Cnam - Psychodynamique Flashcards

1
Q

Quel ouvrage de référence pour ce cours ?

A

Manuel de psychopathologie du travail par Dejours

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2
Q

Quelle est la spécificité de l’approche de la psychodynamique de la psychopathologie de travail ?

A

On va aller du normal vers la psychopathologie. Comment on construit la normalité/la santé ?
Partir de la question du plaisir et pas de la question de la souffrance - christope dejours
Investiguer des gens ordinaires avant toute décompensation

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3
Q

Que dit Billiard sur les 3 périodes de la psychopathologie du travail ?

A
  1. 1940’s-50’s : Pas grand chose mais la psychologie ne se désintéressait pas complètement du social
    => Question de la réinsertion des invalides de guerre
  2. Dans les années 50’s ? Premières maladies du travail, premier catalogue
    Sivadon commence à poser des facteurs de Troubles mentaux au travail
    Puis traversée du désert pendant 15 ans car on n’arrive pas à se mettre d’accord
  3. => Fin 70’s - Renouveau grâce à l’ergonomie notamment à gay Lussac avec les travaux d’Alain Wisner : renouvellement des connaissances du travail
    Il ne s’agit plus d’adapter l’homme au travail mais le travail à l’homme
    Les analyses se font directement sur le lieu de travail
    Notion de mobilisation de l’intelligence en situation de travail
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4
Q

Quelle est la particularité de la fatigue nerveuse ?

A

Sa particularité : le repos ne baisse pas l’état de fatigue, il peut même l’accroitre. L’inactivité peut conduire à l’épuisement. L’arrêt de travail ne solde pas la fatigue. C’est la charge mentale qui va se distinguer de la charge physique pour expliquer cette fatigue étrange

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5
Q

Quand et par qui est dressé le premier catalogue des maladies psychiques liées au travail ?

A

Louis le guillant (et son thésard Jean Begouin)
Travail pour faire le catalogue des maladies
Pourquoi dans les années 50’s ? Dès qu’il y a une transformation des modes de travail il y a apparition de nouvelles psychopathologies du travail (aujourd’hui : algorythmisation du travail)

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6
Q

Qu’est ce qu’on nomme un syndrome ?

A

regroupement de symptômes

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7
Q

Comment se positionnent Clot et Dejours sur la question de la servitude volontaire ?

A

La question de la servitude volontaire vs l’empêchement à : désaccord de fond entre Clot (aucun des deux) et Dejours (ok pour l’empêchement mais les travailleurs ne sont pas naïfs)

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8
Q

Qu’est ce que l’Akrasie ?

A

La faiblesse de la volonté ou le fait d’agir à l’encontre de son propre jugement

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9
Q

Qu’est ce qui amène la SNCF à supprimer la nécessité d’avoir un co-conducteur de train ?

A

La SNCF dans les 60’s : Une pédale que les conducteurs doivent relever (la VACMA) à intervalle régulier pour vérifier que le conducteur ne dort pas
La pédale remplace le co-conducteur
=> Introduction de troubles psychopathologiques nouveaux

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10
Q

Quels sont les trois courants d’explication des origines des maladies mentales qui se distiguent lors du colloque de Bonneval en 1946 ?

A
  1. Organogénèse : Henri Ey -> origine corporelle de la maladie mentale
  2. Psychogénèse : Lacan -> origine dans l’histoire infantile des sujets
    Beaucoup de courants de psychologie du travail qui considèrent que l’histoire infantile des sujets n’a rien à faire là (pas la psychodynamique)
  3. Sociogénèse : Bonnafé
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11
Q

Quand ont lieu les premières consultations de psychopathologies du travail ?

A

1952

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12
Q

Qui est le père du stress ?

A

Selye a développé la théorie du stress (à partir d’une approche comportementaliste : d’où la signification du mot en anglais)

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13
Q

Quand est-ce qu’on parle pour la première fois de burn-out ?

A

Freudenberger = dans les années 60’s, propose la notion de burn-out

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14
Q

Quelle est la preuve de la mobilisation de l’intelligence au travail ?

A

Il y a toujours un écart entre le prescrit et le réel
Wisner considère que tout travail permet de devenir plus intelligent
Critique de l’approche de Freud qui considère que tout le monde ne sublime pas (les artistes et les chercheurs oui mais pas les ouvriers)

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15
Q

Qu’est ce qui est central dans l’accomplissement de soi et la construction subjective ?

A

Pour tenir au travail il faut savoir tirer du plaisir

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16
Q

Qu’est ce que la souffrance éthique ?

A

contribuer à quelque chose qu’on réprouve moralement et techniquement

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17
Q

Sur quoi repose toute organisation du travail délétère ?

A

Toute organisation délétère du travail repose sur les gens qui sont dedans pour qu’elle fonctionne

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18
Q

Quel est le double mouvement que réalise la psychodynamique ?

A
  1. le retournement de la recherche de la cause de la maladie aux raisons de la normalité
  2. Introduire un rapport non pas linéaire mais dynamique entre le normal et le pathologique
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19
Q

A qui doit-on la notion de RPS ? Quelle est l’histoire ?

A

On doit cette notion de RPS à un juriste (Nasse) et un psychiatre (legeron - cabinet stimulus) via un rapport commandé par le gouvernement en 2007 (Xavier Bertrand ministre santé puis travail). C’était au moment des suicides Renault
D’abord le rapport avait été demandé à l’équipe de Dejours mais ça avait été estimé comme non applicable (titre : conjurer la violence). Il dit que c’est pas standardisable, rien ne peut être prescrit.

