Ethnologie et religion Flashcards

Question

Qu'est-ce qu'un symbole?

Answer 1

Signe figuratif, chose ou être animé qui représente un concept, qui en est l’image, l’attribut, l’emblème. * La dimension symbolique apporte une distinction entre les activités humaines et animales: * Les castors construisent un barrage sur la base de leur héritage biologique. * Les humains construisent une maison sur la base de conceptions de source symbolique, comme des graphiques ou des éléments linguistiques.

Answer 2

* Texte Classique où Geertz tente d’apporter une définition transculturelle de la religion * Religion: un système de symboles qui apporte une vision du monde et un éthos particulier, et qui est tenu comme une réalité transcendante.

Answer 3

Le caractère, le ton, l’esprit ou l’esthétique d’une culture.

Answer 4

Transcendant: Au-delà de l’expérience physique humaine. Dieu, dieux, esprits ou forces qui existent à part l’univers matériel. Immanent: Qui est inhérent, qui est contenu dans un être ou une chose. Dieu, dieux, esprits ou forces incarnés dans l’univers.

Answer 5

* On doit ce concept à l’anthropologue britannique du 19e siècle Tylor (théoricien évolutionniste). * Pour l’anthropologue évolutionniste Tylor: – L’animisme est une superstition primitive; – Une croyance qui attribue de manière erronée des esprits ou des âmes aux choses; – Toute personne rationnelle sait pertinemment qu’elles ne sont que des choses de la nature.

Answer 6

* De nos jours, nous trouvons toujours des relents ethnocentriques dans l’approche de l’animisme: * L’animisme semble une représentation intéressante à étudier, mais fausse. * Cette façon de voir introduit une asymétrie épistémologique: « nous savons/ils croient ».

Answer 7

* Anthropologue français, terrains ethnographiques chez les Achuar en Amazonie. * Thèse de Doctorat sous la direction de C. Lévi-Strauss. * Chaire d’anthropologie au Collège de France. * Directeur du Laboratoire d’Anthropologie Sociale.

Answer 8

* Descola reprend le concept de Tylor « animisme » en cherchant à éviter le jugement de valeur évolutionniste. * Il cherche à étudier l’animisme en faisant preuve de réflexivité: pour comprendre l’animisme en ses propres termes, sans poser de jugement de valeur, il faut auparavant réfléchir à notre propre cosmologie: * Nous ne sommes pas libres de ‘cosmologie’, notre point de vue n’est pas ‘neutre’, nous partons également d’un point de vue qu’il est nécessaire de comprendre.

Answer 9

* Cosmologie: science de l’ordre de l’univers. Ensemble d’idées sur la réalité qui sont créées par les membres d’une société. * Notre cosmologie occidentale distingue trois ordres de réalité: – Nature: le monde physique et les principes qui l’animent. – Culture: les coutumes, les institutions sociales, etc. – Surnature: ce qui dépasse les lois de la nature.

Answer 10

* La surnature est une catégorie résiduelle pour tous les phénomènes qui entravent une explication naturelle des phénomènes. * L’idée de surnaturel ne fait sens qu’en opposition au naturel. * De nos jours, en Occident, notre cosmologie est essentiellement naturaliste. * Toute notre cosmologie repose sur notre concept de nature: la nature est notre échelle de comparaison. * En supprimant l’idée de nature, tout l’édifice philosophique occidental s’écroule.

Answer 11

le concept de “nature” n’est pas un universel, c’est une construction sociale. * Le concept de « nature » comme échelle de référence pour le réel ne peut pas être projeté à toutes les sociétés humaines. * En effet, le concept de « nature » n’est pas pertinent pour comprendre des cosmologies non-naturalistes. * Le naturalisme rend difficile de comprendre des cultures qui ne sont pas fondées sur les mêmes principes.

