Introduction à la pensée sociale Flashcards

1
Q

Quelles autres dénominations utilise-t-on pour parler de pensée sociale? (5 réponses)

A
Pensée quotidienne
Pensée naturelle
Pensée primitive
Savoir de sens commun
Savoir naïf (ou pensée naïve)
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2
Q

Qu’est-ce qui distingue la pensée scientifique de la pensée sociale?

A

La pensée scientifique est relative à la connaissance, gage de vérité et de certitude. A l’opposé, on a la pensée sociale relatives à la croyance, gage d’incertitude et de partialité. (distinction naïve cependant)

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3
Q

Donner quatre critères obéissant à la pensée scientifique.

A

Logique canonique de raisonnement
Soumission à l’épreuve des faits
Forte régulation institutionnelle
Exigence de reproductibilité

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4
Q

En quoi la religion peut-elle a tort être perçue comme pensée scientifique?

A

Elle bénéficie d’une forte régulation institutionnelle. (condition nécessaire mais non suffisante)

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5
Q

Donner quatre critères de pensée sociale.

A

Production collective dans les interactions sociales
Multiplication des relations entre éléments plurivoques (contradictoires et fluctuants)
Restriction temporelle de raisonnement
Validation tautologique : “telle affirmation p est vraie car telle personne X pense que p est vraie (ou fausse)”

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6
Q

Quelles sont les fonctions de la pensée sociale?

A

La pensée sociale permet l’interaction sociale. Ainsi, avec par exemple la rumeur, je me rapproche des membres de l’endogroupe en discréditant les membres de l’exogroupe.
Elle permet de mieux s’insérer socialement via un confort intellectuel
Elle répond à une logique de gestion de la vie quotidienne. (avoir des buts communs et justifier une haine sous-jacente)

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7
Q

Quelles sont les différences entre image, opinion et attitude?

A

L’image est le reflet qu’un objet social renvoie.
L’opinion est un énoncé verbal variant en fonction de facteurs fluctuants. (culture, personnalité, etc)
L’attitude est une position spécifique de l’individu à l’égard d’un objet social. C’est un univers d’opinions.

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8
Q

Décrire le modèle de l’architecture sociale de Rouquette. (1998)

A

Dans ce modèle, la pensée sociale est englobée par les idéologies. Elles sont les plus communément partagées dans la société.
Ensuite, viennent les représentations sociales qui peuvent être différentes entre individus partageant une même idéologie.
Puis, les attitudes divergent un peu plus. Enfin, les opinions sont les plus diverses et labiles.

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9
Q

Décrire les différents niveaux d’analyse de Doise. (1982)

A

Le premier niveau d’analyse est le niveau intra-individuel, régi par les processus cognitifs et psycho-affectifs. (boîte noire chez les béhavioristes)
Ensuite, le niveau interpersonnel est régi par les processus de groupe et donc comment le groupe arrive à moduler nos processus cognitifs.
Le troisième niveau est situationnel et met en exergue les positions sociales, statuts et rôles.
Enfin, le dernier niveau est idéologique et concerne les représentations sociales, les croyances, etc

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10
Q

Quels sont les niveaux d’analyse de Doise privilégiés en psychologie? En sociologie? En psychologie sociale?

A

Psychologie : niveaux intra-individuel et interpersonnel
Sociologie : niveaux situationnel et idéologique
Psychologie sociale : Tous les niveaux

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11
Q

Quel postulat peut-on tirer de la théorie des niveaux d’analyse de Doise?

A

Le fonctionnement cognitif est socialement dirigé.

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12
Q

Enoncer et expliquer le “théorème” de Thomas. (1923)

A

“Si les hommes définissent les situations comme réelles, alors elles sont réelles dans toutes leurs conséquences.” Pour Thomas, la subjectivité de l’individu prime sur son objectivité.

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13
Q

Quel précurseur de la psychologie sociale a vécu en 1798-1857? Quel est son impact majeur?

A

Il s’agit d’Auguste Comte. Ce dernier est fondateur du positivisme selon lequel les sciences humaines devraient être étudiées sous le prisme du scientifique. Il prône la sociologie comme “science du cerveau humain”.

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14
Q

Quel fondateur créé l’un des premiers laboratoires de psychologie en 1879? Quelle est sa vision des représentations sociales?

