D. COMMUNICATION & RÉSISTANCE Flashcards

0
Q

I. La théorie de l’inoculation
~~~~~~~~~~~~~~
Quelle est l’origine de la théorie de l’inoculation ?

A

L’origine de cette théorie est double.
1) Elle repose sur les résultats obtenus par Lumsdaine et Janis (1953) dans une expérience dont l’objectif était de comparer l’efficacité relative de deux stratégies discursives (unilatérale et bilatérale).
2) Il faut rappeler qu’à cette époque une guerre opposait les États-Unis à la Corée et qu’un fait marquant inquiétait fortement les membres du gouvernement :
»> Une fois faits prisonniers, les soldats opposaient une faible résistance idéologique à la propagande ennemie. Pourquoi ? Une première réponse fut de dire que la facilité avec laquelle les soldats avaient été endoctrinés tenait au fait qu’ils avaient reçu une préparation idéologique insuffisante. Par conséquent, pour y remédier, pensait-on, il suffisait de revoir le contenu de l’instruction civique donnée aux soldats avant de partir au front et de leur faire subir un endoctrinement adéquat. Mais McGuire (1962) proposa une autre explication : l’inoculation.

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1
Q

Dans certains cas le but de la communication ne consiste pas à vaincre les résistances au changement mais au contraire à créer {des … …} susceptibles de {… à une … … de …}.

A

Dans certains cas le but de la communication ne consiste pas à vaincre les résistances au changement mais au contraire à créer {des attitudes} susceptibles de {résister à une éventuelle tentative de changement}.

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2
Q

En quoi consistait l’expérience de Lumsdaine et Janis (1953) sur la comparaison de l’efficacité relative des deux stratégies discursives ?

A

La stratégie unilatérale ne contenait que des arguments en faveur de la position défendue tandis que la stratégie bilatérale contenait ces mêmes arguments auxquels s’ajoutaient des arguments opposés avec leur réfutation.
Une semaine après avoir écouté un premier message unilatéral ou bilatéral, la moitié des sujets de chacun des groupes était la cible d’une attaque persuasive constituée d’un discours opposé au premier, et réfutant chacun des points principaux.

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3
Q

Quels résultats ont été obtenus par Lumsdaine et Janis (1953) dans leur expérience de comparaison de l’efficacité relative des deux stratégies discursives ?

A

Les résultats ont mis en évidence que le discours bilatéral augmentait la résistance des sujets à l’attaque persuasive ultérieure.

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4
Q

Comment Lumsdaine et Janis (1953) expliquent ils cette résistance ?

A

Pour les auteurs cette résistance ne pouvait s’expliquer que parce qu’ils avaient été protégés par une sorte d’inoculation.

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5
Q

Le concept d’inoculation
~~~~~~~~~~~~~~
Quel autre explication proposa donc McGuire (1962) au fait qu’une fois faits prisonniers (guerre USA vs Corée), les soldats opposaient une faible résistance idéologique à la propagande ennemie ?

A

McGuire (1962) estima que la vulnérabilité des croyances des soldats faits prisonniers concernant des valeurs telles que la démocratie, la liberté, le capitalisme s’expliquait par le fait qu’elles étaient des truismes culturels. Il se trouve que les attitudes à l’égard de ces valeurs sont surprotégées, car rarement attaquées.

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6
Q

Le concept d’inoculation
~~~~~~~~~~~~~~
McGuire pensa qu’il était plus efficace pour {…} les croyances, de présenter les {… de l’…} plutôt que d’utiliser uniquement des arguments pro-américains.

A

McGuire pensa qu’il était plus efficace pour {immuniser} les croyances, de présenter les {arguments de l’ennemi} plutôt que d’utiliser uniquement des arguments pro-américains.

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7
Q

Le concept d’inoculation
~~~~~~~~~~~~~~
Sur quoi repose l’analyse de McGuire ?

A

Cette analyse repose sur une analogie prise dans le domaine de la santé. Il y a deux façons de renforcer la résistance d’un organisme à l’attaque d’un virus. On peut utiliser une thérapie de soutien qui consiste à prescrire une alimentation saine, des exercices physiques pour maintenir la forme, et pourquoi pas des vitamines. Mais on peut aussi, pour le protéger, stimuler ses défenses contre l’attaque ultérieure du virus en lui inoculant préalablement une faible dose de ce même virus, dont la virulence aura été préalablement atténuée.

