre des publications spectaculaires telles « My Secret Garden : Women’s Sexual Fantasies » de Nancy Friday (1973) et « The Hite Report on Female Sexuality » de Shere Hite (1974), selon lesquelles plusieurs femmes ont des fantasmes de bestialité et plus de la moitié ont trompé leur mari. On réalisera par la suite que ces études contenaient beaucoup trop d’erreurs méthodologiques pour être valides. Néanmoins, ce type de publication a une grande valeur historique, alimentant le mouvement américain de la libération de la femme. En outre, ce mouvement et celui de la libération sexuelle, associés à la disponibilité de la pilule anticonceptionnelle, entraîneront des modifications des pratiques sexuelles (p.ex. sexe oral, sexe pré-marital, plus de partenaires pour les femmes).
Vrai ou Faux : Vers le milieu des années 80, on découvre le SIDA, qui peut atteindre des proportions épidémiques. De ce fait, les gouvernements de plusieurs grands pays libèrent d’importantes sommes d’argent pour faire interviewer des échantillons représentatifs de leur population par des chercheurs afin de vérifier la prévalence de comportements à risque (p.ex. contacts non protégés, échange de seringues, relations anales et homosexuelles). Ceci donne lieu à une explosion de données sur les comportements sexuels généraux.
Vrai
Vrai ou Faux : Vers le milieu des années 70, on découvre le SIDA, qui peut atteindre des proportions épidémiques. De ce fait, les gouvernements de plusieurs grands pays libèrent d’importantes sommes d’argent pour faire interviewer des échantillons représentatifs de leur population par des chercheurs afin de vérifier la prévalence de comportements à risque (p.ex. contacts non protégés, échange de seringues, relations anales et homosexuelles). Ceci donne lieu à une explosion de données sur les comportements sexuels généraux.
Faux,
On parle des années 1980 et non 1970.
Vrai ou Faux : À toutes les époques, le niveau de scolarité est significativement et positivement corrélé à la diversité des pratiques sexuelles de 1948 à aujourd’hui.
Vrai
Quelle est la fréquence moyenne des relations sexuelles lorsqu’on interroge la population en général? Est-ce qu’elle fluctue en fonction des époques?
La fréquence des relations sexuelle reste stable à toutes les époques (2 fois par semaine en moyenne).
Quel est le nombre moyen de partenaire sexuel à vie pour les hommes et pour les femmes?
Le nombre moyen de partenaires sexuels à vie est toujours plus élevé pour les hommes que les pour les femmes et relativement faible en général : moyenne de 4-5 pour les femmes, 8-10 pour les hommes.
Dans les années 80, quel est l’impact de la découverte du SIDA en sexologie?
Les gouvernements de plusieurs grands pays libèrent d’importantes sommes d’argent pour faire interviewer des échantillons représentatifs de leur population par des chercheurs afin de vérifier la prévalence de comportements à risque (p.ex. contacts non protégés, échange de seringues, relations anales et homosexuelles). Ceci donne lieu à une explosion de données sur les comportements sexuels généraux. Bien entendu, les chercheurs tentent d’élargir les buts des études et d’inclure des questions portant sur tous les comportements ou fantasmes sexuels, mais les gouvernements doivent gérer les pressions politiques et sociales qui refusent de subventionner des études sur le sexe à même des fonds publics. C’est pourquoi la majorité des études contiennent les mêmes questions, limitées à quelques items :
nombre de relations sexuelles passées avec des gens différents; nombre de relations sexuelles avant le mariage; nombre de relations sexuelles par mois; expérience avec les relations sexuelles orales (données et reçues); expériences homosexuelles; et expérience avec les relations anales (données et reçues).
Ainsi, aucune question ne pouvait être posée sur les paraphilies car toute question devait être justifiée par son lien avec le SIDA. D’ailleurs, le mot SIDA est inclus dans le titre de la majorité de ces grandes études car leur existence se justifiait de cette façon.
Nommez trois problèmes méthodologique liés à l’étude des fantasmes sexuels.
