Histoire Flashcards
Quelle approche était utilisée par les professionnels responsables d’apprécier la dangerosité d’un délinquant dans la première génération d’évaluation ?
Les professionnels responsables d’apprécier la dangerosité d’un délinquant utilisaient habituellement une approche clinique, proche de la démarche diagnostique.
Qu’est-ce que l’approche clinique ?
Essentiellement, ce sont des entrevues dirigées où l’on cherche à obtenir le plus d’informations possibles (centré sur l’individu, non scientifique)
«Consiste à recueillir à travers l’anamnèse du sujet et l’examen de son état psychique au moment de l’évaluation, le maximum d’informations pouvant fournir des indications sur le risque d’un nouveau passage à l’acte de nature à porter préjudice à autrui.»
Quel est le principal intérêt de l’approche clinique ?
Le principal intérêt de l’approche clinique est sa flexibilité aux situations individuelles et son adaptabilité aux situations individuelles de comportements violents.
Pourquoi l’approche clinique et l’approche standardisée s’oppose ?
Il s’agit d’une étude de cas, qui s’intéresse au sujet comme le résultat d’une expérience existentielle unique, et qui s’oppose à l’approche standardisée qui considère au contraire le sujet comme appartenant à un groupe d’individus semblables, et donc pour cette raison, au moins partiellement prévisible dans ses comportements.
Quels constats fait-on par rapport à l’approche clinique ? (4)
- Peu d’étude avant les années 1960: courant anti psychiatrique, on reproche les effets négatifs de la psychiatrie sur les clients, contexte qui amène les chercheurs à s’intéresser à l’évaluation de la dangerosité.
- Pas de suivi empirique à l’époque fait avec les patients lorsqu’ils retournent en collectivité (Aucun suivi post-libération)
- Absence d’information longitudinale (suivant la libération)
- Efficacité de la prédiction ne se pose pas considérant l’approche très conservatrice de l’époque (efficacité remise en question, car la décision dépend beaucoup des professionnels et de leur point de vue)
Quel domaine s’occupe de l’évaluation de la dangerosité durant la première génération ?
Évaluation de la dangerosité est du domaine psychiatrique
Quand les détenus sont-ils libérés durant la première génération ?
Libérés non pas à la fin de la sentence, mais lorsque considéré comme non dangereux
Les critiques ont commencé à pleuvoir concernant la méthode d’évaluation clinique de la dangerosité dès le milieu des années 60. Quel est l’élément charnière qui a engendré de tels critiques ?
L’affaire Baxstrom.
Qu’est-ce que l’affaire Baxtrom ?
Johnnie Baxstrom (contre Herold – psychiatre) complète sa peine de prison dans un institut psychiatrique affilié aux services correctionnels de l’état de N-Y en raison de troubles mentaux. À la fin de sa sentence, il demeure interné à l’hôpital puisqu’on le juge trop à risque pour la société. Il demande à être transféré dans un hôpital psychiatrique régulier mais sa demande est rejetée par son psychiatre (trop dangereux). De plus, on ne lui donne pas la chance de porter sa cause devant tribunal. Il poursuit le directeur de l’hôpital (Herold) et obtient gain de cause face à la Cour Suprême des USA (ne peut purger 2 fois une sentence sans procédures légales). Au lendemain de cette décision, 967 détenus internés dans des hôpitaux psychiatriques sont libérés. (Grand changement au niveau de la pratique psychiatrique). Tous s’attendaient à des taux de récidives excessivement élevé considérant leur maintien en incarcération dans des hôpitaux psychiatriques.
Quels chercheurs suivirent la cohorte de détenus libérés suite à l’affaire Baxtrom ?
Steadman et Cocoza (1974) suivirent le devenir de cette cohorte pendant plus de 4 ans.
À quels résultats arrivent Steadman et Cocoza dans leur étude ?
Seulement 20% - 194 - de ces patients considérés comme hautement à risque avaient récidivé, pour la plupart non violents.
Seulement 3% - 6 - étaient à nouveau emprisonnés ou internés dans un hôpital de sécurité
Quel étude vient valider les conclusion de Steadman et Cocoza ?
Thronberry et Jacoby (1979). Cas similaire en Pennsylvanie = on provoque le transfert de 586 patients d’hôpital psychiatrique correctionnel vers un hôpital psychiatrique régulier.
Globalement, qu’est-ce que les études de Steadman et Cocoza (1974) et de Thronberry et Jacoby (1979) mettent en lumière ?
Un problème existe dans l’évaluation de la dangerosité par les psychiatres
Quelle est la principale critique portant sur l’approche clinique ?
La critique principale portant sur l’approche clinique non structurée est qu’il s’agit d’une méthode peu fiable, peu reproductible, et peu pertinente pour la prise de décision (Monahan et Steadman, 1994 ; Borum, 1996 ; Webster et al., 1977). En effet, la plupart des études montraient que l’approche clinique non structurée entraîne une surévaluation importante de la dangerosité ou en structure hospitalière sécurisé d’un nombre important de sujets en réalité peu à risque de passage à l’acte.
Qui est Monaham ?
Figure de proue dans les changements qui ont eu lieu dans les pratiques de l’évaluation de la dangerosité.
Pourquoi Monahan est un personnage important ?
Il a mis l’emphase sur l’importance de la recherche et de faire en sorte que l’évaluation soit basée sur ces recherches pour qu’elle soit mieux structurée. On passe d’un jugement professionnel uniquement du clinicien vers un jugement basé sur les recherches scientifiques.
Monahan (1980 et 1981), en particulier, étudia les résultats de l’approche clinique non structurée de façon statistique et conclut à une efficacité de prédiction maximale de 33%. Quelques années plus tard, il publia des conclusions un peu moins pessimistes, évoquant que les prédictions des experts étaient un peu meilleures que la chance (Monahan, 1997). Il identifia que les meilleurs prédicteur de violence étaient sociodémographiques et que les prédicteurs les moins efficace étaient de nature psychologique, comme les diagnostics psychiatriques ou les évaluations de traits de personnalité.
Quels sont les deux constats à laquelle Monahan arrive dans à la suite de ses études ?
- La surestimation du risque de récidive :
Les taux de récidive suivant la libération pour les crimes violents sont beaucoup plus bas que le taux auquel les spécialistes et cliniciens de l’époque avaient en tête. L’erreur de prédiction est importante. Garner et al. (1996) montrèrent également que les pronostics sur des évaluations cliniques basés sur des évaluations cliniques pouvaient, si elles étaient menées avec rigueur, être en fait meilleur que le hasard. - L’erreur de prédiction est importante :
Beaucoup trop d’individus déclarés comme dangereux ne sont pas, une fois libérés, des récidivistes (FAUX POSITIF).
Sur quoi vont se pencher Monahan et Steadman en 1994 ?
Les deux chercheurs se penchent sur les problèmes de l’évaluation clinique de la dangerosité et suggèrent une série de pistes afin d’améliorer les méthodes et de la prédiction.
Qu’est-ce que Monahan et Steadman vont recommandé à la suite de leur étude de 1994 ?
Ils recommandentd’ajouter 3 composantes à la dangerosité
Quels sont les trois composantes de la dangerosité que Monahan et Steadman vont recommander d’ajouter à la suite de leur étude de 1994 ?
- Les facteurs de risque qui permettent de prédire la violence
- La nature et la gravité de la violence
- Le risque et les probabilités que le comportement violent se manifeste