A

Il s’agit de Wilhelm Wundt. (1832-1920) Les productions mentales d’une communauté humaine ne peuvent être explicables en termes de conscience individuelle du fait qu’une représentation sociale est construite par le collectif.

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15
Q

Comment Durkheim (1858-1917) appelait-il ce qui est aujourd’hui appelé “représentations sociales”? Quel exemple prend-il? (citer livre, année, idée générale)

A

Représentations collectives. Il prend l’exemple de la religion à travers son ouvrage : “Formes élémentaires de la vie religieuse”. (1912) Les phénomènes sociaux extérieurs sont appropriés par l’individu de manière forte et efficiente selon les règles morales en vigueur.

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16
Q

Quelle définition Durkheim donne-t-il du “fait social”? Quel livre lui est relié? Donner deux exemples illustratifs.

A

“Entité sui generis, c’est-à-dire en tant que totalité non réductible à la somme des parties.”
Ce concept est étudié dans “Le Suicide” (1897).
Par exemple, pour les religions, Durkheim montre que si les protestants se suicident plus que les catholiques qui se suicident eux-mêmes plus que les juifs, c’est car les protestants n’ont pas de contact direct à Dieu. Ceci créé un inconfort intellectuel et un manque de communautarisme que l’on retrouve moins chez les catholiques et encore moins chez les juifs.
Pour les femmes, elles se suicident plus que les hommes lorsqu’elles sont mariées car elles sont plus dans un rapport de soumission au mari. Elles se suicident moins que les hommes lorsqu’elles sont célibataires car ces derniers ont plus besoin de cadre.

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17
Q

Qui inaugura la première chaire de psychologie sociale à Bordeaux?

A

Durkheim

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18
Q

Qui est l’auteur de “La psychanalyse, son image, son public” (1961) ? Quel est l’objectif de ce livre?

A

Il s’agit de Serge Moscovici (1925-2014). Dans ce livre, il essaie de voir les représentations qu’ont les gens sur la psychanalyse. Selon lui, les gens perçoivent la psychanalyse uniquement comme un objet et non une discipline. Ainsi, la psychanalyse se voit plus apprivoisée par le sens commun que comme une discipline scientifique. Il cherche alors à montrer comment des savoirs scientifiques peuvent se faire “happés” par le sens commun.

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19
Q

Quelle définition de la représentation sociale donne Jodelet (1989) ?

A

“Une forme de connaissance, socialement élaborée, partagée, ayant une visée pratique et concourant à la construction d’une réalité commune à un ensemble social.” Les représentations sociales seraient alors le “ciment” du groupe.

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20
Q

Quelle définition de la représentation sociale donne Abric (1997) ?

A

“Vision fonctionnelle du monde qui permet à l’individu ou au groupe de donner du sens à ses conduites, de comprendre la réalité à travers son propre système de références, de s’y adapter, de s’y définir une place.”

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21
Q

Qu’est-ce qu’un métasystème et qu’impacte-t-il?Comment Doise (1960) analyse les régulations effectuées par le métasystème social dans le système cognitif?

A
Un métasystème peut être comparé à une idéologie, c'est-à-dire qu'il régule la façon dont notre système cognitif fonctionne. Il impacte nos représentations, attitudes et opinions.
Selon Doise (1960), l'analyse des régulations effectuées par le métasystème social dans le système cognitif constitue "l'étude proprement dite des représentations sociales."
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22
Q

Quelles peuvent être les exigences du métasystème?

A

Elle peuvent impliquer des relations logiques basées sur un travail scientifique. Elles peuvent aussi viser à renforcer la cohésion du groupe lors d’un conflit avec un autre groupe via la pensée de groupe.

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23
Q

En quoi Abric (1992) distingue-t-il les représentations sociales de la réalité objective? (citation)

A

“Nous pensons qu’il n’existe a priori pas de réalité objective, mais que toute réalité est représentée, c’est-à-dire appropriée par l’individu et le groupe, reconstruite dans son système cognitif, intégrée dans son système de valeurs, dépendante de son histoire et du contexte social et idéologique qui l’environne…”

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24
Q

Quel postulat du théorème de Thomas peut être rapprochée de la vision des représentations sociales de Abric?

A

La réalité des représentations sociales est réappropriée et restructurée et constitue pour l’individu ou le groupe la réalité elle-même.

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25
Q

Qu’englobe la restructuration de la réalité par les représentations sociales?

