Cours 4 : Approche psychanalytique : théories des relations d’objet Flashcards
Quelles sont les perspectives des relation d’objet ?
- En psychanalyse, la relation d’objet est le rapport qu’a un individu (le sujet) avec les objets qui constituent le monde dans lequel il vit.
- La vie psychique part de la pulsion biologique.
- On réduit l’importance de la pulsion biologique au profit des besoins personnels et de l’environnement.
- La pulsion précède la relation
Mélanie Klein : La vie psychique des enfants
- S’intéresse au monde intérieur et fantasmatique de l’enfant
- Étends les concepts psychanalytiques aux enfants
- S’éloigne ainsi de la psychanalyse traditionnelle en insistant sur le développement préœdipien
- Hypothèses sur le monde fantasmatique de l’enfant
Définissez la Position schizo-paranoïde (Klein)
Mode de pensée schizoïde (coupé du monde) et paranoïde (le bébé centre sa vie sur son besoin de boire)
• Première moitié de la première année de vie (0-6 mois)
• Le monde du bébé est peuplé d’objets partiels, organisés en deux catégories : bons et mauvais
o Objet partiel : il les catégorisent seulement par le bon et le mauvais.
• Activité centrale à la vie du bébé : être nourri
• C’est autour de cette action que s’organise son rapport au monde extérieur et le développement du lien avec les personnes qui prennent soin de lui (bon sein, mauvais sein)
• Être nourri = état de satisfaction, paisible = bon
• Faim, ayant besoin = douleur = mauvais
• La mère est ainsi perçue comme bonne ou mauvaise, selon qu’elle nourrisse le bébé (bon sein) ou qu’elle ne réponde pas à son besoin (mauvais sein)
o Le sein prend donc une place importante dans la vie du bébé.
o La personne n’est pas présente pour nourrir le bébé lorsqu’il a faim (mauvais sein)
o La personne est catégorisée comme bonne si elle le nourrit (bon sein)
o Le bébé est un mauvais soi lorsqu’il a faim / il est un bon soi lorsqu’il est nourri. « Le sein me veut du mal, il ne me nourrit pas »
À ce moment, le bébé ne fait pas non plus la différence entre lui et l’objet.
Exemple d’une personne ayant eu un problème à cette étape de vie (paranoïde) :
• Une femme se sent mal d’aller prendre l’autobus ;
• Elle projette ce mal sur le chauffeur d’autobus en s’imaginant qu’il met une chanson qu’elle déteste lorsqu’elle embarque ;
• Elle pense donc qu’il lui veut du mal.
Définissez la Position dépressive (Klein)
• De 4-6 mois à 1 an
• L’enfant appréhende sa mère comme « objet total »
o Avant, grande amour : je suis nourrie, elle m’aime / Grande haine : je ne suis pas nourri, elle me déteste = elle est deux personnes (position schizo-paranoïde)
o Le bébé voit maintenant la mère comme un objet total (elle est la maman présente, mais aussi la maman qui est parfois absente)
o Position dépressive : perte/deuil de la possibilité de l’objet tout bon (le bébé doit faire le deuil d’un objet qui serait tout bon (la mère a du bon et du mauvais en elle). / Unification des parties clivées dans un objet total.
o La mère, son objet d’amour, peut être défaillant, décevant. Elle peut ne pas répondre tout de suite.
o Le gain : l’objet tout mauvais n’existe plus non plus.
o La perte : l’objet tout bon n’existe plus.
o La mère doit « survivre » aux « attaques » du bébé (ex : malgré les comportements du bébé, elle continue de le nourrir, même à 2am)
o Une mère moins présente peut donner l’impression au bébé qu’il est détesté, ce qui fait qu’il resterait pris dans sa position schizo-paranoïde
Mécanismes de défense et angoisses (Klein)
• Angoisse dominante paranoïde, persécutrice et de morcellement
o Angoisses projetées dans le monde extérieur
• Mécanismes de défense contre cette angoisse : introjection et projection
o Introjection : prises en la personne
o Projection : projetée vers l’extérieur
• Les expériences de satisfaction soutiennent le développement du moi : elles seront introjectées
• Les expériences de déplaisir, de frustration et de douleur seront projetées à l’extérieur et vécues comme non-moi (car potentiellement destructrices)
o Ex : Le bébé n’est pas bien, donc le mal est projeté sur le sein qui est mauvais.
Qui est Mélanie Klein (1882-1960) ?
• Née à Vienne
• Analysée par Sandor Ferenczi et Karl Abraham
• S’intéresse au développement préœdipien et au monde interne et fantasmatique du bébé
• Controverses et conflits avec Anna Freud
o Groupes distincts : Kleinien (idées novatrices) / Anna Freudien (plus conservateurs / le middle group (ex : Winnicott)
o Mélanie Klein pensait qu’il était possible d’analyser les bébés (jeu, dessin en thérapie) / Anna Freud ne pensait pas que c’était possible.
Qui est Donald Woods Winnicott (1896-1971) ?