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20
Q

Quelle est la conclusion du rapport commandé par le gouvernement en 2007 au sujet des maladies psychologiques liées au travail ?

A

Conclusion et recommandations : faire un catalogue des risques et monter un observatoire des risques
La liste des RPS a amené à l’élaboration de plans de prévention RPS (traduit en obligation par la loi)
Le problème c’est qu’elles ne remettent pas en question l’organisation du travail.

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21
Q

Quelle est la limite de la notion de stress ?

A

Ce sont des stimulus extérieurs qui perturbent un équilibre. Certains individus seraient plus ou moins fragiles.
L’accent est donc porté sur les ressources de la personne pour tenir face aux stimulus extérieurs

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22
Q

Quel modèle est promu par le rapport de Charlotte Lecoq en 2018 ?

A

Accent mis sur la QVT : mise en place de conciergerie, garde d’enfants, matériel
Sur le papier c’est très bien
Mais toujours pas de discussion sur l’Orga du travail
Et la notion de maladie disparaît. On met au centre la notion de bien être

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23
Q

Quel est le point de vue de la psychodynamique sur la notion de Santé ?

A

Attention : on ne naît pas avec la santé, on la construit
Attention : la santé n’est pas individuelle, elle comporte toujours une part de collectif
Attention : la santé n’est pas un état (contrairement à ce que dit l’OMS), c’est une construction complexe.
Donc plutôt que de parler de santé on va parler de normalité : équilibré instable, ce compromis qu’on va soigner et négocier toute la vie (entre l’affectif, le biologique et le social)

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24
Q

Quelles sont les 3 destins possibles de la souffrance ordinaire au travail ?

A
  1. Souffrance pathogene qui débouche sur des maladies
  2. On s’engage dans le travail pour s’accomplir : découvrir quelque chose chez soi, accéder au plaisir
    -> Habiletés : des compétences qu’on se trouve à l’occasion, à l’épreuve du travail
    -> Reconnaissance (le travail est toujours à destination d’autrui) : c’est pas la personne qui doit être reconnue c’est ce qu’on fait
  3. Les défenses : Stratégies individuelles et collectives
    Déni ou encerclement
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25
Q

Les stratégies collectives peuvent devenir violentes. Comment ?

A

Les stratégies collectives de défenses vont aussi circonscrire qui en fait partie ou pas.
Elles peuvent donc devenir violentes : bouc émissaire, exclusion

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26
Q

Partagez un exemple de stratégie de défense virile

A

Stratégies viriles : déni, notamment des odeurs dans un HP (incurie, sudations neuroleptiques)
Au contraire les infirmières vont bosser avec les odeurs

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27
Q

Que veut dire être normal du point de vue de la santé mentale ?

A

Être normal du point de vue de la santé mentale c’est avoir une identité stabilisée (pas fixe ni figé). L’identité est prise dans un équilibre entre les 3 déterminismes (biologique, psycho-affectif, social

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28
Q

Quelle est la définition de l’identitié par C. Dejours ?

A

Identité par desjours : essentiellement une relation du sujet à soi même, la recherche d’un sentiment d’unité de la personnalité et comme un sentiment de continuité de cette unité en dépit des contraintes qui tendent à la morceler
La notion d’identité n’existe pas en psychologie. Elle existe seulement en sociologie. En psychodynamique on prend de la psycho et de la socio et on fonde l’identité singulière.
L’identité : pas le corps mais le rapport au corps

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29
Q

Pourquoi le travail joue un rôle majeur sur l’identité ?

A

Parce que l’identité a besoin d’objectivation.

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30
Q

Quelle est la différence entre l’affect, l’émotion et le sentiment ?

A

Affect : L’affect est ressenti par le corps, on ne ressent pas tous les choses de la même façon
Emotion : traduction cognitive
Sentiment : dimension philosophique

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31
Q

Quel est le rôle du corps et de l’histoire (érotique, du désir) de chacun ?

A

C’est important d’engager que l’histoire de tout un chacun est importante
Comment l’histoire du sujet a amené l’individu à tirer du plaisir du travail ou inversement ?

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32
Q

D’où vient le corps par lequel on ressent ? (différent du corps biologique)

A

Le corps par lequel on ressent n’est pas là d’emblée. Il se construit par l’action de l’adulte sur le corps de l’enfant.
L’adulte parce qu’il est doté d’expérience (de plaisir et de déplaisir) est doté d’inconscient.
Cet adulte va implanter le sexuel dans le corps de l’enfant. La manière dont l’adulte va prendre plaisir à ce que fait l’enfant ou pas, va tolérer ce que l’enfant va faire ou pas. Tout cela va se constituer en énigmes que l’enfant doit décoder. Pourquoi là il veut bien et là il veut pas ?
L’élaboration autour de ces questions vient alimenter/lester l’inconscient sexuel refoulé. Le corps érotique qui n’est pas le corps de la sexualité génitale.

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33
Q

Dans quel livre Freud développe le lien entre le désir sexuel refoulé et la connaissance / le travail ?

A

Souvenir d’enfance de Leonard De Vinci

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34
Q

Qu’est ce que la synchronicité en psychologie ?

