COURS 3 - PARADIGMES PERMETTANT D’INTERPRÉTER LES DONNÉES SUR LES SEXUALITÉS: APPROCHE ESSENTIALISTE ET CONSTRUCTIVISTE DE LA SEXUALITÉ Flashcards

1
Q

quelles sont les deux principales perspectives théoriques qui ont grandement influencé la façon de concevoir et d’étudier la sexualité en Occident?

A

l’essentialisme et le constructivisme social

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2
Q

qu’est-ce que l’essentialisme?

A
  • c’est la croyance que certaines entités ont une essence propre qui les constitue, des propriétés nécessaires qui font qu’elles existent
  • les propriétés humaines ne changent pas, sont des données stables
  • les propriétés ne sont pas dues à quoi que ce soit d’extérieur
  • vision qui a dominé jusqu’au 20e siècle
  • racines dans la biologique et dans la religion
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3
Q

Selon la perspective essentialiste, l’humain est il affecté par son environnement?

A

Non! Selon l’essentialisme,
- les comportements humains et sexuels sont régis par des lois universelles stables qui ne changent pas dans le temps et qui échappent au libre arbitre des gens
- la conscience est un concept essentialiste
- l’humain n’est pas affecté par le contexte social, historique, culturel ou par l’éducation

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4
Q

quelles sont les cinq prémisses établies par l’essentialisme lorsqu’opposée au domaine de la sexualité?

A
  • La sexualité est inhérente et naturelle chez tous les individus (exclue donc les personnes asexuelles)
  • L’instinct et la pulsion sexuelle sont biologiques et ne sont pas culturellement ou socialement influencés
  • La pulsion sexuelle est comparée à d’autres besoins physiologiques liés à la survie (boire, dormir, manger)
  • Il existe des différences fondamentales (par essence) entre la sexualité de l’homme et celle de la femme
    -> Genre: Masculinité et féminité (il existe une seule façon d’être un homme ou une femme)
    -> Exemples en sexologie : Sexoanalyse (agressivité phallique, archétypes sexuels), sexocorporelle (creux vaginal)
  • La sexualité est une donnée stable et ne change pas en fonction de l’histoire ou de la culture (réductionnisme biologique ou déterminisme biologique)
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5
Q

donnez des exemples d’essentialisme dans les théorie féministes

A
  • Féminité pure ou originelle (la féminité repose sur une essence femelle: la féminité est essentielle à toutes les femmes et le patriarcat nous empêche de l’exprimer (on encourage le masculin donc on ne peut pas exprimer sa féminité)
  • Oppression universelle des femmes (système symbolique qui assujetti toutes les femmes de la même façon à travers l’histoire peu importe la culture à une oppression. ne prend donc pas en compte l’intersectionnalité [on se base sur les besoins de la majorité])
  • Féminisme (objet unifié femme)
  • Féminisme différentialiste ou féministe essentialiste: différence innée entre les hommes et les femmes qui revendique l’égalité dans la différence, et donc il y a une complémentarité des sexes
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6
Q

Qu’est-ce que la psychologie évolutionniste?

A
  • inspirée de la théorie de l’évolution de Darwin
    > Sélection naturelle → seuls les individus les plus forts ou les mieux adaptés survivent
    > Sélection sexuelle → pour survivre, les individus d’une même espèce veulent transmettre leurs gènes
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7
Q

Quel est l’intérêt évolutif des caractéristiques physiques et physiologiques?

A
  • camouflage de l’ovulation
  • morphologie du pénis
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8
Q

Quel est l’intérêt évolutif de l’évitement de l’inceste?

A

pour favoriser l’évitement de la consanguinité et de favoriser l’évolution

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9
Q

Quel est l’intérêt évolutif des critères de choix des partenaires (mating preferences)?

A
  • les femelles seraient plus sélectives parce qu’elle s’impliquent plus envers leur progéniture (contraire pour les mâles)
  • cette différence crée une compétition intrasexuelle entre les mâles pour se trouver une femelle
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10
Q

Quel est l’intérêt évolutif des critères d’attirance érotique?

A
  • Âge (femmes jeunes = potentiel reproductif)
  • rapport taille-hanches (fécondité et santé)
  • rapport taille-poitrine
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11
Q

Quel est l’intérêt évolutif du sentiment amoureux et de la jalousie?

A
  • l’amour permet le maintien d’un lien fort entre partenaires
  • femmes plus jalouses quand confrontées à des signes d’infidélité émotionnelle
  • hommes plus jaloux quand c’est une infidélité sexuelle (incertitude de paternité)
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12
Q

Quel est l’intérêt évolutif de l’excitation sexuelle?

A
  • hommes: provient des stimuli visuels (évaluation du potentiel reproductif)
  • femmes: graduel (évaluation de l’engagement)
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13
Q

Quel est l’intérêt évolutif du plaisir érotique et de l’orgasme?

A

les orgasmes sont là pour faire plus d’enfants parce que ça procure du plaisir

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14
Q

Quel est l’intérêt évolutif du type de relation?

