đ INTRO Ă LA STRAT Flashcards
PremiĂšre Ă©dition dâIntroduction Ă la stratĂ©gie
Avant-propos et préface
1963
Préface du capitaine Basil LIDDELL HART, théoricien anglais de la stratégie indirecte que Beaufre admirait.
Avant propos par Thierry de MONTBRIAL (1998)
IALS est considéré comme un classique !
Praxéologie
Science de lâaction
B explique que ânotre civilisation a besoin dâune praxĂ©ologie, dâune science de lâactionâ.
Au sein de cette science, la stratégie peut et doit jouer un rÎle capital.
Politique et stratégie sont indissociables.
Pour B, le monde dâaujourdâhui traverse une crise dâadaptation sans prĂ©cĂ©dent tandis que les forces scientifiques, industrielles et psychologiques font irruption dans lâart militaire.
Il est vital pour lui de posséder une méthode de pensée qui nous permette de conduire les évÚnements plutÎt que de les subir.
Critique de Thierry de Montbrial Ă Beaufre ?
Pour B, politique et stratégie sont indissociables.
Cependant, B situe la politique sur un plan diffĂ©rent et au-dessus de la stratĂ©gie. Elle est pour lui un art dâexĂ©cution.
Or, TdM critique cette vision et pense quâelle est liĂ©e Ă lâimage de grande muette attachĂ©e aux armĂ©es.
Définition de la stratégie pour B
âArt de la dialectique des volontĂ©s employant la force pour rĂ©soudre le conflitâ.
But de la stratégie
âAtteindre la dĂ©cision en crĂ©ant et en exploitant une situation entrainant une dĂ©sintĂ©gration morale de lâadversaire pour lui faire accepter les conditions quâon veut lui imposerâ.
Art de la stratégie pour B
Consiste Ă identifier le âpoint dĂ©cisifâ permettant dâatteindre le rĂ©sultat.
Objectif du stratĂšge pour B
Quels auteurs B rejoint-il ?
Imposer sa volonté
et non de gagner des batailles.
Cela va dans le sens :
âș des prĂ©ceptes de Sun ZU : lâidĂ©al est que votre adversaire se plie Ă votre volontĂ© sans que vous ayez Ă utiliser la force.
âș de la pensĂ©e de Clausewitz : la guerre effective ne saurit ĂȘtre une fin en soi et la gloire des faits dâarme ne constitue jamais lâobjectif ultime dâune stratĂ©gie.
IdĂ©e centrale de lâouvrage
La dĂ©sintĂ©gration morale de lâadversaire
Gagner pour B
Câest toujours prĂ©server le lien moral qui fonde lâidentitĂ© de sa propre organisation et obtenir au contraire la dissolution du lien moral qui fonde lâidentitĂ© de lâorganisation adverse.
Nombre de modÚles stratégiques exposés par B
5 modÚles stratégiques
Quelles sont les seules rÚgles stratégiques valables pour B ?
Celles de Foch :
Economie des forces et libertĂ© dâaction.
Cependant, il estime que lâabstraction de ces rĂšgles ne permet guĂšre dâen tirer des consĂ©quences pratiques.
âș Un bon stratĂšge doit âatteindre le point dĂ©cisif grĂące Ă la libertĂ© dâaction obtenue par une bonne Ă©conomie des forcesâ.
A quel sport B compare t-il la manoeuvre ?
A lâescrime
car elle fournit une image commode ainsi quâun vocabulaire appropriĂ©.
Théorie des monopoles temporaires
Joseph SCHUMPETER
Les meilleures idées finissent toujours par se diffuser et se banaliser.
Peut-on transposer les stratégies dans le temps ?
Non
Elles sont liĂ©es aux caractĂ©ristiques dâensemble dâune Ă©poque et il est vain de vouloir les transposer Ă une autre Ă©poque.
Exemple : lâadaptation de lâENI Ă la manoeuvre napolĂ©onienne qui est devenue de plus en plus laborieuse => infĂ©rioritĂ© des Français => dĂ©faite.
Erreurs Ă eviter pour B ?