A

Occurrence simultanée d’au moins deux événements qui ne présentent pas de lien de causalité, mais dont l’association prend un sens pour la personne qui les perçoit.

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35
Q

QU’est ce que l’inconscient amential ?

A

L’inconscient «amential» : un inconscient sans pensée, traces d’une violence subie, qui vient de l’extérieur
Inconscient amential : enclave psychotique, des éléments bruts, non liés (contrairement à l’inconscient sexuel refoulé qui lie, qui construit et s’indexe)
Soit on a un inconscient qui permet de lier les excitations à des représentations alors ça va. Mais si l’inconscient ne le permet pas => Amential

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36
Q

Quelles sont les deux choses qui font bouger les lignes de la psyché ?

A

Le travail (dont l’analyse)
La vie amoureuse

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37
Q

Quels sont les 2 temps de la pulsion (ou pulsation?) ?

A

excitation puis baisse d’excitation

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38
Q

Quelle est la différence entre les conditions de travail et l’organisation du travail ?

A

Différence entre organisation du travail et les conditions de travail :
1. Conditions de travail, analysé par l’ergonomie et l’objet de la médecine du travail : les effets sont sur le corps biologique, il s’agit des contraintes physiques, chimiques et biologiques.
2. Organisation du travail : mode opératoire, la division des individus à travers la hiérarchie, les modes de communication, les modes de subordination, division des tâches, contenu du travail. Les effets sont sur le psychique. On peut ajouter à cette division technique la division sexuelle du travail.

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39
Q

Comment s’incarne le pari de l’intelligence des travailleurs dans la clinique psychodynamique ?

A

Les rapports de cette clinique ne se terminent pas par des préconisations.
L’enquête amène à restaurer la coopération et la délibération, et après on fait le pari qu’ils vont trouver la solution.

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40
Q

Quelle est la différence entre Ford et Taylor dans leur perception de l’intelligence des travailleurs ?

A

Taylor reconnaissait des savoir-faites aux ouvriers qu’il fallait capter pour les en déposséder.
Ford plus.

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41
Q

Que sont les sales boulots ? Et qui a inventé cette notion ?

A

Hughes : a inventé la notion de ‘sale boulot’ : les choses qu’on a très envie de déléguer
Ex : les soins d’hygiène corporelle dans le nursing

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42
Q

Quelle définition C. Dejours donne du travail ?

A

Mobiliser son corps, son intelligence, sa personne pour une production ayant valeur d’usage

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43
Q

Est-ce qu’on peut séparer la sphère privée de la sphère pro ?

A

Il n’y a pas d’imperméabilité entre le travail et le hors travail, au contraire.
Le travail on l’emporte chez soi partout, jusque sous la couette.
Prescription absurde : séparation de la vie privée et de la vie pro, c’est une méconnaissance de ce qu’est l’humain et de comment fonctionne l’intelligence au travail

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44
Q

Quelle est la place de la politique et de la démocratie au travail?

A

La politique au travail : la notion de délibération, de prise de décision.
La démocratie vit d’abord dans l’espace public. Une société se construit dans et par le travail.

Hôpital : on fait la chasse aux temps de délibération, on a mis en place des temps de transmission ciblés

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45
Q

Comment appelle-t-on la part collective de l’intelligence au travail ?

A

La coopération

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46
Q

Comment s’appelle le bouquin de Dejours qui traite de la grève du zèle ?

A

La panne

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47
Q

Est-ce que l’intelligence pré-existe à la situation de travail ?

A

L’intelligence ne se fait jour que face à l’obstacle. Elle ne préexiste pas à la situation de travail.

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48
Q

De quel type d’intelligence s’agit-il dans cette approche ?

A

De l’intelligence inventive.
Elle est également traduite comme l’intelligence des petits face au grands, des subalternes face aux dominants (sherazade, david contre Goliath, Ulysse).
Cette intelligence poursuit l’efficacité, elle est transgressive par rapport à l’éthique, elle est donc à l’origine de la créativité.

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49
Q

Qu’est ce que la phronésis ?

A

Phronésis : sagesse, celle qui cherche non pas l’excellence mais le juste milieu.
Elle est nécessaire dans le collectif, elle est au bénéfice de l’oeuvre commune.

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50
Q

Qui a théorisé les techniques du corps au travail ?

A

Marcel Mauss, le père de l’anthropologie

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51
Q

Qu’est ce que la corps-propriation ?

A

C’est le fait de faire corps avec. Comme lorsqu’on se retrouve bien dans sa chambre dans le noir

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52
Q

Quelle stratégie pour faire fonctionner les objets techniques ?

A

Il faut se les rendre familier (l’histoire de Popol le fax, l’assistante qui astique popol)

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52
Q

Qu’est ce qui se passe quand on développe des habilités ?

A

On se sent plus intelligent et on s’aime davantage quand on est capable de développer des habilités et que c’est en + pour ça qu’on est reconnus. On s’engage dans le travail pour cette promesse de reconnaissance.

53
Q

Avec quel autre concept majeur la reconnaissance est-elle en lien ?

A

La reconnaissance a des liens très tenus en psychodynamique avec la question de l’identité. Par la reconnaissance des autres, je me sens assuré de mon identité, ça la stabilise. L’identité n’est jamais fixe et définitive, elle a toujours besoin pour se stabiliser d’être réassurée.
L’identité finalement, on la tient toujours pour partie des autres et en même temps elle est toujours incertaine.
Ce qui nous conduit à toujours avoir besoin d’autrui.

