Les Illusions Perceptives Flashcards

0
Q

Expliquer les effets de contraste.

A
  • Pour déterminer les contours et surfaces qui composent notre environnement, le système visuel analyse les différences continues de luminosité ou de couleur par le biais de cellules qui fonctionnent en interaction inhibitrice latérale
  • Parfois, parce que les contrastes sont forts et les éléments trop rapprochés, des distorsions visuelles apparaissent comme dans les figures 9 et 10 :
  • la ligne de démarcation entre les carrés noirs n’est pas inclinée mais horizontale, et les losanges ne sont pas plus blancs que le reste de la page. Plus surprenant, des contours illusoires peuvent même être extraits : la pyramide blanche n’est en fait pas dessinée en 14.
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1
Q

À qui doit-on la démonstration des premières illusions géométriques, et la première explication neurophysiologique de certaines d’entre elles ?

A
  • on doit aux pionniers de la psychologie expérimentale (Wundt, Titchener, Helmholtz, Müller-Lyer ; moitié du xixe siècle) la démonstration des premières illusions géométriques,
  • et à Mach (1868) la première explication neurophysiologique de certaines d’entre elles (contraste de luminance)
  • Parmi les autres dates marquantes, retenons les travaux de la théorie de la Gestalt et ceux de Julesz (1960).
  • Ce chercheur va expliquer la vision 3D stéréoscopique en réalisant sur ordinateur les premiers stéréogrammes à points aléatoires qui, dans les années 1980, donneront naissance aux fameux autostéréogrammes vendus dans le commerce.
  • Si la très grande majorité des illusions perceptives concerne la vision, il en existe toutefois de très marquantes au niveau auditif, mais très peu en haptique.
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2
Q

Expliquer les effets de contexte.

A
  • L’illusion 12 (Müller-Lyer) relève à la fois d’un effet de contraste (les pennes selon leur ouverture masquent plus ou moins la perception des extrémités de lignes et conséquemment la lecture de leur longueur)
  • et d’un effet plus cognitif liée à la perspective (la ligne avec les pennes ouvertes pourrait évoquer un angle de mur en creux (donc à une vue de loin), celle avec les pennes fermées à un angle en coin (vue de plus près).
  • L’illusion 11 (Ebbinghaus/Titchener) renvoie à l’estimation des surfaces du cercle central en fonction d’une référence spatiale
  • fournie par le contexte des cercles extérieurs ;
  • du coup, alors que les cercles centraux sont de taille identique, celui de droite apparaît plus petit.
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3
Q

Nous percevons le monde en trois dimensions alors que l’image rétinienne est bidi- mensionnelle. Différents indices sont utilisés par le système visuel pour reconstruire la profondeur . Lesquels?

A

:
• des indices proprioceptifs comme l’accommodation du cristallin ou la convergence oculaire ;
• des indices rétiniens comme la disparité binoculaire ou la parallaxe du mouvement, qui renvoient au fait que les projections rétiniennes sur les deux yeux différent selon que l’objet est en deçà ou au-delà du point de fixation (disparité binoculaire) ou proche ou lointain (parallaxe du mouvement) ;
• des indices plus cognitifs de type géométrique (perspective, variation de texture) ou de masquage des objets entre eux ou d’ombrage.
Ces derniers indices sont particulièrement puissants et peuvent générer de fortes illusions

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4
Q

Expliquer les effets de perspective et d’ombrage.