• Pédiatre et psychanalyste britannique
• Membre du « middle group » de la Société britannique de psychanalyse
• Une pratique avec les mères et les bébés/les jeunes enfants qui le mène à s’intéresser au développement notamment sous l’angle des fonctions de la mère qui permettent au nouveau-né de développer une assise psychique saine
• « There’s no such thing as a baby »
o Un nourrisson n’est jamais sans sa mère, sinon il meurt. La diade mère-bébé est un tout. Ce tout se dissocie éventuellement.
Le développement affectif primaire (Winnicott)
• Il existe au départ un Moi qui enregistre les expériences
• Partage le point de vue selon lequel le nourrisson se confond avec le monde
o Le nourrisson vie sa vie en fusion avec son environnement
• À travers la maturation, les soins parentaux, les sensations qui viennent du monde extérieur, se développent un sentiment d’exister et une « membrane » distinguant l’intérieur de l’extérieur
o Ex : sentir une certaine continuité dans son interaction avec le monde. Le bébé comprend tranquillement qu’il est un Moi.
• Début du développement du Moi : intégration de l’activité psychosomatique où la psyché vient vivre dans le soma
Trois phases du développement primaire (Winnicott)
- Holding
• Dépendance absolue (Les soins ne viennent pas d’une autre personne. Il s’agit du fruit de sa projection à ses angoisses)
• Angoisses contre lesquels les soins maternels/parentaux protègent le nourrisson
• Les soins prodigués à l’enfant sont ajustés à ses besoins - Handling (dépendance relative)
• Quelques semaines après la naissance
• Réfère à la manière dont les soins sont donnés (Comprend tranquillement que le donneur de soin est extérieur) - Relation d’objet
• Le monde environnant est présenté à l’enfant
o Le trouvé-créer (illusion) : le bébé a l’impression d’avoir créé sa mère et ses actions. / pour que cette illusion ait lieu, un objet (mère) doit être présent dans l’environnement pour répondre à ses besoins.
o Sentiment agréable chez l’enfant relié au trouvé-créer (ex : une jeune fille sait qu’elle aura la fève dans sa part de gâteau. Et donc, être la reine. Si elle l’a, elle aura l’illusion qu’elle a créé la situation reliée à l’objet)
o La relation avec l’objet se complexifie : notion de délai encouragée par les parents qui expliquent le délai.
o L’illusion de contrôler l’objet sert, inconsciemment, a diminuer l’angoisse que l’objet disparaisse (et donc que le bébé disparaisse aussi ; car il se croit au départ en dépendance absolue)
o Désillusion progressive du trouvé-créer encouragée par le fait que l’objet n’est pas toujours disponible / La réponse attendue n’a pas toujours lieu. Le bébé se rend aussi compte qu’il ne disparaît pas quand l’objet n’est pas là. Une dissociation se crée.
La mère suffisamment bonne (Winnicott)
• Capable d’être fiable et constante, mais suffisamment séparée de son enfant pour permettre à celui-ci d’émettre un signal, de signifier un besoin, auquel elle pourra répondre
• Le délai dans la réponse et l’inadéquation supportable pour le bébé qui permettent le développement de la représentation et du souvenir de la satisfaction obtenue
o J’ai eu faim, j’ai pleuré : mes parents répondent à mon besoin (et non : personne ne répond à mon besoin OU mes parents répondent à mon besoin avant même que j’aie à le demander)
o Les délais supportables sont différents pour chaque bébé. Le parent doit y être sensible.
L’émergence du vrai self (Winnicott)
- Accumulation des expériences de satisfaction et des souvenirs positifs
- Développement d’une confiance en soi et en le monde environnant
- Capacité d’être seul
- Sentiment de continuité d’existence
- Et le faux self
Influence sur la théorie de l’attachement
Issue des travaux théoriques du psychanalyste britannique John Bowlby et des travaux en psychologie du développement de Mary Ainsworth
Bowlby :
• Système comportemental d’attachement (système psychologique inné spécialement dédié à la relation parent-enfant)
• Modèles internes opérants
o représentations mentales de soi et des autres qui se développement au courant des premières années de la vie – en particulier avec notre donneur de soins principal
o Ces modèles deviennent de structures durables de la personnalité
Ainsworth :
• Impact sur l’enfant de la séparation d’avec le parent
• Situation étrangère
Théorie de l’attachement
Trois types d’attachement
- Sécurisé : L’enfant est sensible au départ de sa mère, mais il explore et joue malgré la séparation. Il va être content et réconforté par son retour.
- Anxieux/évitant : L’enfant proteste le départ du parent. Au retour, il va avoir des comportements fuyants.
- Anxieux/ambivalent : Le départ et les retrouvailles sont difficiles. Ex : au retour, l’enfant va vouloir être pris, mais peut frapper le parent. Il est vraiment content que le parent revienne, mais en même temps il est très fâché.
Variations culturelles : l’attachement n’est pas perçu de la même façon partout.
Attachement à l’âge adulte : Va teinter les relations amoureuses, intimes. Ex : un partenaire sort en soirée, l’autre est fâché de ça et lui fait sentir à son retour.