Vouloir transposer les stratĂ©gies dâune Ă©poque Ă lâautre et les penser de maniĂšre universelle & atemporelle.
âŠ
Lâanachonisme
Exemple des 2 GM / Rejoint lâanalyse de Marc BLOCH
Quelle est la rĂ©ponse de B Ă la cĂ©lĂšbre formule de Raymond ARON, âPaix impossible, guerre improbableâ ?
âLa grande guerre et la vraie paix sont mortes ensembleâ.
Cette formule nâa pas Ă©tĂ© invalidĂ©e par la fin du monde bipolaire.
Quelle est la discipline devenant absolument vitale ?
La prospective
âș Dans la guerre logistique qui se dĂ©roule en temps de paix, les dĂ©lais de rĂ©alisation sont de lâordre de 5 ans.
âș Il faut donc raisonne sur 5 ans Ă lâavance sur une situation extrĂȘment conjoncturale.
Guerre logistique du temps de paix : quels délais ?
Que prĂŽne B ?
Dans ce contexte, les délais de rélaisation sont de 5 ans.
Il faut donc raisonner sur 5 ans Ă lâavance sur une situation future extremement conjoncturelle.
Pour B, la prospective est une discipline vitale.
Comment B perçoit-il la manoeuvre ?
âLa notion de manoeuvre devient de plus en plus abstraiteâ.
Fin de la âbataille dĂ©cisiveâ de Clausewitz.
Quâest-ce qui se substitue Ă celle-ci pour B ?
Elle est remplacĂ©e par une lutte prolongĂ©e oĂč potentiels militaires et opĂ©rations psychologiques sâenchevĂȘtrent en permanence.
Quel épisode correspond parfaitement à la définition de la startégie donnée par B ?
La Guerre Froide
Quel célÚbre formule à renverser B ?
Celle de NapolĂ©on : âLa guerre est un art simple mais tout dâexĂ©cutionâ.
Il affirme quâĂ lâĂąge atomique, âla prĂ©paration prend le pas sur lâexĂ©cutionâ.
Définition de la stratégie indirecte par B
âLâart de savoir exploiter au mieux la marge de manoeuvre Ă©troite de libertĂ© dâaction Ă©chappant Ă la dissuasion par les armes atomiques et dây remporter des succĂšs dĂ©cisifs malgrĂ© la limitation parfois extrĂšme des moyens militaires qui peuvent ĂȘtre y employĂ©sâ.
Dimensions de la âmanoeuvre indirecteâ pour B
Une dimension extérieure (vis à vis de la communauté internationale)
Une dimension interne.
âManoeuvre de lâartichautâ
ou âtactique du salamiâ
Se distingue de la âmanoeuvre par lassitudeâ
Exemples :
- Hitler entre 1936 et 39
- Saddam HUSSEIN en 90 lorsquâil envahit le Koweit.
âManoeuvre par lassitudeâ
Se distingue de la âmanoeuvre de lâartichautâ ou de la âtechnique du salamiâ.
MAO Zedong en fut le brillant théoricien et exécutant.
Quelle crainte de B est encore valable en 2019 ?
En 1963, B sâinquiĂ©tait que les grandes dĂ©mocraties restent largement dĂ©munies devant la stratĂ©gie indirecte.
Câest toujours valable en 2019, notamment en France avec la âfracture socialeâ et lâafaiblissement de lâautoritĂ©.
Pour prévenir cela, il faut apprendre à appliquer les préceptes de Foch à la stratégie indrecte.
Nouvelle organisation pentagonale
Organisation recommandée par Sir Basil LIDDEL HART.
Lorsque BEAUFRE devint chef de la 2e Division dâInfanterie mĂ©canisĂ©e, il mit en place cette organisation basĂ©e sur la division en 5 unitĂ©s.
LâarmĂ©e française fut la premiĂšre Ă lâadopter Ă titre dâexpĂ©rience.
Critique du capitaine Basil Henry LIDDELL HART sur le titre âIALSâ
Le titre est trop modeste.