A
  • Les deux tables (16) ont les mêmes longueur et largeur, mais la perspective fait que celle de gauche est perçue plus étroite et plus longue.
  • La variation de luminance de la figure 17 est interprétée en termes de volumes concentriques, alternant bosses et creux. Cette perception du relief repose sur l’hypothèse (non consciemment formulée) que la lumière vient du haut (soleil). Mais attention, dans cette illusion, le « haut » est « ce qui est au-dessus de notre tête », même si le dessus peut être le bas au niveau ter- restre. En effet, creux et bosses s’inversent si l’on regarde la figure 17 en se retournant, la tête en bas basculée entre les jambes (cf. la gestion des référentiels spatiaux évoqués dans la section A).
  • C’est également l’interprétation non consciente de l’ombre dans la figure 18, ici de l’ombre « portée » qui provient de la gauche de l’image, qui fait appa- raître les carreaux A et B comme étant de luminosité différente alors qu’ils sont strictement identiques. La variation de l’ombre portée d’un ballon au dessus du sol aide par exemple le système perceptif à estimer sa hauteur et trajectoire.
  • La figure 13 B renvoie à deux mécanismes : le masquage par la tache noire fait apparaître les lettres B comme situées en arrière de la tache (le masquage est alors un indice de profondeur), mais, comme l’illustre la figure 13 A, la tache permet surtout aux lettres B de se révéler. Le masquage illustre alors deux lois de la Gestalt : la loi de clôture, présente en 13 A au niveau de chaque forme locale et les faisant apparaître comme des éléments isolés, et la loi de continuité, qui s’exerce en 13 B et permet de relier les éléments locaux en formes globales (ici les lettres B). Dans ce dernier cas, la figure 13 renvoie au problème de la ségrégation figure-fond.
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5
Q

De quoi a t’on besoin pour interpréter une image?

A

Interpréter une image requiert de déterminer ce qui, dans ses composantes, va constituer le fond de l’image sur lequel se détacheront ses figures.

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6
Q

Expliquer les figures ambigües et la ségrégation fond forme.

A

-Comme l’illustrent les figures « ambiguës » 19 et 20 (extrait du « Marché aux esclaves » de S. Dali), la séparation figure/fond peut parfois être problématique : est-ce Adam et Ève de profil ou la pomme croquée (19), « le buste de Voltaire » ou « deux nonnes se promenant » (20) ? Remarquons que nous percevons l’une ou l’autre possibilité mais jamais les deux en même temps. La résolution de l’ambiguïté va dépendre de nos attentes par rapport à l’image. Elle dépendra également du niveau d’échelle spatiale que nous utilisons pour analyser l’image : vu de loin (i.e. avec une résolution spatiale basse : cf. section A), seul le buste de Voltaire est visible. De nombreux peintres ont incorporé ce genre d’ambiguïté dans leur oeuvre, tels Giuseppe Arcimboldo au xvr siècle (avec ses séries de tableaux dits des « quatre saisons » dont la plupart étaient des portraits formés d’une juxtaposition de fruits, légumes, végétaux, symbolisant les saisons) et plus récemment Magritte, Dali, Escher, Vasarely, l’école du pop-art, etc.

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7
Q

Expliquer les figures impossibles.

A
  • Les figures 15 et 21 (extrait d’une lithographie d’Escher) illustrent des aberrations de structure spatiale :
  • en 16 les personnages sont-ils assis sur la même marche ? En 21 les escaliers du sommet du château sont-ils montant et descendant ?
  • Le fait que chacun perçoive ces aberrations montre que nous utilisons tous les mêmes mécanismes d’analyse et de structuration de l’image et en tirons les mêmes conclusions cognitives.
  • Soulignons également que la lithographie d’Escher regroupe nombre d’indices de per- ception de la profondeur décrits plus haut (perspective, ombrage, masquage).
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8
Q

Qu’est-ce que l’illusion de continuité?

A

L’illusion de continuité peut conduire soit à percevoir un stimulus qui n’existe pas, soit, à l’inverse, à ne pas percevoir un stimulus qui pourtant existe physiquement. Cette illusion est bien connue dans le domaine de la perception visuelle

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9
Q

Dans le domaine de la parole, sous quel nom est connue l’illusion de continuité?

A
  • Dans le domaine de la perception de la parole, cette illusion est connue sous le nom de restauration phonémique.
  • Ainsi, un discours interrompu par des silences de quelques centièmes de seconde est perçu de façon tellement hachée qu’il en devient inintelligible pour l’auditeur.
  • Si les silences sont remplacés par des bruits, non seulement le discours semble normal (même si les bruits sont bien perçus) mais surtout l’intelligibilité du discours n’est pas perturbée.
  • L’auditeur restaure donc les phonèmes manquants de façon à pouvoir suivre le message.
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10
Q

Dans quel domaine, l’illusion de continuité est elle puissante?

