Les sources du droit pénal Flashcards
Quelle est la première source du droit pénal ?
La loi, en vertu du principe de légalité (legis, loi).
Qu’écrivait Jean-Étienne-Marie Portalis dans le discours préliminaire destiné à présenter le projet de Code civil devant le Conseil d’Etat ?
En matière criminelle, il faut des lois et point de jurisprudence.
Le principe de légalité est le principe cardinal du droit pénal.
Aucune infraction, ni aucune peine ne peuvent être prononcées si elles n’ont pas été prévues par un texte (ce texte doit émaner des pouvoirs publics).
La loi est de plus en plus concurrencée par d’autres sources. Explique.
D’autres sources interviennent en droit pénal.
Les sources du droit pénal se sont diversifiées, tant au niveau national qu’international.
A
§ 1 : Les sources internes
Qu’est-ce qu’il s’est passé au cours de la 2nde moitié du 20e siècle ?
Au cours de la 2nde moitié du 20e siècle,
le système juridique français
s’est progressivement converti à l’idée
(développée par le philosophe du droit autrichien Hans Kelsen dans sa Théorie pure du droit)
que chaque norme juridique est dotée d’une valeur différente
et donc à l’idée de hiérarchie entre les normes.
Comment est organisée cette hiérarchie des normes traditionnellement ?
Traditionnellement, cette hiérarchie des normes est organisée sous la forme d’une pyramide.
A. Le sommet de la pyramide :
Le bloc de constit.
À l’origine qu’est-ce qu’on trouvait au sommet de la hiérarchie des normes dans la conception de Kelsen ?
Seulement la Constitution.
Or, dans la Constitution française, à vrai dire, peu de règles intéressent directement le DP.
On peut quand même citer par ex : le droit de grâce, qui est conféré par l’art. 17 au PR.
Qu’est-ce qu’il s’est passé en 1971 ?
CC, 1971, Liberté d’association
Le CC a conféré valeur constit. au Préambule de la C de 1958.
Grâce à cette décision les droits fondamentaux ont largement pénétrés la sphère constitutionnelle
parce que le préambule de 1958 renvoyait à des textes (DDHC de 1789, Préambule de 1946)
qui protègent les droits et libertés fondamentaux.
Et comme le DP est par essence un droit attentatoire aux droits de la personne (ex : liberté d’aller et venir, etc),
beaucoup de règles contenues dans les textes qui ont acquis valeur constit par cette décision concernent directement le DP. Le DP va être confronté de plein fouet.
B. La base de la pyramide
Les règlements administratifs
Def des règlements administratifs ?
Les règlements administratifs sont des textes de portée générale émanant du pouvoir exécutif.
Quels sont les 2 grands types de règlements ?
Les règlements d’application
Et les règlements autonomes
Qu’est-ce que permettent les règlements d’application ?
Ils permettent la mise en oeuvre technique de la loi.
Le constituant de 1958 a introduit les règlements autonomes dans la Constitution de 1958.
Qu’est-ce que permettent les règlements autonomes ?
Ils permettent à l’exécutif
d’exercer le pouvoir règlementaire,
plus seulement en exécution des lois,
mais en // du pouvoir législatif.
Pour que le pouvoir exécutif puisse effectivement….
règlementer en // du pouvoir législatif,
il fallait que le constituant détermine des matières règlementaires.
C’est ce qu’a prévu le constituant de 1958 mais d’une manière un peu particulière.
La disposition qu’il nous livre c’est l’art. 37 de la C : “Les matières autres que celles qui sont du domaine de la loi ont un caractère règlementaire”.
On aurait pu s’attendre à ce que le constituant nous fasse une liste des matières règlementaires.
Mais non.
Donc toutes les matières qui ne sont pas visées par la C comme étant des matières législatives relèvent par principe du domaine du règlement.
Ainsi, on observe que les contraventions relèvent du domaine du règlement (et l’art. 111-2 al. 2 nous le dit aussi).
Quel est le problème avec le fait que les contraventions relèvent du domaine règlementaire ?
Les philosophes des lumières avaient dégagé un principe de légalité, qui veut que toute infraction ait sa source dans la loi.
Or ici on voit qu’une infraction a source dans le règlement.
Remarque : Une partie de la doctrine nous dit que l’expression principe de “légalité” est dépassé, et qu’il est plus pertinent aujourd’hui de parler d’un principe de textualité (qui veut que toute infraction ait sa source dans un TEXTE).
Bon, qu’est-ce qu’à exclut le CC quand même ?
Dans une décision du 28 novembre 1973, le CC a expressément exclut qu’une contravention soit punie d’une peine privative de liberté.
En effet, les garanties offertes par le règlement soit moindres par rapport à celles qui sont offertes par la loi.