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8
Q

Le concept d’inoculation
~~~~~~~~~~~~~~
Ainsi, si l’on file la métaphore utilisée par McGuire, on peut dire que de la même façon qu’il est possible de stimuler les défenses de l’organisme contre l’attaque ultérieure d’un virus en le lui inoculant préalablement sous une forme atténuée, il est possible de stimuler {les … … de l’…} en lui inoculant une forme atténuée des {… …-… (le …)} qu’il est susceptible de rencontrer dans le futur.

A

Ainsi, si l’on file la métaphore utilisée par McGuire, on peut dire que de la même façon qu’il est possible de stimuler les défenses de l’organisme contre l’attaque ultérieure d’un virus en le lui inoculant préalablement sous une forme atténuée, il est possible de stimuler {les défenses attitudinelles de l’organisme} en lui inoculant une forme atténuée des {arguments contre-attitudinels (le virus)} qu’il est susceptible de rencontrer dans le futur.

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9
Q

Le concept d’inoculation
~~~~~~~~~~~~~~
De même, concernant la thérapie de soutien, on peut de façon analogique donner à l’individu des {… (…)} en faveur de la croyance afin de mieux résister à la {…-…}.

A

De même, concernant la thérapie de soutien, on peut de façon analogique donner à l’individu des {arguments (vitamines)} en faveur de la croyance afin de mieux résister à la {contre-propagande}.

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10
Q

Le concept d’inoculation
~~~~~~~~~~~~~~
Quelle hypothèse peut-on faire si cette analogie biologique est appropriée au champ de la persuasion ?

A

On peut alors faire l’hypothèse que la défense par inoculation devrait constituer une stratégie plus efficace à instaurer une résistance à la persuasion qu’une stratégie dite de soutien.

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11
Q

Le concept d’inoculation
~~~~~~~~~~~~~~
Que fait McGuire pour valider cette conception (la défense par inoculation devrait constituer une stratégie plus efficace à instaurer une résistance à la persuasion qu’une stratégie dite de soutien) ?

A

Pour valider cette conception, McGuire conduisit une série d’expérimentations construites sur un même paradigme expérimental. Ce paradigme comprend toujours, une première phase préparatoire au cours de laquelle on présente au sujet, soit des arguments qui renforcent le truisme, c’est la défense par soutien ; soit des arguments opposés au truisme suivis de leur réfutation, c’est la défense par réfutation. Cette phase est censée permettre au sujet de mettre en place des défenses cognitives. Puis, à l’issue d’un intervalle de temps variable selon les expériences, suit une deuxième phase dite phase d’attaque : la croyance est alors soumise à une attaque en règle. Un questionnaire d’opinion administré à la fin de la deuxième phase permet de mesurer le changement intervenu.

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12
Q

Le concept d’inoculation
~~~~~~~~~~~~~~
Comment furent comparées ces deux types de défense (soutien vs réfutation) ?

A

Afin de comparer l’efficacité relative de ces deux types de défense (soutien vs réfutation) McGuire et Papageorgis (1961) font écouter à tous les sujets quatre truismes du genre : chacun devrait se laver les dents après chaque repas si cela était possible. Sur les quatre truismes, deux ont servi de contrôle : l’un n’a été ni défendu ni attaqué, l’autre attaqué mais non défendu. Le troisième recevait une défense par soutien. Les sujets lisaient un texte comprenant des arguments du genre : se laver les dents améliore leur aspect et élimine les bactéries responsables des caries. Enfin, le quatrième, recevait une défense par réfutation. Les sujets lisaient un texte contenant des arguments faibles contre le truisme suivi d’autres arguments réfutant les premiers. Deux jours plus tard les trois truismes (celui qui n’est pas défendu et les deux autres défendus par soutien et par réfutation) font l’objet d’une attaque persuasive.

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13
Q

Le concept d’inoculation
~~~~~~~~~~~~~~
Que mettent en évidence les résultats de McGuire et Papageorgis (1961) ?

A

Les résultats mettent en évidence :

a) qu’une défense par soutien ou par réfutation est plus efficace que pas de défense du tout,
b) qu’une défense par réfutation est plus efficace qu’une défense par soutien.

