Cours 10: Délinquance juvénile et évaluation des jeunes Flashcards
V ou F. Les outils d’évaluation développés pour les adultes peuvent être utilisés auprès des mineurs
Faux, ils ne peuvent pas être utilisés auprès des mineurs
V ou F. Il y a consensus au sein de la communauté scientifique concernant le développement atypique et les symptômes associés durant l’adolescence. Expliquez
Faux, il y a peu ou pas du tout de consensus.
Parce que quant aux facteurs de risque pris en considération et leurs évaluations puisque les facteurs de risque à l’adolescence sont beaucoup plus fluides et dynamiques, qui bougent continuellement. Donc, les possibilités d’erreur sont plus importantes.
Quels sont les trois aspects de la spécificité développementale pris en considération lors de l’évaluation des jeunes? Donnez un exemple/définition pour chacun des aspects.
L’âge (ex: frapper, battre, mordre; sont des comportements très communs de 2 à 5 ans. Après 5 ans, l’agression physique devient un comportement beaucoup plus problématique)
La discontinuité (importance de la discontinuité de la conduite antisociale et délinquante passé la période adolescente, il faut reconnaître de l’importance du caractère dynamique de la personnalité et du comportement délinquant)
La comorbidité (habituellement les problèmes viennent en grappe, donc plusieurs problématiques sur différents fronts (individuel, familial, etc.))
Quelles sont les spécificités des adolescents sur le plan de la délinquance et du comportement criminel?
La délinquance varie et évolue d’une période à l’autre
- Plus fréquente à l’adolescence, de manière générale ― fréquente VS ralentissement et intermittence (graduelle sur plusieurs années)
- Polymorphisme VS plus spécifique ― à l’âge adulte, le comportement criminel devient plus spécialisé
- En groupe VS solitaire ― avec des complices/des amis à l’adolescence, comparativement à un phénomène plus solitaire à l’âge adulte
Les aspects individuels sont beaucoup moins stables à l’adolescence
Les facteurs de risque et les besoins en matière d’intervention varient
Décrivez l’étude/recherche de Cottle et coll. (2001).
Méta-analyse quantitative des facteurs de risque de la récidive auprès des délinquants juvéniles ayant au moins un antécédent judiciaire
- Combinaison de 22 études pour un total de 15 265 adolescents (principalement des études américaines et quelques études canadiennes)
- Moyenne d’âge est de 14 ans
- Suivi moyen de 4 ans (donc essentiellement jusqu’à l’âge adulte)
- Un taux de récidive général moyen de 48%
Que montrent les résultats de l’étude de Cottle et coll. (2001)?
Les résultats montrent que les meilleurs prédicteurs de la récidive sont notamment:
- La précocité du premier contact avec la justice (souvent avant l’âge de 12 ans = sont plus susceptibles d’avoir une plus longue histoire avec la délinquance)
- Problèmes familiaux
- Trouble des conduites (DSM)
- Pairs délinquants
Les résultats montrent également que ces facteurs ne sont pas associés à la récidive
- Utilisation de substance (on ne parle pas d’abus ici)
- QI (qui est associé à la récidive chez les adultes)
- Nombre d’antécédents judiciaires (contrairement aux adultes, les outils d’évaluation chez les adultes le prennent en considération)
- Origine ethnique
Les résultats confirment la spécificité des facteurs associés à la récidive des adolescent comparativement à ceux associés à la récidive chez les adultes
- Antécédents judiciaires n’ont pas la même valeur qu’auprès de populations adultes
- Les facteurs en lien avec la famille beaucoup plus importants auprès d’adolescents
Quels sont les stratégies d’évaluation chez les adolescents?
- L’évaluation clinique
- L’évaluation typologique
- L’évaluation des risques et des besoins
Dans l’évaluation clinique, l’accent est mis sur la méthode et le caractère multidisciplinaire, car…
Reconnait le caractère multifactoriel de la délinquance juvénile
Différentes expertises pour une évaluation exhaustive
- L’évaluation de l’environnement/fonctionnement social (famille, école)
- L’évaluation psychologique (personnalité, identité, cognitions, etc.)
