Le développement cognitif à l’adolescence Flashcards
Même si la pensée des adolescents reste encore
immature dans certains domaines, la plupart
d’entre eux sont désormais capables :
▪ de raisonner de façon abstraite,
▪ de porter des jugements moraux complexes,
▪ de planifier leur avenir de façon plus réaliste.
Passage du stade des opérations concrètes
au stade des opérations formelles (dernier
stade de Piaget). Ce passage requiert la
combinaison de 2 éléments essentiels :
▪ Maturation du cerveau
▪ Stimulation provenant de l’environnement
(influence de la scolarisation et de la culture)
Le stade des opérations formelles
(Piaget)
❑ Vers l’âge de 11-12 ans, les jeunes atteignent le niveau le plus élevé de développement cognitif caractérisé par
la pensée abstraite, leur permettant de raisonner d’une nouvelle façon :
▪ Ne sont plus limités au « ici et maintenant » → désormais capables de se détacher du réel pour envisager de multiples
possibilités (ex. : choix de carrière).
▪ Peuvent utiliser des symboles pour en représenter d’autres (ex. : algèbre).
▪ Peuvent mieux apprécier la littérature (ex. : métaphores).
▪ Peuvent imaginer des possibilités, formuler et tester des hypothèses.
❑ Une des conséquences émotionnelles de la pensée abstraite est l’idéalisme.
▪ Capables d’aimer ou de détester non seulement des personnes, mais aussi des
concepts ou des idées (ex. : la liberté, l’exploitation).
Le raisonnement hypothético-déductif
❑ Capacité d’élaborer, d’envisager et de tester des hypothèses qui peuvent porter
sur des objets ou des situations issus du monde réel ou non.
▪ Type de raisonnement caractéristique de la pensée au stade des opérations formelles.
▪ Approche méthodique et scientifique de la résolution de problèmes.
Plusieurs critiques à la théorie de Piaget :
▪ Il y a des enfants qui manifestent certains aspects de la pensée scientifique bien avant
l’adolescence.
▪ Il y a beaucoup d’adolescents (et même d’adultes) qui semblent incapables d’un raisonnement
abstrait; et même ceux qui en sont capables, ne l’utilisent pas toujours.
Le traitement de l’information
❑ Maturation des lobes frontaux → influence sur la façon dont les adolescents traitent l’information.
▪ Comme l’élagage et le renforcement des connexions neuronales se font selon l’expérience de chaque jeune, les
progrès dans le traitement cognitif varient d’un adolescent à l’autre.
Deux grandes catégories de changements en matière de cognition : (traitement de l’information)
- Modifications structurelles
▪ Augmentation de la capacité de la mémoire de travail →
résolution des problèmes et prise de décisions complexes.
▪ Quantité croissante des connaissances stockées dans la
mémoire à long terme, lesquelles peuvent être :
- Déclaratives (faits → savoir que…)
- Procédurales (habiletés → savoir comment…)
- Conceptuelles (concepts abstraits → savoir pourquoi…) - Modifications fonctionnelles
- Modifications fonctionnelles
▪ Augmentation continue de la vitesse du
traitement de l’information.
▪ Poursuite du développement des fonctions
exécutives (ex. : attention sélective, prise de
décision, contrôle des impulsions, etc.).
La cognition sociale
❑ Ensemble des processus cognitifs qui permettent de comprendre les autres et d’interagir efficacement avec eux.
▪ Les changements sur ce plan sont particulièrement remarquables à l’adolescence.
▪ Importance et complexité des relations sociales à l’adolescence → cognition sociale particulièrement sollicitée.
▪ Lacunes → isolement social, vulnérabilité sur le plan de la santé mentale, comportements déviants.
La cognition sociale comprend quatre principales sous-fonctions :
- Traitement des émotions
- Perception sociale
- Théorie de l’esprit
- Style attributionnel
Traitement des informations
Capacité de reconnaître les émotions à
partir d’expressions faciales ou d’autres
indices (intonation de la voix, posture).
Régulation des émotions (mise en place
de stratégies permettant de gérer les
réactions émotionnelles).
Perception sociale
Connaissances des règles, des
rôles et des comportements
sociaux typiquement attendus
dans diverses situations.
Théorie de l’esprit
Capacité d’inférer les états
mentaux des autres
(intentions, connaissances,
croyances, émotions)
Style attributionnel
Manière d’interpréter la
cause des événements ou
des interactions sociales.
Le multitâche chez les adolescents
❑ Omniprésence des écrans → usage scolaires, récréatifs, utilitaires, etc.
Multitâche multimédia :
▪ Exécution simultanée de 2 tâches ou plus, dont au moins une d’entre elles implique l’utilisation du
numérique.
▪ Utilisation d’au moins 2 types de médias simultanément (ex. : devoir + musique + textos).
▪ De plus en plus fréquent chez les jeunes qui ont grandi avec des médias électroniques autour d’eux.
❑ Répercussions sur le fonctionnement cognitif associées au multitâche :
▪ Réduction du traitement de l’information (ressources mentales disponibles doivent être divisées entre les différentes tâches).