1) ces études avaient pratiquement toutes été effectuées auprès d’étudiants universitaires. Comme le niveau d’éducation est significativement associé à la variété des intérêts sexuels (sans doute lié à une plus grande curiosité, une meilleure ouverture d’esprit, moins de croyances religieuses), les résultats ne sont pas représentatifs;
2) On a réalisé que les gens qui répondent à ces sondages sont plus actifs sexuellement et intéressés par la question que les gens qui n’y répondent pas. Ainsi, il est difficile de connaître la prévalence réelle des fantasmes sexuels;
3) On ne sait rien de la fréquence, ni de l’intensité des fantasmes. Ainsi, la présence seule d’un fantasme non « normophilique » n’indique pas qu’il est paraphilique.
Qu’ont démontrés Joyal, Cossette et Lapierre (2015) en sondant 1500 hommes et femmes âgés de 18 à 77 ans issus de la population générale à propos de leurs fantasmes sexuels?
En se basant sur la courbe normale, nous avons pu démontrer que certains (1) fantasmes peuvent effectivement être considérés atypiques ou rares (p.ex. bestialité, urine, pédophilie, nécrophilie). (2) Par contre, des fantasmes considérés anormaux par le DSM-5 sont en fait assez commun (rapportés par 50-60 % de l’échantillon), en particulier ceux qui sont associés à la domination, la soumission et le voyeurisme.
Par la suite, nous avons utilisé l’intensité moyenne des fantasmes et des analyses de regroupements pour démontrer que 4 sous-groupes de participants (3) (57 % de l’échantillon) rapportaient des fantasmes paraphiliques avec une intensité égale ou supérieure à celle de leur fantasmes « normophiliques » (Joyal, 2015). (4) Cette étude suggère que plus de la moitié de la population générale rencontre la définition de paraphilies du DSM-5. Cette définition, trop large, devrait être revue.
Vrai ou Faux : il existe une grande différence entre un fantasme (pensées sexuellement excitante) et un souhait (désir de réaliser un comportement), en particulier chez les femmes.
Vrai
Vrai ou Faux : il existe une différence minime entre un fantasme (pensées sexuellement excitante) et un souhait (désir de réaliser un comportement), chez les femmes comme chez les hommes. Le fantasme serait donc un bon indicateur des intérêts sexuels.
Faux
En fait, il existe une grande différence entre un fantasme (pensées sexuellement excitante) et un souhait (désir de réaliser un comportement), en particulier chez les femmes.
Qu’ont démontrés Joyal, Cossette et Lapierre (2015) en utlisant un devis hybride (qualitatif et quantitatif) en sondant 1500 hommes et femmes âgés de 18 à 77 ans issus de la population générale à propos de leurs fantasmes sexuels?
Le devis hybride (quantitatif et qualitatif) de l’étude en question a permis de constater qu’il existe une grande différence entre un fantasme (pensées sexuellement excitante) et un souhait (désir de réaliser un comportement), en particulier chez les femmes.
Par exemple, la majorité des femmes qui fantasment à l’idée d’être prises de force ne veulent surtout pas que cela se réalise. Ainsi, contrairement à la définition du DSM-5, un fantasme sexuel n’indique pas nécessairement un intérêt sexuel. Il devient donc important d’explorer au-delà du fantasme et de vérifier l’attrait ou le désir de réaliser un comportement paraphilique pour en déterminer la prévalence.
Une étude (Dawson et al.,2014) s’est penchée sur ‘‘l’attrait paraphilique’’. Les chercheurs ont demandés à un échantillon non clinique de personnes (des étudiants universitaires pour la plupart) s’ils trouvaient attirante les paraphilies du DSM (de très repoussante à très excitante). Quels étaient les résultats de cette étude?
Encore une fois, environ la moitié (52 %) de l’échantillon trouvait excitante l’idée de faire du voyeurisme et le quart (28 %) exprimait un attrait pour le fétichisme (Dawson et al., 2014).
Globalement, que suggèrent les études portant sur les pratiques sexuelles paraphiliques de la population générale?
Ces études laissent penser que certaines pratiques considérées « anormales » ne sont pas rares, loin de là (en particulier celles associées à la domination, la soumission, le fétichisme et le voyeurisme).
Vrai ou Faux : Les deux-tiers d’un échantillon d’étudiants a admis qu’ils s’engageraient dans le voyeurisme s’ils étaient assurés qu’ils ne se feraient pas prendre (Rye & Meaney, 2007. Voyeurism: It is good as long as we do not get caught. International Journal of Sexual Health, 19, 47-56.)
Vrai