Chap.2_Introduction Au Droit Des Contrats Flashcards
Qu’est-ce qu’une obligation ?
L’obligation peut être définie comme le lien juridique né ou créé entre deux sujets de droit.
Qu’est-ce que l’obligation juridique ?
C’est un lien de droit entre un créancier et un débiteur en vertu duquel le premier peut contraindre le second à exécuter une prestation.
Quel est l’élément clé qui distingue l’obligation juridique des simples obligations morales ou sociales ?
L’élément clé qui distingue l’obligation juridique des simples obligations morales ou sociales est le pouvoir de contrainte qui naît de l’obligation juridique.
Comment s’exerce le pouvoir de contrainte né de l’obligation juridique ? Donner un exemple.
Le pouvoir de contrainte du créancier s’exerce sur le patrimoine du débiteur. Exemple : Des dommages et intérêts en cas d’inexécution de la prestation promise.
Quel est l’objet du droit des obligations ?
Répondant à la caractéristique de neutralité de la règle de droit–régulation des rapports sociaux, et non amélioration de l’homme– le droit des obligations a pour objet d’apaiser l’agressivité que peut susciter l’obligation, celle-ci étant généralement vécue comme une entrave.
Le droit des obligations porte-t-il sur les relations extrapatrimoniales ?
Non. Il porte sur l’argent (le nerf de la guerre), sur des rapports mercantiles où les tensions sont fortes et les intérêts divergents : d’où l’agressivité qu’il fait naître.
Quelle est la condition pour que naisse la règle de droit ?
Pour que naisse la règle de droit, il faut que la condition d’altérité soit satisfaite : il faut qu’il y ait deux sujets de droit (voir question 1).
A quel lien d’obligation correspond le fait d’offrir une pomme à une autre personne ?
Offrir une pomme correspond à un contrat de donation entre vifs, d’où la notion sociologique qu’au « commencement était le don » (Marcel Mauss).
Quels sont les deux textes de base du droit des obligations, et à quels principes juridiques correspondent-ils ?
- L’article 1103 du Code civil : « Les contrats légalement formés tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faits. »
- L’article 1240 du Code civil : « Tout fait quelconque de l’homme, qui cause à autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer. »
Le premier texte correspond au principe du respect de la parole donnée. Le second correspond au principe de la réparation du dommage causé, autrement dit de la responsabilité civile, laquelle oblige à répondre des conséquences de ses actes.
Que signifie pacta sunt servanda ou à quel principe juridique cette expression renvoie-t-elle ?
Signifiant « les conventions doivent être respectées », cette locution latine renvoie au principe du respect de la parole donnée, posé par l’article 1103 du Code civil.
Quelles sont, selon l’article 1100 du Code civil, les différentes sources des obligations ?
Selon l’article 1100 du Code civil, les obligations naissent de trois sources : les actes juridiques, les faits juridiques, et l’autorité seule de la loi.
Du point de vue de la volonté, quelles sont les deux sources des obligations du débiteur ? Autrement dit, pourquoi le débiteur se trouve-t-il lié au créancier ? (Voir la notion d’obligation juridique en question 2)
Le débiteur se trouve lié au créancier soit parce qu’il l’a voulu (notamment à travers un contrat ou à travers un acte unilatéral de volonté), soit parce que la loi l’a voulu (suite à un fait, un dommage causé, ou un avantage reçu). Cette distinction correspond à celle entre l’acte juridique et le fait juridique, lesquels créent l’obligation.
A quel moment y a-t-il création d’obligation ?
Il y a création d’obligation soit lorsqu’une personne s’oblige (par un acte juridique), soit lorsqu’elle est obligée (par un fait juridique). Voir question 12.
Comment l’article 1100-2 du Code civil définit-il le fait juridique, et que faut-il en comprendre ?
L’article 1100-2 définit les faits juridiques comme « des agissements ou des événements auxquels la loi attache des effets de droit. » Il faut donc en comprendre que le fait juridique est un comportement qui, volontaire ou pas, a pour conséquence la création d’obligations bien que celle-ci ne fût pas l’objectif visé.
Comment l’article 1100-1 du Code civil définit-il l’acte juridique ?
Selon l’article 1100-1 du Code civil, les actes juridiques sont « des manifestations de volonté destinées à produire des effets de droit. »
La notion de volonté suffit-elle à distinguer l’acte juridique du fait juridique ?
Bien que l’acte juridique soit une manifestation de la volonté, le fait juridique en est aussi une ; seulement, le premier a pour objectif de produire des effets de droit, tandis que pour le second, bien que volontaire, la volonté n’est pas tournée vers la production des effets de droits, ceux-ci n’étant pas l’objectif recherché (voir question 14).
Quelles peuvent être les conséquences d’un fait juridique ?
Le fait juridique entraîne par son existence la création, la modification ou l’extinction de droits subjectifs.
Quels sont les deux types de faits juridiques volontaires, et quels textes les régissent ?
Il existe le fait juridique volontaire illicite, qui est un délit civil ou un quasi-délit, régi par les articles 1240 et 1241 du Code civil ; et le fait juridique volontaire licite, ou quasi-contrat, régi par les articles 1300 à 1303-4 du Code civil.
Quels sont les possibles critères de classification de l’acte juridique ?
Les actes juridiques peuvent être classés selon la volonté exprimée (acte unilatéral ou multilatéral), selon le caractère économique (acte à titre onéreux ou à titre gratuit), et selon les effets (acte constitutif, déclaratif ou translatif d’un droit).
Pourquoi le droit commun des contrats est-il aussi le droit fondamental de l’acte juridique ?
Le droit commun des contrats est aussi le droit fondamental de l’acte juridique selon l’article 1100-1 alinéa 2 qui dit qu’ils (les actes juridiques) « obéissent, en tant que de raison, pour leur validité et pour leurs effets, aux règles qui gouvernent les contrats. »
Quel est l’intérêt de la classification des contrats ?
L’intérêt de la classification des contrats est de pouvoir appliquer à un contrat le régime prévu, une fois la catégorie identifiée, à laquelle il appartient.
Quelle est la distinction entre contrat nommé et contrat innommé, et quel est l’intérêt de cette distinction ? Donner des exemples.
Le contrat nommé est celui auquel la loi, le règlement ou l’usage ont donné un nom qui engendre un régime (exemple : le contrat de vente, régi par les articles 1589 et suivants du Code civil). Le contrat innommé est celui qui ne figure ni dans le Code civil, ni dans aucunes autres lois, n’ayant fait l’objet d’aucune disposition.
L’intérêt de la distinction est qu’elle permet de savoir si des dispositions particulières sont applicables au contrat en question. Pour un contrat innommé, c’est la théorie générale des contrats disposée en l’article 1105 du Code civil (le noyau dur contractuel) qui s’applique. Pour un contrat nommé, ce sont toutes les dispositions prévues par la loi pour ce type de contrat qui s’appliquent (par exemple, dans un contrat de vente, la chose devra être payée à un moment donné).