54
Q

De quelle façon François Sigaut a-t-elle modélisé l’identité ?

A

Comme l’union maintenue de 3 pôles

Ego / Autrui / Réel, les 3 sommets d’un triangle

55
Q

Quels sont les trois types d’aliénation?

A

L’aliénation est une crise identitaire, quand on n’est plus libre de soi.

  1. Aliénation mentale (ego) : je ne vois pas mon visage dans le miroir
  2. Aliénation sociale (autrui) : je suis exclu, harcelé, on nie ma vision de la réalité (impact sur l’ego ou paranoi) / toujours collectif car à minima des observateurs passifs
  3. Aliénation culturelle (réalité) : quand j’appartiens à une secte par exemple => suspension de toute capacité de jugement
56
Q

Sous quelles conditions la reconnaissance peut-elle être efficace ?

A
  1. Ces jugements portent sur le travail accompli (et pas seulement sur son résultat).
  2. Le jugement doit être réalisé sur le ‘faire’ et non sur la personne («l’être»), sinon on parle d’instrumentalisation de la reconnaissance.
    S’il y a une rétribution sur l’être de la personne, c’est la personne elle même qui le fait : il passe du faire à l’être.
  3. La reconnaissance est reçue, admise, lorsque ce sont des acteurs légitimes qui connaissent l’activité.
57
Q

Quels sont les deux types de jugement ?

A
  1. Le jugement d’utilité
  2. Le jugement de beauté : c’est de la bel ouvrage (un beau tableau électrique, une belle thèse, une belle slide…)
    C’est plutôt celui-ci qu’on recherche car il donne une singularité.
58
Q

Quel lien entre les règles de travail et le jugement du travail ?

A

Les règles de travail qui permettent de reconnaître un travail si un travail est de qualité ou non.
Or ces règles sont établies collectivement.
Ce sont ceux qui sont passés par ces épreuves dont on attend la reconnaissance. Sans possibilité de construire ensemble des règles, la dynamique de la reconnaissance est très empêchée.

59
Q

Que requiert le jugement de beauté ?

A

Le jugement de beauté requiert aussi de la conformité : c’est fait dans les règles de l’art.
Ce qui indique également l’appartenance à un métier.
Appartenance à la communauté + Singularité : C’est une belle thèse ne signifie pas seulement qu’elle est conforme.

60
Q

Qu’implique la reconnaissance à l’intérieur de soi ?

A

L’articulation entre reconnaissance et scène intrapsychique : la sublimation.

La sublimation est définie de la façon suivante : destin pulsionnel reposant sur une modification du but et un changement d’objet. La pulsion vise la satisfaction immédiate, la sublimation elle va reposer sur notre capacité à différer la satisfaction.

Ce n’est pas seulement de l’intrasubjectif, il faut aussi que ça transforme quelque chose hors de soi.

61
Q

Comment la sublimation choisit son objet ?

A

Les échelles de sublimation sont liées à l’échelle sociale : ce qui est valorisé dans mon échelle.
Il peut y avoir une forme de sublimation dans des tâches estimées comme subalternes (vs Freud artiste ou chercheur)

62
Q

Quels sont les 3 registres de la sublimation ?

A

1° Conquête d’habileté
2° Etre reconnu pour ce qu’on fait
3° Niveau plus exceptionnel : On a le sentiment de contribuer à la vie bonne, de rendre notre civilisation plus grande

63
Q

Qu’est ce que l’activité déontique ?

A

Qui constitue une obligation, une nécessité, un devoir.
Activité par laquelle un collectif de travail établit des règles de travail
C’est ce qui signe en psychodynamique l’existence d’un collectif de travail, l’établissement d’accords normatifs.

64
Q

Où se tient l’activité déontique ?

A

Cette activité déontique s’inscrit dans des espaces de délibération : des moments et des lieux, formels et informels.

65
Q

Quels sont les différents types de règles de travail ?

A

Les règles techniques : la pause du tailleur de pierre avant d’attaquer la pierre
Les règles sociales : convivialité, politesse, présentation de soi
Les règles langagières : jusqu’au jargon (pour aller + vite mais aussi pour circonscrire le collectif), des supersititons (on ne dit pas lapin dans un bateau)
Des règles éthiques:elles définissent le travail bien fait à partir duquel on va adosser le jugement de reconnaissance

66
Q

Quelle est la différence entre coordination et coopération ?

A

La coopération est volontaire, elle ne peut pas se prescrire.

67
Q

Quelles sont les 3 formes de coopération ?

A
  • Coopération horizontale : pas de lien hiérarchique entre eux
  • Coopération verticale : des subordinations fonctionnelles (en lien avec la notion d’arbitrage ci-dessous)
  • Coopération transverse (qui vient de l’économie de la fonctionnalité et des travaux de Dutertre) : coopération avec les bénéficiaires de l’action (à l’hôpital ce sera les malades ou leur famille) mais pas forcément les destinataires finaux (RH, Compta qui sont pris dans des relations de service avec les autres activités)
68
Q

A quoi reviennent souvent les conflits de personne ?

A

Les conflits de personne sont toujours des questions d’arbitrage non pris : soit parce qu’il n’y a personne pour arbitrer, soit la personne ne fait pas bien, soit le collectif ne coopére pas avec cet autorité pour lui laisser l’arbitrage.

