Domination et légitimité: Pourquoi obéit-on si on n'y est pas forcé physiquement? Flashcards
Existe-t-il un pouvoir sans domination?
Non car la domination est l’ensemble des ressources du dominant et des contraintes subies par l’individu => éléments = condition du pouvoir
Domination
situation sociale constituée de l’ensemble des contraintes régulatrices que subissent les individus
“Dominus” -> maitre
=> se pose la question des ressources qui constituent une possibilité d’être effectif
- Domination donne des ressources à l’effectif du pouvoir
Questionnement: pourquoi existe-il une soumission? Pq les individus acceptent-ils d’être dominés/soumis au pouvoir?
Etienne de La Boétie (= servitude volontaire)
-> écrivain humaniste du 16e siècle
-> 1er à avoir posé la question “pq on obéit” = “soyez résolu à ne plus servir et vous voilà libres”
ex: Comment font les régimes absolutistes pour durer aussi longtemps?
1er élément: l’habitude (chez Bourdieu) → soumission n’est pas du à la violence ou à la force
- Les hommes ne pensent pas vivre autrement que soumis
- Système perpétuel
- Relève de la perception qu’ils ont du pouvoir, le pouvoir est immuable ⇒ société ont toujours été comme ça
2e élément: la ruse des tyrans (gouverne pour lui-même)→ le tyran a quelques moyens d’aveugler le peuple
- Démagogie, populisme
- Ex: construire de beaux chateaux
3e élément: la chaîne des gains → calcul entre les gain et le niveau de servitude - Que gagne-t-on à accepter le pouvoir?
- Pyramide du pouvoir (tyran→peuple)
- Tyran va soumettre autour de lui quelques courtisans qui vont soumettre une troupe de fidèles et leur apporte une somme de richesse (ex: province)
- Système qui se met en place, qui permet au tyran de contrôler la totalité du peuple ⇒ organisation pyramidale qui explique donc pq on se soumet
Weber, Économie et société
-> Étudie la puissance
-> toutes dominations servent à éveiller et à entretenir la croyance en leur légitimité ⇒ éviter des insurrections/la remise en cause du pouvoir
- 3 formes de légitimité par la méthode des idéaux-types: ne définit pas parfaitement la réalité, mais sert à le comprendre en mettant en avant les points les plus spécifiques de chaque catégorie
- 1: La domination légale rationnelle = notre système à nous
- repose sur la légalité des règles et du droit qui donnent des directives à ceux appelés à exercer le pouvoir politique
- repose sur une bureaucratie → la démocratie incarne le fait que l’on ne se soumet pas a l’individu mais aux fonctions, le pouvoir est dépersonnalisé
- ressources du pouvoir de l’état sont les fonctionnaires qui constituent cette démocratie
- il faut une sélection ouverte: il entend qu’on doit choisir les individus qui vont occuper des postes en fonctions de leur compétences techniques et juridiques ⇒ diffèrent du despotisme
- il faut des membres personnellement libres → n’ont pour devoir qu’obéir au devoir objectif de leur fonction
- il faut une hiérarchie stricte des fonctions, que l’on doit mettre en place des promotions professionnelles fondées uniquement sur le mérite + salaire fixe → libre de toutes autres fonctions, pas de liens personnels
- Exercice du pouvoir organisé par avance par les textes avec une répartition précise et stricte des domaines de compétences: chacun identifie clairement qui édite la règle pour potentiellement faire appel de cette règle devant une autorité hiérarchique supérieur
- Caractère impersonnel de la bureaucratie Ex: on n’obéit pas à Macron mais au gouvernement, à une fonction = caractère impersonnel
- Weber précise que l’organisation bureaucratique est inévitable dans les sociétés de masse
- 2: La domination traditionnelle ⇒ pas remis en question
- système où le niv de l’org juridique est bcp plus faible → pas de système léthal développé
- on obéit au détenteur du pouvoir en vertu d’imiter, la tradition ⇒ on obéit le chef parce que c’est le chef
- ne veut pas dire qu’il n’existe aucune bureaucratie → le chef s’occupe de l’adm, mais celle-ci est recrutée au regard de sa proximité avec le chef et du respect qu’elle lui porte (ex: de la famille, des amis)
- système clientéliste
- avant tout la proximité avec le chef qui permet d’accéder à l’administration ⇒ népotisme, délégation du pouvoir du chef
- trahison = sortir du dispositif
- patrimonialisme → un individu, une famille, un clan va s’approprier le pouvoir
- très peu de séparation entre la sphère publique et privée du chef → le chef s’appropie la richesse du système ex: Qatar
- tout le pouvoir vient du chef
- le chef n’a pas besoin d’être charismatique
- 3: La domination charismatique ⇒ repose sur le charisme
