Cours #4 : Le triomphe de l'État-Nation Flashcards
Garibaldi
Giuseppe Garibaldi (1807-1882) était un leader militaire et révolutionnaire italien, figure clé de l’unification italienne. Connu pour son expédition des Mille, il contribua à l’unification de l’Italie en libérant le sud du pays des Bourbons. Républicain et internationaliste, il combattit pour la liberté non seulement en Italie, mais aussi en Amérique du Sud. Garibaldi est surnommé le “héros des deux mondes” pour ses exploits.
Guerre franco-prussienne
La guerre franco-prussienne (1870-1871) fut un conflit majeur entre le Second Empire français, dirigé par Napoléon III, et la Prusse, qui représentait les États allemands unis sous la direction de Bismarck.
La guerre franco-prussienne (1870-1871) a été déclenchée par les ambitions de Napoléon III et le désir de Bismarck d’unifier l’Allemagne. La France a déclaré la guerre le 19 juillet 1870. Après des défaites à Sedan et Gravelotte, Paris est tombée. Cela a conduit à la chute du Second Empire, à l’unification allemande et à des tensions persistantes.
Labour Party
Entre 1900 et 1914, le Labour Party est fondé pour représenter les intérêts des travailleurs et des syndicats britanniques, cherchant à influencer la politique par des moyens parlementaires. Pendant cette période, le parti se développe progressivement, remportant ses premiers sièges au Parlement et s’affirmant comme une alternative aux partis traditionnels. En 1906, il obtient un succès notable aux élections générales, devenant un acteur politique clé dans les débats sur les droits des travailleurs et les réformes sociales.
Compromis (Aushgleich) de 1867
Le Compromis de 1867 établit la double monarchie d’Autriche-Hongrie, donnant à la Hongrie une autonomie accrue au sein de l’Empire. L’Autriche et la Hongrie deviennent deux États distincts avec leurs propres gouvernements, tout en partageant un monarque commun et des ministères pour les affaires étrangères, la défense et les finances. Cet accord apaise les tensions hongroises, mais laisse d’autres nationalités insatisfaites, ce qui contribue à l’instabilité de l’Empire.
Quels domaines étaient gérés conjointement par l’Autriche et la Hongrie dans le cadre du compromis de 1867, et pourquoi ces ministères ont-ils été partagés ?
Les Affaires étrangères, car l’Empire devait mener une politique étrangère cohérente,
La Défense, pour assurer une armée commune
Les Finances, afin de financer les dépenses communes des deux États, notamment les frais militaires et diplomatiques.
Quels étaient les avantages et les limites du compromis de 1867 pour la stabilité de l’Empire Austro-Hongrois, et pourquoi ce modèle n’a-t-il pas suffi à prévenir l’effondrement de l’Empire en 1918 ?
Le compromis de 1867 offrait certains avantages, notamment la stabilisation temporaire des relations entre l’Autriche et la Hongrie, permettant à l’Empire de maintenir son unité et sa puissance pendant plusieurs décennies. Il permettait aux Hongrois d’obtenir une autonomie significative tout en restant sous la couronne des Habsbourg. Cependant, ce modèle avait des limites importantes. D’une part, il n’apaisait pas les revendications des autres minorités ethniques de l’Empire, telles que les Tchèques, les Slaves du Sud et les Roumains, qui continuaient à réclamer plus d’autonomie. D’autre part, les tensions internes s’accroissaient à mesure que le nationalisme se renforçait au début du 20e siècle. La Première Guerre mondiale exacerba ces tensions, et après la défaite militaire en 1918, l’Empire se désintégra sous la pression des mouvements nationalistes et des puissances alliées.
Qu’est-ce qui caractérise la période d’intérêt savant dans la formation d’une identité nationale, et pourquoi est-elle importante pour l’émergence du nationalisme ?
La période d’intérêt savant est marquée par une réflexion intellectuelle et culturelle menée principalement par des érudits, philosophes, historiens, et écrivains. Ces penseurs explorent et développent l’idée d’une identité nationale unique, basée sur des éléments tels que la langue, la culture, les traditions et l’histoire commune. Leur travail abstrait jette les bases théoriques pour une conscience nationale collective. Cette phase est cruciale car elle structure et légitime l’idée de nation, souvent en s’inspirant du passé pour créer un sentiment d’appartenance partagé. Le Romantisme européen, par exemple, a joué un rôle clé en valorisant les folklores locaux et en redécouvrant les histoires nationales, préparant ainsi le terrain pour les mouvements nationalistes à venir.
Comment l’agitation patriotique se différencie-t-elle de la période d’intérêt savant, et quels sont ses effets sur le développement du nationalisme ?
