cours 10 - Les agresseurs sexuels d'enfants Flashcards
les gestes à caractère sexuel avec contact
les attouchements sexuels de nature génitale (ex.: pénis, vulve) et non génitale (ex.: anus, aines, seins, cuisses, fesses), les contacts oraux et génitaux, et la pénétration orale, vaginale ou anale par une partie du corps ou un objet.
les gestes à caractère sexuel sans contact
l’exposition à des comportements sexuels (présentation de matériel à caractère pornographique ou d’activités sexuelles), l’exhibition des organes génitaux, le fait d’inciter l’enfant à se toucher ou à se masturber, de réaliser ou de posséder tout type d’enregistrement de l’enfant dans un contexte sexuel, l’envoi numérique de contenu sexuel à un enfant, et le leurre d’enfants qui, essentiellement, réfère au fait d’entrer en contact avec un enfant au moyen de technologies de communication dans le but de commettre une infraction à caractère sexuel.
âge de la majorité sexuelle au Canada
16 ans
exceptions à la majorité sexuelle
12 et 13 ans peuvent consentir à des activités sexuelles avec une personne âgée au maximum de plus deux (14 ou 15 ans)
14 et 15 ans peuvent consentir à des activités sexuelles avec une personne âgée d’au plus cinq ans de leur âge (19 ou 20 ans)
- de 12 ans ne peuvent en aucun cas consentir à des activités sexuelles
les raisons qui peuvent amener une personne à ne pas signaler
1-l’enfant peut croire que l’agression dont il fut victime est « normale »
2-l’adulte ayant été agressé sexuellement dans son enfance peut, au fil du temps, avoir oublié l’agression qu’il a subie (amnésie traumatique)
3-la procédure juridique qui suit la dénonciation d’une agression sexuelle peut s’avérer être lourde sur le plan psychologique
la nature du lien unissant la victime et l’agresseur
La grande majorité des enfants victimes d’agressions sexuelles connaissent l’auteur de l’infraction, et ce, peu importe la région du monde examinée :
Au CANADA, il est estimé que 88% des infractions sexuelles commises l’ont été par une personne connue de la victime.
Aux ÉTATS-UNIS, la quasi-totalité des victimes d’agressions sexuelles connaissait leur agresseur (93%).
En EUROPE, entre 70% et 85% des enfants victimes d’agressions sexuelles connaissaient leur agresseur
les facteurs explicatifs de l’agression sexuelle d’enfants
1- la préférence sexuelle déviante de nature pédophilique
2- les distorsions cognitives pédophiliques: des pensées qui banalisent l’acte
3- déficit émotionnel: les gens utilisent des mauvaises stratégies
4- déficit d’intimité relationnelle
la préférence sexuelle déviante de nature pédophilique
Réfère au fait d’avoir un intérêt sexuel envers les enfants.
McGuire et al. (1964)
les individus ayant commis des délits sexuels tendent à reproduire les expériences traumatisantes dont ils ont été témoins lorsqu’ils étaient jeunes.
Laws et Marshall (1990)
la commission de comportements sexuels envers les enfants est le résultat d’un conditionnement ayant lieu durant l’enfance –> favorisé le développement d’une préférence sexuelle pour les enfants et, par la même occasion, à inhibé toute attirance sexuelle envers les adultes.
Cantor et McPhail (2016)
la préférence sexuelle envers les enfants n’est pas à elle seule suffisante pour expliquer l’agression sexuelle d’enfants.
les distorsions cognitives pédophiliques
Processus internes, incluant les justifications, les perceptions et les jugements qui permettent à un individu de rationaliser son délit sexuel.
ex: Si un enfant ne résiste pas, c’est qu’il désire s’engager dans une relation sexuelle avec un adulte.
Les relations sexuelles sont une bonne façon d’éduquer sexuellement un enfant.
Déficit émotionnel
L’empathie se décline sous deux formes (Gladstein, 1983) :
L’empathie cognitive –> capacité de l’individu à comprendre ce que ressent autrui sans nécessairement parvenir à ressentir ce qu’autrui peut ressentir. Souvent présent chez les sadiques sexuels.
L’empathie affective –> capacité de l’individu à ressentir les émotions vécues par autrui.
Marshall et Barbaree (1990)
Les agresseurs sexuels d’enfants présenteraient un déficit dans les deux formes d’empathie –> incapables de reconnaître et de ressentir les émotions négatives vécues par la victime, facilitant donc leur passage à l’acte par un manque d’inhibition de leurs comportements.
Hanson et Morton-Bourgon (2005)
Le déficit d’empathie ne permet pas de prédire la récidive sexuel ;
les agresseurs sexuels d’enfants ne présentaient pas un déficit d’empathie cognitif ou affectif plus important que les individus diagnostiqués pédophiles n’ayant pas agis.
déficit d’intimité relationnelle
Marshall (1989) :
Les individus qui commettent des agressions sexuelles envers les enfants auraient, à la suite d’expériences négatives durant l’enfance (ex.: maltraitance infantile), développé des styles d’attachement insécure
Style d’attachement qui favorise le développement de difficultés interpersonnelles
Pour combler ces déficits, les agresseurs privilégient les rapprochements émotif et sexuel à l’endroit des enfants – moins de risque d’être rejeté.
Hypothèse soutenue par la méta-analyse de Whitaker et ses collègues (2008).
limites des théories unifactorielles
Bien que l’identification de différents facteurs de risque associés à l’agression sexuelle envers des enfants permette de mieux délimiter le phénomène, cette stratégie permet seulement de dresser un portrait approximatif de la situation.
Pourquoi ?
Bien des agresseurs sexuels d’enfants n’ont pas une préférence sexuelle déviante ou encore des déficits d’empathie.
les modèles multifactoriels
La théorie des préconditions (precondition model ; Finkelhor, 1984)
Le modèle quadripartite (quadripartite model ; Hall et Hirschman, 1992)
La théorie motivation-facilitation de l’agression sexuelle (motivation-facilitation model of sexual offending ; Seto, 2008 ; 2017)