Diagnostic de l'infection au VIH Flashcards
Définition de fenêtre virologique incompréssible :
Dans les jours qui suivent la contamination on ne détecte ni génome viral dans le plasma ni anticorps dans le sérum donc il y a une fenêtre virologique incompressible de 10-12j.
Décrire la cinétique d’apparition des différents marqueurs de l’infection au VIH :
La cinétique d’apparition des différents marqueurs est la suivante :
- 1) apparition de l’ARN VIH plasmatique à 10-12j post-contamination avec un pic de réplication virale que l’on peut détecter dans le plasma.
- 2) Quelques jours plus tard, environ 14-15j après contamination (donc 2-3j après l’apparition de l’ARN VIH plasmatique) apparait l’Ag de capside p24 qui sera synthétisé en excès.
- 3) 20-21j après la contamination on pourra détecter les Anticorps anti-VIH dans le sérum des patients.
Déatiller le diagnostic de l’infection à VIH au moment du risque :
Ce sont des situations d’urgence, par exemple une personne source d’un accident d’exposition sexuelle (AES), une personne partenaire d’un AES, au cours d’un accouchement si le statut de la mère n’a pas été regardé pendant la grossesse ou si elle a eu une prise de risque depuis le dernier dépistage ou bien encore devant une pathologie évocatrice de SIDA.
On fait alors un test rapide qui recherche les Anticorps anti-VIH 1 ou 2. Ce test est fait sur une goutte de sang prélevée au bout du doigt et réalisé à l’hopital par des biologistes ou des sages-femme, ou bien par des infirmiers ou techniciens de labo sous la responsabilité d’un médecin ou d’un biologiste.
Dans tous les cas, que le résultat du test rapide soit positif ou négatif, il devra secondairement être confirmé par un ELISA au laboratoire.
Ces tests rapides sont réservés à l’urgence, ils ont une bonne sensibilité au stade chronique mais sont moins performants que les ELISA au stade de primo infection donc la fenêtre sérologique est rallongée car la plupart de ces tests ne détectent pas les Anticorps anti-p24 et détectent juste les Anticorps anti-VIH (qui apparaissent plus tard).
Diagnostic de l’infection à VIH au moment de la primo infection :
On suspecte la primo infection devant : une éruption, une pharyngite ou encore une fièvre (non spécifiques mais qui doivent faire suspecter une infection à VIH chez un sujet à risque)
On prescrit d’emblée une recherche de l’ARN VIH. On est capable de le détecter 10 à 12j après la contamination. On peut aussi rechercher l’Ag p24 qui se positive en 14-15j.
Diagnostic de l’infection à VIH pendant la phase chronique asymomatique ou phase SIDA (en dehors d’une date de contamination connue donc on ne suspecte pas forcément une primo infection) :
On demande une sérologie VIH : test ELISA mixte de 4ème génération avec recherche des Anticorps contre les VIH1 et VIH2 (mixte) et de l’Ag p24 (qui apparait plus tôt que les Anticorps dans le sérum dont cela permet de diminuer la fenêtre sérologique).
On fait ensuite centrifuger le prélèvement du patient pour récupérer le sérum que l’on va utiliser soit dans des automates soit dans une plaque à puis : Au fond de chaque cupule sont fixés des Ac anti-p24 et des peptides VIH. Dans chaque puis de la plaque on teste le sérum d’un patient. Dès qu’il y a une coloration cela veut dire que le patient est infecté par le VIH (C’est un test très sensible et très spécifique)
- Exemple 1 : Si dans le sérum du patient on a des Ac Anti-VIH ils vont reconnaitre spécifiquement les peptides VIH du puis et ce complexe Ag/Ac va ensuite être reconnu par un Ac secondaire qui va transformer un substrat incolore en un produit coloré que l’on pourra lire par spectrophotométrie.
- Exemple 2 : Si on a de l’Ag p24 dans le sérum du patient (donc phase précoce d’infection) celui ci va reconnaitre les Ac anti-p24 au fond du puis. Ce complexe Ag/Ac sera ensuite reconnu par des Ac secondaires et on verra une coloration.
Que fait-on en cas de positivité du 1er test ELISA lors d’un diagnostic d’une infection au VIH :
En cas de positivité du 1er test ELISA : on fait un test de confirmation sur le même prélèvement initial pour vérifier la spécificité de ce test ELISA : ce test de confirmation est un test par Western blot (Ce WB est obligatoire devant tout test ELISA positif chez tout sujet non connu pur une infection VIH). Les peptides viraux migrent par électrophorèse selon leurs poids moléculaires (les peptides les plus légers migrent le plus loin) et on fait agir le sérum du patient sur cette bandelette de WB. S’il est infecté, les Ac du patient (Anti-gp41, anti-gp120 etc.. ) vont se fixer sur les peptides viraux et on pourra reconnaitre ces complexes par un Ac secondaire.
