Développement émotionnel : régulation émotionnelle et contrôle émotionnel Flashcards
Donner une définition de la régulation émotionnelle selon Eisenberg et Morris (2002).
La régulation est “le processus d’initier, d’éviter, d’inhiber, de maintenir ou de moduler l’occurrence, la forme, l’intensité ou la durée de nos états émotionnels internes, des processus physiologiques liés aux émotions, de nos cognitions liées aux émotions, des buts liés aux émotions, et/ou des concomitants comportements des émotions, généralement au service de la réalisation du but de l’individu.” (Eisenberg et Morris, 2002). => régulation liée aux émotions
Définir le tempérament (Allport, 1961)
Allport (1961) définit le tempérament comme “les phénomènes caractéristiques de la nature émotionnelle d’un individu, ce qui incluse sa susceptibilité aux stimulations émotionnelles, sa force et sa rapidité de réponse habituelle, la qualité de son humeur prédominante. Ces phénomènes étant vus comme dépendant de la composition constitutionnelle et donc largement héréditaire d’origine.”
Décrire la New York Longitudinal Study.
La New York Longitudinal Study (Thomas, Chess & Birch, 1970) identifie 9 dimensions capturant les différences interindividuelles des bébés : niveau d’activité, rythmicité, distractibilité, approche-retrait, adaptabilité, persistance, intensité dans les réactions, seuil de réceptibilité, qualité de l’humeur.
3 groupes de bébés sont formés en fonction de ces dimensions : 40% de bébés faciles, 10% de bébés difficiles, 15% de bébés “lents à se réchauffer” +35% de bébés inclassables.
Il y a une relative stabilité dans le temps de ces groupes, qui prédisent des problèmes d’ajustement.
Donner une définition actuelle du tempérament (Rothbart & Bates, 2006).
“Le tempérament réfère aux différences individuelles dans la réactivité et l’auto-régulation, basées constitutionnellement dans les domaines de l’affectivité, l’activité et l’attention. Les caractéristiques tempéramentales sont vues comme manifestant une certaine cohérence à travers les situations, ainsi qu’une certaine stabilité dans le temps.” (Rothbart & Bates, 2006) => Tempérament = Réactivité + Régulation
Le tempérament souligne des tendances qui ne sont pas toujours exprimées, mais qui s’expriment dans des situations particulières. Il a une certaine cohérence à travers les situation et une certaine stabilité dans le temps.
Définir la réactivité.
La réactivité fait référence à la réceptivité face à un changement dans l’environnement interne ou externe. Il existe différentes tâches pour la mesurer (partage de bonbons, chambre à risque…)
Définir la régulation.
La régulation est le processus qui module la réactivité. Son processus fondamental est le contrôle volontaire.
Quelles sont les 3 composantes du tempérament ?
Les composantes du tempérament varient en fonction de l’âge mais restent globalement stables :
- les affects négatifs, avec la tendance à la peur, la tristesse, la gène, la frustration, la colère
- l’extraversion, avec la tendance à la sociabilité, le plaisir d’intensité haute, l’affect positif
- le contrôle volontaire, avec le contrôle de l’attention (focalisation et maintien), le contrôle de l’activation et le contrôle de l’inhibition.
Définir le contrôle volontaire.
Le contrôle volontaire est “l’efficacité de notre attention exécutive, qui inclus la capacité d’inhiber une réponse dominante et/ou d’activer une réponse sous-dominante, de planifier et de déceler des erreurs” (Rothbart & Bates, 2006). Il peut être automatique ou conscient et se mesure via des mesures physiologiques, des questionnaires (ATQ, EATQ, IBQ…) ou des tâches en labo (walk-a-line slowly, tower, shapes task, whisper…). La régulation est optimale lorsque le contrôle est flexible et spontané.
lQuelles sont les 3 étapes au développement de la régulation émotionnelle ?
Les 3 étapes au développement de la régulation émotionnelle sont :
- la transition à l’auto-régulation
- l’utilisation de stratégies cognitives pour contrôler les émotions négatives
- la sélection de stratégies de régulation appropriées
Expliquer la transition à l’autorégulation.
Au début, les parents régulent les émotions du bébé via des touchers et des vocalisations.
Dès 6 mois, on parle de transition vers l’autorégulation : les parents sont encore nécessaires mais il y a aussi un social referencing et d’autres signes externes et internes (certains enfants diminuent leur désarroi à la nouveauté ; quand les mamans sont impliquées, elles encouragent cette régulation par leur réponse contingente à celle de leur bébé : elle participent avec leur enfant au développement de la régulation émotionnelle (Crokenberg & Leerkes, 2004).
Vers 1-2ans, il y a une amélioration de l’utilisation de la distraction du bébé via le détournement de l’attention (jouer tout seul), moins de recours aux parents quand il y a un problème, l’utilisation du langage (discussion des situations émotionnelles et aller chercher du réconfort).
Tous ces changements sont dus à la maturation des systèmes neurologiques et aux changements dans les attentes et les exigences des adultes.
Décrire l’utilisation des stratégies cognitives pour contrôler les émotions négatives.
Pendant la petite enfance, ce sont surtout des stratégies comportementales.
Vers 2-5ans, les stratégies cognitives émergent avec une réflexion sur les objectifs, les buts et la signification des événements.
Analyser la sélection des stratégies de régulation appropriées.
Au fur et à mesure des années, l’enfant développe un répertoire de stratégies de régulations émotionnelles (cognitives, comportementales…) variées et peut sélectionner des stratégies appropriées (notion de flexibilité). Cette sélection de stratégies est permise par une meilleure distinction des causes, notamment entre ce qui est contrôlable et incontrôlable.
Comment se déroule le développement du contrôle volontaire ?
Le développement du contrôle volontaire présente des changements comportementaux dans la capacité à déplacer ou focaliser son attention, inhiber ou activer un comportement :
- vers 6-12mois apparaît le contrôle volontaire, notamment la focalisation et le déplacement de l’attention
- entre 6-18 mois : augmentation des capacités attentionnelles
- vers 12 mois : capacité à inhiber des réponses dominantes
- entre 1ans et 2ans1/2 : transition dans les capacités d’inhibition et réussite aux tâches
- entre 22-44mois : augmentation de la capacité à inhiber des comportements moteurs
- amélioration du contrôle volontaire jusqu’à l’âge adulte.
Quelles sont les relations entre contrôle volontaire et développement socio-émotionnel ?
Les compétences sociales sont meilleures quand le contrôle volontaire est bien utilisé (la régulation des émotions favorise l’évaluation de la situation sociale et des réponses plus adaptées) :
- la cognition sociale : la compréhension des émotions est meilleure lorsque la régulation des émotions est bonne + la théorie de l’esprit une bonne représentation mentale d’autrui et des capacités d’inhibition.
- l’ajustement : les enfants avec de bonnes capacités de contrôle volontaire ont moins de problèmes de comportements extériorisés
- les conséquences scolaire : les enfants avec un bon contrôle volontaire se focalise sur leur cours et ont de meilleurs résultats.
- l’internalisation des règles, demandes parentales et culpabilité : les enfants avec un bon contrôle volontaire ont tendance à mieux obéir, respecter les règles, même quand la figure d’autorité est absente.
- l’empathie, la sympathie et mes comportements prosociaux