A

Des caractéristiques objectives de l’objet
Des expériences antérieures du sujet
Le système d’attitudes et de normes du sujet (culture)

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26
Q

Proposer une définition de la “réalité objective”.

A

Il s’agit d’un ensemble organisé de cognitions, (opinions, croyances, images, attitudes…) concernant un objet de la réalité quotidienne, socialement partagé (par la communication, les normes, l’expérience…), ayant une visée pratique et sous-tendant l’interaction avec autrui.

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27
Q

A quel principe correspondrait la définition suivante : “Forme de connaissance intégrant différentes rationalités”? Qui est le fondateur de cette notion?

A

A la polyphasie cognitive, notion créée par Moscovici.

28
Q

Expliquer de manière assez détaillée en quoi consiste la polyphasie cognitive?

A

“Le même groupe, et mutatis mutandis, le même individu, est capable d’employer des registres logiques variables dans des domaines qu’ils abordent avec des perspectives, des informations et des valeurs propres à chacun.
De manière plus globale, on peut estimer que la coexistence dynamique des modalités distinctes de connaissances, correspondant à des rapports de l’homme et de son entourage, détermine un état de polyphasie cognitive.” (Moscovici, La psychanalyse, son image, son public, 1976)

29
Q

Donner des exemples où la polyphasie cognitive est un concept central.

A

Arguments pour ou contre la peine de mort
La croyance en Dieu
L’horoscope

30
Q

Citer et expliciter la définition de Abric (1987) concernant la coexistence des logiques rationnelle et irrationnelle dans le cadre des représentations sociales.

A

“La représentation sociale est à la fois le produit et le processus d’une activité mentale par laquelle un groupe ou un individu reconstitue le réel auquel il est confronté et lui attribue une signification spécifique.”
Par produit, on sous-entend ce qui est de l’ordre de l’identifiable, du contenu, de tout ce qui s’organise en thèmes et en discours sur la réalité.
Par processus, on sous-entend le mouvement d’appropriation de la nouveauté et des objets.
La représentation sociale se situe au carrefour entre le niveau de concept (pouvoir d’organiser, relier, filtrer) et celui de la perception. (aptitude à enregistrer)

31
Q

En quoi les représentations sociales s’insèrent dans un système socio-cognitif?

A

Au niveau cognitif, la représentation suppose un sujet actif. Elle a une texture psychologique, elle est soumise aux règles qui régissent les processus cognitifs.
Au niveau social, la mise en oeuvre de ces processus cognitifs est directement déterminée par les conditions sociales dans lesquelles s’élabore ou se transmet une représentation.

32
Q

Expliquer le modèle des principes générateurs de Doise (1990).

A
Pour Doise (1990), toute représentation sociale se caractérise par des "principes générateurs de pris de position liées à des insertions spécifiques dans un ensemble de rapports sociaux, organisant les processus symboliques intervenant dans ses rapports."
Par "rapports sociaux" Doise stipule que toute société est organisée en une multiplicité de groupes (d'âge, de sexe, ethniques, socio-professionnels) entre lesquels des rapports sont ordonnés par et dans des transpositions symboliques, des formes de classification, des ensemble de schèmes cognitifs.
33
Q

Quelles sont les cinq fonctions des représentations sociales? Décrire brièvement chacune d’entre elles.

A

Fonction de savoir : RS permettent de comprendre et expliquer la réalité selon un cadre en cohérence avec le fonctionnement cognitif et les valeurs auxquelles le groupe partageant ces RS adhère.
Fonction de facilitation de la communication sociale : Les RS définissent un cadre de référence commun qui permet l’échange social, la transmission et la diffusion de ce savoir naïf.
Fonction identitaire : Les RS situent les individus dans le champ social en leur donnant une identité sociale et personnelle gratifiante, donc en adéquation avec les normes et valeurs en vigueur. Ceci permet de maintenir ou renforcer la position sociale du groupe tout en y intégrant des processus de comparaison sociale.
Fonction d’orientation des conduites : Les RS guident les pratiques en agissant comme précodage de la réalité donc en adaptant la réaction sociocognitive face à telle situation sociale, interférant ainsi sur le comportement effectif de l’individu face à la situation. On cherche à rendre la réalité conforme à ses attentes.
Fonction justificatrice : Les RS permettent de justifier a posteriori des prises de position ou des comportements dans le cadre de relations intergroupes.