Answer 12

* L’animisme se base sur une expérience différente de la réalité: * Tous les rapports sont de l’ordre social. Dans les sociétés animistes ‘‘…la plupart des animaux sont conçus comme des personnes dotées d’une âme, ce qui leur confère des attributs identiques à ceux des humains, tels la conscience réflexive, l’intentionnalité, la vie affective, ou le respect des préceptes éthiques. (…) Si les animaux diffèrent des humains, c’est donc uniquement par l’apparence * Contexte dans lequel les animaux, les végétaux, les cours d’eau, les phénomènes météorologiques, certains objets sont traités comme des personnes avec lesquels les humains peuvent entretenir des relations. * La communication est possible : – Par les rêves. – Par les médiations chamaniques. – Dans les niches (ou les villages) de chacun (récits de chasseurs). * Contexte qui a été décrit auprès de: – Peuples de l’aire arctique et de la Sibérie. – Peuples autochtones de l’Amérique du Nord. – Peuples amazoniens. – Peuples de l’Asie du Sud-Est et de la Mélanésie. * L’animisme ne se base pas sur l’idée de nature: – Il n’est pas question de l’existence factuelle d’un boa comme une donnée de nature. * Il n’est donc pas question de surnature! * Il n’est pas question d’attribuer de manière erronée des âmes aux choses de la nature (évolutionnisme). * Les conditions de vérité ne résident pas dans une correspondance entre une réalité externe (naturelle) et une représentation idéelle (culturelle), mais dans l’authenticité de l’expérience.

Answer 13

* Non! Pour ne pas tomber dans le jugement ethnocentrique vrai / faux: * Il faut reconnaître notre point de départ naturaliste.

Answer 14

* Si on omet notre naturalisme: on applique nos concepts occidentaux comme s’ils étaient neutres. * Il faut contextualiser le savoir, reconnaître notre positionnalité: – Nous ne sommes pas libres de concepts et de langue, nous partons toujours d’un point de vue particulier: – Dans notre cas, d’une position naturaliste, d’un contraste entre les concepts de nature et de culture. * Reconnaître notre positionnalité est une manière de redresser l’asymétrie dans la théorie de la connaissance.

Answer 15

* Le naturalisme fait autant partie de notre sens commun que de notre pratique scientifique. * Il est pour nous une présupposition ‘naturelle’ de notre épistémologie et de notre perception. Par ex. comprendre l’assertion « je suis un boa »: – Un boa: animal (nature) – Un boa: symbole (culture) – Un boa: manifestation mystique (surnature) * Puisque d’une perspective naturaliste, l’animisme semble une représentation de l’ordre du symbolique, du religieux: – La réponse à « je suis un boa » est recherchée dans notre propre entendement cosmologique.

Answer 16

– Il ne s’agit pas de juger (vrai / faux); – Il ne s’agit pas d’y croire; * Il s’agit de comprendre ce système en nous basant sur sa propre logique: – Définir l’animisme comme une interprétation culturelle du monde, c’est s’en tenir à notre dichotomie culture/nature, et ne pas considérer le phénomène en ses propres termes, qui ne renvoie pas à ces concepts. * Reconnaître que notre point de vue n’est pas neutre n’est pas un jugement de valeur.

Answer 17

* Approche de l’anthropologie culturelle : – L’animisme comme une construction culturelle, comme une élaboration symbolique, de l’ordre de la représentation ou de la métaphore

Answer 18

* On ne fait que le réduire à notre propre entendement (représentation culturelle/nature objective), on ne le comprend pas en ses propres termes; * On les réduit à des ‘croyances’ vs la rationalité occidentale: – Introduit une asymétrie épistémologique; – Ethnocentrisme: ils croient/nous savons. * On ne fait qu’esquiver l’objectif de comprendre d’autres manières d’expérimenter le vécu.

Answer 19

* Il s’agit de mettre de l’avant notre propre entendement naturaliste, pour rendre explicites d’autres expériences possibles du réel.

Answer 20

– Étymologie grecque: Préfixe onto–: être / suffixe – logie: science – « Science de l’être »: l’étude philosophique de l’être; de tout ce qui “est”; de l’existence; de la réalité.