- Au tout début de l’infection : le WB sera vierge et on ne verra aucune bande dessus. Pour dire qu’un WB est positif il faut au moins 2 Ac dirigés contre des glycoprotéines donc dans le cadre du VIH 1 ce sera au moins 2 Ac parmi les Ac anti-gp160 (glycoprotéine avant clivage), anti-gp120 et anti-gp41 + 1 Ac dirigié contre une structure interne du virus (contre la capside, contre la matrice etc..)
On aura d’abord apparition des Ac dirigés contre les glycoprotéines d’enveloppe, et contre la p24 puis le WB va se compléter au fil des jours et des semaines.
- Au stade tardif donc au stade SIDA, on commence à perdre les Ac car le système immunitaire est épuisé : ils vont disparaitre dans le sens inverse de l’ordre d’apparition.
Remarque : à la place de ce WB on peut faire des immunoblots qui détectent moins d’Ac mais sont plus faciles à lire que les WB
Que fait-on si Si le résultat du WB est négatif ou douteux (Western Blot réalisé après un Elisa positif) :
Si le résultat du WB est négatif ou douteux (douteux = par exemple seulement des Ac contre la gp120) alors qu’on avait un test ELISA positif on peut suspecter une primo infection donc on rajoute la détection de l’Ag p24 ou de l’ARN VIH plasmatique.
Que fait-on si on a un ELISA positif avec un Western Blot ?
Dans tous les cas si on a un ELISA positif avec un Western Blot positif on doit refaire un ELISA sur un deuxième échantillon pour être certain qu’il n’y ait pas eu d’erreur d’identification et d’étiquettage lors du premier échantillon.
On doit également différencier au dépistage une infection par VIH1 d’une infection par VIH2 grâce à des tests de type immunoComb : On a un puis en haut qui s’allume si le résultat est interprétable et on a des petits points spécifiques du VIH 1 qui sont cotés en bas et spécifiques du VIH2 en haut. Si le sérum du patient contient des Ac anti-VIH1 seul le point anti-VIH1 va s’allumer et inversement. On peut aussi avoir des infections mixtes.
Résumer l’Algorythme de dépistage d’une infection au VIH :
Diagnostic de l’infection à VIH chez le nouveau-né de mère infectée par le VIH :
La transmission se fait surtout pendant le dernier trimestre de grossesse, à l’allaitement et à l’accouchement.
On fait un diagnostic précoce de l’infection du nouveau-né car la rapidité d’évolution est plus rapide chez les nouveaux nés que chez les adultes. Si on fait un test sérologique chez le nouveau-né on retrouvera les Anticorps maternels donc le test sera toujours positif mais ne nous permettra pas de dire si le nouveau-né est infecté ou non.
En France les enfants nés de mère infectée par le VIH recoivent un traitement préventif de 4 semaines durant le 1er mois de vie, et, en plus de cela, l’enfant est baigné d’antirétroviraux si la mère a été traitée pendant la grossesse.
On fait également un prélèvement dans les premiers jours de vie, à 1 mois de vie, à 3 mois et à 6 mois sur lesquels on fait une recherche de biologie moléculaire par PCR pour rechercher l’ADN VIH proviral lymphocytaire (car l’enfant sous traitement anti rétroviral peut avoir une primo infection décapitée donc cela augmente la sensibibilité de rechercher 2 marqueurs différents : ARN et ADN VIH) ou l’ARN VIH plasmatique.
Interprétation des résultats :
- On conclura que l’enfant n’est pas infecté si on a au moins 2 prélèvements successifs négatifs à distance du traitement prophylaxique (donc les prélèvements à 3 mois de vie et à 6 mois).
- On conclura que l’enfant est contaminé si on a 2 prélèvements successifs positifs (pas nécessairement à distance de la prophylaxie, ce peut être les prélèvement du 1er et du 3ème mois par exemple)
- Si l’enfant est contaminé et que le prélèvement naissance est positif : on conlura à une infection pendant la grossesse
- Si l’enfant est contaminé et que le prélèvement naissance est négatif : c’est que l’enfant aura été infecté lors du travail et on le détectera à 1 mois ou à 3 mois.