34
Q

En quoi les représentations sociales peuvent-elles être à l’origine des pratiques sociales?

A

En raison de :
Leur fonction d’élaboration du sens commun
La construction de la réalité sociale
Attentes et anticipations qu’elles génèrent

35
Q

En quoi les représentations sociales peuvent-elles être modulées et induites par les pratiques?

A

Par leur fonction justificatrice
Par leur fonction adaptative
Par la différenciation sociale
Car elles sont dépendantes des situations extérieures

36
Q

Quelles sont les différences entre sujet rationnel et sujet rationalisant?

A

sujet rationnel : Il définit préalablement les enjeux avant de mobiliser les comportements pour les atteindre
sujet rationalisant : Il s’adapte aux conduites imposées.

37
Q

Quelles sont les cinq conditions d’émergence de la représentation sociale selon Moliner (1996)

A
Polymorphe
Partagée par les membres d'un groupe
Liée à des enjeux et des objectifs collectifs
Dynamique doit être possible
Absence d'instances fortes de régulation
38
Q

Quels sont les deux mécanismes inhérents à l’émergence de représentations sociales?

A

Objectivation

Ancrage

39
Q

Qu’est-ce que l’objectivation d’une représentation sociale et que permet-elle?

A

Aussi appelée noyau figuratif, l’objectivation est une matérialisation d’une RS autour d’un noyau figuratif, d’un paradigme ou d’un noyau commun à un groupe, permettant d’en parler de façon collective, naturelle et naturalisée. (consensus)
L’objectivation (synonyme de réification) permet à un ensemble social d’édifier un savoir commun minimal sur la base duquel des échanges peuvent se dérouler.

40
Q

Quelles sont les trois phases de l’objectivation des RS? Expliquer brièvement.

A

Sélection : filtrage de l’information disponible et décontextualisation
Formation d’un schéma figuratif, une image qui fait sens et cohérence pour le sujet : matérialisation et simplification du phénomène représenté
Naturalisation : Représentation de la réalité devient la réalité elle-même

41
Q

Qu’est-ce que l’ancrage d’une représentation sociale? Que permet-elle?

A

Il s’agit de l’intégration d’un élément étranger dans un système de catégorisation déjà existant. Il revêt une dimension plurielle avec différentes variantes.
L’ancrage permet d’intégrer la réalité reconstruite dans un espace social, c’est-à-dire dans un cadre social préexistant. Elle permet aussi l’appropriation d’un objet de RS et donc son utilisation fonctionnelle et concrète dans la vie quotidienne.

42
Q

De quels éléments sont constitués la théorie du noyau central de Abric? (1988)

A

Eléments centraux : abstraits et stables

Eléments périphériques : concrets et flexibles

43
Q

Quelle est la définition que Abric (1994) donne du noyau central?

A

“élément fondamental de la RS car c’est lui qui détermine à la fois sa signification et son organisation.” Il a un rôle stabilisateur et unificateur.

44
Q

Quelles sont les deux fonctions majeures du système central?

A

Fonction génératrice : créé, transforme la signification des autres éléments constitutifs de la RS
Fonction organisatrice : détermine la nature des liens entre les éléments

45
Q

Quels sont les deux attributs du système central?

A

Utilité pratique (référence fonctionnelle)

Dimension prescriptive et injonctive : relation avec les normes, l’idéologie, les stéréotypes, les croyances…

46
Q

Qu’est-ce que le système périphérique dans la théorie du noyau central de Abric (1988) ?

A

Il s’agit de l’interface entre le noyau central et les situations concrètes.

47
Q

Quelles sont les trois fonctions du système périphérique?

A

Adaptation à la réalité concrète (ancrage, habillage, appropriation plus personnalisée selon le changement contextuel)
Diversification du contenu (système poreux, entrée et sortie d’éléments)
Protection du noyau central “pare-chocs de la RS”.

48
Q

Lister des caractéristiques pour les systèmes central et périphérique.

A

Système central : mémoire collective, système de valeurs, homogénéité groupale, base commune, consensuel, cohérent, stable, rigide, résistant au changement
Système périphérique : expériences interindividuelles, hétérogénéité du groupe, personnalisation, souple, contradictoire, sensible au contexte, protection du système central

49
Q

Décrire le modèle des transformations et évolutions des RS de Flament (1994).