Answer 21

Tournant ontologique: dépasser les descriptions ethnologiques qui se réfèrent à une dichotomie nature (le monde) / culture (représentations symboliques du monde) * Il ne s’agit pas de prétendre dire ce que l’autre dit (positivisme, point de vue de celui qui sait); * Il ne s’agit pas de réduire ce que l’autre dit à mon sens (symboles d’un monde unitaire); * Il s’agit d’apprendre de l’expérience de l’étude de l’Autre, soit de pouvoir réfléchir – à partir d’un autre point de vue – à nos catégorisations occidentales.

Answer 22

* En Occident, nous sommes enculturés à considérer les rêves comme des visions, des images qui existent seulement dans notre imaginaire, notre inconscient. * Nous considérons le monde des rêves comme l’opposé du monde physique et réel

Answer 23

* Dans les sociétés animistes, l’expérience du rêve est vécue en continuité avec l’expérience de l’état de veille. * Les rêves ne sont pas considérés comme une illusion, mais comme une autre manière d’expérimenter la réalité. * Les rêves permettent un degré de mobilité – dans l’espace et le temps – non vécu à l’état de veille: de voler, de se transformer ou d’avoir le don d’ubiquité. * Les rêves peuvent ainsi être source de savoir.

Answer 24

* Des métaphores clés ont fondé des cosmologies (penser au concept de culture). * Les personnes en position de pouvoir tendent à imposer leurs métaphores et leurs cosmologies comme étant des vérités évidentes, spécialement lorsqu’elles veulent imposer ou éliminer certains comportements ou formes de pensées.

Answer 25

* Métaphore: une figure de style fondée sur l’analogie (rapport de ressemblance, de similitude entre deux choses). * Une comparaison qui s’effectue sans l’utilisation d’outils de rapprochement (comme, pareil à, etc.) * Une association significative entre des expressions d’ordre sémantique différent. * Les métaphores permettent d’établir des liens entre des idées abstraites et familières.

Answer 26

* Une figure de style où une chose ou un concept est remplacé par une/un autre dans un rapport de contiguïté (proximité dans le temps ou dans l’espace). * La relation de substitution s’effectue entre le contenant et le contenu, l’artiste et l’œuvre, la ville et ses habitants, etc. * Dans le contexte d’une métonymie, la partie tient pour le tout. * Par ex.: en sorcellerie, les cheveux ou les ongles d’une personne. Exemples de métonymie * Je bois un verre de Bordeaux. * La maison blanche a pris une décision capitale. * Il a perdu sa langue. * J’ai vu le dernier Almodovar.

Answer 27

* Les chamanes détiennent l’expertise de communiquer avec les entités non-humaines (plantes, animaux, etc.). * Ils sont les médiateurs par excellence entre son groupe social et les entités non-humaines. * Dans les sociétés de chasseurs-cueilleurs, le chamanisme est une institution: le rôle du chamane est central au groupe social.

Answer 28

Le terme provient des Toungouses de la Sibérie: ‘Saman’ désigne leur spécialiste local. Le chamane est né avec cette habileté ou doit l’acquérir par un long procédé d’initiation Les chamanes ont un langage particulier qui est institutionnalisé pour communiquer avec les entités non-humaines: chants chamaniques, rêves, son du tambour ou hallucinogènes. Bien qu’ils s’adonnent à des rituels de guérison, les chamanes communiquent avec les entités non-humaines pour restaurer différents aspects de la vie sociale, favoriser une chasse, influencer le climat, etc

Answer 29

* Contrairement au terme “chamane”, le terme “possession” a une étymologie latine et une longue histoire dans les sociétés occidentales. * Les religions chrétiennes ont une idée très négative de la possession, qui est interprétée comme la manifestation de forces du mal (surnaturel). * L’interprétation médicale de la possession: maladie mentale. Plusieurs cultures africaines différencient: * La possession comme maladie: – Réfère à la possession lorsqu’elle a lieu en dehors du contexte du rituel, n’étant ni contrôlée, ni planifiée (possession involontaire). – C’est souvent interprété comme un signe: la personne doit être initiée pour apprendre à être possédée dans le cadre d’un rituel. * La possession comme rituel: – Réfère à la possession qui a lieu dans le contexte approprié : elle est induite et suit un protocole particulier.

