Chapitre 6 : L'infection bactérienne (virulence) Flashcards
Qu’est ce qu’une bactérie commensale ? /!\
Bactérie commensale = bactéries ayant colonisé l’individu dans les heures et jours qui suivent sa naissance et qui vivent en équilibre avec l’hôte. Cette convivialité leur permet de se nourrir le plus fréquemment grâce à, mais pas aux dépens de l’hôte. Ces bactéries proviennent du vagin de la mère, du milieu extérieur et de la nourriture.
Qu’est ce qu’une bactérie pathogène ? /!\
Bactérie pathogène = bactérie capable de produire une maladie caractérisée par des lésions tissulaires et des signes cliniques, chez un ou plusieurs hôtes cibles. Une bactérie pathogène obligée est celle dont la présence chez un hôte cible se traduit d’office par une maladie. Cependant, ce caractère obligé est de moins en moins d’actualité, et on parle de plus en plus de « forte probabilité » que d’« obligation ». Une bactérie pathogène opportuniste (ou occasionnelle) est celle qui vit en équilibre avec son hôte (commensale) et n’exerce un pouvoir pathogène que lors d’une rupture de cet équilibre en défaveur de l’hôte, suite à des agressions mécaniques (blessures, pressions), physiques (nourriture gelée, brûlures), chimique (polluants), ou biologiques (infections virales, immunodépression).
Qu’est ce qu’une bactérie parasite ? /!\
Bactérie parasite = bactérie qui ne peut vivre qu’au contact d’êtres supérieurs, à la surface de leur peau ou, plus fréquemment, de leurs muqueuses. Elles font partie des flores résidentes. Certaines de ces bactéries vivent à l’intérieur des cellules de l’hôte. Cet état de parasitisme n’implique en rien que la bactérie soit pathogène obligé, pathogène opportuniste, ou non pathogène. Pour certaines d’entre elles, l’exercice d’un pouvoir pathogène éventuel dépend aussi de l’hôte : elles vivent en équilibre avec certains hôtes, mais exercent un pouvoir pathogène chez d’autres hôtes.
Qu’est-ce qu’une maladie et une maladie infectieuse ? Cite les différentes maladies bactérienne. /!\
Une maladie est un changement d’état de l’organisme, dû à la perturbation des fonctions corporelles physiologiques suite à des lésions des cellules, tissus et organes.
Une maladie infectieuse est une maladie provoquée par des organismes vivants (bactéries), réplicatifs (virus) ou des prions.
Les maladies bactériennes sont :
- Bactériémie : bactéries véhiculées par le sang (pas forcément de multiplication)
- Septicémie : multiplication des bactéries dans le sang
- Pyémie : pus, avec bactérie pyrogènes, véhiculés par le sang
- Sporémie : spores véhiculées par le sang
- Toxémie : toxines véhiculées par le sang
Qu’est-ce que des gènes de virulence ?
Ce sont des gènes dont l’expression constitutive ou inductible entraîne la synthèse de propriétés de virulence
Quelles sont les sources d’infection possibles ?
Endogène : dommage aux barrières épithéliales, diminution de l’immunité, antibiotiques, accès à des sites normalement colonisés (bactéries vivant sur la peau ou muqueuses comme bactérie commensale qui devient pathogène opportuniste)
Exogène : transmission directe ou indirecte via un animal infecté ou l’environnement, route d’infection détermine le site d’interaction initial et les organes avec haut risque d’infection, interactions suivantes dépendent des gènes (voies d’entrées principales : muqueuse gastro-intestinale, muqueuse respiratoire et tractus uro-génital)
Comment se passe la colonisation des surfaces muqueuses ou cutanées ?
Elle commence par une compétition bactérienne : résistance aux toxines produites par les bactéries (bactériocines = protéines synthétisées par les bactéries ayant des propriétés antibactérienne) et production de bactériocines actives sur les bactéries du microbiote, plus grande affinité pour les nutriments, dysbiose.
Puis par la traversée du mucus/kératine : sécrétion de mucinases ou mobilité par reptation permettant de se mouvoir à travers la couche de mucus.
Pour finir, elle doit contrarier les résistance physiques (engluement des bactéries dans le mucus, adhérence à l’épithélium, UV, …), chimiques (adaptation à certain pH, propriétés antiseptiques) et biologiques (lysozyme dégrade le PDG des Gram-, chélateur de fer empêche la croissance, récepteurs, échappement aux IgA, …)
Que se passe-t-il après que la bactérie ait vaincu le microbiote résident, traversé la couche de mucus est résisté aux conditions physico-chimiques locales ? /!\
Elles atteignent la surface des cellules épithéliales des muqueuses. Les bactéries peuvent adhérer aux cellules de l’hôte et résister à l’action de “flush” des fluides corporels grâce aux pili ou fimbriae, aux adhésives et aux adhérences bactériennes “carbohydratée”
Quels sont les mécanismes d’entrées des bactéries ? /!\
Blessures : mécaniques, physiques, chimiques, biologiques
Passage entre les cellules : ouverture des jonctions serrées suite à l’adhérence et à l’action des cytokines inflammatoires sécrétées
Entrée dans les cellules M des plaques de Peyer et macrophages : phagocytose naturelle + forcée
Entrée dans les cellules épithéliales : phagocytose forcée (les cellules épithéliales ne sont pas capable de phagocytose) –> mécanisme ZIPPER = action directe sur le cytosquelette et mécanisme TRIGGER = injection de toxines à action sur le cytosquelette
Quelles sont les différences entre les mécanismes Zipper et Trigger ? /!\
Le mécanisme Trigger = macropinocytose : adhérence initiale via fimbriae, expression d’un système de sécrétion de type 3, translocation intracellulaire d’effecteurs bactériens, réorganisation importante du cytosquelette, polymérisation des filaments d’actine, gros phagosome, pas de fusion avec lysosomes.