A

Une RS est dynamique. Cependant, une fois ancrée, l’occurrence d’un changement oblige cette RS à se modifier.
Si ce changement est réversible, pas de transformation du noyau central
Si ce changement est irréversible, on va avoir une transformation progressive, une assimilation de la contradiction et des schèmes étranges.
Si un changement est irréversible, la RS obéit à la logique suivante :
Modification des circonstances extérieures -> modification des pratiques sociales -> modification des prescripteurs conditionnels (absorption des modifications externes avec une modification cognitive minime) -> Transformation progressive -> Modification des prescripteurs du noyau central

50
Q

Selon Flament (1987), globalement, que se passe-t-il si une RS est remise en cause?

A

Dans ce cas, il existe un canevas de raisonnement mis en place afin de protéger une représentation sociale.
On retrouve le principe de schème étrange selon lequel, confrontés à un élément incohérent avec la RS, les membres du groupe partageant cette RS essayeront de réduire la contradiction en trouvant une rationalisation de l’incohérence.

51
Q

Via quel exemple Giumelli et Rouquette (1993) expliquent-ils le phénomène de remise en cause des RS?

A

Ils utilisent l’exemple de la chasse :
1/ Dans la chasse, le gibier doit être sauvage.
2/ Dans la région X, on chasse du gibier d’élevage.
3/ Contradiction entre gibier sauvage et gibier d’élevage
4/ Comme le gibier sauvage devient rare, on est obligé de chasser du gibier d’élevage.

52
Q

Comment qualifier le processus de transformation des RS lorsque celles-ci se heurtent à une contradiction?

A

La transformation est progressive, (modification de la fréquence des pratiques et du niveau d’action de certains éléments de la RS) résistante, (contradiction rationnalisée notamment par l’introduction de schèmes étranges et brutale. (impossibilité d’adaptation et de résolution de la contradiction)

53
Q

En quoi consiste le mode de recueil des RS (Quand je vous dis X, qu’est-ce qui vous vient à l’esprit?) selon la méthode d’évocation hiérarchisée?

A

On s’intéresse dans cette méthode à la fréquence d’apparition (rang d’apparition) et à l’importance accordée (rang d’importance) des mots évoqués.
On réalise ensuite une analyse prototypique qui consiste à croiser les rang et fréquence d’apparition des mots.
Via le croisement des deux critères, on réalise un tableau à quatre cases avec les modalités de rang et fréquence.

54
Q

Dans l’analyse prototypique de Vergès pour les RS (1992), à quoi correspondent chacun des croisement entre fréquence d’apparition et importance des mots évoqués si l’on se réfère à la théorie du noyau central de Abric? (1988)

A

Importance forte / Fréquence forte : noyau central
Importance forte / Fréquence faible : Zone de changement / éléments contradictoires
Importance faible / Fréquence forte : Zone de changement / éléments contradictoires
Importance faible / Fréquence faible : Eléments périphériques

55
Q

En quoi consiste le mode de recueil des RS (Quand je vous dis X, qu’est-ce qui vous vient à l’esprit?) selon la méthode de l’arbre des similitudes? Donner l’exemple de Félonneau et Lecigne. (2007)

A

Elle consiste en l’établissement de deux indices :
Indice de similitude : nombre de co-occurrences / nombre de sujets
Indice de connexité : somme des co-occurrences concernant l’item / somme des co-occurrences de la matrice totale * 100
L’exemple de Félonneau et Lecigne (2007) concerne “Les RS de la vie idéale”. (en 1er : espaces verts)

56
Q

En quoi consiste le mode de recueil des RS (Quand je vous dis X, qu’est-ce qui vous vient à l’esprit?) selon le modèle des schèmes cognitifs de base (SCB)?

A

On se pose différentes question sur les relations entre les mots trouvés :
Quelle est la nature des connecteurs (liens logiques) entre inducteur et induit?
Les mots sont-ils synonymes?
Y’a-t-il un lien de causalité entre les mots?
Les mots sont-ils des illustrations de concepts? etc

57
Q

En quoi consiste le mode de recueil des RS (Quand je vous dis X, qu’est-ce qui vous vient à l’esprit?) selon la méthode de la mise en cause du noyau central (MEC)?