Le traité de B est en effet le plus complet, le plus soignement formulé.
Il primerait sur tous les autres traités antérieurs.
Subdivisions de la stratégie
Il existe une pyramide de stratégies distinctes mais interdépendantes :
Stratégie totale
Elle ressort du politique.
âŠ
Stratégies générales
Politiques, Ă©conomiques, diplomatiques et militaires.
A pour fonction de répartir et de combiner les tùches des actions menées dans les différentres branches.
âŠ
Stratégies opérationnelles
A la charniĂšre entre la conception et lâexĂ©cution.
Faillite de la stratégie
La stabilisation de 1914-1918 est jugĂ©e comme la âfaillite de la stratĂ©gieâ alors quâelle ne reprĂ©sente que la faillite dâune stratĂ©gie.
En France, la stratégie apparapit comme périmée.
ModÚles de plan stratégiques
5 modĂšles selon les moyens de lâadversaire et lâimportance de lâenjeu.
Ce nâest pas une classification exhaustive.
âș La menace directe :
- Moyens trĂšs puissants > Ă ceux de lâadversaire
- Objectif modeste
- En vogue. Sert de base à la stratégie de dissuasion.
âș La pression indirecte :
- Peu de moyens pour constituer une menace décisive
- Objectif modeste
- Actions incidieuses de caractĂšre diplomatique, politique ou Ă©conomique.
- Typiques des régimes hitleriens et staliniens.
- StratĂ©gie oĂč la plage de libertĂ© dâaction de la force est Ă©troite.
âș ModĂšle par actions successives :
- Objectif important
- Marge de libertĂ© dâaction Ă©troite
- Moyens limités
- Stratégie combinant la menace directe et la pression indirecte avec des actions de forces limitées.
âș Lutte totale prolongĂ©e de faible intensitĂ© militaire :
- Marge de libertĂ© dâaction importante
- Moyens trop faibles pour obtenir une décision militaire.
- StratĂ©gie de longue durĂ©e visant Ă rĂ©aliser lâusure morale, la lassitude de lâadversaire.
- Guerres de décolonisation.
- Principal théoricien : MAO Zédong
âș Conflit violent visant la victoire militaire :
- Moyens puissants > Ă ceux de lâadversaire
- Conflit violent et si possible court.
- Théoricien principal : Clausewitz.
- A dominé la stratégie européenne du XIXe siÚcle => 1945.
A quel niveau faut-il placer la stratégie du temps de paix ?
Au niveau opérationnel.
Cette stratégie du temps de paix consiste à réaliser des armements nouveaux surclassant ceux des adversaires éventuels.
DĂ©finition de lâarmĂ©e par Beaufre
âLâarmĂ©e est une foule organisĂ©e dont le ciment repose sur la discipline et la confiance rĂ©ciproqueâ.
Lâart consiste Ă savoir renforcer ou maintenir ce lien psychologique dans ses propres troupes et Ă savoir le distendre chez lâennemi.
LâĂ©lĂ©ment psychologique est donc prĂ©pondĂ©rant.
Pourquoi lâĂ©lĂ©ment psychologique joue moins en mer et dans les airs ?
Parce que le lien entre les combattants est assuré par le matériel.
On ne peut abandonner son avion ni son bĂąteau.
De ce fait, le facteur matériel est prépondérant : les considérations de vitesse, de maniabilité, de portée sont décisives.
Au lieu de rechercher comme sur terre la dĂ©sorganisation, on devra viser la destruction physique. La marine compte le nombre de bateaux coulĂ©s, lâaviation celui dâavions dĂ©truits.
La supériorité matérielle entraine de facto une dissuasion importante, simplement par sa simple exsitence.
Stratégie terrestre vs stratégie aérienne
ST : est fondée sur la désorganisation. Elle recherche la décision par les combinaisons et la manoeuvre.
SA : vise uniquement la destruction physique et raisonne sur des potentiels.
Que représente la bataille dans la guerre ?
La bataille nâest quâun moment, un aboutissement.
