La preuve Flashcards
Quels sont les paramètres qui gouvernent l’admission d’un fait?
Art. 655 C. cr. : l’accusé ou son avocat peut admettre tout fait allégué
Vaut autant pour la poursuite(exemple de la voiture volé qu’on va admettre qui est volé puisque la cause va porter non pas sur le fait que le bien est volé, mais sur la connaissance de ce fait)
C’est la poursuite qui propose et la défense qui accepte la proposition, jamais l’inverse
Qu’est-ce qui distingue l’admission formelle de l’admission informelle?
La distinction repose sur la volonté ou non de la partie de dispenser la partie adverse de l’obligation de faire la preuve du fait admis
Le fait formellement admis constitue donc une preuve irréfragable dont le juge doit tenir compte : il doit refuser toute preuve additionnelle qu’une partie chercherait à faire à l’égard de ce fait
L’admission informelle est plus de la nature d’une admission sur ce qu’un témoin viendrait dire s’il devait témoigner : ce qui est admis peut éventuellement être rejeté par le juge des faits
Le tribunal peut-il tenir pour acquis un fait qui n’a pas été mis en preuve devant lui? Donnez un exemple
Oui, le juge du procès à le pouvoir de déterminer des faits dont la notoriété est telle qu’une partie est dispensée d’en faire la preuve
Deux approches à cette doctrine
1 - Les tribunaux peuvent et doivent admettre d’office ce que tout le monde sait et présumer que les autres le savent aussi
2 - Le tribunal peut prendre connaissance d’office de deux types de faits : (1) les faits qui sont notoires ou généralement admis au point de ne pas être l’objet de débats entre personnes raisonnables et (2) ceux dont l’existence peut être démontrée immédiatement et fidèlement en ayant recours à des sources facilement accessibles dont l’exactitude est incontestable
Exemple : si on dit que l’infraction s’est passé le jour de Noël, personne ne va mettre en doute que Noël est le 25 décembre de l’année en question
Qu’est-ce qu’une preuve circonstancielle contrairement à une preuve directe?
Preuve circonstancielle : rassembler les faits desquels on a connaissance et inférer une conclusion de ces faits, même n’ayant pas vu chaque « partie » de l’infraction ou du crime
Exemple : voir l’accusé encagoulé entrer dans un dépanneur avec un fusil et en ressortir avec la caisse remplit d’argent dans les mains : on ne l’a pas vu directement faire le hold-up, mais on peut quand même dire que c’est une preuve hors de tout doute raisonnable qu’il a commis le vol
Quelle directive précise doit être donnée au jury lorsqu’une preuve circonstancielle lui ait présenté?
Arrêt Villaroman : « Dire au jury qu’une inférence de culpabilité tirée d’éléments de preuve circonstancielle doit être la seule inférence raisonnable qui peut être tirée de ces éléments constituera dans la plupart des cas une manière succincte et précise d’aider le jury à éviter de « combler les vides » en écartant trop rapidement d’autres inférences raisonnables »
Quelle est la règle dite de la pertinence d’une preuve?
Le principe général en matière de preuve veut que tout renseignement pertinent se rapportant à une question en litige soit admissible en preuve
Est pertinent tout ce qui, selon la logique et l’expérience humaine, tend le moindrement à établir un fait en litige
Aucune valeur probante minimale n’est requise
Qu’est-ce que la règle dite de l’admissibilité?
Toute preuve pertinente est admissible, à moins d’être exclue par une autre règle de droit
Exemple : de la drogue qui est saisi chez quelqu’un peut certainement établir qu’il est en possession de drogue selon la logique ou l’expérience humaine, mais elle peut être exclue si la saisie était illégale
Quel est l’objectif recherché par la règle qui interdit de mettre en preuve les antécédents judiciaires de l’accusé avant le verdict? Quel est le fondement de cette règle?
Elle vise à assurer que le prévenu sera jugé pour l’infraction dont il est accusé et non pas en fonction de sa moralité ou de ses crimes passés
Cette règle vise les preuves dont le seul but est d’établir une propension qui ne se rapporte pas au crime reproché
On considère qu’une telle preuve n’a pas de valeur probante
Est-ce possible d’introduire les antécédents judiciaires à un moment dans le procès?
Lors de la détermination de la peine, cela peut être pertinent, car selon la logique et l’expérience humaine, s’il a déjà été condamné une fois et qu’il n’a pas appris, le juge a intérêt à le savoir pour imposer une peine plus sévère
Quel test doit être appliqué lorsqu’un tribunal est chargé d’examiner une demande de mettre en preuve la conduite indigne de l’accusé?
