III. Citations des auteurs dans des entretiens, discours, etc. Flashcards
CONRAD, Lettre de 1902 à son ami et traducteur Davray (au sujet de Heart of Darkness)
« Se passe au Congo belge. Histoire farouche d’un journaliste qui devient chef de station à l’intérieur et se fait adorer par une tribu de sauvages. Ainsi décrit le sujet a l’air rigolo mais il ne l’est pas. »
SIMON, entretien avec Marianne Alphant (1989), reproduit dans Relire L’Acacia. Sur la part autobiographique de ses oeuvres
Cahiers Claude Simon n°11, PUR, 2016, p. 23 : « Et à quoi bon inventer quand la réalité dépasse à ce point la fiction ? »
Ibid., p. 20 : « On écrit ce qui se passe au présent de l’écriture et ce qui existe dans le souvenir avec toutes les déformations que porte en elle la mémoire et qu’apporte encore l’écriture. Plutôt qu’autobiographiques, je préfère dire que mes livres sont à base de vécu. »
LOBO ANTUNES, Conversations avec António Lobo Antunes, María Luisa Blanco, sur le processus d’écriture du vécu longtemps après la démobilisation, sur le traumatisme
p. 125 : « […] j’ai commencé à parler de la guerre très longtemps après en être revenu, parce que quand elle était encore très proche, c’était trop violent pour moi, je ne pouvais pas transformer mes souvenirs en matière romanesque. »
Ibid., p. 95 : « les détails de la guerre sont vrais. Mais ce ne sont pas les plus horribles. Cette guerre était incroyable de cruauté, et j’ai toujours eu l’impression que si je racontais les faits les plus violents, on ne me croirait pas, on les prendrait pour de la fiction. Alors j’ai choisi parmi les faits les plus vraisemblables »
Paula ARNAUT, António Lobo Antunes, Lisboa, Edições 70, 2009, p. 82-83 sur la figure tutélaire de Conrad pour Lobo Antunes
« Conrad, cet « écrivain qui [l]e hante toujours », a souvent été convoqué par Lobo Antunes pour définir la littérature elle-même : c’est « un écrivain qui n’est pas fait pour être – comment dirais-je –, qui n’est pas fait pour être compris ni pour être analysé, qui est fait pour être attrapé comme une fièvre. Je pense que la grande littérature, c’est ceci : elle doit être attrapée comme une fièvre. Et il le dit à un moment donné dans ce livre extraordinaire qui s’intitule Heart of Darkness, O Coração das Trevas, que l’unique chose que la vie peut nous donner est une certaine connaissance de nous-mêmes, qui arrive toujours trop tard. »
à Quint A.M. il affirme avoir masqué le pire dans le Cul de Judas par peur de ne pas être cru
« les détails de la guerre sont vrais. Mais ce ne sont pas les plus horribles. Cette guerre était incroyable de cruauté, et j’ai toujours eu l’impression que si je racontais les faits les plus violents, on ne me croirait pas, on les prendrait pour de la fiction. Alors j’ai choisi parmi les faits les plus vraisemblables » Quint A.M., « Entretien avec le romancier portugais António Lobo Antunes », in Les langues néolatines, n 1984, 248, 78ème année, fasc. 1., p. 93-100.