La perception visuelle Flashcards

0
Q

Quels constats nous permets de faire l’expérience télévisuelle?

A
  • La vision est un sens extrêmement rapide, automatique et fiable… comme peut nous le montrer aisément toute activité de zapping devant notre écran de télévision. En effet, malgré le défilement rapide des images des différentes chaînes, nous sommes capables de voir ce que présente chacune d’elles. Cette performance n’est pas due à l’uniformisation des programmes TV, mais à la rapidité de la perception visuelle.
  • Par ailleurs, l’expérience télévisuelle permet de faire deux autres constats. Le premier est que la reconnaissance des images se fait sans effort et en quelque sorte « malgré nous ». Cela traduit le caractère relativement automatique de la perception visuelle.
  • Le second constat est que si des amis font l’expérience en même temps que nous, ils percevront approximativement la même chose, même s’ils l’interprètent différemment. Cela traduit la fiabilité de la perception visuelle. Cette fiabilité indique que les mêmes mécanismes de traitement sont à l’oeuvre d’un individu à l’autre.
  • > RAPIDITÉ, AUTOMATISME, FIABILITÉ ET ILLUSIONS
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
1
Q

Comment peut on définir la perception?

A

La perception désigne l’ensemble des mécanismes et procédures qui nous permettent de prendre connaissance du monde qui nous entoure sur la base des informations élabo- rées par nos différents sens.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
2
Q

Quel paradigme a utilisé Cattell puis Intraub pour déterminer le temps de traitement d’une image?

A
  • Pour déterminer le temps de traitement d’une image, Cattell (1886) puis, un siècle plus tard, notamment Intraub (1979) ont utilisé un paradigme de temps de réponse.
  • Le sujet devait identifier (réponse verbale) le plus rapidement possible des lettres, des mots, des images d’objets ou de scènes présentés aléatoirement.
  • Les temps de réponse obtenus (temps séparant le début de la présentation du début de la réponse) variaient de 500 à 900 ms selon le stimulus présenté.
  • Ces temps, déjà brefs, surestimaient pourtant le temps de traitement de l’image car ils incluaient le temps de préparation et d’exécution de la réponse.
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
3
Q

Comment mesurer spécifiquement le temps de traitement?

A
  • La méthode expérimentale la plus pertinente consiste à calculer un seuil temporel d’identification d’images présentées en rafale.
  • Comme dans l’exemple du zapping, le sujet doit identifier différentes images qui lui sont présentées successivement, le temps de présentation des images variant d’un essai à l’autre en respectant une procédure psychophysique de calcul de seuil
  • L’hypothèse est que le sujet ne pouvant traiter l’image que durant sa présentation (puisqu’ensuite une autre image apparaît, qui masque visuellement la première et doit être analysée), le temps de présentation minimum des images permettant leur reconnaissance correspond alors au temps de traitement.
  • Le seuil obtenu est d’une centaine de millisecondes (Thorpe, 1988).
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
4
Q

Expliquer la notion de seuil.

A
  • La notion de seuil est le concept central de la psychophysique.
  • La psychophysique, initiée par Weber au xixe siècle (et à sa suite Fechner, Helmholtz, Wundt, Stevens, etc.) est un domaine d’étude de la psychologie expérimentale dont l’objet est de déterminer les relations quantitatives qui existent entre un stimulus physique et la perception qu’on en a.
  • On distingue deux types de seuil : le « seuil absolu » (sA), qui est la « valeur minimale du stimulus pouvant provoquer une sensation juste perceptible », et le « seuil différentiel » (so), qui est la « quantité minimale dont un stimulus doit varier pour produire une sensation différente » (par exemple plus lourd, plus lumineux, plus chaud, etc.).
  • Par extension, chercher à déterminer le temps de présentation minimum d’une image permettant son identification s’apparente à un problème d’estimation d’un SA.
  • La méthode la plus classique d’estimation de ce seuil est celle dite des « stimuli constants ».
  • (Le temps de présentation de l’image varie de manière aléatoire d’un essai à l’autre entre des bornes définies par des essais préliminaires (par exemple entre 10 ms et 500 ms). L’image est suivie de la présentation d’une image « masque » (par exemple, un ensemble de traits de taille et d’orientation aléatoires) destinée à stopper la rémanence réti- nienne (persistance sensorielle de l’image alors que celle-ci n’est plus présentée). Lorsqu’on réalise l’histogramme du taux de reconnaissance (ordonnée) en fonction du temps de présen- tation (abscisse), on observe une fonction psychométrique de type sigmoïde (intégrale de la distribution normale des sA). La forme de cette fonction, très évasée dans ses limites supé- rieure et inférieure, ne permet pas d’estimer précisément le temps de présentation correspon- dant à 100 % de reconnaissance. C’est la raison pour laquelle on détermine habituellement le seuil sur la base d’un taux de réussite de 80 %. Cette valeur, très proche de 100 %, se situe dans une zone sensible de la fonction (pente élevée, qui traduit le fait que le taux de reconnais- sance est très sensible à toute variation du temps de présentation) ; elle est donc plus aisée à estimer.)
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
5
Q

