la psychothérapie humaniste existentielle Flashcards
Quoi (3) ?
- un processus d’élargissement de la conscience
- une rencontre à soi
- une relation
- un processus d’élargissement de la conscience :
«La première tâche de la psychothérapie est d’aider les clients à se révéler à eux-mêmes, par la recherche intérieure, les façons par lesquelles ils restreignent leur conscience et, partant, leur vie.» (Bugental et Bracke,1992, p. 31).
- Ouverture de la conscience comme ouverture de la compréhension et ouverture des possibilités.
- Le travail thérapeutique est un travail d’éclaircissement des présupposés et de reformulation de vérités subjectives.
- Les présupposés, en tant qu’impensés, sont à l’œuvre dans les conflits internes et relationnels.
- «Je fais ça parce que c’est comme ça qu’on fait.» ; «J’ai toujours pensé que…» ; «Chez nous c’est comme ça que ça se passe.» ; «Je dois…»
- Une rencontre avec soi
- Dans le contexte de la thérapie, le patient et le thérapeute participent à un événement dans lequel le patient s’entend parler et penser.
- Dans cette expérience, il se trouve reconduit à lui-même. Il peut alors prendre le temps (le risque!) de nommer puis d’éprouver réellement certaines émotions qui étaient jusque-là enfouies ou intellectualisées.
- Établir des liens entre ces émotions et certaines expériences difficiles de son histoire de vie.
- Le patient se voit peu à peu transformé par ce chemin de (re)découverte de soi.
Attention! La thérapie ne consiste pas à découvrir sa «vraie» nature, son identité «unique», sa «vérité» absolue, mais d’être à l’aise dans le monde, dans une diversité de situations.
- Une relation
Par sa posture empathique et non complaisante, le thérapeute cherche à faire vivre au patient un
sentiment d’acceptation inconditionnelle.
Pouvoir comprendre et exprimer ses besoins et émotions, se sentir valorisé, sans pourtant être
idéalisé.
La relation thérapeutique est une relation de sens (centrée sur l’herméneutique) et une relation
nourrissante psychiquement (centrée sur l’acceptation et sur le dévoilement de patterns relationnels).
Offre une nouvelle réponse aux conflits habituels: Quand je fais x ou que je dis x, je m’attendrais à ce
w arrive, mais il se passe y.
Cette relation thérapeutique a le potentiel d’être réparatrice. Car le patient expérimente une nouvelle façon d’être en relation, laquelle fera apparaitre de nouvelles perspectives sur le monde (ex: je comprends mieux mon monde et mes patterns; le monde est sécuritaire) et sur soi-même (je suis digne de valeur; l’autre peut me comprendre et me veut du bien).
Le thérapeute soigne avec ses compétences (ses savoirs théoriques et méthodologiques) mais aussi de ce qu’il est. Son savoir-être est essentiel.
L’alliance thérapeutique: meilleur prédicteur du succès d’une psychothérapie (Flückiger et al., 2018).
pourquoi (4) ?
- pour être plus libre (plus responsable)
- pour se transformer
- pour atteindre une forme d’équilibre
- pour détruire
pour être plus libre (plus responsable)
La thérapie s’effectue dans l’action, en visant l’acquisition d’expériences nouvelles, notamment par la prise de risques.
Dans l’espace thérapeutique d’abord, puis à l’extérieur.
- L’être humain donne un sens à sa vie à travers ses choix, mais aussi en regard des limites. C’est par la capacité de choix dans la contingence qu’il s’engage subjectivement dans sa vie.
- La thérapie devient un lieu d’apprentissage de la liberté.
- Plus on est libre, plus on a des responsabilités. On devient l’unique dépositaire des
actions et des choix qu’on pose, autant face aux autres que face à soi-même. o Processus de maturation psychique.
o Culpabilité (cf. Karl Jaspers)
pour se transformer :
Un travail réflexif se déroule à l’intérieur d’un dialogue avec une autre personne.
- Réfléchir dans un cadre herméneutique nous change. Une compréhension profonde entraîne un réel changement (émotions, comportements, pensées), c’est-à-dire une modification dans des rapports à soi, aux autres et au monde.
- L’être humain se comprend à partir de son immersion dans sa propre histoire et dans sa possibilité de réinterpréter son histoire.
- Le dialogue comme sortie d’une situation ou compréhension figée.