Equation de la stratégie
S = K F Κ t
K facteur spécifique du cas particulier
F représente les forces matérielles
Κ représente les forces morales
Force maĂźtresse dâIALS ?
Dans lâouvrage, la strateÌgie est preÌsenteÌe non pas comme « lâalpha et lâomeÌga de lâart », mais comme une meÌthode de penseÌe.
IALS est-il un classique ?
Le CNE Basil Henry LIDDELL HART
ne tarit par dâĂ©loges sur lâauteur et lâouvrage :
« ce titre est beaucoup trop modeste. (âŠ) En reÌaliteÌ, cet ouvrage est le traiteÌ de strateÌgie le plus complet, le plus soigneusement formuleÌ et mis aÌ jour qui ait eÌteÌ publieÌ au cours de sa geÌneÌration. Il a toutes les chances de devenir un classique, un manuel de cette discipline »
Biographie du Général André BEAUFRE

1902 - 1975
âŠ
Bien connu par les Anglo-saxons comme un stratĂšge militaire et un dĂ©fenseur de lâindĂ©pendance nuclĂ©aire française, il peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un pĂšre fondateur des thĂ©ories utilisĂ©es de nos jours Ă propos du terrorisme ou de la guerilla, appelĂ©e de son temps « guerre rĂ©volutionnaire ».
âŠ
1921 : entrée à Saint-Cyr
Ecole de guerre
Ecole libre des sciences politiques
Campagnes militaires :
ArrĂ©tĂ© par Vichy puis libĂ©rĂ© en 1942, il sert dans lâarmĂ©e française de la LibĂ©ration
Indochine (Tonkin de 1947 à 1948, aux cÎtés de De Lattre en 1950)
A mis en place la nouvelle organsiation pentagonale basĂ©e sur la division en 5 unitĂ©s lorsquâil prit la tĂȘte de la 2e Division dâInfanterie mĂ©canisĂ©e.
AlgĂ©rie (dirige la 11e division dâinfanterie)
A commandĂ© la Force A de lâexpĂ©dition alliĂ©e contre lâEgypte en 1956 lors de la Crise de Suez.
1958 : a été CEM adjoint au SHAPE (Supreme Headquarters Allied Power Europe)
1960 : nommĂ© gĂ©nĂ©ral dâarmĂ©es, il reprĂ©sente la France au groupe permanent de lâOTAN Ă Washington.
B et lâexpĂ©dition de Suez
Câest une victoire militaire.
Or, elle se transforme en fiasco politique et diplomatique qui influence beaucoup sa pensée stratégique.
âș Par exemple, il mettra en place Ă Suez un 5e Bureau chargĂ© de la guerre psychologique, montrant ainsi sa volontĂ© dâĂ©largir le champ de bataille.
âș Lors de cette crise internationale hautement politique, il dirige le corps dâarmeÌe français et acceÌde ainsi au zeÌnith de sa carrieÌre militaire.
âș Il comprend, aÌ lâaune de cette expeÌrience et graÌce aÌ toutes celles qui lâont preÌceÌdeÌe, que la strateÌgie doit deÌpasser les frontieÌres du militaire pour conqueÌrir les mondes politiques, diplomatiques et eÌconomiques.
âș DoreÌnavant, affirme-t-il, « il ne peut y avoir de strateÌgie que totale ».
Z - Structure de lâouvrage
Avant-propos par Thierry de MONTBRIAL
Préface par le CNE Basil Henry LIDDELL HART
Chapitre 1 : vue dâensemble de la stratĂ©gie
Chapitre 2 : la stratégie militaire classique
Chapitre 3 : la stratégie atomique
Chapitre 4 : la stratégie indirecte
Chapitre 5 : conclusions sur la stratégie
Mécanisme des opérations
Comme la bataille, les opĂ©rations ont suit une Ă©volution trĂšs importante Ă mesure que lâĂ©quipement et lâarmement des troupes se modifiaient.
Dâautres facteurs comme lâĂ©tendue du thĂ©Ăątre, le volume de forces, la mobilitĂ© et le terrain entrent en jeu et diversifient les opĂ©rations.
6 phases sont observées :