A

Cette méthode se base sur le principe de double négation de Moliner (1989) selon lequel un objet doit nécessairement comporter une ou plusieurs caractéristiques précises pour être reconnu en tant qu’objet de représentation.

58
Q

Selon Flament et Rouquette (2003), quelles clauses minimales doivent être remplies pour qu’un objet soit considéré comme objet de représentation sociale?

A

La saillance socio-cognitive

L’existence de pratiques afférentes à l’objet

59
Q

Donner un exemple de recueil de données selon la méthode de la MEC.

A

On peut citer l’étude des RS de la drogue de Dany et Apostolidis (2007) où on demande aux répondants : “A votre avis, une substance peut-elle être qualifiée de drogue si…?” (par exemple, ne crée pas de dépendance physique, n’est pas illégale, n’a aucun effet sur le comportement, etc)

60
Q

En quoi consiste le mode de recueil des RS (Quand je vous dis X, qu’est-ce qui vous vient à l’esprit?) selon le test d’indépendance au contexte (TIC)?

A

Ce mode de recueil permet de voir si un critère X est suffisamment saillant dans la représentation sociale de l’objet étudié. (par exemple, une personne peut-elle être “psychologue” si elle ne possède pas de divan?)

61
Q

Définir le concept de “zone muette” selon Guimelli et Deschamps. (2000)

A

“Sous-ensemble spécifique de cognitions ou de croyances qui tout en étant disponibles, ne sont pas exprimées par le sujet dans des conditions normales de production…” et qui, “si elles étaient exprimées (dans certaines situations) pourraient mettre en cause des valeurs morales ou des normes valorisées par le groupe.”

62
Q

Comment peut-on mesurer la “zone muette”?

A

On peut la mesurer via le test d’associations verbales.
Celui-ci consiste à analyser les différences entre réponses standards (ce que le sujet lui-même pense réellement) et réponses avec substitutions (ce que les autres en général, les français… pensent)
Cette zone muette apparaît que si les conditions d’enjeu normatif perçu et de désimplication sont remplies.

63
Q

Donner deux exemples de tests d’associations verbales.

A

On peut citer l’étude des RS des gitans en France de Guimelli et Deschamps (2000) où les termes positifs ou neutres (musiciens, nomades, voyages, etc) sont plus utilisés pour l’opinion personnelle que pour les français en général. C’est l’inverse pour les termes négatifs. (vols, sales, mendiants, etc)
On peut aussi citer l’étude “Femmes au volant, danger au tournant” de Félonneau et Becker (2011) où l’on se rend compte que les femmes sont victimes de la menace du stéréotype.

64
Q

Décrire l’expérience “Théories implicites de la ville et représentations de la banlieue” de Félonneau. (1999)

A

On scinde les participants en un groupe d’experts de la ville (architectes, urbanistes, ingénieurs de l’équipement) et en un groupe de naïfs. (étudiants en SHS)
On leur fait passer un questionnaire à 20 items, plus ou moins caractéristiques de la banlieue, avec une cotation allant de -2 à 2.
Pour les sujets naïfs, la banlieue est plus associée aux éléments négatifs. (ghetto, HLM, ségrégation, violence, galère) Ils réagissent selon un mode émotionnel et sont assujettis au sens commun.
Pour les experts, la banlieue est associée à l’idée de périphérie. (espaces verts, pavillons, lotissements, centres commerciaux) Ils réagissent via une description quasi-technique, plus spécialisée et affranchie du sens commun, distanciée des stéréotypes les plus médiatisés.
Les réponses des experts peuvent être associées à un déni des caractéristiques négatives, à une prise de position idéologique liée à leur insertion professionnelle, à leur responsabilité dans l’aménagement de l’espace, à des TIV liées à l’insertion des sujets dans des rapports sociaux et à un fonctionnement cognitif socialement dirigé.

65
Q

En 2020, où en est la littérature scientifique sur les questions ayant trait aux représentations sociales?

A

La tendance est à l’émergence de la cognition sociale et à l’insistance sur les limites des réponses explicites dénuées de méthodes expérimentales.
On a de maintenant des perspectives plus appliquées, moins théoriques.
Les RS sont utilisées dans les phases exploratoires de recherches.
Les RS sont étudiées à l’international mais moins représentées dans le monde anglo-saxon (qui sont plus prestigieuses) et beaucoup plus présentes en Amérique Latine. (revues moins prestigieuses)