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14
Q

Processus responsables de la résistance
~~~~~~~~~~~~~~
McGuire (1962) fait l’hypothèse que le fait de voir sa croyance menacée joue un rôle capital dans {l’… de la …}.

A

McGuire (1962) fait l’hypothèse que le fait de voir sa croyance menacée joue un rôle capital dans {l’émergence de la résistance}.

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15
Q

Processus responsables de la résistance
~~~~~~~~~~~~~~
L’existence d’arguments contre-attitudinels dans la défense par réfutation constitue un véritable choc pour le sujet, elle lui fait prendre conscience de la {… de sa …}.

A

L’existence d’arguments contre-attitudinels dans la défense par réfutation constitue un véritable choc pour le sujet, elle lui fait prendre conscience de la {vulnérabilité de sa croyance}.

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16
Q

Processus responsables de la résistance
~~~~~~~~~~~~~~
Cette prise de conscience le motive alors à construire des {… …} l’immunisant ensuite contre {l’… …}.

A

Cette prise de conscience le motive alors à construire des {défenses cognitives} l’immunisant ensuite contre {l’attaque persuasive}.

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17
Q

Processus responsables de la résistance
~~~~~~~~~~~~~~
Mais qu’en est-il si l’attaque persuasive utilise des arguments différents de ceux utilisés dans la défense par réfutation ? Pour que l’inoculation soit vraiment efficace, il faudrait faire l’hypothèse que l’accroissement de la résistance à la persuasion soit indépendant du type de réfutation utilisée. Que fait McGuire pour vérifier cette hypothèse audacieuse ?

A

McGuire (1962) utilise deux sortes d’attaques, l’une qui utilise des arguments semblables à ceux utilisés dans la défense et l’autre, des arguments totalement nouveaux. Les résultats confirment l’hypothèse. La défense par réfutation immunise les sujets quelle que soit l’attaque utilisée.

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18
Q

Processus responsables de la résistance
~~~~~~~~~~~~~~
Qu’en déduit McGuire ?

A

McGuire en conclut que c’est la menace intrinsèque, attachée au contenu des arguments, qui constitue le vrai catalyseur de la résistance à la persuasion.

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19
Q

Processus responsables de la résistance
~~~~~~~~~~~~~~
Expliquez pourquoi les résultats de l’expérience de McGuire et Papageorgis (1961) modulent cependant cette affirmation.

A

La mise en évidence du rôle essentiel de la menace pour les croyances ne constitue qu’une moitié d’explication de l’effet de l’inoculation. Il reste à comprendre encore la nature des mécanismes qu’elle déclenche.

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20
Q

Processus responsables de la résistance
~~~~~~~~~~~~~
Sur quel mécanisme au juste repose l’effet de l’inoculation ?

A

L’effet de l’inoculation repose sur un mécanisme à double détente :

1) La menace implicite contenue dans la défense par réfutation crée la motivation à protéger ses croyances.
2) La motivation à protéger ses croyances, à son tour, pousse le sujet à engranger les processus cognitifs nécessaires pour l’immuniser contre l’attaque.

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21
Q

Processus responsables de la résistance
~~~~~~~~~~~~~~
En effet, le contenu de la défense par réfutation, qui constitue {une …-… …}, fournit au sujet non seulement des arguments susceptibles de renforcer son attitude, mais aussi {un …, une sorte de …} utile pour produire lui-même {ses … …}. C’est bien parce que le sujet est motivé à élaborer {ses … … …} sur la base du {…} et du {…} de contre-argumentation qui lui sont proposés dans la phase de protection qu’il est capable de résister à des {… … … et … …}.

A

En effet, le contenu de la défense par réfutation, qui constitue {une contre-argumentation explicite}, fournit au sujet non seulement des arguments susceptibles de renforcer son attitude, mais aussi {un guide, une sorte de script} utile pour produire lui-même {ses propres arguments}. C’est bien parce que le sujet est motivé à élaborer {ses propres défenses cognitives} sur la base du {contenu} et du {modèle} de contre-argumentation qui lui sont proposés dans la phase de protection qu’il est capable de résister à des {attaques moins spécifiques et non prévues}.

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22
Q

Processus responsables de la résistance
~~~~~~~~~~~~~~
Il faut noter que les premiers travaux sur l’inoculation se limitaient aux seules croyances qui étaient des truismes culturels, c’est-à-dire, si l’on conserve la métaphore biologique, qui n’avaient jamais été contaminées par des attaques persuasives. Le champ d’application de l’inoculation se restreint-il donc aux seules croyances non controversées ?

A

Pendant un temps on a cru que son champ d’application se restreignait aux seules croyances non controversées. Depuis on a montré de façon systématique que l’inoculation pouvait conférer une résistance à tout un ensemble de croyances qu’elles soient ou non controversées (Pfau, 1997).

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23
Q

Recherches récentes
~~~~~~~~~~~~~~
Modalité de la communication
Jusque dans les années 1990, toutes les recherches dans le cadre de la théorie de l’inoculation ont utilisé un support papier. Pourquoi ?