A
  • Cette illusion est très puissante dans le domaine de la perception auditive non verbale.
  • Si l’on fait entendre un son pur d’une fréquence et d’une amplitude donnée qui reste stable pendant deux secondes, interrompu par un silence de quelques centièmes de seconde, l’auditeur entendra deux sons successifs.
  • Si on remplace le silence par un son complexe (un bruit) d’amplitude plus importante que le son pur et de durée strictement égale à celle du silence, l’auditeur aura alors l’impression d’entendre de façon continue le son pur se poursuivre derrière le bruit plus fort.
  • Inversement, si le son pur se poursuit pendant la présentation du bruit mais s’arrête au même moment que le bruit, l’auditeur déclare entendre un son pur qui s’arrête au moment où le bruit commence !
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11
Q

Expliquer l’illusion de la gamme.

A
  • Les illusions auditives donnent souvent lieu à des erreurs d’interprétation dans la localisation des sons.
  • L’illusion de la gamme en est un exemple. Les sons présentés aux oreilles droite et gauche (fig. 22 A) forment une gamme ascendante et une gamme descendante.
  • Le résultat perceptif est la perception par l’oreille droite des sons aigus qui descendent une partie de la gamme puis remontent, et la perception par l’oreille gauche des sons graves qui montent une partie de la gamme puis descendent (fig. 22 B).
  • Ce qui est surprenant dans cette illusion est que non seulement l’auditeur ignore les sons graves transmis par l’oreille droite et les sons aigus transmis par l’oreille gauche, mais qu’il déclare entendre dans l’oreille gauche un son grave pourtant présenté dans l’oreille droite.
  • Cette illusion vient appuyer l’idée que le système auditif tout comme le système visuel mettent en jeu deux types de processus distinguant l’identification et la localisation des objets.
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12
Q

Expliquer l’illusion de la hauteur.

A
  • Comme pour l’escalier illustré dans le tableau d’Escher, on peut construire des sons qui donnent l’illusion de monter ou de descendre indéfiniment
  • Cette illusion, créée par Shepard (1964), consiste en une suite de notes qui montent (ou qui descen- dent) par pas de demi-ton (Do, Do#, Ré, Ré#, Mi, Fa, Fa#, etc.). Dans la première mesure (fig. 23), la montée chromatique se joue en clé de sol avec un decrescendo (diminution progressive de l’intensité des sons), alors qu’elle se fait en clé de fa en crescendo (augmentation progressive de l’intensité des sons) et ainsi de suite pour les mesures suivantes.
  • La hauteur du son peut donc ainsi continuer à monter ou à descendre indéfiniment.
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13
Q

Expliquer l’illusion de Müller-Lyer.

A
  • L’illusion de Müller-Lyer est observée dans la modalité haptique, avec une intensité similaire chez les adultes travaillant sans voir et des aveugles tardifs (ayant eu de l’expérience visuelle), et même chez des aveugles de naissance (sans aucune expé- rience visuelle).
  • Trois facteurs sont responsables de la présence de l’illusion de Müller- Lyer et des variations de son intensité en vision et en haptique :
  • 1 / la répétition, avec une illusion qui diminue à mesure que le nombre de présentations de la figure aug- mente) ;
  • 2 / l’angle, avec une illusion qui est d’autant plus forte que l’angle aigu formé par les pennures et le segment à évaluer est petit ;
  • et 3 / les consignes, avec une illusion qui disparaît lorsqu’on demande aux participants d’ignorer les pennures et d’utiliser leur corps comme référence spatiale.
    -En revanche, les illusions du type de Titchener (fig. 11) existent seulement dans la vision.
  • Ces résultats montrent que le sens haptique est parfois aussi sensible et parfois moins sensible que la vision aux illusions perceptives (Gentaz et Hatwell, 2004).
  • Il semble donc être un sens un peu moins « trompeur » que la vision.
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14
Q

Le plus souvent, les modalités visuelle et haptique fonctionnent en même temps. Expliquer.

A
  • Dans certains cas, elles peuvent informer sur des propriétés distinctes des objets, comme par exemple lorsque l’eeil perçoit la forme d’une éponge, et la main perçoit sa souplesse.
  • Il faut alors combiner ces deux données pour former une représentation complète de l’objet.
  • Dans d’autres cas, qui ont été étudiés plus souvent, les deux modalités accèdent à la même propriété, comme lorsque nous percevons en même temps, par la vision et le toucher, la forme, ou la taille, ou la texture d’un objet.
  • Il est important alors que les deux systèmes perceptifs transmettent des paramètres identiques concernant la propriété en question, pour assurer la cohérence des représentations.
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15
Q

Comment fait-on pour étudier l’intégration visio-haptique?

