doctrines economiques des religions monothéistes Flashcards
Les religions juive, catholique, protestante et musulmane ont un
discours sur l’entreprise et le capitalisme.
en quoi ?
Les religions juive, catholique, protestante et musulmane ont un
discours sur l’entreprise et le capitalisme.
◦ Un discours moral, articulé à un enseignement moral plus général.
◦ Un discours qui s’enracine dans une histoire sociale et politique
◦ Un discours qui influence concrètement les organisations économiques
Religion juive et capitalisme (doctrine)
Talmud de Jérusalem (IVe s.), et celui de Babylone (VIe s.) : nombreuses
règles concernant les taux d’intérêt, l’usage des lettres de change, les
limites du profit, l’interdiction de la spéculation et des ententes.
◦ Ex : le Talmud fixe des limites maximales pour le taux d’intérêt à un
emprunteur dépendant
Règles de charité (tsédaka, formulée par Maimonide) : privilégie la
dignité de la personne et l’anonymat du donneur et du receveur
Religion juive et capitalisme (histoire)
Compte tenu de l’interdiction de l’usure chez les chrétiens, les juifs
développent l’activité de prêt, deviennent les banquiers des rois.
Au Moyen Age, les juifs sont présents dans les activités commerciales et
bancaires (en tant que minorité dispersée) mais ne sont pas les seuls
(par ex. les marchands génois, florentins, vénitiens…)
L’aristocratie anglaise délègue aux banquiers juifs les activités
financières : les banques juives sont renforcées par la révolution
industrielle au XIXe
Les juifs allemands adhèrent au paradigme libéral et cosmopolite de la
bourgeoisie allemande (XIXe et début XXe)…
Religion catholique et capitalisme
Moyen Age : l‘Eglise doit être le principal lieu d’accumulation des
richesses, interdiction de l’usure, faible valorisation du travail,
obligation de charité.
Formalisation de la Doctrine Sociale de l’Eglise (fin XIXe)
◦ La dignité absolue, le caractère central, l’intangibilité de la personne
humaine considérée selon ses aspects essentiels d’individualité et de
sociabilité
◦ Le bien commun : «un ordre juridique solide, la sauvegarde de
l’environnement, la prestation des services essentiels aux personnes, et dont
certains sont en même temps des droits de l’homme : alimentation,
logement, travail, éducation, accès à la culture, transport, santé, libre
circulation des informations et liberté religieuse.
La Doctrine Sociale de l’Eglise (suite)
◦ Destination universelle des biens : Dieu a donné la terre à tout le genre
humain pour qu’elle fasse vivre tous ses membres, sans exclure ni privilégier
personne. Le droit à la propriété privée est subordonné à celui de l’usage
commun, à la destination universelle des biens
◦ La subsidiarité : encourager l’autonomie et la responsabilité les organisations
associatives, politiques, ou entrepreneuriales, éviter l’intervention distante
de l’Etat quand elle n’est pas nécessaire (à la justice sociale par exemple)
◦ La solidarité : travailler pour le bien de tous et de chacun, parce que nous
sommes responsables de tous. Option préférentielle pour les pauvres
Religion protestante et capitalisme (doctrine)
Martin Luther accorde au travail séculier la même dignité morale et
religieuse qu’à la vocation religieuse des prêtres et des moines (« Beruf » =
« vocation »)
Il s’appuie sur la Bible : au travers de son travail, l’homme est fait
«collaborateur de Dieu», il participe à sa création.
« faire la besogne de Celui qui l’a envoyé, aussi longtemps que dure le jour »
(Jean IX,4).
Invention de l’ « ascétisme séculier » (qui n’est plus nécessairement extramondain)
Religion protestante et capitalisme (histoire)
Jean Calvin est le premier théologien à apporter une caution morale à la
pratique du prêt à intérêt
◦ Distinction entre le prêt d’assistance, qui reste sans intérêt, et le prêt de
production, soumis à intérêt
◦ L’intérêt doit permettre un partage des bénéfices de l’opération : il faut que
celui qui emprunte fasse autant ou plus de gains que l’intérêt demandé
◦ Le taux d’intérêt doit être fixé par l’autorité publique
Puritanisme américain : «théologie de la rétribution», équation directe
entre enrichissement et bénédiction
Religion musulmane et capitalisme (doctrine)
Finance islamique
◦ Basée sur les principes de la Sharia qui imposent justice, équité et
transparence
◦ Interdiction de l’intérêt, possibilités de transactions différées accompagnées
de commissions (mourabaha), ou règles de partage des bénéfices d’un
investissement
◦ Les activités prohibées par l’Islam ne peuvent être financées : jeux de
hasard, l’alcool, l’élevage porcin, l’armement…