Démence parkisonienne Flashcards
DSM V : critères de diagnostic
A. Les critères d’un trouble neurocognitif majeur ou léger doivent être remplis.
B. Les troubles surviennent dans le cadre d’une MP connue.
C. Il y a un début insidieux et une progression graduelle.
D. La perturbation ne doit pas être mieux expliquée par une autre pathologie.
Pour un trouble neurocognitif majeur ou léger probable dû à la MP, il faut que le sujet présente les critères 1 et 2. Pour un trouble neurocognitif majeur ou léger possible dû à la MP, il faut que le sujet présente soit le critère 1 soit le critère 2 : (critère 1) il n’y a pas de preuve d’une étiologie mixte (c’est-à-dire absence d’une autre maladie neuro-dégénérative ou d’une autre pathologie) ; (critère 2) la MP précède clairement l’apparition des troubles neurocognitifs.
Atteintes mémoire de travail
progressivement altérée => incapable de maintenir en mémoire le résultat des opérations effectuées et de manipuler ces informations. Troubles de l’administrateur central (perte de contrôle des des systèmes esclaves) => performances diminuées dans tâches impliquant manipulation de l’info
Avancée de la DP :
(1) tâches visio- spatiales déficitaires dès le stade léger (demande de fortes ressources attentionnelles)
(2) tâches verbales imposant l’utilisation de processus stratégiques altérées au stade modéré avec augmentation du délai de réponse et des erreurs
(3) répétition verbale immédiate préservée jusqu’au stade sévère. Diminution progressive de l’empan mnésique pour les empans envers puis pour les empans endroits.
Atteintes mémoire épisodique
préservée dans la MP et au début de la DP. => défaut d’auto- organisation du matériel à mémoriser. Différences selon les trois processus mnésiques :
(1) encodage peu à peu déficitaire (pas de catégorisations des associations sémantiques) mais tendance à apprendre par cœur (efficient aux premiers stades de la DP). Si catégories préétablies et fournies, meilleure efficience de l’encodage
(2) stockage efficient avec un rappel possible après 15 minutes si indices fournis (RI+) ;
(3) récupération perturbée dès le stade léger (troubles dans épreuves verbales et spatiales mais pente de la courbe d’apprentissage préservée (identique aux sujets sains).
Atteintes mémoire prospective
Les processus de cette mémoire sont différemment touchés :
(1) la formation de l’intention et l’initiation sont déficitaires (troubles de l’auto-initiation) ; (2) la mémoire prospective est préservée quand les tâches impliquent des caractéristiques spécifiques (ex. des indices focaux) qui réduisent le besoin de processus de surveillance stratégique ;
(3) tâches time- based préservées vs tâches event-based rapidement déficitaires.
Atteintes mémoire sémantique
globalement préservée. Jusqu’à un stade avancé, les patients conservent leurs acquisitions sémantiques (le vocabulaire, les connaissances générales sur le monde) et n’ont pas de difficulté pour évoquer la signification des mots. Les sujets ont de bons résultats aux tests de dénomination et d’association de notions sémantiques. En revanche, la recherche de notions en mémoire épisodique est ralentie, surtout quand il s’agit d’élaborer des stratégies de recherche inhabituelles.
Atteintes mémoire autobiographique
globalement conservée
(1) les souvenirs globaux ou sémantiques sont bien conservés jusqu’au stade sévère avec une reconnaissance normale mais une organisation temporelle peu à peu déficiente ;
(2) le rappel de souvenirs épisodiques précis et détaillés est rapidement déficitaire. La proposition d’indices ne permet pas d’améliorer l’épisodicité des souvenirs rappelés ; (3) les patients rappellent moins de souvenirs pour les périodes récentes.
Atteintes mémoire procédurale
déficitaire pour les tâches perceptivo -motrices/verbales et cognitives. Caractéristiques de l’atteinte :
(1) apprentissage perturbé dès le stade léger (moins efficace, plus lent, avec plus d’hésitations ou d’erreurs et sans réelle amélioration malgré les essais) : niveau de la courbe d’appren- tissage toujours inférieure aux sujets sains. Stades avancés, apprentissage impossible
(2) difficultés de maintien des nouveaux apprentissages
(3) perte progressive des automatismes acquis (selon âge et sévérité de la DP). Visible lors de l’exécution des automatismes (connaissance maintenue) dans procédures tactiles, visuelles, auditives…
Atteintes mémoire perceptive
La DP est accompagnée de troubles sensoriels davantage que de déficits francs en mémoire perceptive.
Les signes les plus fréquents sont : (1) anosmie qui peut arriver de façon précoce chez plus de 90% des patients ;
(2) fluctuations sensitives (douleur, brulures, picotements…).
Atteintes attention
nettement perturbée, expliquant en partie les différents troubles cognitifs enregistrés dans la DP.
Types d’attention affectés :
(1) attention soutenue préservée au stade léger mais en général déficitaire dès le stade modéré (appauvrissement progressif en dopamine de certaines aires cérébrales). Bon engagement de l’attention mais désengagement rapide
(2) attention sélective dégradée dès le début de la DP en lien avec une perte de la flexibilité mentale. Quand une stratégie interne doit être initiée et maintenue pour sélectionner des stimuli de l’environnement, le patient présente des déficits importants en raison de la diminution des ressources intentionnelles nécessaires
(3) dès les premiers stades de la DP, attention divisée déficiente avec une incapacité progressive à réaliser plusieurs tâches à la fois. Incapacité à effectuer deux épreuves simultanées (informations pas traitées en parallèle mais successivement)
(4) l’alerte phasique serait mieux conservée aux premiers stades de la DP puisque les patients présentent les mêmes performances que les sujets sains lors d’épreuve d’alerte. Des déficits sont ensuite observés.