L’agitation patriotique marque le passage d’une réflexion intellectuelle limitée à une mobilisation plus large de la population autour des idées nationalistes. À ce stade, les idées élaborées par les penseurs et les érudits commencent à se diffuser au sein de la société à travers des manifestations politiques, des révoltes et des mouvements patriotiques. Ces actions ne concernent plus seulement des élites intellectuelles, mais aussi des groupes plus vastes qui réclament des droits politiques ou l’autonomie. Cette phase se caractérise par un patriotisme plus actif, souvent en opposition à une domination étrangère ou à un empire. Elle prépare le terrain pour l’émergence de mouvements de masse, en canalisant la colère et les aspirations nationales vers des actions concrètes.
Quels sont les éléments qui transforment une agitation patriotique en un mouvement nationaliste de masse ?
La transformation de l’agitation patriotique en un mouvement nationaliste de masse intervient lorsque les idées nationalistes deviennent suffisamment puissantes pour mobiliser une large partie de la population. Cette transition est souvent déclenchée par une série de facteurs, tels que la montée des tensions politiques, une crise économique, ou une répression violente de la part d’une puissance dominante. Les masses commencent alors à s’impliquer activement dans la lutte pour l’autonomie ou l’indépendance nationale, généralement sous l’influence de leaders charismatiques ou de mouvements politiques organisés. L’idéologie nationaliste devient alors un moteur de mobilisation populaire, souvent accompagné de révolutions, guerres d’indépendance ou transformations politiques majeures, comme on l’a vu en Italie ou en Allemagne au 19e siècle.
Dans quelle mesure le modèle national en trois phases est-il applicable de manière universelle, et quelles sont ses limites selon les contextes historiques ?
Le modèle national en trois phases est utile pour comprendre l’évolution du nationalisme dans de nombreux contextes, mais il n’est pas universel. En Europe au 19e siècle, ce modèle s’applique bien dans le cadre d’une industrialisation croissante, d’une urbanisation rapide et de la montée des classes moyennes. Cependant, dans d’autres régions, comme l’Afrique et l’Asie au 20e siècle, le nationalisme a émergé dans des conditions différentes, souvent liées à la lutte contre le colonialisme. Dans ces cas, la période d’intérêt savant était parfois beaucoup plus brève, et l’agitation patriotique et le mouvement de masse étaient souvent étroitement liés à la décolonisation. De plus, certains États n’ont pas suivi ce modèle linéaire, notamment lorsque les mouvements nationalistes ont été réprimés ou qu’ils se sont heurtés à des obstacles institutionnels majeurs. Le modèle doit donc être adapté à chaque contexte historique spécifique pour tenir compte des particularités culturelles, économiques et politiques.
En quoi les révolutions de 1848 ont-elles révélé l’appétit des populations européennes pour les droits civils et constitutionnels, et comment ces aspirations ont-elles contesté l’ordre établi par le Congrès de Vienne ?
Les révolutions de 1848 ont montré que les populations européennes aspiraient à davantage de droits civils et à l’instauration de constitutions démocratiques. Ces mouvements, souvent qualifiés de “Printemps des peuples”, se sont propagés dans plusieurs pays d’Europe et ont contesté l’ordre conservateur établi par le Congrès de Vienne en 1815. Ce dernier avait réaffirmé le pouvoir des monarchies absolues et cherché à maintenir la stabilité en Europe en écrasant les revendications libérales et nationales. Les révolutions de 1848 ont cependant révélé un désir profond de changement, avec des revendications en faveur de gouvernements constitutionnels, de libertés politiques, et de la souveraineté nationale. Bien que la plupart de ces révoltes aient été réprimées, elles ont marqué un tournant dans l’histoire européenne en affirmant que ces idées ne disparaîtraient pas et qu’elles finiraient par remodeler les structures politiques des États-nations./
Quels ont été les principaux vecteurs de diffusion de l’idéologie nationale après 1848, et pourquoi la monarchie a-t-elle accepté de promouvoir l’idée d’un État-nation ?
Après 1848, deux principaux vecteurs ont joué un rôle clé dans la diffusion de l’idéologie nationale : l’école primaire et la conscription militaire. L’accès à l’école primaire, devenu presque universel dans de nombreux pays européens, a permis la transmission des valeurs et de l’identité nationale aux jeunes générations, diffusant l’idée d’une communauté unifiée autour d’une langue, d’une histoire et d’une culture commune. Le service militaire obligatoire a également renforcé ce sentiment national en faisant des soldats non seulement des défenseurs de la nation, mais aussi des citoyens partageant un devoir commun envers l’État. Les monarchies européennes, prenant acte des leçons de 1848, ont compris que l’idée de l’État-nation allait inévitablement triompher. Pour éviter que ce changement ne soit le fruit de révolutions tumultueuses, elles ont souvent pris l’initiative de promouvoir elles-mêmes la création d’un État-nation, préférant contrôler ce processus plutôt que de le subir. C’est ainsi que des monarchies comme celles de l’Allemagne ou de l’Italie ont joué un rôle clé dans l’unification de leurs nations.
En quoi Napoléon III a-t-il joué un rôle crucial dans le processus d’unification de l’Italie, et pourquoi s’opposait-il à l’Autriche et au Congrès de Vienne ?