A
  • relations à court terme pour les hommes (distribuer les semences)
  • relations à long terme pour les femmes (assurer l’engagement et la co-parentalité)
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15
Q

Quel est l’intérêt évolutif de l’homoérotisme?

A
  • Aucune fonction adaptative? (gais/lesbiennes peuvent contribuer à l’aide de la survie de l’espèce en aidant à élever les enfants en offrant soutien aux oncles/tantes/etc)
  • Inclusive fitness: altruisme
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16
Q

Quelles sont les deux grandes idées essentialistes de la sexualité qui sont critiquées?

A
  • la pulsion sexuelle comme ancrée dans la biologie
  • le comportement sexuel comme instinctif
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17
Q

Pourquoi le concept de pulsion sexuelle comme ancrée dans la biologie selon l’essentialisme est critiqué?

A

Parce que:
- être privé de sexualité n’entraine pas de dépérissement ou détérioration
- l’évitement de la sexualité n’entraine pas de maladies\maux
- être actif sexuellement n’engendre pas automatiquement un état de santé favorable

18
Q

Pourquoi le concept de comportement sexuel comme instinctif selon l’essentialisme est critiqué?

A
  • la sexualité est un apprentissage: décoder la sexualité, ses significations, comment se comporter sexuellement selon le contexte, etc.
  • la sexualité n’est pas que basée sur des facteurs hormonaux
  • les sensations sexuelles ne veulent rien dire en elles-mêmes
19
Q

pourquoi le constructivisme social (et les théories critiques, marxiste, féministe, queer) conteste-t-il l’essentialisation des rôles de genre?

A

parce que:
- Les femmes et les hommes ne sont pas tous.tes pareil.le.s
> Critique l’universalisme des rôles de genre
- Les différences ne sont pas naturelles, mais construites à travers l’histoire, la culture, l’éducation, le social
> Pas de nature intrinsèque (parce qu’il y a beaucoup de façon d’exprimer le genre et la sexualité au sein d’une même société; pas des groupes homogènes)

20
Q

quels sont les quatre postulats du constructivisme social?

A

1) Notre expérience du monde ne détermine pas comment le monde est compris et vu
2) Les concepts, significations et catégories que nous utilisons pour comprendre le monde diffèrent d’une culture à une autre et d’une époque à une autre
3) Les idées qui persistent et qui durent en ce qui concerne certains thèmes ne sont pas automatiquement liées à leur valeur/teneur empirique mais plus aux groupes/individus qui ont un intérêt à ce qu’elles perdurent
4) Les descriptions et explications du monde sont en elles-mêmes des actions sociales qui produisent un effet social

21
Q

vrai ou faux: le constructivisme social rejette les grandes idées universelles en ce qui concerne la sexualité?

A

vrai!

22
Q

vrai ou faux: selon le constructivisme social, ce qui est considéré comme sexuel et ce que signifie la sexualité ne varie pas selon les cultures et les époques?

A

faux!

23
Q

vrai ou faux: selon le constructivisme social, rien en soi n’est sexuel, il faut d’abord le nommer et le définir comme tel

A

vrai! ce qui est considéré sexuel ou non dépend du contexte, de l’époque et de la culture. (ex.: la nudité sexuelle ou pas dépendamment du contexte)

24
Q

Quel est l’objet d’étude privilégié dans la perspective constructiviste?

A

les aspects sociaux et culturels de la sexualité au lieu d’étudier l’individu hors de son contexte et la biologie

25
Q

Qu’est-ce que la théorie des scripts sexuels?

A
  • une des premières approches constructivistes
  • par Simon et Gagnon, en 1973
  • inspiré de interactionnisme symbolique: les comportements n’ont pas de sens en soi et les individus interprètent le monde en fonction des interactions entre eux
  • une des théories les plus citées encore aujourd’hui
  • le monde transcende à travers des scénarios: l’humain a besoin de contexte pour faire sens de ce qu’il vit et d’avoir des guides pour le diriger dans ses interactions sociales. les interactions sociales nous indiquent comment agir en société, et nous apprend à agir presque par réflexe
26
Q

quelles sont les quatre prémices de la théorie des scripts sexuels?

A

1) Les modèles de conduite sexuelle varient selon les cultures
2) Aucune programmation génétique structurant l’interaction sexuelle ne supplante les effets des scénarios sexuels → Le désir vient d’un fait social scripté
3) Les modèles de conduites propre à une culture/à une époque, s’acquièrent à travers la socialisation et l’enculturation
4) Variabilité dans l’appropriation individuelle des scénarios sexuels prescrits par la culture (subjectivité sexuelle)

27
Q

à quoi ressemblent les apprentissages sociaux selon la théorie des scripts sexuels?

A
  • appris, codifiés, élaborés comme des récits, dans notre conscient
  • existe des milieux plus ou moins codifiés
  • les scripts viennent de la famille, des amis, des médias, des films, etc
  • comment, quoi, dans quel contexte, avec qui. par exemple: contexte d’une relation sexuelle où on assume ce qui s’est passé
28
Q

vrai ou faux: selon la théorie des scripts sexuels, le contexte ne favorise par la montée du désir?

