Examen 2 (Formalisme, structuralisme) Flashcards

1
Q

Quelles sont les différentes conceptions de la littérature selon les méthodes critiques vues jusqu’à présent ?

A

Pour un critique du 19e : la littérature c’est l’expression personnelle, quelque chose qui reflète sa personnalité ou son existence.

Pour un psychanalyste: C’est une manière de prolonger le rapport enfantin au jeu.

Pour un formaliste: la littérature est une construction verbale. Ce sont des objets faits de mots, de langage.

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2
Q

Quels sont les différents facteurs déterminants de la littérature selon les méthodes critiques vues jusqu’à présent ?

A

19e : L’auteur et le contexte (pour Taine)

Psychocritique : L’inconscient, les forces psychiques.

Formaliste: un certain travail sur le langage.

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3
Q

Qu’est-ce que le formalisme ?

A

Courant russe du début des années 20. Ce sont de jeunes critiques qui se mettent en groupe (OPOIAZ et cercle littéraire de Moscou).

Leurs activités durent jusqu’à la deuxième moitié du 20e siècle puis sont étouffées en raison du régime autoritaire. Il reparaissent dans les années 60 avec des traductions (succès à retardement).

Chklovski, Eichenbaum, Tomachevski, Propp et Jakobson.

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4
Q

Quel est l’apport majeur des formalistes ?

A

Leur insistance constante sur le caractère concret du texte. On peut l’étudier, le décortiquer, etc. C’est aussi leur insistance sur le fait que l’écriture constitue un art, une technique.

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5
Q

Les formalistes ont insisté sur quatre points. Lesquels ?

A

(1) Dimension verbale et formelle de la littérature
(2) Spécificité de la littérature
(3) L’autonomie de la littérature
(4) Démystification de la littérature.

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6
Q

Qu’entendent les formalistes par la dimension verbale et formelle de la littérature ?

A

On se demande « comment telle oeuvre est-elle construite » plutôt que « qu’elle est sa signification ? ».

Ce qui est déterminant n’est pas forcément le contenu, mais bien la forme. Ils utilisaient, pour ce faire, un couple de notion:

Fable: Ensemble des événements racontés (diégèse)
Sujet: Manière particulière dont ces événements sont racontés.

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7
Q

Qu’entendent les formalistes par la spécificité de la littérature ?

A

On met en comparaison la littérature et les autres formes de langage afin de déterminer ce qui les différencie. On ne cherche pas cette spécificité du côté du contenu, c’est la façon dont l’oeuvre est écrite qu’on peut bien cerner la spécificité de la littérature.

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8
Q

Qu’entendent les formalistes par l’autonomie de la littérature ?

A

La littérature n’est pas déterminée par des forces extérieures à elle-même. Elle se développe selon ses objectifs propres. Elle ne reflète ni ne vise pas quelque chose d’extérieur à elle.

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9
Q

Qu’entendent les formalistes par démystification de la littérature ?

A

S’opposer à la mystique de l’écrivain qui serait génie ainsi qu’à l’élitisme et les mystères (impossibilité de tout comprendre en raison du génie inné de l’écrivain).

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10
Q

Les formalistes distinguent-ils les oeuvres en termes de qualité ?

A

Non. Ce qui les intéresse c’est: comment est faite une oeuvre. De plus, une oeuvre n’est intéressante que si elle permet de se poser des questions qui font avancer la connaissance.

Aussi, les oeuvres littéraires seraient le résultat de la maîtrise d’une technique. Leur approche est avant-tout descriptive et parfois explicative, mais toujours en restant à l’intérieur de la sphère littéraire.

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11
Q

Que critique Chklovski dans son article « l’art comme procédé» ?

A

Il critique la théorie de l’image, que la poésie est caractérisée par l’utilisation d’images puisque cette théorie fait intervenir l’auteur qui choisit les images.

Chklovski dit, au contraire, que les images sont immuables, à tout le monde. Il se distancie donc des critiques axées sur l’auteur.

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12
Q

Qu’est-ce qu’un procédé ?

A

Tout ce qui peut contribuer à l’élaboration d’un texte. (Rimes, métriques, comparaison, métaphore, enjambement / narration, ellipses, description). Un procédé peut aussi reposer sur une des composantes de l’intrigue cependant c’est un lien de dépendance. Ainsi, c’est le choix de RACONTER d’une telle façon qui amène tel type d’intrigue.