Dans quelle tâche transparaît pleinement l’automatisme de la perception visuelle?

A
  • Chez l’adulte la perception visuelle est automatique dans le sens où le processus de traitement est irrépressible : dès qu’on ouvre les yeux, on ne peut s’empêcher de voir quelque chose et de l’identifier.
  • Cet automatisme transparaît pleinement dans la tâche de Stroop, où le sujet doit dénommer la couleur de l’encre dans laquelle est écrit un nom de couleur.
  • L’interférence du nom de la couleur sur l’identification de l’encre indique que le sujet a traité le mot jusqu’au niveau lexical, c’est-à-dire bien au-delà de la composante couleur requise par la consigne. Bien évidemment, cet effet n’existe que chez les personnes qui savent lire, c’est-à-dire qui ont appris et sur-appris à décoder et interpréter cette forme particulière, artificielle, qu’est un mot. Avec l’apprentissage, cette forme est devenue de plus en plus familière et son traitement de plus en plus automatisé.
  • II en est de même pour les objets que nous percevons quotidiennement, car l’environnement dans lequel nous vivons varie peu. Au fil du temps, nous avons appris à automatiser leur traitement.
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
6
Q

À quoi renvoie la fiabilité de la perception visuelle?

A
  • La fiabilité renvoie au fait qu’un individu donné perçoit un stimulus comme étant le même au temps t et t + 1 (fiabilité intra individuelle) alors que le stimulus peut être plus ou moins déformé et le contexte avoir quelque peu changé, ou que deux individus confrontés au même stimulus perçoivent globalement la même chose
    ( fiabilité inter individuelle).
  • Cette propriété est une condition sine qua non de la perception, quelle que soit la modalité sensorielle impliquée. Elle traduit une invariance dans les mécanismes de traitement et leur relative solidité face aux variations et des informations perceptives et de l’état interne de l’observateur (propriété de résistance au bruit).
  • Les illusions perceptives sont un révélateur spectaculaire de ces mécanismes et de leur invariance.
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
7
Q

Qu’utilisons-nous pour maintenir notre équilibre, localiser et reconnaître les objets qui nous envi- ronnent et interagir avec eux?

A
  • nous utilisons tout un ensemble de repères spatiaux qui ne sont pas vrais dans l’ « absolu » mais toujours « relatifs à un point de vue », c’est-à-dire à un système de référence ou référentiel spatial.
  • En fait, à l’instant t, le sujet dispose de multiples référentiels spatiaux, qui peuvent être en concurrence, généraux ou locaux, et relever de différentes modalités sensorielles.
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
8
Q

Par quoi se caractérise la perception visuelle?

A
  • la perception visuelle se marque d’une simplicité et d’une efficacité qui contraste avec la complexité des problèmes spatiaux à résoudre.
  • Par ailleurs, la neuro- physiologie et la neuropathologie révèlent que la vision est au départ très analytique, locale et massivement parallèle. Elle débute par une décomposition de la scène en traits et propriétés élémentaires qui sont alors à recomposer en ensembles cohérents. Pour les psychologues, cette conception pose un problème théorique majeur, car au niveau phé- noménologique la vision ne garde que peu de traces de ces subdivisions et mécanismes fonctionnels réalisés par le système visuel
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
9
Q

Au début du siècle dernier, les théories sur la perception visuelle étaient dominées par quel courant de la psychologie?