- La compréhension de soi ne signifie pas la transparence à soi. La thérapie n’est pas une purification. Elle vise davantage la tolérance d’une certaine ambiguïté et la capacité de se lier dans cette ambiguïté.
3.Pour atteindre une forme d’équilibre
- La santé est un processus constant de stabilisation et d’équilibre. (cf. Canguilhem)
- L’équilibre, ici, n’a rien de statique, mais se veut un processus dynamique fait de changements.
- Être en bonne santé, c’est avoir la capacité de s’adapter et de se relever des souffrances.
- Le thérapeute et le patient se questionnent ensemble sur les changements possibles à apporter et qui peuvent permettre de se rapprocher de la santé.
- Prendre contact et identifier les sources de sens et de plaisir.
- pour détruire
- Pour créer du nouveau il faut démanteler l’ancien (Quintin,2012)
- Détruire des liens symboliques (interprétations) pour en former de nouveaux.
Faire face à la violence en soi
- La rencontre avec soi implique de se rencontrer dans tout ce qu’on est en tant
qu’humain, incluant nos zones d’ombre. - Assumer la responsabilité face à notre agressivité.
- Apprivoiser ou au contraire tempérer
son rapport à la colère. - Mobiliser l’agressivité et la colère pour en faire un moteur sain d’expression de soi et de
ses besoins auprès des autres.
Faire face à la violence en l’autre
-Admettre qu’un mal nous a été fait, qu’un trauma nous est arrivé.
- Reconnaissance et renoncement à ce qu’on ne nous a pas donné, alors qu’on y avait
droit. (Dr. Marc-Simon Drouin, UQAM) - Tolérer les limites d’autrui et ajuster nos attentes.
comment (1) ?
Par la création et le maintien d’un dialogue herméneutique
- Poser au patient des questions qui favorisent l’exploration et l’élargissement de sa conscience. Il s’agit de refléter et parfois aussi de «métaboliser» pour lui ce qui se passe.
- Trois niveaux : pensées, émotions, sensations
- Quatre champs : (cf. Gilles Delisle, PGRO)
1: passé du patient
2: passé de la relation thérapeutique
3: présent du patient
4: présent de la relation thérapeutique
- Le patient est expert de sa subjectivité alors que le thérapeute est expert du chemin à parcourir pour faire advenir une subjectivation et une relation réparatrice. Le thérapeute ne sait pas nécessairement où il va, mais il connait les façons et les conditions pour faire apparaître ce chemin à suivre.
Les dimensions essentiels de la psychothérapie humaniste-existentielle (13) :
- être avant de faire
- écoute des thèmes existentiels
- le processus vers le contenu
- porter et contenir
- inclure plutôt qu’ignorer
- cultiver la relation je-tu
- l’authenticité
- intention et résistance
- cultiver et réparer les alliances
- réciprocité
- les techniques
- curiosité et bienveillance
- une posture
1-Être avant de faire
C’est l’être qui est le moteur de la thérapie avant le faire. Le faire résulte de l’être (May, 1983).
Se détacher d’une logique instrumentale, pour être ensemble.
Attitude phénoménologique :
- Tenter d’abord de suspendre nos présupposés sur le patient, sur «quoi faire», «trouver une solution», etc.
- Encourager le patient à «être là», dans cette disposition
- Présence : immobilité, inhibition, silences
- Travail d’équilibriste: les réponses émergent de ce qui est là, dans l’instant, bien qu’on ait en tête le motif de consultation, la structure psychologique du patient et son histoire développementale.
La présence implique la qualité d’être dans une situation et une relation. - Présence à trois niveaux
Tolérer la souffrance et l’impuissance avec l’autre.
Avoir confiance en son mode d’être et en son intention d’être aussi conscient et engagé que possible (Bugental, 1978).
2-Écoute des thèmes existentiels
Thèmes existentiels sont révélateurs de l’expérience vécue et de la condition humaine.
Ces thèmes se trouvent au cœur de divers enjeux :
-Relations, perte, abandon, isolement
-Contrôle, impulsivité
- Responsabilité, anxiété du choix
- Valeurs, croyances
- Estime de soi
- Sens, absurdité
- Souffrance, maladie, mort
À partir de ces thèmes…
- Explorer
- Expérimenter
- S’engager
- Modifier ou laisser-aller pour intégrer
- Créer et détruire des interprétations, des significations et
des liens - Transformer pour se transformer
3-Le processus versus le contenu
Un « chemin » de progression avec le patient * Régressions possibles
L’écoute à la base du processus de changement
Focalisation sur les émotions : ressentir et s’observer ressentir avant de se transformer
Focalisation sur les relations interpersonnelles et la relation thérapeutique
- La relation thérapeutique comme échantillon, à l’œuvre tout au long du processus
Attention à ce qui revient, à ce qui se répète, à ce qui stagne tout au long du processus
4-Porter et contenir
Holding (D. W. Winnicott)
Prendre soin (cf.porterunenfant) pour répondre aux besoins fondamentaux d’être vu et d’être en relation.
