Cours 8 - LPJ (I): principes généraux et situations visées Flashcards
En quoi peut-on dire, en termes juridique, que la protection de l’enfance est une responsabilité partagée?
La protection de l’enfance est d’abord et avant tout la responsabilité des parents et des familles, mais elle est aussi une responsabilité de l’État qui doit mettre des services à la disposition des enfants et des familles.
La LPJ doit être employée que pour compenser l’absence des parents ou leur incapacité à répondre aux besoins de l’enfant.
Quels sont les 2 objectifs de la LPJ en protection de l’enfance?
- Mettre fin à la situation de compromission.
- Éviter que la situation ne se reproduise.
En quoi les 9 principes qui gouvernent le recours à la LPJ sont des éléments aussi importants?
Ce sont des éléments d’interprétation et d’application de la loi qui sont très importants et servent souvent de justification dans les décisions que peuvent prendre les tribunaux.
Nommez les 9 principes qui gouvernent le recours à la Loi sur la protection de la jeunesse.
- L’intérêt de l’enfant et le respect de ses droits;
- La primauté de la responsabilité parentale;
- La participation de l’enfant et de ses parents;
- Le maintien de l’enfant dans son milieu familial;
- La continuité des soins et la stabilité des liens et des conditions de vie lorsque l’enfant est retiré de son milieu familial;
- La participation de la communauté;
- Le respect des personnes et de leurs droits;
- L’importance d’agir avec diligence;
- La prise en considération des caractéristiques des communautés culturelles et des communautés autochtones.
Parmi les 9 principes qui gouvernent le recours à la LPJ, en quoi consiste le 1er principe: L’intérêt de l’enfant et le respect de ses droits (art. 3)?
Toutes les décisions prises en vertu de la loi doivent concilier le respect des droits ET l’intérêt de l’enfant. Lorsqu’il y a opposition entre les droits de l’enfant et ceux des parents, on utilise la notion d’intérêt de l’enfant comme guide.
L’intérêt = pas de définition précise, évalué à partir des besoins de l’enfant, de son âge, des caractéristiques du milieu familial, mais aussi en fonction de ses droits
Parmi les 9 principes qui gouvernent le recours à la LPJ, en quoi consiste le 2e principe: La primauté de la responsabilité parentale (art. 2.2)?
Suivant le Code civil (art. 599), les parents demeurent les premiers responsables de leurs enfants: Même s’il y a retrait du milieu familial, en temps normal, la responsabilité parentale est préservée dans les limites de l’intervention.
L’intervention de l’État doit être complémentaire au rôle des parents: il ne cherche pas à se substituer aux parents, il vise à soutenir leurs droits et leurs responsabilités.
Parmi les 9 principes qui gouvernent le recours à la LPJ, en quoi consiste le 3e principe: La participation de l’enfant et de ses parents (art. 2.3)?
La participation des parents et des enfants est prévue à toutes les étapes de l’intervention, car elle est un apport central dans la recherche de solutions pour corriger les situations de compromission.
La contribution de l’enfant et de ses parents favorise leur investissement dans l’intervention, ce qui favorise les chances pour le succès des mesures.
Parmi les 9 principes qui gouvernent le recours à la LPJ, en quoi consiste le 4e principe: Le maintien de l’enfant dans son milieu familial (art. 4)?
« Toute décision prise en vertu de la présente loi doit tendre à maintenir l’enfant dans son milieu familial »… cette règle générale s’applique en autant que l’intérêt de l’enfant est préservé, idée et préséance qui découle directement de la primauté parentale.
La présence de l’enfant dans son milieu familial favorise la responsabilité parentale.
Constat pratique: la protection des enfants est favorisée par la capacité des parents à remplir leurs responsabilités
Parmi les 9 principes qui gouvernent le recours à la LPJ, en quoi consiste le 5e principe: La continuité des soins et la stabilité des liens et des conditions de vie lorsque l’enfant est retiré de son milieu familial (art. 4)?
L’enfant doit être maintenu dans son milieu familiale dans la mesure du possible, mais lorsque l’enfant DOIT être retiré, les décisions doivent respecter 2 choses :
- La continuité des soins: Assurer l’ensemble des besoins de base (alimentation, éducation, surveillance, etc.) et soins psychologiques et médicaux.
- La stabilité des liens et des conditions de vie: La LPJ doit favoriser le maintien des liens familiaux, préserver des milieux de vie similaires pour que l’enfant vive le moins de changements possible, et recours aux ressources de type familial (vs. institutions).