- L’évaluation psychiatrique (trouble de l’attention, hyperactivité, trouble des conduites, fonctionnement intellectuel)
Évaluation de cas en comité des pairs (surtout en cas de délits sexuels)
Dans l’évaluation clinique, l’évaluation multidisciplinaire est rarement utilisée… Pourquoi?
Requiert beaucoup de temps et de ressources
N’arrive pas nécessairement à un consens
- Plan d’intervention?
- Pronostique (récidive)?
Accent mis sur l’évaluation de l’environnement social
- L’évaluation psychologique et psychiatrique à l’occasion
Dans l’évaluation typologique, l’accent est mis sur la diversité des formes de délinquance et de trajectoires développementale associées, car…
Reconnait la multiplicité des trajectoires développementales
Faux de dire que chaque cas est ‘‘unique’’ et ‘‘différent’’
Il y a des ‘‘profils’’, certains plus fréquents que d’autres
Profils générés par une méthode standardisé (test, évaluation structurée, etc.)
Plusieurs typologies (profils) d’adolescents furent proposées
Implique que pour chaque profil, il y a un plan d’intervention spécifique et adapté
Dans l’évaluation typologique, qu’a fait Jessness?
Il crée un inventaire qui permet d’évaluer des traits de personnalité et sous-types de délinquance
- Modèle de classification afin d’orienter l’intervention
- 3 catégories de profils
- Maturité et développement moral et social
- Stades de développement (vision de soi, autrui et société)
- Jeunes en difficulté ― développement moral/social peu développé
Dans l’évaluation typologique, quels sont les trois profils de jeunes en difficulté?
a) Le ‘‘carencé’’ (sous-socialisé)
b) Le sujet à structure délinquante
c) Le névrotique
Quels sont les caractéristiques du Carencé dans l’évaluation typologique?
Égocentrique et centré sur ses propres besoins (pas nécessairement narcissique, mais difficulté à comprendre/prendre en considération les règles/règlements)
Recherche satisfaction facile et rapide de ses propres besoins
Normes, lois et règles ne sont que des obstacles
Difficultés à comprendre le comportement d’autrui (difficulté à faire des liens entre leur comportement et la réaction de l’autre)
- Vision positive si autrui aide à combler des besoins, sinon c’est une vision négative
Blâmer autrui pour leurs ‘‘malheurs’’, constamment dans une position de victime
Immaturité importante face à une difficulté, face aux ‘‘non’’, aux refus de quelque chose
Délinquance importante, amis un problème parmi beaucoup d’autres (toxicomanie précoce et abusive, PSM)
Si besoin non comblé ― revendicateur, agressif et isolement dû à l’immaturité
Quels sont les caractéristiques du sujet à structure délinquante dans l’évaluation typologique?
Plus conscient des normes, loirs et règles, mais toujours perçues comme des embûches à la satisfaction de ses besoins
Ne comprends pas la raison d’être de ses règles, remet en question celles-ci, attitude rebelle
Utilise les règles/normes seulement si elle procure un avantage/permet de combler un besoin
Différentes stratégies (coercition, violence, manipulation, mensonges) afin d’arriver à ses fins
Vision négative de l’école, des adultes, du système; se conforme à un groupe de pairs délinquants
Veulent maintenir une position de contrôle/pouvoir ; utilisent la manipulation afin de présenter/maintenir une image positive
Délinquance importante, spécifique à la délinquance
Quels sont les caractéristiques du névrotique dans l’évaluation typologique?
Intériorise les règles, loi et normes
Moins centré sur ses propres besoins
Culpabilité et remords si commet un acte de délinquance
Standards rigides qui peuvent engendrer des sentiments d’insécurité, d’anxiété et d’inadéquation
Conformiste et vision positive de l’école/normes, peut perdre ses moyens s’il a des sentiments de culpabilité
Délinquance beaucoup moins importante, très limitée dans le temps ― souvent un lien très clair entre le passage à l’acte et des événements de vie déclencheurs
Acte de délinquance en réaction immédiate à un problème familial, une crise, une recherche d’autonomie/d’indépendance