- Capacité à«porter»en soi le patient,i ncluant des affects et contenus intolérables.
Fonction contenante (W. R. Bion)
- Aider le patient à identifier et mentaliser ses émotions.Repose sur la capacité du psy de recevoir et de transformer les pensées du patient pour lui rendre représentables (symbolisables).
-Capacité à incarner une présence suffisamment solide et sécure pour que le patient puisse élaborer son expérience, expérimenter des états affectifs et prendre des risques.
-Offrir un «cadre» thérapeutique.
- Offrir une «maison» relationnelle habitable (voir schéma de Finaly & Hewitt Evans, 2022)
Bref… Créer l’espace propice pour que se déploie le processus thérapeutique. Mettre notre expérience au service du processus et des besoins du patient
- Qu’est-ce que ça me fait de recevoir ça? Qu’est-ce que mon expérience me dit de ma relation avec le patient ou de ce qu’il peut ressentir en lui-même?
- Pourquoi je me sens ainsi? Pourquoi je suis habitée par telle pensée depuis la fin de cette séance? Par cette intervention, est-ce que je réponds au besoin du patient ou à mon propre besoin?
- Présence à soi et régulation de ses propres émotions
5-Inclure plutôt qu’ignorer
- Tout compte!
- Quotidienneté des enjeux existentiels et relationnels
- Anecdotes
- Toutefois, faire preuve de prudence dans l’interprétation.
«Interpréter trop et ne pas interpréter suffisamment sont les deux écueils que nous devons éviter.» (Quintin, p. 41)
6-Cultiver la relation « je-tu »
Martin Buber (1958) distingue la relation « je-tu » (I-Thou) de la relation « je-cela » (I-it)
- Je-tu : la relation entre thérapeute et patient
- Je-cela : la relation avec la chose, c’est-à-dire à l’évènement, au
problème, au diagnostic, au contenu du discours, etc. Primauté de la relation je-tu - Cette relation a préséance sur la relation « je-cela » car c’est à travers elle que se déploie le processus et l’alliance.
7-L’authenticité
Être authentique et être vu en tant que personne
- Travailler à la subjectivation du patient
- Faire de la place à la subjectivation du thérapeute, qui n’est pas seulement un «objet» pour le patient, mais aussi un sujet, c.-à-d. une «vraie» personne (avec des affects, des besoins, un héritage).
- Se permettre de partager avec bienveillance ce qu’on perçoit de l’autre, de sa parole, de sa présence, etc.
Attention, l’authenticité du thérapeute n’est pas synonyme de dévoilement de soi!
L’espace particulier de la thérapie : un des seuls endroits où l’honnêteté et l’authenticité sont vraiment possibles pour le patient. - Un espace sans jugement à partir du moment où le patient sent que vous n’allez pas le juger ou que vous êtes prêt (et surtout capable) de l’entendre.
8-Intention et résistance
Intention : volonté d’atteindre un sentiment d’unité (wholeness) et de cohérence, désir de changement, vouloir faire la paix, «être bien»
Résistance : reprendre le contrôle, rester dans le connu, éviter d’aller revisiter une souffrance intolérable, ne pas trop s’engager pour ne pas risquer de perdre ou d’être à nouveau abandonner, ne pas s’ouvrir pour éviter d’être à nouveau critiqué ou humilié
8- Deux mouvements à l’œuvre dans le processus thérapeutique (Hagman, Paul & Zimmermann, 2019)
Espoir vs peur
- Désir de changer vs peur de la répétition du
traumatisme (de souffrir davantage)
Identifier ces mouvements en séance avec empathie et les normaliser
- Parler en termes de tentative de protection et mécanisme d’adaptation (vs mécanisme de défense à attaquer)
- Prendre soin du narcissisme du patient (cf. Kohut)
- Inviter à la prise de risque en thérapie, puis à
l’extérieur de l’espace thérapeutique