- qualité extraordinaire d’un personnage doué de force ou de caractère surnaturel ou surhumain, envoyé par dieu
- perçu comme un exemple, comme celui qu’on doit suivre
- s’oppose aux deux autre dominations
- organisation étatique qui repose sur la volonté du chef - prend des gens qui lui sont proches, soumis
- côté révolutionnaire - obligation non-transmissible, lié à un individu exceptionnel ⇒ vient en rupture avec le passé, non historique comme la domination traditionnelle
- Le système est donc forcément nouveau
- ex: Mao en Chine
- 1: La domination légale rationnelle = notre système à nous
Il s’agit d’une approche caractéristique ⇒ très simpliste
Étude de cas Weber : Général de Gaulle
- dulé par une énorme majorité de la population résistante
- c’est son charisme qui a fait de lui un chef du gouvernement ⇒ donc avantage charismatique
- fonde la Ve Rep en 58 puis devient président en 65 par grands électeurs⇒ légitimité rationnelle
- Électeurs ont voté pour son programme, mais aussi pour son charisme
Il peut donc y avoir des croisements
Puissance selon Weber
“toute chance de faire triompher au sein d’une relation sociale sa propre volonté, même contre des résistances, peu importe sur quoi repose cette chance”
sociologie de la soumission: Interprétation Bourdieusienne
B. s’est inspiré de l’analyse de Marx + critique l’analyse de Weber
- Croyance en la légitimité des dominants ⇒ on se soumet car les dominants sont légitimes
- Les individus decident de la légitimité du pouvoir, ils font ce choix ⇒ pour Bourdieu, ce n’est pas un choix (pour Weber)
- Ce ne serait pas un acte libre comme le pense Weber, mais une imposition
- Idée de “fausse conscience” → individus pensent qu’ils sont conscients alors qu’ils ne le sont pas
- Insiste sur la complicité des dominés avec les dominants ⇒ dominés intériorisent ce que les dominants présentent comme légitimes
- Dans la pensée de B. , cette relation dominant-dominé est présent dans chaque champ de la vie collective
Pour B. , société = ensemble de champ (culturel, etc), donc chaque domination a son propre champ- ex: dans un champ universitaire
- fonctionnement d’un champ basé sur celui détient le plus de K pouvant être matériel, financé, culturel, financier, symbolique (=renommée sociale)
- Comment les dominés vont-ils intérioriser ce que les dominants considèrent légitimes? ⇒La violence symbolique et l’habitus
- Pour Bourdieu = soumission n’a rien d’une servitude volontaire : l’effet d’un pouvoir qui s’inscrit durablement dans le corps des données, dans les chaines de perception et de disposition
- Les dominance= forme particulière de contraintes qui va priver la possibilité d’avoir une véritable liberté de prise de conscience
- Cette violence symbolique est invisible et sournoise
- dominants vont donner des normes vestimentaires pouvant être tenus comme légitimes → les dominés pensent agir librement et pensent que les normes imposées sont objectives et naturelles
- chaque individu va reproduire/intégrer le comportement des dominants sans s’en rendre compte ⇒ il accepte de se conformer
- on s’auto-exclut de certains champs (auto-censure)
- ex: partie de la population ne fréquente pas les musées car elle estime ne pas avoir les compétences de comprendre les oeuvres ⇒ champ culturel
- Habitus
- chacun va acquérir des types de réaction standardisées face à la vie et qui dépendent du régime social
- forme de grille de lecture de la réalité qui est socialement contrôlé
- déterminisme social
Habitus
esquisse d’une théorie de la pratique (1972), Pierre Bourdieu définit l’habitus comme étant « une loi immanente, déposée en chaque agent par la prime éducation”.
Pierre Bourdieu définit ainsi l’habitus comme étant des « structures structurées prédisposées à fonctionner comme des structures structurantes ». Structures structurées puisque l’habitus est le produit de la socialisation ; mais il est également structures structurantes car générateur d’une quantité infinie de nouvelles pratiques.
Société selon Bourdieu
ensemble de champ (culturel, etc), donc chaque domination a son propre champ
Champ
- espace social structuré dont les propriétés peuvent être analysés en dehors des caractéristiques de leurs occupants → chaque champ est gouverné par ses logiques propres
- chaque champ a des intérêts propres (=propres enjeux), qui ne sont pas forcément les même qu’un autre champ
- une personne dominante dans un champ ne l’est pas forcément dans un autre
Différence entre Bourdieu et Weber sur la soumission
Weber = choix de l’individu // Bourdieu = l’individu n’a pas le choix