A

Car on partait du principe que le médium avait peu d’effet sur le contenu. Ce n’est que récemment que l’on a commencé à envisager le problème d’une autre façon et à utiliser d’autres supports, notamment la vidéo.

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24
Q

Modalité de la communication
~~~~~~~~~~~~~~
De nombreuses recherches avaient montré que les communications écrites déclenchaient plus facilement des traitements {…} de l’information que ne le faisait la vidéo considérée comme un médium {…} (Chaiken et Eagly, 1983 ; Petty et Cacioppo, 1986).

A

De nombreuses recherches avaient montré que les communications écrites déclenchaient plus facilement des traitements {actifs} de l’information que ne le faisait la vidéo considérée comme un médium {passif} (Chaiken et Eagly, 1983 ; Petty et Cacioppo, 1986).

25
Q

Modalité de la communication
~~~~~~~~~~~~~~
À partir de ces résultats, on peut avancer l’hypothèse que le traitement de l’inoculation administré par écrit devrait déclencher des processus cognitifs plus actifs que celui administré par vidéo, donc produire plus de contre-arguments, et donc in fine conférer une résistance plus importante. Holbert et Stephenson (2003) ont étudié l’efficacité relative de deux supports écrit/vidéo sur le processus de résistance. Leurs résultats contredisent ces prédictions. Développez.

A

Contrairement aux prédictions, l’inoculation par vidéo est aussi efficace que celle par écrit et produit plus de contre-arguments. Mais le plus intéressant, c’est que les processus responsables de la résistance sont différents selon la modalité utilisée. Le traitement par écrit nécessite plusieurs jours pour qu’il soit efficace et se dilue dans le temps alors que l’efficacité du traitement vidéo est immédiate et durable, et dépend plus des caractéristiques de la source que du contenu de la communication.

26
Q

Le rôle de l’émotion
~~~~~~~~~~~~~~
Jusqu’à une date récente, l’explication de l’immunisation reposait exclusivement sur la nature des processus cognitifs mis en jeu par le traitement. Lee et Pfau (1997) introduisirent les premiers {la … …} dans la théorie.

A

Jusqu’à une date récente, l’explication de l’immunisation reposait exclusivement sur la nature des processus cognitifs mis en jeu par le traitement. Lee et Pfau (1997) introduisirent les premiers {la dimension affective} dans la théorie.

27
Q

Le rôle de l’émotion
~~~~~~~~~~~~~
Expliquez comment Lee et Pfau (1997) introduisirent la dimension affective dans la théorie de l’inoculation.

A

Ils comparent l’efficacité relative des traitements utilisant des messages ayant un contenu cognitif versus émotionnel sur la résistance induite. Le contenu cognitif était constitué de faits et d’arguments rationnels, le contenu émotionnel d’anecdotes, de métaphores, et de stéréotypes supposés susciter des sentiments positifs ou négatifs.

28
Q

Le rôle de l’émotion
~~~~~~~~~~~~~~
Quels sont les prédictions de Lee et Pfau (1997) ?
(comparaison de l’efficacité relative des traitements utilisant des messages ayant un contenu cognitif versus émotionnel sur la résistance induite)

A

Les auteurs prédisent :
»> que le traitement cognitif sera plus efficace que le traitement émotionnel parce qu’il déclenche un processus cognitif plus actif ;
»> que le traitement suscitant une émotion négative sera plus efficace que celui qui suscite une émotion positive, parce qu’un état émotionnel négatif motive les gens à scruter davantage les informations tandis qu’un état émotionnel positif déclenche le plus souvent un traitement périphérique de l’information (Bohner et al., 1991).

29
Q

Le rôle de l’émotion
~~~~~~~~~~~~~~
Quels sont les résultats obtenus par Lee et Pfau (1997) ?
(comparaison de l’efficacité relative des traitements utilisant des messages ayant un contenu cognitif versus émotionnel sur la résistance induite)

A

Les résultats confirment globalement les hypothèses, avec toutefois quelques différences si l’on tient compte de la nature de l’attaque. Le traitement cognitif immunise les sujets contre des attaques cognitives et émotionnelles positives mais pas contre une attaque suscitant une émotion négative. Les traitements faisant appel à l’émotion positive ou négative sont aussi efficaces mais seulement contre des attaques cognitives. Un grand nombre de travaux confirme le rôle joué par l’émotion dans la mise en place de la résistance au changement.
(cf. Compton et Pfau, 2005 pour une revue de question).