On peut mettre en preuve la conduite indigne, mais on doit se demander si sa valeur probante est plus grande que son effet préjudiciable
Exemple d’effets préjudiciables :
1 - qu’elle puisse permettre au jury de conclure que l’accusé est une mauvaise personne qui a vraisemblablement commis le crime
2 - Qu’il peut vouloir punir l’accusé pour son inconduite antérieure
3 - Qu’il peut s’embrouiller parce que son attention se trouve détournée des délibérations
Quelle mise en garde doit être faite au jury lorsqu’un tribunal déclare admissible une preuve de la conduite indigne de l’accusé?
Le juge doit informe le jury qu’il peut utiliser cette preuve uniquement aux fins identifiés par le ministère public. Une telle directive doit :
1 - Identifier clairement l’élément de preuve en cause
2 - Expliquer à quelle fin il est admissible
3 - Mentionner l’utilisation qu’on ne peut pas en faire
Qu’est-ce qu’une preuve de faits similaires?
Une preuve qui démontre une propension relative à l’infraction reprochée plutôt que relative au crime en général
Quelle principe doit gouverner le tribunal chargé d’examiner une demande d’admettre une preuve de faits similaires?
Ce type de preuve ne sera admise que si sa valeur probante, qui repose sur l’improbabilité que l’infraction reprochée ne soit qu’une coïncidence (démontré que le geste est intentionnel plutôt qu’accidentel par exemple), l’emporte sur son effet préjudiciable
À quelles fins une preuve de faits similaires peut-elle être admise?
Peut permettre de prouver l’identité de l’accusé selon sa propension (son pattern)
On peut prouver la préméditation, si c’est un élément essentiel de l’infraction
On peut contrer une preuve de bonne réputation
On peut contrer une défense d’accident
La poursuite peut-elle mettre en preuve un fait similaire pour lequel l’accusé a été acquitté?
S’il a été acquitté, on ne peut pas le faire en principe à cause de l’autorité de la chose jugé
Toutefois, la preuve d’un acquittement pour parfois être pertinente : si je suis accusé d’une infraction pour laquelle je plaide l’erreur et que j’ai été acquittée par le passé pour la même infraction avec la même défense, cela peut être pertinent
Qu’est-ce qu’une preuve relative au comportement postérieur à l’infraction?
Ce sont les faits et geste que l’accusé a commis après l’infraction qui pourraient être pertinents parce que selon la logique et l’expérience humaine, ils pourraient aider à établir la commission de l’infraction
Exemple : on soupçonne quelqu’un de meurtre et on se rend compte qu’il a quitté le pays de façon spontanée vers le Brésil, pays ou il n’y a pas d’extradition, avec un faux passeport
Cela permet de tirer une inférence en lien avec la culpabilité de l’accusé
Quel est le risque inhérent à la mise en preuve du comportement postérieur à l’infraction?
Elle peut être susceptible d’induire le jury en erreur, car elle est souvent source d’une grande ambiguïté
Exemple : le comportement, après le fait d’une personne, est pour une autre de fuir les lieux d’un crime ou de mentir aux policiers, puisqu’un tel comportement peut être déclenché pour des motifs innocents comme la panique, la gêne ou la crainte d’être accusé à tort
Énonce et défini deux secrets gouvernementaux
1 - Les renseignements gouvernementaux peuvent ne pas être divulgués si l’intérêt public est mieux servi par leur non divulgation que leur divulgation
Exemple : on poursuit un accusé par avion, avec un avion de la GRC. On gardera le modèle de cet avion secret pour ne pas ensuite que les agents sous couvertures se fasse repérer trop facilement
2 - L’identité des informateurs de police est garantie comme confidentielle
Portée :
- Le nom
- Les détails ou informations qui permettrait de l’identifier autrement
- Les détails du signalement
La garantie n’a pas de limite temporelle, même au décès de l’informateur, dans le but de protéger ses proches
Quelle est l’exception au secret presque absolu de l’identité des informateurs de police?
Si c’est la seule façon possible de soulever un doute raisonnable sur la culpabilité de l’accusé et donc que son innocence est en jeu, on pourrait relever l’identité d’informateurs
Quand est-ce que le droit à l’anonymat se cristallise effectivement pour un informateur de police?