A

faux! le désir vient de la séquence d’un scénario d’un bout de contexte.
un geste pourrait être considéré comme érotique ou pas dépendamment du contexte
Hors des scripts, il n’y a pas d’excitation ou de disponibilité sexuelle

29
Q

quels sont les trois niveaux de scripts sexuels?

A
  • intrapsychique
  • interpersonnel
  • culturel
30
Q

Que sont les scripts intrapsychiques?

A
  • renvoie aux motivations qui produisent l’excitation où l’envie de participer à un acte sexuel
  • tout ce qui provient de notre vie mentale individuelle
  • ils utilisent des éléments d’origines diverses:
    > scénarios culturels
    > éléments d’expérience personnelle
    > récits cognitifs ordonnés, fragments de désirs, de souvenirs et de projets
  • ils s’organisent en schèmes cognitifs structurés
31
Q

vrai ou faux: quand on est dans l’interaction sexuelle, il n’y a pas d’interaction avec les scripts intrapsychiques de.s l’autre.s personne.s impliquée.s

A

faux!

32
Q

Que sont les scripts interpersonnels?

A
  • ils sont présents lors d’interactions entre partenaires parce que l’individu doit répondre aux attentes des autres
  • ils se composent de séquences ritualisées d’actes (mise en place, coordonne l’aspect pratique au moment même)
  • ils coordonnent la réalisation pratique des rapports sexuels
  • c’est une interface où les partenaires se réajustent à leurs scripts intrapsychiques (négociation entre les scripts des autres personnes )
33
Q

Que sont les scripts culturels?

A
  • les scripts culturels (discours des pairs/parents) envoient des messages sur ce qui est érotisable, quoi faire, les positions à adopter, comment crier, etc.
  • ce sont des normes qui sont véhiculées et qui nous influencent
  • ils sont interprétés par le sujet
  • il peut aussi y avoir une influence dans la façon d’interpréter les réactions de notre partenaire
  • présents dans les médias sociaux, cinéma, romans, télévision, arts visuels, récits des pairs, des parents, des professeur.es
34
Q

vrai ou faux: les trois niveaux de scripts sexuels ne sont pas interreliées?

A

faux! au contraire, ils sont toujours interreliés! En effet:
- les scripts intrapsychiques reformulent les scénarios culturels
- les scripts interpersonnels intègrent les scripts intrapsychiques et culturels
- les scénarios culturels doivent être interprétés
> au plan intrapsychique
> puis interpersonnel au moment des négociations

35
Q

Afin de combler les lacunes dans les scripts culturels (les scripts culturels sont trop abstraits pour résoudre toutes les situations d’interactions sociales), les individus font appel aux scripts ___________ (dans la négociation avec autrui).

A

interpersonnels

36
Q

vrai ou faux: les scripts sexuels évoluent selon le temps et les cultures?

A

vrai!

37
Q

À quoi ressemblaient les contextes traditionnels de scripts sexuels?

A
  • scénarios culturels limités
  • improvisation individuelle limitée
  • importantes sanctions sociales si les scripts ne sont pas respectés
38
Q

À quoi ressemblaient les contextes modernes de scripts sexuels?

A
  • diversité de scénarios
  • part plus importante de l’improvisation et des scripts intrapsychiques (les scripts dominants son plutôt des guide-ânes)
  • sanctions sociales moins importantes si les scripts ne sont pas respectés
  • les scénarios culturels ne s’appliquent toutefois pas de la même façon selon les groupe social (ex.: slutshaming pour les femmes et acceptation/glorification pour les hommes)
39
Q

donnez des exemples de théories essentialistes

A
  • théories freudiennes
  • théories génétiques
  • théories hormonales
  • théories physiologiques
40
Q

donnez des exemples de théories constructivistes

A
  • théorie interactionniste symbolique (tout est construit à travers les interactions)
  • théorie de l’apprentissage social (on se développe par essaie erreur)
  • théorie de l’étiquetage
  • perspective anthropologique (tout est culturellement construit)
41
Q

quelles critiques peut-on faire de l’essentialisation de l’orientation sexuelle?

A
  • prétendre qu’il ne devrait plus avoir d’homophobie parce que c’est l’homosexualité est innée a des conséquences parce que les gays/lesbiennes font le choix de, par exemple, faire un coming out, embrasser, tenir la main, etc et certaines personnes sont contre ces choix-là
  • parvient pas à expliquer pourquoi l’orientation sexuelle peut fluctuer au cours d’une même vie et ne prend pas en compte les variations
  • les comportements sexuels ne sont pas interprétés de la même façon selon la culture
  • hétérosexualité et de l’homosexualité dans un système binaire (prend pas en compte les autres orientation sexuelles - pansexualité)
  • terminologie stigmatisante («anormalité», «déficience», «aberration», etc.)
  • on cherche les causes de l’homosexualité, et non les causes de l’homophobie (ce qui mène à des interventions (médicales ou thérapies de conversions) visant à prévenir, à avorter ou à corriger l’orientation sexuelle