A
  • Au début du siècle dernier, les théories sur la perception visuelle étaient dominées la psychologie de la Gestalt.
  • Le concept de Gestalt renvoie à l’idée qu’une forme globale ou certains groupements d’éléments sont immédiatement perçus par l’observateur sans qu’il soit nécessaire d’analyser les éléments composant la forme perçue
  • Cette supériorité du tout sur les parties était expliquée en termes de lois d’organisation perceptive ou « lois de la Gestalt », à savoir : la proximité, la similitude, la continuité, la clôture, le destin commun et la « bonne forme »
  • . Pour Wertheimer (1923), considéré comme le père fondateur de la théorie, ces lois étaient innées, dans le sens où elles ne nécessitaient aucun recours à une expérience antérieure.
  • Néanmoins, l’auteur et ses contemporains n’ont jamais pu expliquer clairement comment de telles lois pouvaient être implémentées dans le cerveau.
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
10
Q

Les avancées actuelles de la neuroanatomie fonctionnelle du système visuel permettent maintenant d’apporter des éléments de réponse à l’implémentation des lois de la Gestalt dans le cerveau. Lesquelles sont-elles?

A
  • le système perceptif fonctionne comme une sorte d’analyseur de Fourier : il analyse le champ visuel en le décomposant en fréquences spatio-temporelles.
  • Sur le plan neurophysiologique, cette décomposition pourrait être réalisée au niveau du cortex visuel primaire (cellules simples et com- plexes), et l’information BF (basse fréquence) grossière, serait véhiculée rapidement par le système magnocellulaire, et celle HF (haute fréquence ) de détail, par la voie parvocellulaire plus lente
    -Se dessine alors le principe de traitement suivant : les fréquences spatiales seraient extraites en parallèle, mais avec une précédence temporelle des BF sur les HF.
  • Nous parlerons du principe CtF (abréviation de l’expression anglaise « Coarse-to-Fine », qui litté- ralement signifie « du Grossier au plus Fin »).
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
11
Q

Dans les années 1970-1980, la problématique de la supériorité du tout sur les par- ties a fréquemment été étudiée en utilisant quel paradigme?

A
  • le paradigme des figures hiérarchiques (Navon, 1977).
  • Le stimulus est une forme globale déterminée par l’arrangement spatial de formes locales identiques, qui peuvent être semblables à la forme globale (congruence) ou non (non-congruence)
  • La consigne est d’identifier le plus rapidement possible la forme au niveau global ou local. Les résultats montrent que les temps d’identification de la forme globale sont rapides et indépendants du degré de congruence de la forme locale. Par contre, pour les formes locales, les temps sont plus longs et varient en fonction du degré de congruence : ils sont plus rapides dans les situations de congruence que dans celles de non-congruence.
    -Ce pattern de résultats est conforme à la théorie gestaltiste de la précédence du tout sur les parties : la forme globale est traitée plus rapidement que les parties (formes locales) et, en conséquence, interfère sur le traitement de ces dernières, en le facilitant si les formes locales et globales sont similaires (congruence) et en le ralentissant si elles sont différentes (non congruence).
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
12
Q

Peut-on expliquer le phénomène de précédence globale dans le cadre du principe CtF?

A
  • Le phénomène de précédence globale disparaît lorsque les stimuli sont filtrés en hautes fré- quences spatiales , c’est-à-dire lorsque les basses fréquences sont supprimées (Badcok et al., 1990). -En HF, le temps d’identification des formes globales augmente à la hauteur de celui des formes locales et il n’y a plus d’interférence du global sur le local.
  • Ces résultats suggèrent que la précédence de la forme globale observée avec des stimuli hiérarchiques non filtrés est bien liée à l’information déduite de l’analyse des basses fréquences spatiales et à leur extraction plus rapide par le système perceptif.
  • Notons que lorsqu’on simule cette information basse fréquence en réalisant un filtrage passe-bas (suppression des hautes fréquences) sur les stimuli hiérarchiques, la forme globale apparaît encore plus clairement alors que l’identité de la forme locale est perdue
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
13
Q

Le modèle CtF apparaît donc heuristique. Plus récemment, un certain nombre d’auteurs ont essayé d’éprouver sa validité dans le cadre de stimuli plus écologiques que les figures hiérarchiques : les scènes naturelles. Expliquez.