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13
Q

Selon Chklovski, sur quoi repose la spécificité de la littérature ?

A

Sur un procédé en particulier: la représentation insolite (défamiliarisation, effet d’étrangeté).

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14
Q

Qu’est-ce que la représentation insolite ?

A

L’idée de base est que la littérature se distingue du langage quotidien, qui est fonctionnel, vise la transparence et l’économie des moyens.

La littérature, donc, tente de freiner cette lecture en semant des embûches volontaires (vocabulaire ou travail syntaxique). Cela fait en sorte que la littérature nous fait voir les choses comme si c’était la première fois par une représentation des choses de façon inattendue. Le but est de faire sentir l’étrangeté du monde au lecteur, de nous ramener vers cet étonnement.

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15
Q

Sur quoi Eikhenbaum insiste-t-il dans son article ?

A

Sur le fait que la nouvelle n’est pas un reflet de la réalité, mais bien une réinvention grotesque. C’est un jeu avec la réalité (autonomie de la littérature).

Eikhenbaum refuse d’isoler un élément précis du texte, mais tente de l’analyser dans son ensemble.

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16
Q

Quelles sont les deux étapes de la théorie de Propp ?

A

Propp tente de

(1) Identifier les parties constitutives d’un conte
(2) Étudier les rapports entre ces parties.

En quelque sorte, on décompose les contes et on les recompose en saisissant la morphologie. C’est une approche seulement descriptive et non interprétative. On cherche à décrire la structure abstraite des contes

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17
Q

À quel aspect des contes Propp s’intéresse-t-il ?

A

Il s’intéresse au contenu des contes, mais il voit ce contenu comme une construction. On parle de personnages, d’intrigues, etc., mais traités de façon formalistes.

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18
Q

Quelle est la différence entre les notions de variables et de constantes telles qu’énoncées par Propp ?

A

Variables : motifs particuliers à chaque conte, noms des personnages, attributs, objets, actions, lieux. (Ce qui change d’un conte à l’autre)

Constantes : Traits communs (abstraits) entre les variables de différents contes.
Ex : le dragon et la baba yaga sont différents en tant que variables, mais sont identiques en tant qu’adversaires du héros (constante).

Il en arrive à créer 31 fonctions.

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19
Q

Quelles sont les deux caractéristiques des fonctions de Propp ?

A
  1. Abstraction par rapport aux motifs, aux variables, pour atteindre quelque chose de plus général.
  2. Les fonctions doivent être définies en fonction de leurs situations et de leurs rôles dans le cours du récit.

Ainsi, on doit connaître le tableau général afin de voir dans quoi s’inscrit l’action afin de déterminer sa fonction. On ne peut rien faire si on ne connaît pas son emplacement dans la structure du récit.

20
Q

Pourrait-il y avoir une structure arborescente des fonctions ?

A

Il pourrait, oui. Cependant, dans les contes merveilleux russes (le corpus de Propp), ce n’est pas ce que l’on observe. Il n’y a qu’une seule séquence et la succession des fonctions est toujours identiques.

21
Q

Comment en est-on arrivés au structuralisme ?

A

À partir de la théorie de Propp, on tente de développer une théorie structurale du récit. Élargissement conceptuel.

22
Q

Qu’est-ce que le structuralisme ?

A

Le structuralisme est un courant de pensée dont l’influence va au-delà de la littérature : couvre la linguistique, la psychanalyse (Lacan) et l’anthropologie (Levi-Strauss).

Le structuralisme littéraire est un mouvement qui résulte de deux influences majeures : le formalisme et la linguistique saussurienne

23
Q

Qu’est-ce que le structuralisme a repris des formalistes ?

A

Désintérêt pour l’interprétation et l’évaluation. Accent sur l’analyse et la description. Autonomie des textes littéraires qui va se manifester dans le principe de la culture du texte et au travers de la notion d’intransitivité telle que présentée chez Barthes. Programme de recherche qui veut chercher à définir la spécificité de la littérature.

24
Q

Qu’est-ce que le structuralisme a repris de la linguistique saussurienne ?

A

principe de l’arbitraire du signe et le principe du rôle central des structures. On croit que l’ensemble des sciences humaines doit être reconstruit sur ces bases-là.

25
Q

Qu’est-ce que l’arbitraire du signe ?

