Chap 4 - La cognition sociale Flashcards
Quelles sont les théories principales
dans le domaine de la cognition sociale ?
- théorie de l’équilibre cognitif
et théorie de l’attribution causale > Heider - théorie de la dissonance cognitive > Festinger
Quel champ de recherche porte sur l’univers cognitif des individus et en particulier la connaissance qu’ils ont de ce qu’ils pensent des rapports entre eux-mêmes, autrui et divers objets du monde social ?
Les théories de la consistance cognitive
dites aussi de l’harmonie cognitive
> chaque élément de connaissance est une cognition :
idée, croyance, attitude, comportement, valeur ou émotion
Quelles peuvent être les relations entre les cognitions d’un sujet ?
Relations consonantes / consistantes
> harmonie, cohérence
ou dissonantes / inconsistantes
» conflit ou malaise
Quel principe régit l’organisation des cognitions ?
Le principe homéostasique
> sujet vise harmonie pour éviter malaise
Dissonance»_space; déclenchement de mécanismes d’autorégulation
Quelle est l’approche de Fritz Heider ?
Applique la théorie de la Gestalt (perception des objets)
à l’univers cognitif (perception des individus)
Développe notion d’équilibre cognitif (1958) :
Environnement social structuré par
des liens polarisés (positifs ou négatifs)
entre les éléments
Déséquilibre»_space; modif des liens ou modif des cognitions
Comment Heider formalise-t-il sa théorie ?
Formalisation par triades :
sujet - autrui - objet
> équilibre se joue entre les 3 éléments
(produit des 3 signes doit être positif)
exp : amis+ de mes amis+ sont mes amis+ > +
ennemis- de mes amis+ sont mes ennemis- > +
En cas de déséquilibre une seule modif de polarité suffit à rectifier (modif par réorganisation cognitive ou action )
Exemples de résultats inspirés de la théorie heidérienne
- électeurs voient candidat préféré comme promoteur de leurs idées
- si autrui paraît attrayant sujets vont conformer leurs opinions à ce dernier
- tâche de prédiction de triades»_space; sujets produisent des triades équilibrées
- meilleure mémorisation des relations si triade est équilibrée
> > validation par plusieurs chercheurs
du principe d’équilibre
(notamment dans configs plus complexes
que simples triades)
Quelle est la théorie la plus influente
portant sur le comportement cognitif en général ?
Théorie de la dissonance cognitive de Festinger 1957
> influente aussi car elle permet de produire des changements d’attitude
Postulats théorie Festinger
Comme pour Heider :
- état privilégié du système cognitif tend à la stabilité
> consonance
- existence de dissonances
» effort pour mieux accorder les éléments concernés
Quelle est l’unité de base de la théorie de Festinger
et le type de relations la concernant ?
La cognition
“tout élément de connaissance opinion ou croyance sur l’environnement, sur soi même ou sur son propre comportement”
Relations peuvent être :
- dissonance
- consonance
- neutralité (sans rapport)
Quels sont les types de relation dissonante entre des cognitions ?
Que provoquent-ils ?
Contradiction
Inconsistance
Incohérence
Provoquent état d’inconfort psychologique
> éveil de la dissonance au moment où la relation dissonante est perçue
Quelles sont les étapes de la dissonance d’après Vaidis (2008) ?
Inconsistance entre cognitions
» Eveil de la dissonance (perception)
» Etat de dissonance (inconfort psy)
» Réduction de la dissonance
Comment mesurer la force de la dissonance ?
Selon Festinger et Carlsmith 1959
Ratio : Nb et importance des éléments dissonants / Nb et importance des éléments dissonants + consonants = Taux de dissonance
> Nb = critère quantitatif
Importance = critère qualitatif (centralité)
A partir des éléments fournis par le taux de dissonance,
quels sont les moyens possibles pour réduire celui ci ?