A
  • Une scène naturelle (ville, montagne, plage, forêt, etc.) diffère d’une autre par sa structure spatiale.
  • Cette structure ne peut pas être donnée par les composantes locales de la scène (par exemple pour une ville, le nombre d’immeubles ou de rues, leur emplacement particulier, etc.), qui varient d’un exemplaire de la catégorie à l’autre, mais par ses composantes globales. Par exemple, en termes d’orientation, une image de ville moderne contient beaucoup d’éléments verticaux, une image de plage une frontière mer/plage souvent horizontale, une image de montagne des éléments obliques, etc.
  • Cette organisation est-elle perceptible en BF ?
    Une manière élégante de le tester est de présenter au sujet une image hybride, c’est- à-dire composée de la superposition de deux scènes, l’une en BF, l’autre en HF, et de voir, en manipulant le temps de présentation de l’image, quelle scène est perçue.
  • Schyns et Oliva (1994) observent que pour un temps de présentation rapide (30 ms), la catégorisation de l’image hybride se fait principalement sur la scène BF (63 % contre 28 °\sur la scène HF), et inversement pour un temps de présentation plus long (150 ms : 86 % HF vs 18 % BF).
  • Autrement dit, conformément au décours temporel CtF, lorsque le temps de traitement est contraint (ici par le temps de présentation de 30 ms), l’information la plus disponible est celle BF, mais lorsque le temps de traitement est moins contraint (nous avons vu au début de ce chapitre qu’une centaine de millisecondes étaient suffisantes pour reconnaître une image), les HF, qui fournissent une information plus précise, sont privilégiées par le système de traitement.
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
14
Q

le modèle CtF a été appliqué à d’autres stimuli comme les expressions faciales. Expliquer.

A
  • Nous réagissons par exemple très rapidement et très fortement à une expression de peur.
  • En utilisant l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle, Vuilleumier et al. (2003) montrent que les expressions faciales de peur (par rapport à des visages neutres) activent directement l’amygdale par la voie sous-corticale magmocellulaire qui est rapide et BF, ce qui expliquerait la vitesse de notre réaction émotionnelle et corrobore dans un autre registre fonctionnel le modèle CtF.
  • Mais attention, il faut entendre le décours temporel CtF comme un « principe de traite- ment par défaut ». Des contraintes attentionnelles peuvent conduire le sujet à focaliser le traitement sur une gamme de fréquences donnée.
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
15
Q

Lorsque nous examinons une scène, notre regard se porte sur les objets qui la composent. Comment, au niveau perceptif, s’opère leur reconnaissance ?

A

-Partant des travaux de Marr (1982), qui mixent intelligence artificielle et neurosciences, et dont l’écho sera très grand dans les sciences de la vision des années 1980, Biederman (1987) propose la théorie RBC « Recognition- By-Components ») de reconnaissance d’objets par ses composantes. -Pour le moment, elle demeure la plus élaborée en psychologie cognitive.

16
Q

Que postule la théorie RBC?

A
  • Cette théorie postule qu’au niveau catégoriel, tout objet est représenté en mémoire sous une forme schématisée d’un arrangement spatial de primitives visuelles tri- dimensionnelles (3D)
  • que l’auteur dénomme « geon » (contraction de « geometrical ion »).
  • Les geons sont directement dérivés des traits et propriétés bidimensionnelles de l’objet, c’est-à-dire des segments de ligne composant les contours internes/externes de l’objet, et des propriétés (gestaltistes) liées à ces segments de ligne comme la collinéarité, la curvilinéarité, la symétrie, le parallélisme et la co-terminaison .
  • D’un point de vue mathématique, un geon est un cône.
  • La théorie RBC définit un alphabet de 24 geons par croisement de quatre dimensions spatiales liées à l’axe du cône et sa section. Tout objet connu et à venir est censé pouvoir être représenté à partir de cet alphabet 3D.
17
Q

Biederman et son équipe ont développé de nombreuses expériences comportementales pour valider le modèle RBC. Expliquez en une.

A
  • Les auteurs vont tout d’abord montrer que la reconnaissance est aussi performante (exacte, rapide) que les objets soient présentés sous leur aspect naturel (photographie de haute qualité) ou épuré (dessin schématique aux traits).
  • Autrement dit, pour être efficace, le système de reconnaissance visuel ne semble pas avoir besoin des informations de détails, de couleur, de texture, etc., mais simplement des contours schématisant la structure des composantes volumétriques de l’objet.
18
Q

Quels sont les défauts de la théorie RBC?

A

Elle s’adapte bien à la reconnaissance des objets manufacturés qui, par construction, sont très géométriques, mais moins aux objets plus naturels pour lesquels l’extraction des volumes requiert très souvent, comme l’a montré la psychologie expérimentale, de prendre en compte les variations d’ombre, de texture, de mouvement… qui sont juste- ment les indices non traités dans le modèle RBC.