69
Q

Quel lien entre travail et faire société ?

A

La phrase de C.Dejours : Travailler c’est produire du vivre ensemble

70
Q

Quel est le chemin de la pulsion à la sublimation ?

A

Implantation de la pulsion d’abord -> Construction du corps érotique qui en découle -> La sublimation des pulsions comme un des destins de celle-ci

71
Q

Quelle est la différence entre un collectif de métier et un collectif de travail ?

A

Le collectif en jeu dans le travail n’est pas nécessairement un collectif de métier (distinction entre règles de travail et règles de métier).

En clinique, on intervient dans un collectif de métier et non un collectif de travail.
Différence : un collectif d’infirmiers vs un collectif de soin (admin aussi par exemple)

72
Q

Quelles sont les conditions de la coopération ?

A
  1. La visibilité : L’essentiel du travail ne se voit pas (cf. Expérience du sosie : dire à autrui comment on fait son travail prend bcp de tps ). 
Il faut donc passer par une écoute. On appelle ça une écoute risquée parce qu’on prend le risque d’entendre (dans le travail de l’autre ce qui nous renvoie au nôtre). 
Il y a également le risque de celui qui parle et qui s’expose (ses transgressions, ses lacunes, qu’on pique ses astuces). 

  2. La confiance ne se prescrit pas (y compris pour un intervenant). Ça demande des habiletés de permettre la construction de cette confiance. Elle demande du temps. 

On peut être reconnu par ce qu’on apporte (habiletés, astuces) mais on est aussi reconnus par ce qu’on apporte à la coopération. Et donc ça peut venir plutôt de choses auxquelles on renonce. 

  3. Le renoncement : on va renoncer à briller au bénéfice du collectif, à se mettre au second rang pour l’oeuvre commune.
73
Q

Qu’est ce qu’un espace de délibération ?

A

C’est un espace de confrontation de différents points de vue de ce qui est juste, injuste, bon ou pas bon au travail.
Ces espaces de délibération peuvent être informels mais ils ne peuvent pas être qu’informels.
Pas obligatoire d’avoir un livrable ou une production.

74
Q

Quelles sont les deux formes de coopération qui ne sont pas au service du travailler ensemble ?

A

La convivialité stratégique : réseautage (association psychanalytique par ex)

La coopération réduite à la recherche de compatibilité : autour du planning d’une machine par exemple

75
Q

Est-ce qu’on peut chercher le bonheur au travail ?

A

La subversion poïétique est toujours imparfaite et incomplète. On va pas chercher le bonheur au travail.
Tout n’est pas transformable au travail.

76
Q

Avec quoi ne faut-il pas confondre les stratégies de défense ?

A

Attention c’est différent des mécanismes de défenses qui sont des opérations psychiques pour faire face à des conflits internes. Il ne faut pas confondre les deux mots.

Les stratégies de défense c’est externe.
Les stratégies défensives, si elles ne sont pas tout à fait conscientisées, elles restent intentionnelles. Ce ne sont pas des réflexes

77
Q

Qui parle de l’engourdissement de la pensée ? Et pourquoi ?

A

Simone Veil, la philosophe, qui est allée travailler sur les chaînes de montage automobile.
Elle constate 2 problèmes : cadence et ordre
=> Empêche de penser et même de rêver

78
Q

Quand on ne doit pas penser au travail, qu’est ce qui se passe en dehors ?

A

Quand on ne doit pas penser au travail :
-> on va éviter les activités qui font penser (associatives, politiques etc).
Parce que ça demande un effort de pas penser, de désactiver la pensée.
-> on va aussi utiliser des substances toxiques pour arrêter de penser.
Alcool avec les collègues à la sortie de l’usine : conduite défensive
-> et même les espaces dans le travail ouverts à l’ingéniosité, à la réflexion, vont être contaminés par l’élaboration de modes opératoires qui consistent à limiter l’effort ou la fatigue.

79
Q

Quel impact a l’engourdissement de la pensée sur le fruit du travail ?

A

Inévitablement on nuit au travail ou aux bénéficiaires, ce qui amène de la souffrance éthique.
Or la souffrance éthique est l’un des facteurs les plus importants des suicides au travail.

80
Q

L’engourdissement de la pensée est- il une stratégie défensive ?

A

Non, l’engourdissement de la pensée est un mécanisme de défense (oui mécanisme).

81
Q

Quelle est l’approche psychoSOMATIQUE de la mobilisation de la pensée ? Et qui la porte ?

A

L’école psychosomatique de paris est un courant initié par Pierre Marty.
Pour lui, certains malades somatiques ont une difficulté à traiter psychiquement les excitation du corps, donc à mentaliser les expériences. Des patients qui rêvent peu, qui ont peu d’angoisse, peu de fantasmes et qui associent peu.
Ils racontent les choses de façon très opératoire, sans fil ou vie psychique derrière.

82
Q

Pourquoi C.Dejours a quitté l’école psychosomatique et quelle est son approche alternative de la mobilisation de la pensée ?

A

Chez Desjours, c’est l’organisation du travail qui amène à ça, pas la constitution initiale psychique des travailleurs. On peut pas faire de profiling en psychopathologie du travail.

83
Q

Qu’est ce que le refusement ?

A

Quand le psychanalyste refuse de répondre

84
Q

Qu’est ce qui détermine le fait d’avoir recours à des stratégies de défense plutôt individuelles ou plutôt collective ?

