évolution consonnes intérieures groupées (2 consonnes distinctes) Flashcards
Que deviennent les consonnes intérieures [m, n, l, r, s…] en position implosive suivies d’une autre consonne ?
Elles se maintiennent :
NB: la position est celle de la consonne avant coupe syllabique (/), 1a position explosive celle de la consonne après coupe syllabique BAR/BA > [bárba], POR/TA > [pwérta], SAL/TU > [sálto], CAL/DU> [káldo], TEM/PUS > [tjémpo], FUN/DU > [fóndo], TES/TU> [tjésto], MUS/CA > [móska].
Remarque : il y a de nombreuses exceptions, soit par assimilation d’une consonne sur l’autre (anticipation ou inertie articulatoire), soit par assibilation de la vélaire en position explosive (devant [e] / [i]), soit encore par vocalisation des vélaires [k/g] et de [l/b] placées en position implosive.
Que deviennent les groupes de consonnes intérieures -MN / -RS / -PS / -PT / -NF / -NS >
Il y a assimilation régressive
- MN- > [nn]
- RS- > [ss]
- PS- > [ss]
- PT- > [tt]
- NF- > [ff]
- NS- > [ss]
L’assimilation est dite régressive (de droite à gauche) lorsque la consonne subséquente assimile la consonne antécédente; c’est un phénomène d’anticipation articulatoire.
MN > [nn] > [ɲ] :
DAMNU > [dánno] > [dáɲo] (palatalisation: cf. supra géminées)
RS > [ss] > [s]:
TRANSVERSU > [trabjéso] (simplification de ss, cf. supra géminées), URSU > [óso]
PS > [ss] > [s]:
IPSE > [ése], GYPSU > [jéso]
PT > [tt] > [t] :
SCRIPTURA > [eskritúra], CAPTARE > [katár] (mais attention: CAPTIARE > [katsár], cf yod 1)
NF > [ff] > [f]:
INFANTE > [iffánte] > [ifánte], INFĔRNU> méd. [ifjérno]
NS > [ss] > [s]:
PENSARE > [pesár] > [pezár], MANSIONE > [mesón] > [mezón] (cf. fr. maison); PREHENSIONE > [presón] > [prezón] (cf. fr. prison) [groupe [sj], cf. yod 4]
Que devient MB en position intérieure ?
Il y a assimilation progressive: MB > [mm] > [m]
L’assimilation est dite progressive (de gauche à droite) lorsque la consonne antécédente assimile la consonne subséquente; c’est un phénomène d’inertie articulatoire.
PLUMBU > [plómo], LUMBU > [lómo], PALUMBA > [palóma], AMBO(S) > [ámos] (tous les deux), CAMBIARE (lat. tardif) > méd. [kamjár].
Que deviennent les consonnes vélaires intérieures [ k / g] en position explosive après une autre consonne ?
Il y a assibilation de la vélaire explosive k / g
Rappel : toute vélaire sourde s’assibile devant [e] / [i] : VICINU > [bedzino], PACE > [pádze] > [pats]
donc:
CONSONNE / vélaire > CONSONNE / [ts]
DULCE > [dúltse], EX-TUN-CE> [estóntse(s) ], VINCERE > [bentsér], MISCERE > [mestsér] (assibilation) > [metsér] (assimilation régressive) > mod. [meθér], FLORESCIT > [floréstse] > [florétse] > mod. [floréθe], PISCE > [péstse] > [pétse] > [pédze] > [pets] (apocope) NB: la vélaire sonore [g] s’assibile en [z] dans les groupes -rg-, -ng-: ARGILLA > [argíʎa] > [ardzíʎa] > mod. [arθíʎa]
*SINGELLU> [sendzíʎo]
NB: parfois le groupe [ng] > [nn] > [ɲ]: RINGERE > [reɲír]
Que deviennent les vélaires implosives [kt] / [gn] / [ks] placées devant une dentale?
Elles se vocalisent : Dans un groupe vélaire + dentale, la vélaire avance son point d’articulation dans la zone palatale (donnant une semi-voyelle notée i), et réciproquement la dentale recule son point d’articulation vers la zone palatale. La semi-voyelle (yod) disparaît après avoir attiré la consonne explosive. Ce mécanisme est excessivement important : il est l’une des causes de l’apparition du yod et donc du développement des consonnes palatales du latin au castillan.
[kt] > [it] > [t∫]
FACTU > [féito] > [fét∫o] > mod. [ét∫o]
TECTU > [tét∫o], JECTARE > [et∫ár], LACTE > [lét∫e], LECTU > [lét∫o]
[gn] > [in] > [ɲ]:
SIGNA > [séina] > [séina] > [séɲa]
TAM MAGNU> [tamáɲo]
[ks] > [is] > [ʃ]:
TAXU > [téiso] > [téʃo] > mod. [téxo]
EXEMPLU > [eisémplo] > [eʃemplo] > mod. [exémplo]
DIXISTI > [diisistev > [diʃíste] > mod. [dixíste]
(cf yod 2 et yod 4)
Que devient l’alvéolaire [L] placée devant une occlusive sourde?
Elle se vocalise :
l implosif > ų devant occlusive sourde : dans cette position la liquide est légèrement rétroflexe et le relâchement articulatoire latéral engendre une semi-voyelle d’arrière:
TALPU > [táųpu] (vocalisation) > [tópo] (inflexion du [a] par la semi- voyelle, définition de l’inflexion, cf. tableau 7-1)
ÁLTĔRU > [áųtro] > [ótro], ALTÁRĬU > [aųtárjo] > [otéiro] > [otéro] [sur le groupe rj, cf. yod 4]
MULTU > [mólto] > [móųto] > [móito] (réfection de la diphtongue ou, refusée dans la syntagmatique castillane) > [muito] (inflexion, cf. tableau 7-1) > [mút∫o] (palatalisation [t] > [t∫] par le yod: cf. supra groupe [kt] et yod 4)
Que devient la labiale [b] placée devant une dentale sonore?
Elle se vocalise : b implosif devant dentale sonore [d] > [ų]: le groupe [bd] se maintient (au moins dans la graphie jusqu’au XVème siècle), puis le [b] relâche son articulation produisant une semi-voyelle d’arrière.
RAPIDU > [ráβeδo] > [ráb’do] > [ráųδo]
CAPITÁLE > [kaβeδál] > [kab’dál] > [kaųδál]
DEBITA > [déb’da] > [déųδa]
CIVITÁTE > [tsiβiδáδe] > [tsib’dáδ] > [tsjuδáδ]
CÚBĬTU > [kób’do] > [kóųδo] > [kóδo]
Remarque : cette vocalisation est forcément postérieure à la syncope de l’intertonique. Si celle-ci n’avait pas lieu le groupe [b’d] ne se formerait pas.