Maitre Yoda Flashcards
Qu’est-ce que l’on appelle YOD ?
On appelle yod les variantes combinatoires de la voyelle /i/ en diphtongue (d’une part semi- consonne notée [j] à l’ouverture d’une diphtongue ouvrante : [tjéra], d’autre part semi-voyelle notée [i] en fin de diphtongue fermante: [áire]).
Comment apparaît YOD ?
Cette articulation ignorée du latin classique apparaît au cours de l’évolution par le jeu de divers mécanismes:
> résorption des hiatus latins (loi du timbre)
> vocalisation d’une vélaire en position implosive
> syncope d’une consonne en général occlusive qui provoque un hiatus, lequel se résorbe en diphtongue
> parfois syncope d’une voyelle, intériorisation d’une voyelle appartenant à la syllabe finale atone.
Quels sont les effets possibles de YOD ?
Le yod a deux effets possibles sur son entourage phonétique :
> L’assimilation de la consonne adjacente
> l’inflexion d’une voyelle au contact ou à distance
En quoi consiste l’assimilation produite par YOD ?
Le yod, étant une articulation palatale, il attire la consonne dans cette zone. Ce phénomène, nommé palatalisation, produit un résultat différent selon la consonne à laquelle il s’applique. La palatalisation est plus ou moins prononcée selon l’époque à laquelle agit le yod.
En quoi consiste l’inflexion d’une voyelle produite par YOD ?
Le yod étant une articulation plus fermée que toute voyelle tend à fermer la voyelle d’un degré : une voyelle qui aurait dû spontanément s’ouvrir ou diphtonguer voit son ouverture ou sa diphtongaison bloquée et reste identique; une voyelle qui aurait dû se maintenir inaltérée se ferme d’un degré.
En quoi consiste le YOD 1 ?
• origine du yod : résorption d’un hiatus
• t et k subissent un traitement identique qui les attire dans
la zone prépalatale; le [ts] ou le [dz] qui en résultent produiront l’interdentale lors du bouleversement phonologique du XVIè .
• il agit dans 2 groupes: [tj] et [kj]
Que devient le groupe [tj] lors du YOD 1? (MALĬTĬA)
Il y a:
1) Réduction du hiatus
2) palatisation (mouillure: avancée du point d’articulation)
3) assibilation (dégagement son sifflant après dentale palatalisée création de l’affriquée /ts/ propre au Moyen Âge
4) Dépalatalisation (Quand le YOD termine son travail il s’amuie. Il est absorbé par l’affriquée)
5) sonorisation de l’affriquée en position intervocalique
6) assourdissement de l’affriquée
7) Désaffrication : perte du trait occlusif de l’affriquée
8) interdentalisation de la fricative prédorso-alvéolaire sourde
Que devient le groupe [kj] lors du YOD 1? (MINÁCĬA)
Il y a:
1) Réduction du hiatus
2) palatisation (mouillure: avancée du point d’articulation)
3) assibilation (dégagement son sifflant après dentale palatalisée création de l’affriquée /ts/ propre au Moyen Âge
4) Dépalatalisation (Quand le YOD termine son travail il s’amuie. Il est absorbé par l’affriquée)
5) sonorisation de l’affriquée en position intervocalique
6) assourdissement de l’affriquée
7) Désaffrication : perte du trait occlusif de l’affriquée
8) interdentalisation de la fricative prédorso-alvéolaire sourde
En quoi consiste le YOD 2 ?
- origine : résorption d’un hiatus ou vocalisation d’une vélaire ou d’une dentale en position implosive
- ce yod produit historiquement deux articulations: [Ʒ] qui évoluera en [x] lors du bouleversement phonologique du XVIè, et d’autre part [ɲ]
- il agit dans 5 groupes: [k’l], [g’l], [t’l] (obtenus par syncope de l’intertonique et où la consonne se vocalise en yod), [lj] (obtenu par résorption d’un hiatus) et [nj]/[gn] (yod obtenu par la même voie ou par vocalisation de g dans le groupe [gn]).
Que devient le groupe [k’l] lors du YOD 2 ? (ÔCÛLU)
1) Déflexifité : amuïssement du (m) marque de l’accusatif
2) accentuation
3) sonorisation occlusive (vélaire) sourde en position intervocalique/k/ > /g/ + ouverture voyelle finale
4) amuïssement voyelle posttonique
5) vocalisation de la vélaire en position implosive dans un nouveau groupe consonantique
6) palatalisation de la consonne subséquente : /ʎ/
7) Fricatisation de la liquide palatalisée > fricative palatale sonore /Ʒ/
8) assourdissement > /ʃ/.
9) vélarisation > /x/
==> Le yod 2 a eu une action sur la voyelle tonique du latin (Ô) qui aurait dû diphtonguer en (wé) ms qui ne l’a pas fait.
Que devient le groupe [g’l] lors du YOD 2 ? (TĔGŬLA)
1) Déflexifité : amuïssement du (m) marque de l’accusatif
2) accentuation
4) amuïssement voyelle posttonique
5) vocalisation de la vélaire en position implosive dans un nouveau groupe consonantique
6) palatalisation de la consonne subséquente : /ʎ/
7) Fricatisation de la liquide palatalisée > fricative palatale sonore /Ʒ/
8) assourdissement > /ʃ/.
9) vélarisation > /x/
Que devient le groupe [t’l] lors du YOD 2 ? (VĔTŬLU)
1) renforcement de la consonne initiale: /w/ > /b/
2) amuïssement voyelle posttonique
3) vocalisation de l’occlusive en position implosive dans un nouveau groupe consonantique
4) en théorie le yod 2 aurait dû infléchir le Ĕ et l’empêcher de diphtonguer, ce qui n’est pas le cas (cf: Pidal)
5) palatalisation de la consonne subséquente : /ʎ/
7) Fricatisation de la liquide palatalisée > fricative palatale sonore /Ʒ/
8) assourdissement > /ʃ/.
9) vélarisation > /x/
Que devient le groupe [lj] lors du YOD 2 ? (MULĬĔRE)
1) Déflexifité : amuïssement du (m) marque de l’accusatif
2) loi de l’accent: l’accent se déplace de la voyelle fermée tonique vers l’atone plus ouverte
3) loi de l’accent: la voyelle la plus fermée du hiatus se ferme jusqu’à devenir semi-consonne
4) palatalisation de la consonne alvéolaire : /ʎ/
5) Dépalatalisation
6) Fricatisation de la liquide palatalisée > fricative palatale sonore /Ʒ/
7) assourdissement > /ʃ/.
8) vélarisation > /x/
9) assourdissement > /ʃ/.
10) vélarisation > /x/
Que devient le groupe [nj] / [gn] lors du YOD 2 ? (VĪNĔA)
[nj] > [ɲ]
[gnv > [in] > [ɲ]
1) renforcement de la consonne initiale: /w/ > /b/
2) loi du timbre
3) palatalisation de la nasale dentale : /ɲ/
4) absortion du yod par la palatale
En quoi consiste la loi de l’accent ?
L’accent se déplacera de la voyelle fermée tonique vers la voyelle atone plus ouverte,