Quand il y a un accord entre l’informateur et le policier qu’il donnera son information, à condition seulement que le policier conserve son anonymat
Qu’est-ce qu’une preuve par ouï-dire?
C’est le fait pour un témoin de rapporter ce dont il n’a pas eu personnellement connaissance dans le but d’en établir la véracité
Le ouï-dire est intimement lié au but recherché : si le but recherché n’est pas l’établissement de la véracité, ce n’est pas considéré comme du ouï-dire au sens de la règle de droit
Le ouï-dire peut être des paroles ou un document, par exemple, qui n’émane pas de soi et qui sert à prouver du contenu
Pourquoi la preuve par ouï-dire est en principe inadmissible?
- Elle ne permet pas de contre interrogé le déclarant
- Il n’y a pas de serment
- On ne peut évaluer le comportement du déclarant
- Pas très fiable : le risque de distorsion est assez élevé
Est-ce qu’un enregistrement est considéré comme du ouï-dire?
En principe oui, parce qu’il ne permet pas de contre-interrogé le déclarant et qu’il n’y a pas de serment
Par contre, rien n’interdit de demander un contre interrogatoire ou même un serment
Ce n’est donc pas nécessairement vrai selon Me Bellemare
Identifie et énumère les principales exceptions de common law à la règle d’exclusion de la preuve par ouï-dire
1 - L’analyse raisonnée de l’arrêt Khan (exception principale)
2 - La Res Gestae
3 - Déclaration faite par un tiers en présence de l’accusé
4 - Déclaration contre l’intérêt pénal de son auteur
5 - La règle de Carter
6 - La déclaration du mourant
7 - La protection du droit au procès équitable de l’accusé
Qu’est-ce que l’analyse raisonnée?
L’exception générale à la règle d’exclusion du ouï-dire qui provient de l’arrêt Khan
Le point central est de recherché les éléments de nécessité et de fiabilité de la preuve selon la prépondérance des probabilités
Fiabilité : dans Khan, la fillette était trop jeune pour avoir inventée cette histoire et la preuve corroborante était très forte : critère rempli
Nécessité : l’enfant étant trop jeune pour témoigner, le fait pour la mère de rapporter la discussion qu’elles avaient eu était nécessaire : critère rempli
La double exigence étant faite, la Cour a déclaré que la mère pouvait rapporter dans son témoignage la déclaration que lui avait faite sa fille de trois ans en sortant du cabinet du médecin, bien que cela était du ouï-dire en vu d’établir la véracité des faits rapportés
Qu’est-ce que la Res Gestae?
Ce sont les actes et déclarations qui accompagnent la commission d’une infraction ou des paroles spontanées qui expliquent un geste au moment où il se produit
La common law en reconnaît l’admissibilité en se fondant sur leur fiabilité et non leur valeur probante, qui est garantie par leur contemporanéité à la situation qui les génère.
Qu’est-ce que la déclaration faite par un tiers en présence de l’accusé?
Un tiers rapporte les paroles qui ont été prononcées en présence de l’accusé pour faire preuve du contenu
Ces déclarations peuvent être rapportées au juge des faits lorsque l’accusé les a entendues et qu’il les a acceptées par sa conduite, ses paroles, ses actions ou son attitude
Normalement, le juge doit tenir un voir-dire pour savoir si cette preuve doit être soumise au jury
Qu’est-ce que la déclaration contre l’intérêt pénal de son auteur?
En common law, on reconnait que la déclaration faite par une personne contre son intérêt, pénal ou autre, est admissible en preuve en faveur de l’accusé dans la mesure où elle tend à disculper ce dernier, que le déclarant n’est pas disponible pour témoigner, qu’il était conscient que sa déposition allait à l’encontre de son intérêt et que le danger de préjudice était immédiat
Qu’est-ce que la règle de Carter?
Elle concerne les actes manifestes en matière de complot
Le droit considère que les coconspirateurs sont réciproquement mandataires les uns des autres
Il en résulte que les actes commis et les déclarations faites en vue de l’accomplissement du but commun, que l’on désigne comme des actes manifestes, sont admissibles contre chacun des accusés à certaines conditions :
1 - Il doit y avoir preuve hors de tout doute raisonnable de l’existence d’un complot
2 - SI le critère 1 est rempli, on doit prouver selon la balance des probabilités que l’accusé a participé au complot
Si les conditions sont remplis, le jury pourra considérer comme recevables contre l’accusé, relativement à la question de sa culpabilité, les déclarations faites par les coconspirateurs en vue de réaliser les objets du complot
Qu’est-ce que la déclaration du mourant?