Emphase sur le placement auprès de personne significatives (grands-parents, famille élargie) en fonction de la qualité de la relation et des capacités: Personne qui connaît l’enfant, a des liens avec lui et est capable de lui offrir des conditions de vie similaire à celles avant le placement, le plus possible (ex: grand-parents).
Parmi les 9 principes qui gouvernent le recours à la LPJ, en quoi consiste le 6e principe: La participation de la communauté (art. 2.3)?
La communauté et ses ressources peuvent prévenir l’apparition des situations de compromission ou éviter leur aggravation en jouant un rôle essentiel d’agent de dépistage.
L’État soutient que tout le monde doit se mettre ensemble pour prévenir les situations ou intervenir dans une certaine mesure. La LPJ dépend de la communauté.
Parmi les 9 principes qui gouvernent le recours à la LPJ, qu’est-ce qu’il ne faut jamais oublier concernant le 7e principe: Le respect des personnes et de leurs droits (art. 2.4)?
Ne jamais oublier que l’application de la LPJ recoupe des interventions en contexte d’autorité, il faut donc établir les limites de cette relation de pouvoir et comment elle doit se déployer.
Parmi les 9 principes qui gouvernent le recours à la LPJ, le 7e principe: Le respect des personnes et de leurs droits (art. 2.4) contient les 4 exigences qui guident le recours à l’autorité et les responsabilité de certains acteurs (DPJ, tribunal, CDPCJ).
Quelles sont-elles?
Les exigences guidant le recours à l’autorité en protection sont:
- traiter l’enfant et ses parents avec courtoisie, équité et compréhension, dans le respect de leur dignité et de leur autonomie;
- s’assurer que les informations et les explications données à l’enfant soient adaptées à son âge et à sa compréhension;
- s’assurer que les parents ont compris les informations et les explications qui doivent leur être données;
- permettre à l’enfant et à ses parents de faire entendre leurs points de vue, d’exprimer leurs préoccupations et d’être écoutés.
La responsabilité du DPJ (pour les mesures volontaires) et du tribunal (pour les mesures judiciaires) est de veiller au respect de ces éléments, et la surveillance est le rôle de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ).
Parmi les 9 principes qui gouvernent le recours à la LPJ, en quoi consiste le 8e principe: L’importance d’agir avec diligence (art. 2.4)?
Il fait référence à la nécessité d’interventions et de procédures rapides en raison du statut particulier de l’enfant: Rapidité de l’évaluation d’un jeune qui est visé par un signalement et de l’intervention.
Célérité des prises de décision, et importance de limiter la durée de l’intervention.
Parmi les 9 principes qui gouvernent le recours à la LPJ, en quoi consiste le 9e principe: La prise en considération des caractéristiques des communautés culturelles et des communautés autochtones (art. 2.4 et 37.5)?
Il s’agit de la volonté d’adaptation des mécanismes de protection de la jeunesse aux différentes réalités culturelles, dont celle des communautés autochtones
- Volonté de confier la responsabilité de l’enfant aux communautés autochtones en leur donnant droit et pouvoir de s’occuper des interventions, mais, peu le font, car elles n’ont pas les moyens de les mettre en place.
Il y a un cadre existant pour l’appropriation de la LPJ dans les différentes communautés autochtones, mais il y a des embûches: disponibilité des services et des expertises, centralisation du contrôle…
- Le MSSS doit quand même s’assurer que les enfants reçoivent les services nécessaires pour leur sécurité et leur développement.
- Le problème c’est que ces enfants sont surreprésentés dans les services de protection de la jeunesse. Le fait d’être un enfant autochtone est l’élément le plus prédictif pour faire l’objet d’un suivi ou d’un retrait du milieu familial. C’est un problème posé par une intervention inadaptée.
En quoi la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) est une institution extrêmement importante?
La CDPDJ est l’organisme créé par le gouvernement du Québec pour assurer le respect des droits et libertés des personnes judiciarisées en matière pénale, civile et criminelle.
Dans le domaine de la jeunesse, en plus de ce rôle générique, elle a aussi le rôle particulier de s’assurer que les dispositions de la LPJ et les spécifications de 2006 sont mises de l’avant et sont respectées. Elle peut elle-même déposer un recours au tribunal lorsqu’elle considère que les droits d’un enfant ou de ses parents n’ont pas été respectés.