▪ Difficulté à rester concentré, à inhiber les comportements inappropriés et à passer efficacement d’une tâche à l’autre.
▪ Mémoire de travail réduite ; moins bons résultats scolaires.
▪ Meilleure assimilation de la matière lorsque les étudiants n’ont pas d’accès à Internet durant le cours.
▪ Distraction au volant.
L’évolution du langage
❑ Grâce à la pensée formelle, le langage des adolescents devient plus complexe.
▪ Capables de définir des concepts abstraits et d’en discuter (ex. : l’amour).
▪ Conscients des mots en tant que symboles pouvant avoir de multiples significations.
❑ Amélioration des habiletés de communication :
▪ Capacité de comprendre l’opinion de l’autre, de mesurer son niveau de connaissances et de s’exprimer en tenant compte de cela.
▪ Adaptation de leur langage selon le public (les jeunes parlent différemment avec leurs pairs qu’avec les adultes).
❑ Pubilecte
Pubilecte
dialecte social des adolescents
▪ Sert à renforcer l’identité du groupe et à en exclure les étrangers (les adultes).
▪ Invention de nouveaux mots → souvent influencés par la musique ou les réseaux sociaux.
▪ Le vocabulaire change rapidement et peut différer selon le sexe, l’appartenance ethnique, l’âge,
la région géographique, le quartier, le type d’école, etc
Le développement moral
❑ Selon le psychologue Lawrence Kohlberg, le développement cognitif constitue la base du développement moral.
▪ Pour développer sa théorie, il a conçu des dilemmes moraux hypothétiques qu’il soumettait à des enfants, à des adolescents
et des adultes des dilemmes moraux hypothétiques qu’il avait conçu (concept de justice au cœur de chaque dilemme).
▪ C’est le raisonnement qui sous-tend la réponse d’une personne à un dilemme moral qui détermine son niveau de
développement moral, et non la réponse en soi
Kohlberg a décrit 3 niveaux de raisonnement moral (chacun comportant 2 stades différents) :
- Niveau I – Morale préconventionnelle
(de 4 à 10 ans) - Niveau II – Morale conventionnelle
(à partir de 10 ans) - Niveau III – Morale postconventionnelle
(à l’adolescence, à l’âge adulte ou jamais)
Niveau I – Morale préconventionnelle
(de 4 à 10 ans)
L’individu agit sous le contrôle externe.
Il obéit aux lois pour éviter la punition
ou obtenir une récompense.
* Certains adolescents et adultes ne
dépassent jamais ce niveau
Niveau II – Morale conventionnelle
(à partir de 10 ans)
L’individu a intériorisé les normes des
figures d’autorité. Il se préoccupe de plaire
aux autres et de maintenir l’ordre social.
* La plupart des adolescents et des adultes
se situent à ce niveau
Niveau III – Morale postconventionnelle
(à l’adolescence, à l’âge adulte ou jamais)
L’individu reconnaît les conflits qui existent
entre les principes moraux et se forge son
propre jugement basé sur les principes de
droiture, d’équité et de justice.
* Tous les gens n’atteignent pas ce niveau.
Le rôle de l’école à l’adolescence
❑ À l’adolescence, le milieu scolaire devient encore plus important que durant l’enfance, car les jeunes passent
une bonne partie de leur temps à l’école. Elle devient donc l’endroit où les adolescents : (Formation de l’identité,
développement positif)
▪ Acquièrent des connaissances et des compétences diverses
▪ Interagissent et passent du temps avec leurs amis
▪ Participent à des activités parascolaires variées (artistiques, sportives, communautaires…)
▪ Explorent des choix professionnels
❑ Expériences à l’école → influence sur toutes les dimensions du développement
(ex. : habiletés intellectuelles, bien-être psychosocial).
▪ Pour certains jeunes, l’école représente une place pour s’épanouir.
▪ Pour d’autres, l’école devient un environnement stressant et désagréable ou un
obstacle au passage à la vie adulte.
Les déterminants de la réussite scolaire:
Facteurs individuels
Genre
▪ Filles → meilleurs résultats en lecture.
▪ Garçons → généralement plus avancés en mathématiques et
en sciences.
▪ Explications possibles : structure du cerveau, normes sociales
et culturelles (engagements parents, enseignants, domaines
vus comme plus masculins ou féminins).
Motivation et sentiment d’auto-efficacité
▪ Motivation intrinsèque vs extrinsèque.
▪ Perceptions de l’élève quant aux activités scolaires et quant à
sa capacité à réussir vont favoriser son succès.
Les déterminants de la réussite scolaire:
Facteurs environnementaux :
Style parental
▪ Parents démocratiques (encouragement, aide) vs parents
autoritaires (critiques, attentes trop élevées) ou permissifs
(peu ou pas de supervision).
▪ Accent sur la valeur de l’éducation.
▪ Stratégies d’apprentissage.
École
▪ Milieu ordonné et sécuritaire.
▪ Programmes stimulants, ressources matérielles adéquates.
▪ Personnel enseignant stable, qui a confiance en leurs élèves.
▪ Activités parascolaires variées.