1.7 Feux de parc de stationnement couvert ( Edition juin 2016) Flashcards
A quoi sont assimilé les parcs de stationnement couvert? pourquoi?
Les feux de Parcs de stationnement couverts (PSC) sont à considérer comme des cas particuliers des feux
d’espace clos (cf. Fiche 3, les feux de contenants). En effet, la configuration des lieux, la complexité des
cheminements et le cloisonnement de ce type de construction rendent bien souvent la localisation et
l’extinction du foyer difficiles.
Avec l’évolution des nouvelles technologies, la Brigade doit prendre en compte l’apparition des véhicules
électriques dans les PSC :
- soit en station de charges, pouvant regrouper jusqu’à 10 véhicules
- soit isolés à tous les emplacements, tous niveaux et dans tous les PSC
La situation à l’arrivée des secours peut être particulièrement défavorable, avec notamment :
- un voire plusieurs niveaux entièrement enfumés
- un voire plusieurs niveaux entièrement embrasés
- un effet de « four », qui rend difficile et/ou dangereuse l’attaque au niveau sinistré
- une température élevée entrainant une fragilisation de la structure allant jusqu’à l’effondrement partiel le
cas échéant - éventuellement une notion de victimes à l’intérieur du parc
La lutte contre le sinistre doit donc répondre à 2 impératifs :
- l’engagement des moyens le plus rapidement possible, afin de réduire au maximum l’échauffement des véhicules soumis au rayonnement, les dégradations de la structure etl’extension du sinistre
- la sécurité du personnel : le COS doit veiller à engager le personnel strictement nécessaire à lalocalisation du foyer, en respectant les prescriptions du BSP 200.11, partie « engagement d’une équipe en reconnaissance d’attaque »
Le COS doit également en fonction des risques identifiés ou pressentis ne pas hésiter à reconsidérer le dispositif et à extraire son personnel du niveau si la situation évolue défavorablement.
certains éléments d’ordre général méritent d’être pris en compte par le COS :
- la stabilité au feu des dalles d’un PSC peut varier d’une demi-heure (rare) à 1h30 voire 4h00 dans le casd’un IGH. Il faut donc que le COS prenne en compte un risque possible d’effondrement de la dallesupérieure au niveau du foyer
- les PSC peuvent disposer de moyens de secours type colonnes sèches et/ou système d’extinctionautomatique à eau
- les PSC ayant plus d’un niveau peuvent être également dotés de moyens de désenfumage mécanique dont les commandes manuelles sont en général situées au niveau de la rampe d’accès du parc
- la coupure de l’alimentation générale doit rester exceptionnelle afin de ne pas mettre à l’arrêt ledésenfumage mécanique du PSC
Plusieurs éléments, de nature constructive principalement, peuvent favoriser un développement rapide du feu en PSC. Dès leur arrivée, les secours peuvent donc être confrontés à :
- une propagation horizontale rapide, du fait de la proximité des véhicules, de la présence éventuelle decloisons métalliques (boxes grillagés), voire de stockages anarchiques (fort potentiel calorifique)
- une propagation verticale par les joints de dilatation et/ou les gaines techniques (absence derecoupement)
- une propagation descendante par les écoulements d’hydrocarbures au travers de la dalle fissurée ou déstructurée
- un risque d’envahissement par les fumées des niveaux supérieurs du PSC (via les rampes d’accès des véhicules) et/ou des cages d’escaliers des bâtiments en superstructure (absence ou défectuosité de l’iso-lement), car les PSC se trouvent en règle générale sous un bâtiment
- la présence d’éventuelles victimes dans les étages supérieurs, car les fumées peuvent se propager par les conduits d’évacuation des eaux usées en PVC, détruits par la chaleur, mais également dans les voitures etles SAS qui servent parfois d’hébergement à une population défavorisée ;
- différents types de motorisation des véhicules, tels que essence, diesel, GPL, GNV ou électrique et très prochainement, hydrogène.
Le COS doit donc axer son idée de manoeuvre sur la maîtrise de 6 éléments primordiaux :
- une prise en compte des moyens de secours propres à l’établissement
- des reconnaissances approfondies dans l’ensemble du PSC et dans les bâtiments attenants
- une localisation rapide du foyer (CTHE)
- une attaque massive du foyer (avec produit mouillant)
- l’utilisation du désenfumage mécanique du PSC, lorsqu’il existe, ou de nos moyens de ventilationspropres, qui permet d’abaisser la température, d’évacuer les fumées et de faciliter les reconnaissances
- une utilisation de la mousse qui peut s’avérer judicieuse dans certains cas : niveau le plus bas, attaque « classique » impossible (demande du groupe mousse ventilation GMV)
La présence de véhicules électriques peut présenter des risques auxquels seront confrontés les secours:
La soudaineté et la violence des phénomènes constatés lors de l’emballement des batteries (inflammation) qui survient approximativement 45 minutes après le début du sinistre : températures très élevées, surpression flux thermiques à quelques mètres incompatibles avec la résistance des EPI et réactions en chaîne rendent ces interventions particulièrement dangereuses : la ruine des structures horizontales est possible.
La seule solution actuellement connue pour éviter ces phénomènes consiste à refroidir ces véhicules de façon très précoce.
Par quoi doivent être protégées les stations de recharge électrique implantée en dessous du 1er étage dans un PSC?