30
Q

Le rôle de l’implication
~~~~~~~~~~~~~~
Définissez l’implication.

A

L’implication se définit par l’importance ou la saillance que revêt l’objet attitudinel pour l’individu.

31
Q

Le rôle de l’implication
~~~~~~~~~~~~~~
Quelle observation font Pfau et al. (1997) qui remet en cause l’explication couramment admise selon laquelle la menace motive directement la production de contre-arguments ?

A

Pfau et al. (1997) observent que seule l’implication a un effet direct sur ce processus ce qui les amène à penser qu’une forte implication constitue une condition préliminaire à la réussite de l’inoculation.

32
Q

Le rôle de l’implication
~~~~~~~~~~~~~~
Que signifie au juste l’affirmation “une forte implication constitue une condition préliminaire à la réussite de l’inoculation” ?

A

Cela veut dire que lorsque la personne prend conscience de la vulnérabilité de sa croyance, son niveau d’implication doit être suffisant, mais pas trop, pour qu’elle soit suffisamment motivée pour s’engager dans un processus de contre-argumentation implicite.

33
Q

Le rôle de l’implication
~~~~~~~~~~~~~~
Pourquoi, lorsque la personne prend conscience de la vulnérabilité de sa croyance, son niveau d’implication ne doit-il pas être trop élevé pour qu’elle soit suffisamment motivée pour s’engager dans un processus de contre-argumentation ?

A

Pas trop, car si son implication est très élevée, il est probable qu’elle aura déjà pris conscience de la vulnérabilité de sa croyance et pris ses dispositions pour la protéger. Dans ces conditions, on comprend qu’une défense par réfutation ne peut motiver davantage la personne qu’elle ne l’est déjà ou déclencher un processus de contre-argumentation supplémentaire.

34
Q

Le rôle de l’implication
~~~~~~~~~~~~~~
Pfau et al. (2004) confirment le rôle de l’implication comme l’élément moteur de la résistance et pour ce faire, que mettent-ils en évidence ?

A

Pfau et al. (2004) mettent en évidence l’existence :
- d’une synergie entre les deux variables :
»> dès que la menace est perçue, le niveau d’implication augmente ;
- d’un lien direct entre niveau d’implication et contre-argumentation.

35
Q

Le rôle de l’implication
~~~~~~~~~~~~~~
Pour conclure on peut dire que ce sont {la … et l’…} qui ensemble concourent à mettre en place les éléments de protection de la croyance et donc à {… la …}

A

Pour conclure on peut dire que ce sont {la menace et l’implication} qui ensemble concourent à mettre en place les éléments de protection de la croyance et donc à {augmenter la résistance}.

36
Q

II. Théorie de la mise en garde
~~~~~~~~~~~~~~~~
Savoir que quelqu’un va vous demander quelque chose ou tenter de vous influencer est en général utile pour {… sa …} et {…} si cela était nécessaire à la requête ou à {la … d’…}.

A

Savoir que quelqu’un va vous demander quelque chose ou tenter de vous influencer est en général utile pour {préparer sa réponse} et {résister} si cela était nécessaire à la requête ou à {la tentative d’influence}.

37
Q

Théorie de la mise en garde
~~~~~~~~~~~~~~~~
Quelle est l’origine de la théorie de la mise en garde ?

A

Ce phénomène de résistance consécutive à une mise en garde s’inscrit dans une longue lignée de recherches mais aussi de pratiques empiriques. N’oublions pas que l’objectif principal des campagnes d’information sur la santé consiste à mettre en garde les gens contre certains risques, afin de les motiver à se protéger en évitant des comportements risqués pour leur santé.