Napoléon III a joué un rôle central dans l’unification de l’Italie, notamment en soutenant le mouvement national italien contre l’Autriche. Il avait une sympathie pour les aspirations des Italiens à l’indépendance et voyait dans le soutien à cette cause un moyen de réaffirmer la puissance de la France en Europe. Il détestait l’Autriche, qui exerçait une forte influence sur les États italiens du nord, et voyait le Congrès de Vienne (1815) comme un obstacle à l’émergence de nouvelles forces nationales. En 1859, Napoléon III a scellé une alliance avec le royaume de Piémont-Sardaigne, permettant à l’Italie de remporter des victoires contre l’Autriche, notamment lors de la bataille de Solférino. Cette intervention affaiblit l’Autriche et brisa en partie l’ordre imposé par le Congrès de Vienne, tout en renforçant les intérêts français en Italie et en Europe. Bien que Napoléon III ait été contraint à l’exil par Bismarck après la guerre franco-prussienne de 1870, son rôle dans l’unification italienne reste crucial pour l’affaiblissement de la domination autrichienne et le succès de l’unité italienne.
Quelles sont les principales caractéristiques du Second Empire de Napoléon III, et pourquoi le régime est-il qualifié d’“empire libéral” à partir de 1860 ?
Le Second Empire de Napoléon III, instauré après un coup d’État en 1852, était un régime autoritaire mais modernisateur. Napoléon III a centralisé le pouvoir autour de sa personne, tout en promouvant des réformes économiques et sociales. Le régime s’est appuyé sur un libéralisme économique, favorisant l’industrialisation, le développement des infrastructures (comme les chemins de fer), et une politique favorable au libre-échange, notamment avec le traité de libre-échange avec le Royaume-Uni en 1860. À partir de cette date, l’Empire évolue vers un régime plus libéral : Napoléon III accorde plus de pouvoirs à la chambre des représentants et réduit la censure de la presse. Cela marque un tournant vers une plus grande ouverture politique, bien que le régime reste autoritaire. Cette libéralisation progressive s’inscrivait dans une volonté de maintenir la stabilité tout en répondant aux pressions internes pour plus de participation politique et de libertés.
Quels étaient les principaux obstacles à l’unification de l’Italie avant 1860, et comment ces obstacles ont-ils influencé la perception de l’Italie comme un « puzzle » géographique ?
Avant 1860, l’Italie était fragmentée en huit États indépendants, chacun gouverné par des princes, ce qui créait une perception de l’Italie comme un « puzzle » géographique. Les barrières douanières empêchaient la libre circulation des marchandises, tandis que les différences de poids, de mesures et de monnaies compliquaient les échanges. L’absence d’institutions communes, d’un emblème national et d’une législation uniforme rendait difficile l’émergence d’une identité italienne unifiée. De plus, l’Autriche contrôlait la plupart des régions du nord, exerçant une influence considérable sur les États italiens, ce qui freinait les aspirations à l’unité.
Comment les idées des Lumières et la réaction contre l’absolutisme ont-elles contribué à la montée du nationalisme en Italie ?
Les idées des Lumières ont joué un rôle essentiel dans la promotion de concepts tels que la liberté, l’égalité et la souveraineté nationale, inspirant ainsi un sentiment de nationalisme en Italie. La réaction contre l’absolutisme et le despotisme des puissances étrangères, notamment l’Autriche, a renforcé ce sentiment. Giuseppe Mazzini, en tant que père intellectuel du nationalisme romantique, a largement contribué à cette montée du nationalisme, appelant à une Italie libre et unie, ce qui a mobilisé les esprits en faveur de l’unification.
En quoi Napoléon III a-t-il joué un rôle crucial dans l’unification italienne, et quelles étaient ses motivations derrière ce soutien ?
Napoléon III a joué un rôle déterminant dans l’unification italienne en apportant un soutien militaire et diplomatique à la cause italienne. Motivé par des ambitions impérialistes et le désir de rééquilibrer les forces en Europe, il voyait dans l’unification italienne une opportunité de diminuer l’influence autrichienne, qu’il considérait comme un obstacle à ses propres intérêts. Son soutien aux mouvements nationalistes italiens a permis aux forces unificatrices de gagner en puissance, facilitant ainsi le processus d’unification.
Quel était le rôle de Giuseppe Garibaldi et de son expédition des Mille dans le processus d’unification italienne ?
Giuseppe Garibaldi a été une figure centrale de l’unification italienne grâce à son expédition des Mille, qui a débuté en 1860. À la tête de ses “Chemises rouges”, il a mené une campagne militaire qui a abouti à la libération du Royaume des Deux-Siciles, mettant fin à la domination bourbonienne. Les victoires de Garibaldi ont été essentielles pour rallier le sud de l’Italie à la cause unificatrice. Bien que ses méthodes et son idéal républicain aient parfois été en désaccord avec les approches plus modérées de Cavour, son succès a permis de consolider les bases de l’Italie unifiée.