- augmenter le nb / l'importance des cognitions consonantes - diminuer le nb / l'importance des cognitions dissonantes - combiner les 2
Exemple de changement d’attitude via la dissonance
Culbertson 1957
Propose à des blancs racistes de
jouer rôle d’un Noir emménageant dans un quartier blanc
ou d’être témoin du jeu de rôles
> > sujets impliqués réduisent davantage préjugés
que sujets spectateurs
Implication par le comportement
» crée dissonance plus grande avec préjugés
» mode de réduction = diminution préjugés pour ne pas contredire comportement
Quel est l’impact de la théorie de la dissonance cognitive
sur la conception de l’attitude ?
En cas de dissonance attitude / comportement
changement d’attitude peut intervenir
pour s’accorder au comportement
> > attitude n’est pas toujours la cause des comportements, elle peut être influencée par ceux-ci
> inversion de la perspective classique d’Allport
peut être manipulé en situation de “soumission forcée” (on oblige sujet à avoir comportement contraire à son attitude, cf. Culbertson 1957)
Experience princeps sur lien
réduction dissonance cognitive
et changement d’attitude
Festinger et Carlsmith 1959
“Mentir pour des dollars”
Sujets doivent mentir sur intérêt d’une tâche ennuyeuse
1/ payés 1$ pour mentir
2/ payés 20$
> > Sujets groupe 1 davantage convaincus de l’intérêt de la tâche pour réduire leur dissonance (justif interne)
Groupe 2 = rôle consonant de l’argent (justif externe)
Quels sont les modes de réduction de la dissonance ?
- rationalisation cognitive :
changement d’attitude post-comportemental
(déni, étayage ou changement radical) - trivialisation (ou rééquilibrage ou différenciation cognitive) :
dévaloriser importance de l’acte contre-attitudinal
ou de la cognition dissonante (“il faut bien mourir de qqchose”) - rationalisation comportementale :
poursuite de comportements contre-attitudinaux
cf. Comer et Laird 1975 expé mangeurs de vers
Quels sont les 3 formes de rationalisation cognitive ?
- déni ou scotomisation de la cognition dissonante
exp “nocivité du tabac pas vmt prouvée” - étayage ou rationalisation consonante :
ajout de nouvelles cognitions consonantes pour renforcer son attitude et atténuer poids des cognitions dissonantes
exp “fumer me détend” - changement radical de la cognition initiale concernée
notamment par étayage de la nouvelle cognition dissonante
exp arrêter de fumer
Quelles sont les différences entre les théories de Heider et Festinger ?
- chez Festinger dissonance (inconsistance)»_space; motivation induite par état de malaise
> état de motivation n’existe pas chez Heider, pour lui préférences plutôt que forces incitent au rééquilibrage - Mode d’entrée dans la dissonance :
> sujet de Heider = analyste formant image cohérente du monde»_space; inconsistance provient de nouvelles infos
> sujet de Festinger = acteur dont le comportement affecte conception du monde»_space; dissonance provient d’un comportement
Citer exemples de paradigmes permettant d’induire une dissonance cognitive
- soumission forcée
- paradigme du choix ou de la décision
- para de l’infirmation des croyances
- para de l’initiation ou de l’attente non confirmée
- para de l’hypocrisie
Pour Heider la connaissance humaine repose sur
principe d’équilibre mais aussi … ?
elle est de nature causale
A quoi a-t-on recours lorsqu’on tente d’expliquer les causes possibles d’un échec ?
A des attributions causales
Auto-attribution > son comportement propre
Hétéro-attribution > comportement d’autrui
Comment se comporte l’homme de la rue selon Heider ?
Comme un “scientifique spontané” : observation > hypothèses > données venant confirmer ou infirmer > conclusions
Quelles sont les deux fonctions des attributions selon Heider ?
- établir une cohérence/consistance au sein de notre environnement
- prédire événements futurs et expliquer événements inattendus»_space; mieux maîtriser environnement
Quelles sont les autres fonctions de l’attribution ?