38
Q

Théorie de la mise en garde
~~~~~~~~~~~~~~~~
L’avertissement, en mettant la personne sur la défensive, peut avoir, selon Eagly, Chen et al. (1989) une variété d’effets sur ses pensées à propos de l’attitude et du comportement dont elle anticipe la sollicitation. Quels sont ces effets ?

A

On peut prêter attention à toute information cohérente avec son attitude, encoder de façon sélective ou récupérer des informations pertinentes, contre-argumenter le contenu du message anticipé (si l’objet de l’attaque est connu) et renforcer ses attitudes et croyances existantes (Eagly, Chen et al., 1989).

39
Q

Théorie de la mise en garde
~~~~~~~~~~~~~~~~
Une autre forme de résistance peut émerger quand l’avertissement induit une {…} parce qu’il nous apparaît comme limitant notre {…} de maintenir nos {…} (Brehm, 1966 ; Hass et Grady, 1975).

A

Une autre forme de résistance peut émerger quand l’avertissement induit une {réactance} parce qu’il nous apparaît comme limitant notre {liberté} de maintenir nos {attitudes} (Brehm, 1966 ; Hass et Grady, 1975).

40
Q

Théorie de la mise en garde
~~~~~~~~~~~~~~~~
Le fait que la mise en garde entraîne la résistance au changement est largement attestée par la synthèse effectuée par Benoît (1998). Quel est le mécanisme responsable de cette résistance ? Pour le mettre en évidence de nombreuses recherches ont, pendant le délai qui sépare la mise en garde de la délivrance du message, demandé aux sujets d’exécuter des tâches mobilisant leurs ressources cognitives (résolution de problèmes mathématiques ou verbaux). Qu’a permis de montrer cette méthodologie ?

A

Cette méthodologie a permis de montrer que la résistance consécutive à la mise en garde était bien le résultat d’un processus cognitif d’élaboration de pensées activées pendant le délai séparant l’attaque de l’avertissement. En effet, on peut faire l’hypothèse que si on distrait les sujets avec des tâches de résolution de problème pendant le délai, ils seront incapables d’utiliser parallèlement d’autres ressources cognitives pour mobiliser leurs arguments, contre-argumenter de façon préventive et donc se préparer à l’attaque. On peut alors prédire que si cette explication est valide, ils ne seront pas plus résistants que le groupe contrôle sans mise en garde (Eagly et Chaiken, 1993) ; ce qui fut vérifié.

41
Q

Théorie de la mise en garde
~~~~~~~~~~~~~~~~
D’autres expériences ont fait varier seulement le délai de la mise en garde. Développez.

A

En effet, si on garde la même hypothèse explicative, on peut penser que le processus consistant à mobiliser, récapituler, rendre accessibles et disponibles toutes les informations stockées dans sa mémoire permettant de résister ultérieurement nécessite du temps, fût-il très court. Donc on peut prédire que plus le délai sera important plus les sujets pourront se consacrer à leur défense et donc plus ils seront résistants.

42
Q

Théorie de la mise en garde
~~~~~~~~~~~~~~~~
Que nous apprennent les résultats des recherches faisant varier le délai de la mise en garde ? La prédiction “plus le délai sera important plus les sujets pourront se consacrer à leur défense et donc plus ils seront résistants” est-elle vérifiée ?

A

Les résultats observés sont plutôt contradictoires. Seules trois expériences vérifient cette prédiction (Freedman et Sears, 1965 ; Hass et Grady, 1975 ; Petty et Cacioppo, 1977). Elles ont en commun que les attaques persuasives portent sur des thèmes très impliquants pour les sujets.

43
Q

Théorie de la mise en garde
~~~~~~~~~~~~~~~~
Que peut-on conclure de ces résultats plutôt contradictoires des recherches faisant varier le délai de la mise en garde ?

A

On peut conclure que quoique le délai entre la mise en garde et l’attaque persuasive donne l’opportunité aux sujets d’établir des défenses cognitives, cette opportunité a relativement peu d’effet si les sujets ne sont pas motivés à défendre l’objet attaqué.

44
Q

Théorie de la mise en garde
~~~~~~~~~~~~~~~~
On a montré également qu’augmenter la résistance de l’attitude en utilisant cette technique avait pour effet de rendre l’attitude du sujet relativement plus {…}, plus {…}, plus {…} du comportement futur et plus {…} à une future tentative d’influence.

A

On a montré également qu’augmenter la résistance de l’attitude en utilisant cette technique avait pour effet de rendre l’attitude du sujet relativement plus {forte}, plus {durable}, plus {prédictive} du comportement futur et plus {résistante} à une future tentative d’influence.

45
Q

Théorie de la mise en garde
~~~~~~~~~~~~~~~~
Certains auteurs comme McGuire et Millman (1965) ont montré cependant que la mise en garde ne produisait pas systématiquement une résistance au message. Développez.