Le mécanisme Zipper = absorption médiée par les récepteurs : liaison de haute affinité au récepteur, réorganisation locale du cytosquelette, polymérisation locale de l’actine, phagosome serré
Quel est le devenir des bactéries pathogènes ? /!\
Le devenir des bactéries pathogènes à l’intérieur des cellules est la survie et la multiplication, soit dans la vacuole de phagocytose (phagosome), tout en empêchant la fusion avec le lysosome, soit dans le cytoplasme après rupture du phagosome.
Après multiplication dans le phagosome au point que la cellule n’est plus qu’une vacuole remplie de bactéries, les premières sont exocytées à la base de l’entérocyte (= transcytose) et se retrouvent dans la lamina propria de la muqueuse. De là, elles peuvent s’étendre jusqu’à la sous-muqueuse, les ganglions mésentériques, le foie, ou l’organisme dans son entièreté via la circulation sanguine, en fonction de la spécificité de la bactérie pathogène et de la réceptivité de l’hôte.
Les bactéries pathogènes invasives intracellulaires facultatives profitent des macrophages pour atteindre les ganglions lymphatiques régionaux, avant de se propager plus loin via la circulation sanguine.
Les bactéries qui se multiplient dans le cytoplasme se propagent horizontalement vers les entérocytes adjacents, grâce à une progression « active » (c’est-à-dire sous la dépendance de facteurs d’origine bactérienne) le long des filaments d’actine du cytosquelette
Quant aux bactéries qui passent entre les cellules, leur devenir est apparemment de provoquer des infections généralisées. Ces bactéries sont invasives et capables de provoquer des infections généralisées.
Qu’est-ce que les exotoxines ? /!\
Ce sont des protéines de haut poids moléculaires produite par les bactéries vivantes (Gram + et -). Elles sont thermosensibles. C’est une toxine puissante, activité souvent spécifique, non pyrogène. Hautement antigénique, facilement convertis en anatoxines qui induisent des Ac neutralisant.
Elles induisent des dommages à la membrane cellulaire : digestion enzymatique et formation de pores. Elles interfèrent avec la synthèse des protéines, perturbent les fonctions liées au tissu nerveux et digèrent des composants du tissu interstitiel : collagène, élastique et acide hyaluronique
Qu’est-ce que les endotoxines ? /!\
Ce sont des composants de la paroi des bactéries Gram-, reléguée suite à la lyse bactérienne. Ce sont des lipopolysaccharides complexes contenant le lipide A qui est l’élément toxique. Elles sont thermostables. Ce sont des toxines à activité généralisée modérée et non spécifique, pyrogènes puissants, faiblement antigéniques : ne se prête pas à la production d’anatoxine. Ac neutralisants non associés à une exposition naturelle. Elles sont codées dans le chromosome.
Elles induisent une activation des PMN, phagocytes, plaquettes et LB. Elles libèrent des IL-1 entraînant la fièvre. Elles activent le complément favorisant les changements inflammatoires. Des concentrations élevées produisent une chute spectaculaire de la pression sanguine
Qu’est ce que le pus ?
C’est un liquide épais de couleur blanche ou jaunâtre produit au niveau des zones subissant une infection par des bactéries pyogènes. C’est un mélange de polynucléaires altérés (= pyocytes), de débris cellulaires et de bactéries mortes et vivantes. Quand on en trouve sur les plaies ouvertes, on parle de suppuration. Il peut s’accumuler en « poches » pour former des pustules, furoncles ou abcès. A une action lytique sur les tissus environnants pour s’écouler à « l’extérieur » et ainsi éliminer les
bactéries et l’infection, mais peut s’écouler dans une cavité interne ou dans le sang. Formation d’abcès dans les organes internes après pyémie (bactériémie)
Quel est le spectre clinique des maladies bactériennes ?
Les étapes de colonisation et de production d’effets délétères sont réalisées par l’ensemble des bactéries pathogènes des surfaces muqueuses (infections locales non envahissantes). Ces infections non envahissantes se produisent à hauteur des cavités buccale (stomatite), nasale (rhinite) ou pharyngée (pharyngite), du tractus respiratoire (trachéite, bronchite), du tractus digestif (gastrite, entérite, typhlite, entérocolite), du tractus urinaire (cystite, pyélonéphrite), du tractus génital (vaginite, métrite), de l’œil (conjonctivite, kératite), du revêtement cutané (folliculite, pododermatite, furonculose).
Les bactéries pathogènes responsables d’infections généralisées envahissantes réalisent, en plus, les étapes de pénétration et d’envahissement. Ces bactéries envahissantes sont responsables d’infections septicémiques et/ou systémiques. Au départ, la grande majorité des bactéries envahissantes réalisent, bien entendu, une étape de colonisation d’une muqueuse.