Atteintes inhibition mentale
Apparition précoce des troubles Deux processus diminués :
(1) l’inhibition cognitive est touchée dès le stade léger. Dans les épreuves cognitives (ex. Wisconsin), le patient ne parvient pas à inhiber la procédure cognitive (la catégorie conceptuelle) précédemment apprise et non pertinente pour la tâche en cours, puis à inhiber les interférences (les autres catégories conceptuelles). Dans la tâche de Stroop, les résultats sont fortement déficitaires dès le stade léger ;
(2) l’inhibition d’une réponse motrice est également rapidement dégradée avec, notamment, des difficultés croissantes pour inhiber des comportements appris antérieurement mais inadaptés à la situation présente (présence d’automatisme vs contrôle interne). Cette difficulté est liée aux troubles moteurs.
Atteintes flexibilité mentale
nettement diminuée dès le stade léger en lien avec les troubles de l’attention.
Les déficits s’aggravent au stade modéré de la DP.
(1) la flexibilité pour les indices externes est rapidement déficitaire avec des temps de réaction (de switch) augmentés et des erreurs fréquentes, même quand un indice externe explicite (et répété) est donné ;
(2) la flexibilité mentale d’information en mémoire de travail serait encore davantage perturbée dès le stade léger avec des difficultés sévères pour s’adapter aux nouveautés quand les changements supposent la mobilisation de la formation de concepts, de règles apprises, de la mémoire de travail et plus généralement des FS.
Atteintes planification
troubles rapidement observables. Plusieurs processus dégradés :
(1) des difficultés de formation des étapes pour parvenir à l’objectif avec des erreurs de planification (particulièrement visibles dans les tâches de planification spatiale)
(2) des difficultés de jugement pour retenir les éléments pertinents avec une augmentation du temps d’exécution (lenteur) quand il s’agit d’exécuter la tâche (surtout pour les tâches spatiales et motrices)
(3) difficultés de séquençage des actions avec des reprogrammations lors de leur exécution => les patients ne prennent pas en compte l’ensemble des dimensions de la tâche (du problème) mais ne se focalisent que sur certains aspects. Les sujets pourraient donc planifier un programme global en ne prenant en compte que les éléments généraux de la tâche à réaliser. Un oubli du programme durant sa réalisation et la non prise en compte de tous les éléments nécessaires expliquerait les reprogrammations en cours d’exécution.
Atteintes langage
troubles du langage progressifs sur les deux versants.
Versant productif => altération de la fluence verbale
(1) difficultés d’élocution liées à troubles moteurs de la parole dès les premiers stades : dysarthrie (difficultés d’élocution => problème de contrôle musculaire), hypophonie (voix de faible intensité), manque de souffle, difficultés d’initiation, troubles du rythme, troubles articulatoires (articulation insuffisante liée à une raideur de la face), tremblements de la voix, modification du pitch (voix trop aigüe ou trop grave), nasonnement
(2) diminution des productions langagières avec emploi de structures morphosyntaxiques moins complexes
(3) difficultés d’organisation du discours (construction des phrases)
(4) incohérences et digressions
(5) stade avancé = erreurs syntaxiques
(6) absence de trouble des FV lexicales et catégorielles, de manque du mot, de paraphasies, de trouble de la dénomination…
Versant réceptif, difficultés de compréhension des phrases (et non les mots isolés) :
(1) ralentissement de la vitesse de traitement des phrases
(2) une compréhension de plus en plus altérée des ambiguïté lexicales (mots ayant plusieurs sens) puis des phrases complexes (non canoniques)
(3) difficultés à réaliser des inférences pour comprendre le langage implicite
Atteintes gnosies
principale agnosie de la DP = agnosie visuelle.
Niveaux perceptifs et post-perceptifs touchés (plus précisément la connexion entre ces deux niveaux).
Agnosie principalement dans les tâches visuo-perceptives avec :
(1) difficultés de perception des contrastes, des positions spatiales, de discrimination des couleurs, de la détection des émotions faciales (agnosie aperceptive)
(2) difficultés de reconnaissance des objets, des visages (d’interprétation, d’association).
+ potentielle agnosie visuo- perceptive concernant leur handicap moteur.
Atteintes praxies
praxies déficitaires mais difficile de les différencier des troubles moteurs. Principales apraxies :
(1) apraxies gestuelles dès le stade léger avec des troubles de plus en plus sévères de la dextérité et de la programmation motrice ;
(2) apraxies idéomotrices apparaissant rapidement (puis s’aggravant avec les troubles cognitifs), notamment une apraxie idéomotrice bilatérale caractérisée par des erreurs spatiales.
Gestes réflexifs problématiques avec des difficultés pour imiter les postures de mains et de doigts.
Pantomimes compris mais difficilement réalisables
(3) praxies constructives (et les praxies d’habillage) conservées jusqu’au stade avancé mais difficultés d’exécution en raison des troubles moteurs.