A

Quand elle menace, par exemple, l’identité de la personne ou son estime de soi, elle peut produire, au contraire, un changement d’attitude anticipé en faveur du message.

46
Q

Théorie de la mise en garde
~~~~~~~~~~~~~~~~
Comment McGuire et Millman (1965) expliquent-ils ce résultat* ?
*la mise en garde peut produire un changement d’attitude anticipé en faveur du message.

A

Les auteurs expliquent ce résultat par le fait que la mise en garde peut rendre certaines personnes inquiètes à l’idée d’être persuadées par le message. La meilleure stratégie pour préserver son estime de soi consiste alors à changer d’attitude préventivement afin de minimiser l’impact du message.

47
Q

Théorie de la mise en garde
~~~~~~~~~~~~~~~~
Ce changement anticipé est d’autant plus important que la source est {…} ou a la réputation d’être très {…}, ces caractéristiques accentuent la croyance que l’on sera {…}. Ce schéma de changement d’attitude anticipé semble constituer une réponse relativement {…}, produite avec un minimum de {… …}. Il est plausible que le changement d’attitude, ici, soit le résultat d’un traitement {…}. Les participants sélectionnent la règle _ par exemple : les experts doivent avoir raison _ qui satisfait au mieux leur désir de maintenir, sur l’instant, une {… de … …}. Il est aussi probable que les sujets sont inconscients du fait que l’application d’une telle règle produit un {… d’…}.

A

Ce changement anticipé est d’autant plus important que la source est {experte} ou a la réputation d’être très {persuasive}, ces caractéristiques accentuent la croyance que l’on sera {influencé}. Ce schéma de changement d’attitude anticipé semble constituer une réponse relativement {superficielle}, produite avec un minimum de {réponses cognitives}. Il est plausible que le changement d’attitude, ici, soit le résultat d’un traitement {heuristique}. Les participants sélectionnent la règle _ par exemple : les experts doivent avoir raison _ qui satisfait au mieux leur désir de maintenir, sur l’instant, une {perception de soi positive}. Il est aussi probable que les sujets sont inconscients du fait que l’application d’une telle règle produit un {changement d’attitude}.

48
Q

Théorie de la mise en garde
~~~~~~~~~~~~~~~~
Expliquez pourquoi, à l’instar d’autres recherches, celle de Cialdini et al. (1973) confirme de manière indirecte que ce changement d’attitude anticipé en faveur du message ne repose pas sur un traitement central.

A

Parce que, lorsque l’on dit au sujet que l’attaque persuasive n’aura pas lieu, le changement d’attitude anticipé disparaît et son attitude reprend sa valeur initiale. Ce changement d’attitude anticipé constitue donc un changement élastique, temporaire et n’apparaît que dans des situations où les sujets anticipent une communication à visée persuasive. Cette réponse élastique correspond à une motivation de défense et non à un véritable changement d’attitude.

49
Q

III. La résistance comme résultat ou comme processus
~~~~~~~~~~~~~~~~
Dans les expériences sur le changement d’attitude, la persuasion aussi bien que la résistance est mesurée en fonction du changement d’attitude. C’est-à-dire ?

A

C’est-à-dire qu’elles sont estimées en mesurant sur une échelle l’écart existant entre la position initiale du sujet et la position finale consécutive à l’attaque persuasive.

50
Q

La résistance comme résultat ou comme processus
~~~~~~~~~~~~~~~~
C’est donc {la … de … …} qui sert d’indicateur de l’efficacité de la tentative de persuasion.

A

C’est donc {la quantité de changement mesurée} qui sert d’indicateur de l’efficacité de la tentative de persuasion.

51
Q

La résistance comme résultat ou comme processus
~~~~~~~~~~~~~~~~
On distingue deux types de changement d’attitudes selon la nature de la modification observée sur l’échelle de mesure. Lesquels ?

A

un changement congruent et un changement incongruent.

52
Q

La résistance comme résultat ou comme processus
~~~~~~~~~~~~~~~~
Définissez le changement d’attitude congruent.

A

Le changement d’attitude congruent est un changement qui maintient la polarité de l’attitude : l’attitude initiale du sujet est contre (ou pour), son attitude finale devient plus ou moins contre (ou plus ou moins pour) ;

53
Q

La résistance comme résultat ou comme processus
~~~~~~~~~~~~~~~~
Définissez le changement d’attitude incongruent.