- comprendre le monde de façon économique, trouver du sens face au flot d’infos et stimuli sociaux
- prévenir échecs futurs, excuser notre comportement
- exprimer perceptions du monde aux autres
- déterminer attentes et réactions aux événements
Contrairement à la vision d’Heider, sur quel principe est plutôt basé le raisonnement de l’homme de la rue ?
raisonnement basé sur
principe d’utilité sociale
plutôt que scientifique
> > nombreuses erreurs d’appréciation
Exemple du principe de raisonnement plus social que scientifique
Devos et Comby 1996
Sujets évaluent degré de responsabilité de personnes séropositives dans 2 conditions
1/ conduite romantique (attente)
2/ conduite hédoniste (boite de nuit)
> > femme 2 jugée davantage responsable de sa maladie
Conduite romantique mieux perçue selon normes sociales > même si femme 2 utilise préservatif
> > jugement bel et bien social plus que scientifique
Quelles formes prend le jugement social
en dehors de l’attribution de causes à des effets ?
- établir des responsabilités
- féliciter ou blâmer
- repérer les conditions d’apparition d’un événement
- interpréter
- trouver justifications ou raisons à un comportement
Citer deux théories des attributions
- Modèle des inférences correspondantes
Jones et Davis 1965
> centré sur hétéro-attributions
> prend en compte
effets du comportement + comparaison contrefactuelle
et caractéristiques personnologiques (traits, intentions) - Modèle de la covariation
Kelley 1967
Repose sur observation de 3 éléments :
> obs de la personne renvoie au consensus
> obs du stimulus renvoie à la distinctivité
> obs des circonstances renvoie à la consistance
Quelle distinction de causalité la plupart des auteurs reconnaissent-ils ?
Causes internes > personnelles, dispositionnelles
Causes externes > impersonnelles, situationnelles (indépendantes de l’individu)
Quelles dimensions peut on combiner aux facteurs de causalité interne / externe ?
Selon modèle de Weiner et al 1972 > 1986
- Stabilité > causes sont elles persistantes ou changeantes ?
- Contrôlabilité > causes sont elles intentionnelles ou non de la part de leurs auteurs ?
CAUSE INTERNE Stable et controlable = compétences acquises Stable et incontrôlable = aptitude Instable et contrôlable = effort Instable et incontrôlable = humeur
CAUSE EXTERNE
Stable et controlable = pouvoir d’autrui
Stable et incontrôlable = difficulté de la tâche
Instable et contrôlable = aide d’autrui
Instable et incontrôlable = chance, hasard
Exemple d’étude appliquant la théorie de l’attribution causale
Storms et Nisbett 1970 Sujets insomniaques 3 groupes : 1/ placebo énervant 2/ placebo relaxant 3/ aucun placebo
Résultats :
Groupe 1 temps d’endormissement réduit
Groupe 2 temps rallongé
> contre-intuitifs
Attribution d’une causalité externe à la difficulté d’endormissement»_space; apaisement du groupe 1
Groupe 2 = renforcement causalité interne
Qu’est ce qui ressort des travaux de Tversky et Kahneman quant à l’évaluation des facteurs causaux par les sujets ?
Evaluation pas très objective
|»_space; biais attributifs
Exemples biais attributifs
- biais acteur-observateur
- erreur fondamentale d’attribution
- biais d’auto-complaisance
- biais de confirmation d’hypothèses
Biais concernant effet du positionnement sur type de causalité induite
Biais acteur-observateur
Jones et Nisbett 1972
- si acteur > ref à des facteurs situationnels (externes)
- si observateur > ref à des facteurs dispositionnels (internes)
Qu’est ce que l’erreur fondamentale d’attribution ?
Exemple expé ?
“Tendance générale à surestimer
l’importance des facteurs personnels ou dispositionnels
aux dépens des causes situationnelles” (Ross 1977)
Rose, Amabile et Steinmetz 1977 "effet julien lepers" Tirage au sort questionneurs / questionnés > observateurs et questionnés perçoivent questionneurs comme + compétents et + instruits >> dissymétrie influence le jugement
Quels sont les types d’effets en jeu dans les processus d’attribution ?
