2.3 Personne réfugiee, bloquée en hauteur ou menacant de se Jeter dans le vide ( Edition Juin 2016) Flashcards
De quel personne peut il s’agir si l’on voit une personne en hauteur, sur un balcon un pont….?
- Une personne réfugiée en hauteur ( toit, balcon,….) pour échapper au sinistre.
- Une personne bloquée sur une nacelle évoluant en façade d’immeuble.
- Une personne qui menace de se jeter dans le vide pour mettre fin a ses jours
Quel est le principal risque et pour qui? Qu’est il important de respecter?
Le risque principal, pour cette personne comme pour le sauveteur, est la chute dans le vide, d’où l’importance du respect des règles de sécurité pendant toute la durée de l’opération, notamment lors de la progression des secours (les interventions sur grue, de plus en plus fréquentes, font partie des opérations les plus dangereuses pour les secours, et méritent dès lors d’être traitées avec toute la prudence nécessaire).
Quelle action est déterminante lors ce qu’une personne est bloqué ou réfugiée en hauteur?
L’action psychologique, du fait de l’aspect traumatisant de la notion de hauteur.
Lors d’une personne réfugiée ou bloquée en hauteur, le COS doit:
- rassurer la personne, au besoin à l’aide du porte-voix
- la calmer, si elle semble paniquée, et demander rapidement un moyen médicalisé en cas de danger avéré. Dans certaines situations, le médecin ou le chef du GRIMP pourra faire appel à un « médecin référent IMP », dont les spécificités GRIMP et l’expérience de ce genre d’interventions peuvent apporter une réelle plus-value à l’action des secours. Ce dernier progressera sous la responsabilité du chef d’unité du GRIMP, et interviendra sur ordre du COS
Lors d’une personne réfugiée ou bloquée en hauteur, que doit décider le COS selon les circonstances ( pour l’approche et la mise en sécurité)
- de la voie la plus facile et la moins risquée pour : atteindre la personne
- assurer son sauvetage
- des moyens à employer pour dégager la personne
Qu’est ce qui sera systématiquement établi?
Un périmètre de sécurité a l’aplomb de la victime.
Quels moyens peut on mettre en œuvre pour atteindre une personne réfugiée ou bloquée en hauteur?
MEA, Echelle a coulisse, lot de sauvetage, Grimp ou les communications existante.
Quel est la conduite a tenir pour une personne menaçant de se jeter dans le vide?( avant le départ et a l’arrivée des secours)?
- Avant le départ sur intervention, le COS doit s’assurer des moyens prévus et de leur correspondance avec l’ordre de départ
- À leur arrivée sur intervention, les engins doivent autant que possible se présenter dans le calme (limiter l’usage des avertisseurs sonores). En effet, certaines personnes attendent effectivement l’arrivée des secours pour sauter
Des sa présentation sur les lieux, que fait le COS?
- demander la police
- demander les matelas de sauvetage si nécessaire
- entamer rapidement le dialogue avec la personne, sans pour autant entrer dans une quelconque forme de négociation
- lorsque le dialogue semble ne pas aboutir et que l’intervention va s’inscrire dans le temps, faire intervenir des spécialistes de la négociation (RAID en extra-muros, BRI pour Paris)
- faire établir dans le même temps un périmètre de sécurité à l’aplomb de la façade ou de l’ouvrage concerné, et le placer sous la responsabilité d’un sapeur-pompier
- évaluer la situation :
- analyse du risque pour la personne et pour les tiers (éventuellement inspection de l’appartement de la personne)
- demande de moyens supplémentaires : AR si le dialogue avec la personne s’annonce difficile (soit d’emblée, soit après échec des premiers intervenants) et/ou si la situation paraît particulièrement dangereuse pour la victime et/ou les intervenants GRIMP pour la manœuvre de sauvetage ou l’approche du médecin référent GRIMP - si l’intervention monte en puissance, le COS doit rapidement définir son idée de manœuvre, afin de parfaitement coordonner l’action des différents acteurs sur le terrain (sécurité des tiers, conservation du dialogue avec la personne, manœuvre du GRIMP, etc.)
- dans le cadre de cette montée en puissance et afin de conserver un certain recul sur son intervention, le COS peut alors demander un second officier de garde compagnie, qui prendra le relais au niveau du dialogue avec la personne. Le médecin de l’AR, notamment s’il est qualifié « IMP », pourra également prendre ce relais, si possible en s’approchant de la personne par le biais du GRIMP.
A quel pourcentage trouve t’on une personne qui désire communiquer lorsqu’elle menace de se jeter dans le vide?