A

Le changement d’attitude incongruent, quant à lui, modifie la polarité de l’attitude, le sujet initialement contre, devient pour et vice et versa.

54
Q

La résistance comme résultat ou comme processus
~~~~~~~~~~~~~~~~
Qu’est-ce qui différencie le changement d’attitude congruent et le changement d’attitude incongruent ?

A

Dans le premier cas, on obtient une modification de l’intensité sans changement de polarité, dans le second cas les deux simultanément (cf. fig.5 du cours que vous pourrez télécharger sur Psychocned ou dans mon espace Google : dangela.2703@gmail.com).

55
Q

La résistance comme résultat ou comme processus
~~~~~~~~~~~~~~~~
Dans la grande majorité des expériences sur la persuasion, on observe un mouvement vers la position défendue par le message mais sans que l’attitude ne change de polarité. Le fait que les sujets ne soient pas entièrement d’accord avec le message peut laisser supposer l’existence de {… qui … au …}.

A

Dans la grande majorité des expériences sur la persuasion, on observe un mouvement vers la position défendue par le message mais sans que l’attitude ne change de polarité. Le fait que les sujets ne soient pas entièrement d’accord avec le message peut laisser supposer l’existence de {forces qui s’opposent au changement}.

56
Q

La résistance comme résultat ou comme processus
~~~~~~~~~~~~~~~~
On peut ainsi considérer que les changements d’attitude obtenus (… vers la … …) sont, certes, le résultat d’une persuasion, mais aussi d’une {… (… de … vers la …).}

A

On peut ainsi considérer que les changements d’attitude obtenus (mouvement vers la position défendue) sont, certes, le résultat d’une persuasion, mais aussi d’une {résistance (absence de mouvement vers la position).}

57
Q

La résistance comme résultat ou comme processus
~~~~~~~~~~~~~~~~
On peut alors penser que persuasion et résistance constituent {les deux … d’une … …}.

A

On peut alors penser que persuasion et résistance constituent {les deux versants d’une même réalité}.

58
Q

La résistance comme résultat ou comme processus
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Le fait que le changement d’attitude puisse se traduire soit comme une quantité de {…} soit comme une quantité de {…}, devrait conduire à se poser des questions conceptuelles de même nature pour les deux processus.

A

Le fait que le changement d’attitude puisse se traduire soit comme une quantité de {changement} soit comme une quantité de {résistance}, devrait conduire à se poser des questions conceptuelles de même nature pour les deux processus.

59
Q

La résistance comme résultat ou comme processus
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Expliquer pourquoi un sujet résiste à une tentative d’influence n’est pas simple. Les deux théories qui viennent d’être exposées, mais ce ne sont pas les seules, envisagent la résistance à la persuasion comme le résultat d’un processus de pensée dont l’objet consiste à opposer des contre-arguments au message persuasif. Mais, nous disposons d’autres stratégies pour résister. Lesquels par exemple ?

A

Nous pouvons :
»> renforcer notre attitude en récapitulant toutes les informations que nous avons en mémoire en faveur de notre position (Zanna et Ross, 1988 d) ;
»> utiliser des règles heuristiques ad hoc ;
»> dénigrer la source du message (Zuwerink et Devine, 1966) ;
»> élaborer des sentiments négatifs en se mettant, par exemple, en colère.
»> La résistance peut être aussi le résultat de réponses émotionnelles non contrôlées provoquées par le message fonctionnant comme un signal négatif de désaccord avec le message.

60
Q

La résistance comme résultat ou comme processus
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Quel intérêt avons-nous donc à vouloir comprendre les processus qui sous-tendent les mécanismes de résistance ?

A

Comprendre les processus qui sous-tendent les mécanismes de résistance devrait permettre de comprendre comment former des attitudes plus résistantes dans des domaines où la communication est d’une importance cruciale comme celui de la santé, de l’éducation, de la religion, de la politique, de l’éthique. Nous le voyons, le mécanisme de résistance implique une variété de processus cognitifs impliquant plus ou moins des processus de pensée aussi bien que des réactions émotionnelles. À un niveau général, ces mécanismes ne sont pas seulement responsables de la résistance au changement mais participent de la même façon au processus de persuasion.