Answer 30

Pour pouvoir participer au rituel, la personne “malade” doit suivre une longue période d’initiation, souvent tenue secrète, qui engage des offrandes aux dieux.

Answer 31

* Chamanisme: – Rapport horizontal : – Entités de la forêt; – Réciprocité. – Selon P. Descola: contexte animiste. * Possession: – Rapport vertical: – Dieux, esprits, entités décédées. – Offrandes aux Dieux. – Hiérarchie: contexte polythéiste. * Chamanisme: – Le chamane, médiateur, agit au nom des humains. – Le chamane adopte différentes perspectives, sans perdre sa perspective humaine. – Le chamane se souvient de ce qui est advenu pendant le rituel. – Le chamane peut performer son rituel seul. * Possession: – Le possédé agit au nom des dieux. – La possession a lieu lorsque le dieu choisit d’incarner le corps du possédé, qui lui perd sa perspective humaine. – Le possédé ne se souvient pas de ce qui est advenu pendant le rituel puisque c’est le dieu qui agit à travers son corps. – Le rituel de possession est habituellement mené par un groupe d’officiants, soit des musiciens, un prêtre, des spectateurs.

Answer 32

* Un exemple de syncrétisme religieux c.- à-d. de fusion de différentes pratiques religieuses. * Les « dieux » d’un panthéon polythéiste (orixas) sont aussi nommés « saints » (santos) et ont leurs correspondants chrétiens.

Answer 33

* Officiant religieux qualifié pour présider des rituels, qu’il ou elle entreprend au bénéfice du groupe. * Le prêtre n’a pas nécessairement de contact direct avec les forces cosmiques. La plupart du temps, son rôle majeur est d’assurer que les activités rituelles soient réalisées de manière appropriée. * Les prêtres se trouvent dans les sociétés hiérarchisées: un statut différent sépare les prêtres des laïcs.

Answer 34

* Prophète : une personne qui détient la connaissance d’évènements à venir et qui les annonce. * Le prophète parle au nom de dieux, d’entités divines, d’ancêtres, d’esprits, etc.

Answer 35

L’attente d’un messie ou d’un prophète, qui instaurera un âge d’or de paix, de prospérité et d’harmonie. * Le mot “messianisme” provient de la tradition judéo-chrétienne. * Il y a des exemples de ce mouvement politicoreligieux un peu partout dans le monde. * L’actualisation d’un monde nouveau implique la fin du monde actuel. * Messianisme actif: un prophète établit une fin du monde imminente et les personnes qui adhèrent au mouvement se préparent activement au grand événement. * Messianisme passif: la fin du monde arrivera à un moment indéfini. Par ex.: l’Église catholique fait mention de l’apocalypse, mais ce n’est pas un aspect prédominant de cette religion.

Answer 36

* L’ethnologie n’est pas une religion, mais une science: il ne s’agit pas de poser des jugements de valeur, de dire que c’est vrai ou faux / bon ou mauvais, il s’agit de comprendre une culture de l’intérieur. * Lorsque nous étudions une autre cosmologie, nous faisons appel à la nôtre pour comparer et non pas pour discréditer.

Answer 37

En tant que scientifiques qui recherchent une certaine objectivité, les ethnologues ne peuvent pas nier qu’ils ont, eux aussi, une culture et que leur propre culture a un impact sur leur recherche (réflexivité). * Un scientifique athée n’est pas neutre: il part d’une cosmologie particulière. * La science se base sur une cosmologie précise – le naturalisme – et suit des conventions partagées. * Nous considérons que notre manière de dépeindre le monde est la “vraie” car c’est ce que nous apprenons dans notre culture. * Nous sommes enculturés en Occident à penser en termes du vrai et du faux; de l’objectif et du subjectif. * Cette manière de procéder est liée à nos conventions occidentales.