Le fait que l’on puisse mettre en preuve la déclaration de la personne qui va mourir qui affirme, par exemple, que l’accusé lui a infligé sa blessure mortelle
Conditions:
- La personne doit absolument être la victime
- Elle doit savoir qu’elle va mourir
- La déclaration doit porter sur l’identité de l’agresseur et les circonstances de l’agression
On considère qu’elle ne mentirait pas pour ne pas se retrouver en situation de pêcher devant Dieu
N’a pas encore été abrogé, onc s’applique encore
Même sans cela, la nécessité et la fiabilité ferait en sorte que le ouï-dire serait admissible
Qu’est-ce que la protection du droit au procès équitable de l’accusé?
La règle excluant la preuve par ouï-dire doit être moins stricte à l’égard de l’accusé, puisqu’il faut tenir compte de son droit à un procès équitable
Pourquoi est-ce que cela est utile d’aller chercher une preuve d’expert?
Pour qu’il donne son opinion sur des matières qui dépassent la connaissance scientifique
Cela aide le juge dans les matières qui dépassent sa compétence
Quelle sont les conditions formulées par le jurisprudence concernant l’admissibilité d’une preuve expert?
Dans l’affair Mohan, on dit que pour que le témoin soir déclaré expert par le tribunal, on doit démontrer les aspects suivants
1 - La pertinence : dans quelle mesure cette preuve tend à établir un fait en litige
2 - La nécessité : l’expertise vise à fournir au jury les connaissances particulières pour décider, les aider puisque la technicité des faits les rend incapable de formuler une opinion
3 - L’absence de toute autre règle d’exclusion de la preuve : si la preuve, par exemple de propension, ne serait normalement pas admissible, on ne peut faire témoigner un expert en lien avec cet élément au risque de faire indirectement ce qu’on ne peut faire directement
4 - La qualification suffisante de l’expert : l’expert ne doit pas être partial, il doit être fiable et ses connaissances sur le sujet doivent dépasser les connaissances habituelles de quelqu’un
Le juge doit reconnaître la qualification de l’expert
5 - Le cas des sciences nouvelles : la partie qui veut introduire une science nouvelle doit démontrer la fiabilité de ces principes
Il faut se demander (1) si la théorie ou la technique peut être et a été vérifiée, (2) si elle a fait l’objet de contrôle par des pairs et d’une publication, (3) si elle a un taux connu ou potentiel d’erreur ou fait l’objet de norme et (4) si elle est généralement acceptée
* L’arrêt Lavallee est venu dire que des circonstances psychosociales complexes peuvent justifier un témoignage d’expert afin que le jury comprenne une situation particulière
Quelles conditions prévues prévues par la loi gouvernent l’admissibilité d’une preuve d’expert?
Art. 637.3 C. cr.
- Avis de 30 jours avant le début du procès pour favoriser l’équité et l’efficacité
- La poursuite, en plus de se conformer au délai de 30 jours, doit soumettre son rapport
Une fois que les documents visés par les dispositions de l’art. 657.3 ont été communiqués par l’accusé au poursuivant, ce dernier peut-il les utiliser comme bon lui semble?
Art. 657. 3(6) et (7) C. cr.
Ces documents sont pour aider la poursuite à contre interroger la défense, mais ne peuvent pas être utilisés à d’autres fins
Un témoin qualifié d’expert par le tribunal doit-il fonder son opinion que sur des faits qu’il a lui-même constaté?
Lorsqu’un expert témoigne, il doit le faire complètement : il doit pouvoir relater tous les faits au soutien de son opinion, incluant le ouï-dire, car il lui est permis de fonder sa conclusion sur de tels éléments
De toute façon, le juge exerce son pouvoir discrétionnaire en soupesant les risques et les bénéfices éventuels que présente l’admission du témoignage
Un témoin qualifié d’expert par le tribunal peut-il témoigner sur les faits de la cause dont il a eu personnellement connaissance?
Comme le témoin ordinaire, il peut le faire, mais ce n’est pas l’objet principal de son témoignage
Il a un prérogative de plus : il peut fonder son opinion sur ses connaissances personnelles ainsi que sur du ouï-dire par exemple, un psychiatre qui considère les opinions d’autres psychiatres pour s’appuyer