Le tournant ontologique Flashcards
Dans quelle temporalité s’inscrit le tournant ontologique ?
Il a vu le jour dans les années 90 avec la publication de « nous n’avons jamais été modernes » de Bruno Latour. Vers 2012-2013, le concept va arriver en Amérique du Nord et fera l’objet du congrès du AAA en 2013. Ce courant est encore en voie de formation aujourd’hui.
Qui en seront les fondateurices ?
Descola, Latour, Kohn, Ingold, Viveiros de Castro, Stengers
Parlez des influences d’origine du tournant ontologique.
Influences philosophiques : Heidegger (phénoménologie), Deleuse & Guattari, Foucault
Influences structuralistes : Descola se dit d’ailleurs structuraliste
Comment peut-on définir l’ontologie ?
Selon la philosophie, il s’agit de la branche fondamentale de la métaphysique, l’étude de l’être dans de nombreux sens. En Anthropologie, on étudie la réalité en prenant en compte, sans que ce soit limité aux mondes humainement construits.
Quel est le point de départ du tournant ontologique ?
La déconstruction de l’opposition nature/culture
Étayez la thèse de Descola.
Descola pose la thèse du naturalisme : l’idée de croire et d’appliquer la séparation entre la nature et la culture.
Il parlera du schème intégrateur (influence structuraliste) : c’est une structure abstraite qui organise des images mentales en amont de la culture, soit par (1) la dimension pratique ou (2) intégratrice.
La dimension intégratrice a deux modalités : (1) l’identification et (2) la relation.
L’identification se fait selon (1) l’intériorité ou (2) la physicalité. Les 4 ontologies vont se construire selon les combinaisons de « ressemblances » et ou « différences » de celles-ci.
Les 4 formules ontologiques sont :
1) animisme
2) totémisme
3) naturalisme
4) analogisme
Comment le concept de nature s’est-il instauré ? Qu’est-ce ça signifie pour l’avènement et l’anthropologie aujourd’hui ? Quelle changement doit on faire ?
La notion de nature est instaurée à l’époque classique (5-6e siècle av. JC). On la retrouve dans les paysages de la renaissance, avec le dévloppement des sciences. La nature va s’autonomiser.
L’anthropologie s’est érigée sur dualisme nature/culture : la nature n’intéresse pas les ethnologues, pourtant, ils constatent les interactions serrées entre humains et non-humains sur leurs terrain… Les ethnologues ont historiquement travaillé avec des peuples qui n’ont peut-être pas cette vision d’opposition nature/culture, mais on n’a pas pris en compte cette réalité divergente de la nôtre.
Il faut donc de nouvelles grilles de lecture pour analyser des réalités qui ne sont pas les nôtres : il faudra changer de lunettes.
Le naturalisme a t-il des failles, ici, dans nos propres sociétés ?
Oui, il fuit de partout.
Par exemple, des gens vont dire « qu’ils parlent à leurs plantes » ou bien on va se mettre à traiter nos animaux domestiques comme des humains (vêtements, etc.)
Étayez la thèse de Latour.
Selon lui, la modernité c’est l’opposition nature/culture : « nous n’avons jamais été modernes ». Le naturalisme cherche à dominer la nature en dépolitisant la science, alors que les sciences sont des activités sociales.
Qu’est-ce que le perspectivisme de Viveiros de Castro ?
Il propose le perspectivisme : les animaux et les esprits sont des personnes et ont une agencéité. Ils sont des sujets et ont leur perspective sur le monde. Ils se voient comme des humains et voient les autres entités comme non-humains. Le monde est composé de l’imbriquement des perspectives, la multiplicaiton des sujets et des perspectives.
Qu’est-ce que l’animisme selon Viveiros de Castro ?
Une ontologie qui postule un caractère social aux relations entre humains et non-humains : l’espace entre nature et société est lui-même social.
Qu’est-ce que le multinaturalisme de Viveiros de Castro ?
Un concept qui s’oppose au mononaturalisme, qui présuppose que nous partageons tous une même nature qui est donnée en soi.
Il n’existe pas plusieurs cultures, mais bien plusieurs natures : il y en aurait autant que de points de vue.
Ces propositions s’inscrivent dans la vision des populations amazoniennes avec lesquelles travaille l’auteur.
Viveiros de Castro propose ce concept comme la voie pour sortir de la dichotomie entre nature et culture. On va parler de « plurivers ».
Que propose Ingold ?
Il va suggérer de retrouver une authentique écologie de la vie, en remplaçant la vieille dichotomie nature/culture par une synergie active et dynamique et de l’environnement.
Il va proposer le concept d’écologie de la vie : descendre des hauteurs de l’abstraction rationaliste pour se restituer dans une relation active et dynamique avec notre environnement.
Il se trouve donc dans une tendance plus pragmatique que théorique.
Que propose Stengers ?
Elle va proposer le concept de cosmopolitique et la nécessité de « ralentir », pour rendre compte de la perspective des individus dont les voix n’ont pas été entendues.
Que propose Kohn ?
- Une anthropologie de la vie, qui va au-delà de l’humain (ex : ethnographies sur la chasse aux singes et le rêve des chiens) : il faut prendre en compte la façon dont certaines êtres avec lesquels les humains interagissent contribuent à donner un sens à l’expérience humaine.
- Une approche sémiotique.
- D’envisager d’autres façons de « devenir possibles ».
- Une compréhension de la réalité par l’anthropologie s’inscrit dans une écologisation du monde : la prise en compte de l’environnement.