A
  • Pour étudier l’intégration visio-haptique, on utilise souvent les situations bimodales conflictuelles.
  • On dit qu’il y a un conflit perceptif quand les données visuelles et haptiques sont discordantes.
  • Par exemple, Rock et Victor (1964) ont demandé à des adultes de regarder un carré en bois, inséré dans un trou aménagé au centre d’une tablette, à travers un cylindre doté d’un prisme qui rétrécit la dimension horizontale des objets de 50 %
  • (les sujets ignorent évidemment la présence de ce prisme).
  • Visuellement donc, le carré apparaît comme un rectangle ayant une largeur inférieure de moitié à sa hauteur.
  • En même temps, les sujets explorent sans voir ce même carré sous la tablette, qui est protégée par un rideau (fig. 24).
  • Haptiquement, le carré n’a pas subi de déformation physique et devrait donc apparaître comme un carré.
  • Après une phase de présentation de ces données conflictuelles visuelles et haptiques, le sujet devait reconnaître (soit par la vision seule, soit par la main seule) l’objet vu et palpé parmi un ensemble de carrés et rectangles.
  • La question est évidemment de savoir quel sera le percept final du sujet dans cette situation conflictuelle.
16
Q

Quels sont les résultats des situations bimodales conflictuelles?

A
  • Les résultats montrent que quand le conflit porte, comme ici, sur une propriété spatiale, les sujets manifestent une tendance à la « capture visuelle », c’est-à-dire qu’ils ne tiennent pratiquement pas compte des données haptiques et basent leur jugement perceptif sur les données apportées par la vision, surtout lorsque le test est lui-même visuel.
  • Cela signifie qu’à la phase test, ils désignent le rectangle qu’ils ont vu (ou un rectangle très proche) comme étant celui qu’ils ont vu et palpé pendant la présentation.
  • Quand le test est haptique, on trouve parfois des réponses de « compromis » où la réponse du sujet est une sorte de moyenne entre les valeurs visuelle et haptique du stimulus.
    -En revanche, quand le conflit porte non plus sur une propriété spatiale, mais sur la texture de papiers abrasifs de différentes rugosités, on observe soit des réponses de compromis entre les deux valeurs conflictuelles (Lederman et Abbott, 1981), soit une tendance à une capture haptique lorsque la consigne demande d’évaluer la rugosité proprement dite.
  • Par contre, lorsque la consigne demande d’évaluer la densité spatiale des grains de papiers abrasifs, une tendance à la capture visuelle est observée (Leder- man, Thorne et Jones, 1986).
  • La modalité haptique semble donc bien spécialisée dans l’appréhension des propriétés matérielles des objets, alors que la vision l’est dans le domaine spatial.
17
Q

En général, la vision l’emporte sur l’audition. Quel en est le cas le plus impressionnant?

A

Le cas le plus impressionnant est celui de la ventriloquie, qui donne véritablement l’impression que c’est la marionnette qui parle et non le marionnettiste. Si le marionnettiste ne mettait pas en mouvement sa marionnette, l’erreur de localisation de la source auditive disparaîtrait.

18
Q

Qu’ont montré McGurk et MacDonald (1976)?

A

_Dans une série d’expériences, McGurk et MacDonald (1976) montrent que la perception d’une syllabe présentée auditivement peut être affectée par la présentation visuelle simultanée d’un geste articulatoire.

  • Ainsi, si la syllabe auditive est /ba/ et que le sujet voit en même temps sur un écran une bouche effectuant le geste articulatoire correspondant à la production de la syllabe /ga/, sa réponse sera généralement de dire qu’il a entendu la syllabe /da/.
  • Cette syllabe /da/ occupe une position intermédiaire du point de vue articulatoire entre /ba/ et /ga/.
  • Cela indique clairement que les informations auditives et visuelles ont été « intégrées » par le sujet, la réponse de ce dernier traduisant un compromis entre les deux sortes d’informations contradictoires.
  • Cet effet McGurk pourrait d’ailleurs expliquer pourquoi un mauvais doublage d’un film engendre une baisse de l’intelligibilité du discours.