§ Les sources externes
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A. Le droit international stricto sensu
Exemples.
Il y a des incriminations qui ont d’abord été prévues par des conventions internationales avant d’intégrer le droit français.
C’est le cas de la définition du génocide.
Elle est le fruit d’une convention internationale (Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide) de 1948, et elle a été intégrée au CP français postérieurement.
Il y a des textes d’incriminations en droit français qui se réfèrent expressément à des conventions internationales.
C’est le cas du code du sport FR.
Il incrimine le dopage, et il renvoie à une convention internationale qui énumère les substances considérées comme étant dopantes.
B. Le droit d’origine européenne
- Le droit de l’UE
- Le droit de la CEDH
- Le droit de l’UE
Dans le droit dérivé de l’UE (c’est à dire les normes issues des institutions européennes) on distingue
- Les directives européennes
- Les règlements européens
Est-ce que les directives européennes peuvent intervenir en matière pénale ?
Les directives européennes fixent des objectifs à atteindre aux Etats membres de l’UE.
Le législateur national va alors adopter une loi de transposition pour se conformer aux objectifs portés par la directive.
Bref, les directives européennes requièrent une transposition.
Donc dans la mesure où elles requièrent une transposition par le législateur national, elles vont pouvoir intervenir en matière pénale (plus aisément que les règlements européens qui nous le verrons posent plus de difficultés).
C’est l’article 83 du TFUE qui règlemente la question de la compétence pénale de l’UE.
Les directives peuvent intervenir
- Pour sanctionner les infractions graves ayant un caractère trans-frontières (ex : terrorisme).
- Pour sanctionner les atteintes aux droits fondamentaux protégés par l’UE (ex : une directive européenne concerne la répression des abus sexuels commis à l’encontre d’enfants).
Est-ce que les règlements européens interviennent en matière pénale ?
Pour les règlements européens, qu’ils interviennent en matière pénale pose plus de difficulté que pour les directives européennes : les règlements européens eux s’appliquent immédiatement dans les droits internes des Etats membres.
Or, le DP est intrinsèquement lié à des questions de souveraineté nationale.
En ce sens que chaque Etat veut pouvoir définir ce qui correspond à ses valeurs sociales et ce qu’il punit.
Mais comme les règlements européens sont applicables de façon immédiate ds les droits internes, ils ne respectent pas cela.
Ainsi, on observe que la voie du règlement est moins souvent choisie en matière pénale.
Observation : c’est davantage en matière de procédure pénale que les règlements européens sont utilisés
(ex : Europol a été crééé par un reglement européen).
- Le droit de la CEDH
Il y a une autre grande organisation européenne en plus de l’UE : c’est le Conseil de l’Europe (Europe des 46).
Le Conseil de l’Europe n’a pas directement de compétence pénale.
MAIS cette organisation a produit un texte dans lequel on trouve beaucoup de principes qui intéressent directement le DP : la CEDH.
Ex : À l’art. 6 la CEDH proclame le droit à un procès équitable.
Et ce qui est intéressant c’est que le respect de la CEDH est assuré à la fois par le juge national (juge de droit commun de la CEDH), mais aussi par une Cour qui est adossé à la Convention : la Cour EDH.
Les sources se multiplient.
Et le risque est que ces sources entrent en conflit.
Des contrôles sont donc nécessaires pour s’assurer qu’une source ne heurte pas une source qui lui serait supérieure.
LES CONTRÔLES
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§ 1 : Le contrôle de constitutionnalité
C’est le contrôle de la conformité d’une loi à la Constit.
Ce contrôle de constitutionnalité est le monopole d’une seule instance. Laquelle ?
Le CC
Initialement, dans la C de 1958,
quel était le seul contrôle que pouvait exercer le CC ?
C’était un contrôle a priori.
Mais le problème c’est déjà que lorsqu’une loi était entrée en vigueur avant 1958, donc avant la création du CC, elle n’avait donc pas pu faire l’objet d’un controle de constitutionnalité a priori naturellement.
De plus, le contrôle a priori n’est pas systématique (la saisine du CC est réservée au PM, PR, Président de l’AN, Président du Sénat, et depuis la révision constit de 1974, 60 députés ou 60 sénateurs).
Tout cela fait qu’en France, certaines lois étaient inconstitutionnelles et elles continuaient à etre appliquées parce qu’elles n’avaient pas fait l’objet d’un contrôle de constitutionnalité.
Cet état du droit n’était clairement pas satisfaisant.
Du coup, pour remédier à cela, un nouveau contrôle a été adopté :
C’est le contrôle de constitutionnalité A POSTERIORI (par une procédure de question prioritaire de constitutionnalité), depuis la réforme constit de 2008 qui a introduit le nouvel article 61-1 de la C.