A

Ce qui va déterminer d’avoir recours à des formes collectives ou individuelles de défense, c’est l’organisation du travail. Est-ce qu’il y a une possibilité de construire une coopération défensive ?

85
Q

Que faire quand un patient est dans l’incapacité d’élaborer sur l’expérience qu’il vit ?

A

Il faut détricoter avec le patient ce qu’il vit : là où c’est figé, il faut que ça redevienne une énigme.
«Je suis tombée malade car j’étais harcelée» devient «Je ne sais plus pourquoi je suis devenu malade.»

86
Q

Où est-ce que les stratégies de défense collectives ont démarré ? Dans quels secteurs ?

A

Dans les secteurs les plus accidentogènes : pétrochimie et bâtiment.

87
Q

Quelles formes prennent les stratégies de défense collective dans le bâtiment ?

A

-> Des conduites de défi qui ne faisaient qu’augmenter les accidents : des jeux bêtes, infantiles, parfois même choquants. Ces conduites sont souvent discrètes voir secrètes et fonctionnent sur le mode de la surenchère : les «jeux olympiques du bâtiment»
-> Des conduites langagières (l’euphémisation du risque) : c’est pas si grave, t’exagères…
Cette stratégie fonctionne sur le mode du déni du risque. Dans ces métiers, ça passe par l’exagération des qualités viriles.

88
Q

Comment sont interprétées les stratégies défensives collectives dans le bâtiment par le management ?

A

Elles sont d’abord interprétés comme la preuve de l’inconscience des ouvriers. Les responsables ont un discours négatif vis-à-vis de leurs subordonnés.
C’est une stratégie du management : la stratégie péjorative.

89
Q

Comment Dejours va expliquer les stratégies défensives collectives dans le bâtiment ?

A

Elles comportent une rationalité qui n’est pas logique. Elles ont un sens à l’égard du travail.
Habermas qualifie ça de rationalité pathique : le sens conféré à des conduites pour lutter contre une souffrance.
Ce sont des conduites actives à l’égard de ce qui fait souffrir. On ne subit pas passivement.

La compréhension passe par l’identification de ce qui est central dans le rapport au travail pour eux. Et pour ça il faut leur parole.
Ce qui est central : la peur (de la chute, de la blessure, etc).

Or la peur est incompatible avec la poursuite du travail. Elle a de particulier qu’elle paralyse le corps ou rend difficile la maîtrise du corps.
Donc si on est conscients sans arrêt du risque, on ne peut pas travailler.

D’où l’exercice collectif d’éviction de la peur : Ce qu’on redoute on a l’impression de le maîtriser.

90
Q

Quelle stratégie de défense collective utilise l’exagération du risque ? (à l’inverse des travailleurs du bâtiments qui euphémisent le risque)

A

Le bizutage des médecins : Ils sont à poil, on les enferme dans un placard avec un morceau de cadavre.
«Ça permet aux internes de faire des choix de spécialité.Ils doivent être capables d’être avec un corps nu sans excitation ni agressive ni érotique.»
Il y a une rationnalité pathique aux bizutages.

91
Q

Quelle est la particularité de l’alcool comme stratégie de défense collective ? Où est-ce qu’on en trouve ?

A

La consommation d’alcool : il a de particulier qu’il dissimule ce contre quoi il lutte (la souffrance, l’angoisse). Il dissimule car quand on boit les gens ne savent pas qu’on est sujet à l’angoisse.
Pas d’alcool chez les infirmiers : plutôt de l’automédication. La différence des toxiques est à référer à la différence des stratégies collectives de défense. Chez les médecins, on trouvera de l’alcool.

92
Q

Quel est le point commun de toutes ces conduites (stratégies de défense collectives tels que l’alcool, la prise de risque, le bizutage,…) ?

A

Réduire le champ de pensée.
Elles visent toutes un impact cognitif en orientant le cours de la pensée; ce qui implique également une réduction de la parole. «On n’en parle pas.» des stratégies collectives de défense. On interdit de penser et donc on s’interdit de dire.
Pour les identifier, en intervention, il faut parfois écouter ce qui n’est pas dit.

93
Q

Qu’est ce que l’auto-accélération ?

A

Une autre conduite défensive
Plus vous faites de choses, moins vous pensez à ce que vous faites.

94
Q

Pourquoi il existe aussi des stratégies collectives de défense non viriles ?

A

C’est l’encerclement du réel : la possibilité de le parler et de le mettre en mots.
Par exemple, quand le travail exige de reconnaître la souffrance d’autrui et de ne pas la dénier : chez les psychologues.
Si on est dans une stratégie virile, on dégrade la qualité du travail. Or une stratégie doit préserver la santé mentale et la qualité du travail.

95
Q

Quelles formes peuvent prendre les stratégies de défense collective non viriles ?

A

La moquerie, l’humour, le fait de bitcher.
La compassion : souffrir avec mais ne pas être emporté par la souffrance de l’autre.

96
Q

Quels liens entre stratégies de défense et genre ?

A

Tout ce qui pouvait se penser comme sexué est lié à une construction secondaire à l’épreuve du travail.
Au contraire, c’est la stratégie de défense qui implique les caractères du genre.
Les stratégies défensives ne se manifestent pas seulement sur le lieu de travail.
Pour se stabiliser, elles requièrent nécessairement la participation de l’espace privé.
Vous ne pouvez pas être viril au taf et faire l’inverse à la maison.
La famille doit s’aligner sur les stratégies collectives de défense. Et c’est comme ça que le genre entre dans la famille, par les adultes.