- effet du statut de la cible de l’attribution
- effet de l’appartenance groupale communautaire de la cible (endo/exogroupe)
- effet de l’appartenance à un groupe sexuel de la cible
Expérience sur l’effet du statut de la cible de l’attribution
Thibaut et Riecken 1955
Comment sujet naïf explique ses actes selon qu’il croit avoir convaincu 2 cibles de statut différent
> sujets doivent convaincre cibles de participer à collecte Croix-Rouge en sélectionnant 10 messages persuasifs parmi 38
1/ cible = étudiant 1e année > bas statut
» sujet attribue cause externe à la cible
et interne à lui-même (mes arguments ont convaincu)
2/ cible = doctorants > haut statut
» sujet attribue cause interne à la cible
et externe à lui-même (cible avait déjà décidé de donner)
> > S’explique par le modèle idéologique
selon lequel individus de haut statut sont autodéterminés (dominants = autonomes)
et individus de bas statuts sont hétéro-déterminés (influençables)
Exemple du rôle du statut de la cible dans processus d’attribution
dans le monde du travail
Chauvot 1997
Envoi CV fictif annonces cadre commercial
Si sans emploi : 6,25% de réponses positives
Si en poste : 9 % de réponses positives
> plus de chances de trouver emploi si déjà en poste
Effet de l’appartenance groupale communautaire
de la cible mis en évidence par ?
Taylor et Jaggi 1974 Inde
Sujets communauté hindoue
Attribution comportement généreux ou égoïste
selon appartenance cible à endo ou exogroupe
> > attribuent surtout causes internes aux gestes positifs
de leur groupe
et causes externes à leurs gestes négatifs
> > attribuent surtout causes externes aux gestes positifs
de l’exogroupe (musulmans)
et causes internes à leurs gestes négatifs
= endofavoritisme
et exodéfavoritisme
Qu’est ce que l’erreur ultime d’attribution
définie par Pettigrew (1979) ?
Fait d’attribuer des causes internes à un comportement indésirable d’un membre d’un exogroupe
> > fondement ethnocentrisme et racisme
quand les attributions concernent critères ethniques ou raciaux et sont considérées comme des caractéristiques génétiques immuables
Que démontrer l’expérience de Deaux et Emswiller de 1974 ?
Effet de l’appartenance à un groupe sexuel de la cible de l’attribution > questionnaire étudiant.es :
Causalité interne (compétence) si :
> Tâche “féminine” réussie par femme
> Tâche “masculine” réussie par homme
> Tâche “féminine” réussie par homme
Causalité externe (chance) si :
> Tache “masculine” réussie par femme
> > attributions faites par hommes et femmes
dépendent à la fois de l’appartenance de chacun
et de la relation asymétrique des groupes masculin/féminin
Même type d’asymétrie et de résultats pour personnes non-blanches : réussite attribuée à chance plutôt que compétence
Exemple de facteur contextuel susceptible
de faire émerger des processus attributifs ?
Langer, Blank, Chanowitz (1978)
Situation de requête coûteuse (x20) ou peu coûteuse (x5)
suivant un script connu : individu demandant à couper la file d’attente pour faire des photocopies
> Avec vraie, fausse ou pas de justification
Quand événement suit un script habituel, pas besoin d’effort d’attribution > réponse favorable
automatique et inattentive
si requête peu coûteuse
même si fausse justification (93%) ou pas de justif (60%)
Si requête est coûteuse > nécessité d’avoir une justification vraie (42% contre 24%)
» examen validité requête déclenche inférences et donc attributions
Def script
Ensemble de connaissance stéréotypées
sur la séquence des actions, des objets et des rôles à tenir dans une situation donnée
Guident perception, compréhension et comportements
des individus
(Abelson 1981)
Quel biais a été démontré par l’étude d’attributions de la réussite aux examens ?
Biais d’auto-complaisance / self serving bias
Etudiants attribuent plutôt
échec à cause externe (mauvais prof, trop sévère)
réussite à cause interne (capacités, travail)
(Arkin et Maruyama, 1979 ; Davis et Stephan, 1980)
Citer expérience essentielle sur biais de confirmation d’hypothèse ?
Rosenhan 1973
Volet 1 :
Compères se font interner dans 12 hôpitaux psychiatriques
Restent internés en moyenne 19 jours malgré disparition de leurs “symptômes”
Volet 2 :
Préviens un hôpital de l’envoi de faux patients
Hôpital croit en détecter
Rosenhan n’en a en fait envoyé aucun
> > dénonce dangers catégorisation dans la psychiatrie
montre que croyances et attentes envers patients poussent à sélectionner infos congruentes avec celles-ci