A

Désigne le fait que les signes linguistiques ne reflètent pas ce à quoi ils renvoient. Il n’est pas une image des choses. Entre le signe et son référent, il y a une relation arbitraire, donc décidée par convention. Il n’y a aucune nécessité du lien entre tel référent et tel signe. Ainsi, il n’y a rien de naturel entre les signes, ce sont des constructions humaines.

Ex : « Horloge ». Le mot ne présente aucun lien de référence avec ce qu’il désigne. La preuve, c’est qu’un autre système de signe utilise d’autres signes pour la distinguer (ex : l’anglais dit « clock »).

Dans la littérature, cela se traduit par le fait que la littérature est faite de langage, de signes arbitraires. Elle est donc elle-même arbitraire. Les structuralistes vont plus loin en disant que la littérature ne reflète pas la réalité, mais la restructure. Les récits sont donc structurés par une convention arbitraire, artificielle. La littérature n’est pas une fenêtre sur la réalité. Elle la reconstruit à sa façon, selon ses propres conventions.

26
Q

En quoi consiste l’importance des structures ?

A

Les éléments d’une langue ne peuvent être pris isolément. Ils forment un système. Les éléments dans une langue n’ont de valeur qu’en fonction de leur relation avec d’autres éléments.

Ex : Rouge qui signifie le sang ou noël, etc. Par associations, la signification surgit. Ou encore, dans le code de la route, on voit une opposition très marquée entre le rouge (arrêt) et le vert (départ). Ainsi, le rouge devient interdiction parce qu’il est associé au vert.

La signification du signe est déterminée par sa structure ou par sa relation avec un autre signe.

27
Q

Qu’est-ce qu’une oeuvre pour les structuralistes ?

A

Pour les structuralistes, chaque œuvre est une structure. Lire une œuvre n’est pas extraire une solution, mais c’est de la penser dans le système créé par l’œuvre.

28
Q

Qu’est-ce que le texte pour les structuralistes ?

A

Pour un structuraliste, le texte est une production linguistique soumise au code de la langue. À cette structure linguistique, le texte littéraire va ajouter des structurations proprement littéraires. Il va ajouter son propre système de règle qui va se superposer au système linguistique (surcodage).

29
Q

Quelle est la distinction entre langue et parole ?

A

Langue : système impersonnel et abstrait de règles. Fournit un vocabulaire, une sémantique, règles syntaxiques, morphologiques. Système impersonnel, on ne peut en déceler l’origine.

Parole : utilisation particulière et individuelle d’une langue.

30
Q

Que donne la distinction entre langue et parole, une fois transposée au domaine littéraire ?

A

Les textes sont l’équivalent de la parole. Alors, derrière le texte, ce que le structuraliste cherche sont les principes généraux. Ces principes généraux sont souvent appelés « grammaires »  « grammaire de la tragédie », « grammaire du récit ». C’est l’ensemble des règles abstraites qui font que tel genre est défini comme tel.

Le travail structuraliste va servir à approcher un domaine pour voir l’ensemble des possibilités qu’offre ce domaine.

Ex : récit (« sujet »). Genette essaie de penser les possibilités d’un auteur lorsqu’il écrit un récit. Narrateur : homodiégétique / hétérodiégétique /autodiégétique, situation temporelle, etc.

31
Q

Selon les structuralistes, qu’est-ce donc que le fait d’écrire ?

A

Écrire un récit c’est faire une série de choix à travers certaines structures. On choisit un narrateur, une focalisation, etc. On étudie le récit comme la place dans une structure générale plutôt que comme une certaine individualité. Ainsi, écrire c’est entrer dans un espace qui est déjà balisé. Pour les structuralistes, la liberté est une illusion.

32
Q

Qu’entendent les structuralistes par « clôture du texte » ?

A

Les structuralistes parlent de la clôture du texte parce que l’analyse se concentre sur le texte et ne fait intervenir aucun élément extérieur à celui-ci. Il est clôt en lui-même. Il se suffit à lui-même.

33
Q

Quelle est la différence entre l’intertextualité telle que présentée par Bakhtine et celle de Kristeva ?

A

Bakhtine insiste sur le fait que les textes littéraires sont un entremêlement de voix, un mélange de plusieurs discours issus de la société. (Approche qui annonce la sociocritique)

Kristeva ne retient que le mécanisme formel : plusieurs voix dans un texte: intertextualité.

34
Q

Qu’est-ce que l’intertextualité ?