97
Q

Dans les années 2000, quelles évolutions dans les souffrances pathogènes ?

A

Transformation radicale
-> L’apparition de formes cliniques nouvelles: souffrance éthique (en 1998 Souffrance en France), à partir des années 2000 médiatisation et ampleur des suicides en lien avec le travail (suicides chez Renault, France Telecom…)
-> Si la souffrance pathogène a tjs existé, ce qui est nouveau c’est la destruction des solidarités qui permettaient aux gens de tenir malgré tt dans des environnements de travail très dégradés.

98
Q

Quel lien entre la solitude et la violence ?

A

Elle est corrélée avec l’apparition de la violence en raison de la ruine des conditions d’intercompréhension.

99
Q

Quelle est la définition de la violence en psychodynamique ?

A

La violence est une action exercée sur le corps du sujet et visant sa destruction. Un regard seul n’est pas violent, il peut être agressif.
Bien distinguer pour Dejours violence/domination/agressivité.

100
Q

Qu’est ce que le harcèlement moral ?

A

Le harcèlement moral n’est pas un syndrome clinique. C’est une notion de droit. Ce n’est pas qqch qui est cliniquement descriptible et observable.

101
Q

Quelles sont les différentes approches du harcèlement moral en clinique du travail ?

A

-> La première en date étant celle de Leymann (1984) qui dans ce qu’il désigne comme le “mobbing” : processus de harcèlement d’une personne avec récurrence des conduites sur au moins 6 mois
-> En France, Marie-France Hirigoyen privilégie l’approche bourreau-victime. En insistant sur la diade “bourreau-victime”, cela psychologise et individualise le problème. Or, si le problème tient à la personne, comment comprendre que des harceleurs en changeant de service ne le soient plus ? Hirigoyen insiste sur le caractère insidieux voire occulte du harcèlement
-> La clinique du travail montre l’inverse: le harcèlement se fait en public devant tous, et les gens ne réagissent pas.

102
Q

Quelle est l’approche du harcèlement moral par la psychodynamique ?

A

-> Radicalisation des stratégies défensives, en idéologie défensive, avec logique de bouc émissaire
-> On retrouve systématiquement la peur et la lâcheté

103
Q

Comment est qualifié la souffrance éthique dans Souffrance en France par C. Dejours ?

A

Le fait de participer à ce qui a nui à autrui, c’est ce que Dejours a qualifié de souffrance éthique dans “Souffrance en France”.

104
Q

Qu’est ce que le clivage ?

A

Le clivage permet de faire des choses moralement répréhensibles: le clivage c’est cette construction psychique qui nous permet de mettre en place le déni, qui fait coexister deux parties contradictoires.

105
Q

Comment est interprétée le suicide en psychodynamique ?

A

Le suicide est une manifestation de violence, violence qui n’est pas exercée c/autrui mais c/soi-même

106
Q

Est-ce que le suicide peut être expliqué par la fragilité psychologique d’un individu ?

A

Non. Considérer que les gens ne se suicident que parce qu’ils ont une prédisposition et fragilité préexistante c’est une erreur de diagnostic. Il y a une part de fragilité chez chacun, mais cela n’enlève pas la part dévolue au travail dans ladite décompensation. Enfin, on pourrait montrer que ladite fragilité psychique est à la source même de l’intelligence au travail.

107
Q

Quelles sont les deux formes de suicide ?

A

Raptus sans signe précurseur. C’était le cas dans les suicides du technocentre de Guyancourt également.
VS. Les suicides qui succèdent à une dépression franche et prolongée. Bien avant le suicide, il peut y avoir des signes visibles dont des témoins peuvent rendre compte. Face à cela, peu ou pas d’action sur le lieu de travail.

108
Q

Quelle classification des causes du suicide ?

A
  • Suicides précédés d’états confusionnels
  • Suicide par surcharge de travail : cette typologie est celle de Dejours dans la déposition de France Telecom
  • Suicide pour échapper à la soumission et à la servitude
  • Suicides par responsabilité excessive: ex dans le secteur nucléaire
  • Suicide par souffrance éthique: ajd la plus fréquente, y compris dans la fonction publique. Se traduit par l’obligation pr les salariés de bâcler le travail. Trahison du sens moral qui se traduit dans les cas de suicide par une haine de soi.
109
Q

Sur quoi s’appuient les pulsions sexuelles ?

A

Les pulsions sexuelles s’appuient sur les pulsions d’autoconservation. Et elles s’en émancipent. Notion de subversion libidinale.

110
Q

Quelle démarcation faut-il réaliser entre stratégies de défense et habiletés ?

A

Les strat de défense pérennisent la situation dans un état satisfaisant, elles ne permettent pas de s’en émanciper.
Les habiletés permettent de ressentir du plaisir.
Par le plaisir on s’éprouve plus intelligent, meilleur que ce que l’on est. Dans la satisfaction, non, il n’y a pas de transformation de soi.

111
Q

Quelle est la définition des stratégies collectives de défense ?