80%
Néanmoins, sans entrer dans une quelconque forme de négociation, le COS, le médecin ou un pompier désigné par le COS, par exemple en raison de ses facilités de communications doit entamer le dialogue en suivant les quelques règles présentées ici :
- bien rappeler à la personne que l’on veut seulement discuter avec elle, sans chercher à se rapprocher, ni à l’attraper et que l’on respecte son « choix »
- intervenir seul, à mains nues, non casqué et si possible sur le même plan, en respectant une distance « intime » (3 m. environ)
- veiller à ce qu’il n’y ait pas d’agitation à proximité, liée par exemple à la mise en place d’équipes dans les étages supérieurs ou au déploiement des échelles éloigner la foule et surtout les médias, qui risqueraient par leur présence d’encourager un passage à l’acte
- déculpabiliser les intervenants : lorsque toutes les dispositions sont prises en termes de sécurité, le choix de la personne de sauter ou non n’appartient qu’à elle ; elle pourrait donc le faire malgré toutes les tentatives avortées de dialogue
- toujours prendre un suicidaire au sérieux : penser que le sujet ne cherche qu’à attirer l’attention est une erreur. Cela peut même constituer une raison supplémentaire pour le suicidaire dans sa détermination à passer à l’acte
- le degré de préparation est révélateur : les sujets les plus dangereux sont ceux qui ont planifié précisément leur passage à l’acte. Dès lors qu’apparaissent des indices de « préparation » du suicide, il faut craindre une détermination absolue de la personne. Des « dernières volontés » exprimées par la personne peuvent également être le signe de son passage à l’acte
- prendre le temps nécessaire : le facteur « temps » est fondamental. Le processus qui conduit une personne à vouloir se donner la mort est un mécanisme lent et progressif qui passe par des étapes : hésitation, perte de repères, bouffée dépressive, ressenti de lâcheté, colère, dépression, peur, retrait, doute… Il ne faut donc pas être pressé d’intervenir, même si le recours à la force semble souvent l’une des options évidentes pour résoudre la crise
- la méthodologie d’intervention : si l’action engagée par un primo intervenant semble efficace, il faut le laisser poursuivre le dialogue. S’il semble dépassé par la situation ou montre des signes de fatigue, en prendre le relais dès le départ. Toute attente est potentiellement préjudiciable
- laisser la famille à l’écart, sans pour autant la négliger : le recours aux membres de la famille n’est pas forcément une bonne idée, car ils sont souvent « partie prenante » dans l’affaire, et malgré toute leur bonne volonté, ils peuvent aggraver la situation au lieu de la débloquer
- les actions de derniers recours : le changement d’interlocuteur peut être envisagé, car on crée ainsi une rupture, qui peut également être obtenue avec une tierce personne mise au contact
Que faut il faire dans le cas ou rien ne marche ?(négociation)
tenter éventuellement une ultime stratégie, en évoquant les conséquences de son acte, en parlant de la réalité physique de la mort, de la possibilité de survie avec un handicap majeur (conséquence fréquente). Lui demander ce que vont penser ses proches en voyant ce spectacle, etc.
Que faut il faire dans le cas de réussite du dialogue?(négociation)
ne pas brusquer les choses et toujours agir en respectant le rythme de l’autre, valoriser sa décision, sur un ton de sagesse et de compassion. Tendre la main pour que la personne vienne vers le sauveteur, et non l’inverse, elle sauve ainsi les apparences.
Quels sont les point clé a respecter lors du dialogue avec une personne menaçant de se jeter dans le vide?
- toujours vouvoyer la personne
- sourire, mais sans excès : c’est une manière pour « créer de la sympathie » et passer un message indirect : « je suis quelqu’un de gentil »
- donner son prénom et lui demander le sien
- expliquer pourquoi il y a un tel déploiement de secours, et préciser que l’on a tout notre temps
- apparaître calme et tenter de tenir une conversation d’allure naturelle, sans dramatiser, ni banaliser
- parler avec des mots simples, et lentement
- ne jamais laisser le sujet seul, même quelques secondes
- écouter le sujet au maximum : l’écoute doit être sincère et il faut montrer son implication : « J’ai choisi d’être là, sinon j’aurais laissé ma place à quelqu’un d’autre »
- se contenter d’écouter en acquiesçant ou utiliser des mots de soutien. Ne pas juger, ne pas tenter de raisonner, ne pas invalider le ressenti du sujet
- informer que le désir de mourir est quelque chose de non permanent qui évolue : c’est un élan « réversible »
Que se passe t il si le dialogue ne semble pas aboutir? et que l’intervention va s’inscrire dans la durée?
Lorsque le dialogue semble ne pas aboutir et que l’intervention va s’inscrire dans la durée, le COS après concertation avec le médecin pourra exprimer le souhait auprès de l’autorité de police présente sur place, de recourir à un spécialiste de la négociation de la BRI-PP ou du RAID.