A

Réseau de relation entre au moins deux textes. Si un texte A cite un texte B, s’il y fait allusion, le mentionne, c’est de l’intertextualité. Présente explicite ou implicite d’un fragment d’un texte dans un autre texte.

35
Q

L’intertextualité ne doit pas être confondue avec la critique des sources (repérer les sources d’une œuvre en fonction de l’auteur). Commenter.

A

On cherchait les sources qui ont eu une influence sur l’auteur (les auteurs qu’il aime, dont il veut se séparer, etc.). Théorie qui, si elle part du texte, se centre surtout sur l’auteur. Le texte n’était que la retombée d’un phénomène qui se passait à hauteur d’auteur. L’intertextualité ne s’intéresse qu’aux relations de texte à texte, sans passer par l’auteur. La critique des sources devient presque immanquablement une critique explicative. Dans le cas de l’intertextualité, l’approche est descriptive puisqu’on décrit des mécanismes d’emprunt, de fragmentation, etc. On ne se demande pas si c’est le résultat d’une intention.

36
Q

L’intertextualité nous amène à remettre en question l’unité du texte. Commenter.

A

Avec l’intertextualité, un texte n’est plus une entité homogène manifestant une seule voix. Il est plutôt une mosaïque, un collage de plusieurs autres textes. Barthes utilisait cet argument pour la mort de l’auteur puisque si on suppose un auteur unique, on croit à la voix unique alors qu’on voit bien que ce n’est pas le cas. L’auteur qui signe le texte est une voix parmi d’autres.

37
Q

L’intertextualité remet en question la clôture du texte. Commenter.

A

La clôture du texte est ce principe méthodologique du structuralisme qui dit de ne pas faire intervenir d’éléments extérieurs au texte dans sa lecture. Chaque œuvre est faite d’autres œuvres. On ne peut donc pas les étudier seuls. On doit passer d’un texte à l’autre

38
Q

L’intertextualité remet-elle en question le principe d’autonomie de la littérature ?

A

Non puisque si on étudie plusieurs textes, on reste toujours dans le domaine de la littérature. On ne va pas vers l’auteur ou dans des contextes sociaux, on reste dans le domaine culturel.

39
Q

L’intertextualité amène-t-elle à la dissolution du texte ?

A

Barthes et Kristeva ont tendance à répondre oui. L’intertextualité suppose que les liens entre les textes sont plus importants que les limites du texte.

Laurent Jenni dit non. L’intertextualité n’est pas dissémination du langage, mais stratégie d’un texte donné. L’intertextualité est subordonnée au projet qu’un texte se donne.

40
Q

Qu’est-ce que la poétique au sens où l’entend Genette ?

A

La poétique telle que l’entend Genette c’est la théorie littéraire telle qu’on peut la concevoir dans le sillage du formalisme et du structuralisme.

L’objet de la poétique n’est pas le texte considéré dans sa singularité (ce n’est pas ce qui distingue les textes les uns des autres. Ce travail relève de la critique, du commentaire, de l’analyse, de l’interprétation des textes). La poétique propose une réflexion de portée plus vaste qu’un seul texte pour la simple raison que l’on ne fait pas la théorie d’un seul texte, mais bien la théorie d’un phénomène.

Ainsi, on pourrait traiter de la littérarité dans son ensemble, d’un genre littéraire en particulier. On se demande comment fonctionnent des ensembles de textes. Ainsi, la poétique s’intéresse aux relations entre les textes.

41
Q

Qu’est-ce que la transtextualité ?

A

Tout ce qui mets en relation un texte avec un autre.

42
Q

Vrai ou faux: l’intertextualité entre une relation PONCTUELLE entre deux textes.

A

Vrai.

43
Q

Qu’est-ce que la paratextualité ?

A

La relation d’un texte avec son paratexte ( tout ce qui appartient au livre, mais qui ne relève pas du texte.)

44
Q

Qu’est-ce que la métatextualité ?

A

Relation d’un texte avec son métatexte (Texte de critique avec l’objet de sa critique).

45
Q

Qu’est-ce que l’architextualité ?

A

La relation d’un texte avec un genre. Relation d’appartenance à un genre.

46
Q

Qu’est-ce que l’hypertextualité ?

A

Toute relation unissant un texte B à un texte antérieur A sur lequel il se greffe d’une manière qui n’est pas celle du commentaire.
Hypotexte –> Hypertexte. Ce n’est pas ponctuel, mais global. C’est une combinaison d’imitation et de transformation. (Ex: parodie, transposition, continuation).