A

Stratégies collectives de défense : ensemble de conduites construites et entretenues à plusieurs en vue de faire face au réel du travail

112
Q

Quel lien entre le genre et le travail ? (depuis les 70s)

A

Les sociologues des 70s soutiennent qu’on ne peut pas comprendre ce qu’est le genre sans le mettre en lien avec le travail.
70’s : début de la contestation de la gratuité du travail domestique
me too n’oublions pas a commencé dans les lieux de travail.

113
Q

Comment s’organise la division sexuelle du travail ?

A

Les hommes sont assignés à la sphère productive et les femmes à la sphère reproductive (au delà de l’enfantement, c’est la reproduction des conditions de maintien de la vie dont l’alimentation, l’hygiène). Cette division a deux principes organisateurs :

  1. Un principe de séparation
  2. Un principe d’asymétrie ou de hiérarchie (vérifier ce deuxième principe)

C’est la thèse de Pascal Molinier qui a donné une place importante aux questions de genre dans la discipline.

114
Q

Comment l’enfant développe son rapport au genre ?

A

Le genre tient d’une assignation de l’enfant à un sexe ou à un autre par les adultes
Distinction avec freud pour qui l’enfant se construit par identification aux parents.
Laplanche dit qu’il y a un temps avant cela : l’assignation par l’adulte

Il est donné par l’autre et par ce message l’adulte ouvre une voie dans laquelle l’enfant est appelé à s’inscrire. Mais ça ne veut pas dire qu’il va le faire. Quand on s’occupe du corps d’un enfant, ce n’est pas que son propre inconscient qu’on amène vers lui, c’est l’inconscient de la société aussi.
On signale à l’enfant qu’il rentre du côté du dominant ou du dominé

115
Q

Quel lien entre orientation sexuelle et professionnelle ?

A

Les conflits entre la construction de l’enfant et l’assignation à un genre culminent au moment de l’adolescence.
Moment d’orientation de genre, sexuelle mais également professionnel

116
Q

Quel est l’équivalent de la virilité pour le genre féminin ?

A

Muliérité
Mulvire = Patiente de C. Dejours
Le rapport au travail vient transformer sa subjectivité au point où elle se comporte de manière virile avec les hommes et enchaîne les échecs amoureux malgré ses nombreuses conquêtes.

117
Q

Pourquoi c’est difficile pour les gens de parler au travail ?

A

Restaurer les possibilités d’être écouté, c’est loin d’être simple. Ça nécessite l’assouplissement des défenses mais c’est difficile.
Si on assouplit les stratégies de défense, on prend le risque de libérer des psychopathologies.
Parce que si les stratégies de défense sont là, c’est parce qu’elles ont un rôle.

118
Q

On dit que l’armée est la grande muette. Quelle institution est encore plus taiseuse ?

A

Pire que l’armée (la grande muette) c’est l’école. 
On doit grimper tellement d’échelons qu’on se tait.

119
Q

Quelle est la différence entre méthodologie et méthode ?

A

Méthode applicable vs méthodologie (pas applicable, il y a de grands principes, un cadre mais on n’applique pas stricto sensu)

120
Q

D’où viennent les règles et les pratiques en psychodynamique ?

A

En psychodynamique, les règles sont pensées à partir du corpus théorique. (Clinique : + empirique)
On parle de clinique parce qu’on produit de la connaissance à partir du réel (vs une approche plus expérimentale)

121
Q

Quel est l’objet d’investigation de la psychodynamique ?

A

L’objet de la psychodynamique = investigation des modes de confrontation au réel du monde

122
Q

Quelle est la place de la psychanalyse en psychodynamique ?

A

Dans la psychodynamique : la psychanalyse n’est pas prise comme une théorie mais véritablement comme la façon de comprendre le sujet (sujet marqué par les expérience infantiles et avec un inconscient clivé)

123
Q

Comment on prend les décisions de l’activité déontique ?

A

On tend au consensus et quand ça ne marche pas on passe par une autorité qui procède aux arbitrages.

124
Q

Quel point d’attention avoir en tête par rapport aux entreprises libérées ou horizontales ?

A

Sans rapport de subordination, on va oublier l’existence des rapports de domination, on ne les traite pas spécifiquement et ça peut provoquer des dégâts.

125
Q

Quelle est la théorie de l’autorité en psychodynamique ?

A

Fondamentalement structurée par le bas (conférée par les subordonnés > statut)

126
Q

Que fait concrètement une enquête de psychodynamique du travail ?

A

Elle propose une compréhension du travail qui est réalisé. Puis on va vers la mise en débat de cette compréhension avec les volontaires.

127
Q

Que produisent les cliniciens en psychodynamique ?

A

rapport à la fin, au moins 2 cliniciens qui se mettent d’accord sur un plan et sur ce qu’ils veulent renvoyer au groupe de volontaires
Rapport de 30 pages

128
Q

Quel est le mode opératoire en intervention ?

A

3 à 4 réunions collective de 3h avec un groupe de maximum 12 personnes volontaires (pas désignés)
Espacées de 2 semaines à 1 mois
Supervision par un + senior

129
Q

Comment sont sélectionnés les participants aux réunions collectives ?

A

De 4 à 12
Pas de représentativité
On parle en son nom propre de travailleur engagé dans une organisation
L’idée est de relancer la délibération pas de faire une enquête
Seule clause : pas de rapport hiérarchique

130
Q

L’intervention commence par une séance de présentation. Quel est le contenu de cette séance ?

A

Présentation des principales notions théoriques
Enjeux de la clinique
Engagements (dont règles de confidentialité)
Présentation des risques