Les stations implantées en dessous du 1er sous-sol doivent être protégées par un système d’extinction automatique à eau.
Parlons du principe d’extinction des feux de PSC
Afin de limiter rapidement les risques de propagation du sinistre, le COS doit ordonner l’attaque massive en
accédant prioritairement par les cages d’escaliers et en fonction du sens du tirage tout en s’appuyant sur les
effets du désenfumage mécanique lorsqu’il est mis en oeuvre.
Un dispositif hydraulique conséquent doit être établi afin d’enrayer les propagations, lutter contre le sinistre
abaisser la température et refroidir la dalle dans le(s) niveau(x) concerné(s).
Dans certains cas exceptionnels, l’attaque par des trouées d’extinction peut être envisagée par le COS. Cette option longue et délicate à mettre en oeuvre doit répondre à certains principes incontournables : sécurisation
des zones de percement, mise en place en amont du dispositif d’extinction retenu et maintien d’un dispositif classique de refroidissement. Il conviendra alors de prévoir un dispositif d’extinction des éventuelles
propagations en cas d’échec du dispositif.
Parlons de l’utilisation de la ventilation lors d’un feu de PSC
Si le PSC est doté d’une installation de désenfumage mécanique, le COS la fait mettre en oeuvre, même si le foyer n’est pas découvert.
La mise en oeuvre manuelle de la ventilation mécanique doit être progressive (mise en oeuvre PV puis GV) afin de limiter la demande instantanée de puissance électrique et éviter au système de disjoncter.
La ou les rampes d’accès devront être ouvertes afin de faciliter l’évacuation des fumées et la mise en place des moyens d’extraction (VGD).
Lors des reconnaissances et l’attaque d’un feu de PSC, Afin d’obtenir le maximum de renseignements sur la localisation du sinistre, le cos doit :
- s’appuyer sur la présence éventuelle d’un poste de surveillance avec ou sans caméras, d’un gardien, d’un résident ayant une bonne connaissance des lieux, etc.
- se munir d’un plan affiché dans un hall, un sas, le parc ou la rampe
- couper l’alimentation électrique des éventuelles stations de charges des véhicules électriques
- barrer le gaz si les canalisations traversent le niveau sinistré
De même :
- les cages d’escaliers doivent être utilisées en 1re intention pour déterminer le(s) niveau(x) sinistré(s), ainsique les niveaux enfumés (attention, il peut y avoir plusieurs foyers)
- aux ordres d’un sous-officier, placer systématiquement un TGR, une équipe de sécurité et une lance parpoint d’accès
- effectuer la reconnaissance d’attaque au moyen de la caméra thermique dans le niveau sinistré, afin de localiser le plus rapidement possible le foyer
- au cours de la reconnaissance, le binôme peut être confronté à des signes annonciateurs de l’emballement des batteries des VEH, à savoir flammes vives sous le véhicule, éventuellement projections de matières incandescentes, croissance rapide et exponentielle du feu en un point unique : dans ce cas, le repli immédiat est de rigueur
- si l’incendie concerne un véhicule branché sur sa station de charge, et que des moyens hydrauliques n’ontpas pu être établis au terme de la première reconnaissance, soit approximativement 45 minutes après ledébut du sinistre, le COS doit conserver à l’esprit qu’un emballement en chaine des batteries est possible :l’évacuation du personnel et du public au niveau sinistré et immédiatement supérieur (logements,bureaux, etc.) doit être ordonnée. Une attaque doit être entreprise à distance et à l’abri des effets dangereux de ces feux, si possible depuis les sas les plus proches du foyer initial. Une surveillance de ladalle supérieure sera menée avec le maximum de précautions
- au cours de l’attaque, si les mêmes phénomènes sont constatés, le binôme doit impérativement se replier, laisser sa lance au sol (calée ou amarrée rapidement) en jet diffusé d’attaque avec le débitmaximum en direction des véhicules et mener une attaque à distance telle que précisée ci-dessus, avec unsecond moyen hydraulique
Par quel moyen peut on localiser le sinistre dans un PSC? Que permet cette manière de faire?
Une recherche du foyer au moyen de la caméra thermique depuis le niveau supérieur ou inférieur du sinistre peut bien souvent permettre de localiser rapidement l’emplacement exact du sinistre et d’engager les premières équipes d’attaque par la cage d’escalier la plus adaptée. Cette manière de procéder préserve le potentiel physique du personnel et limite la durée des reconnaissances d’attaque.
Parlons des reconnaissances périphériques lors d’un feu de PSC
- la caméra thermique doit également être utilisée pour rechercher d’éventuelles propagations
- si la recherche et/ou l’extinction du foyer s’inscrivent dans la durée, effectuer des contrôles réguliers desniveaux directement inférieurs et supérieurs (propagation possible par des fissures, des joints de dilatation, des conduits PVC, des conduits de VMC ou du fait de l’absence de joint dans ou entre lesdalles, etc.)
- signaler au COS toute suspicion de fragilisation de la dalle supérieure ou inférieure
- lors d’un feu en infrastructure, s’assurer de la fermeture des portes d’accès aux étages supérieurs afind’éviter la propagation des fumées
- la mise en place de la VO aux accès investis pour les reconnaissances et l’attaque peut contribuer à isolerla superstructure de l’infrastructure
Par quoi agit la mousse et quels sont les taux de foisonnement qui existe?
La mousse agit par isolement, étouffement, refroidissement et diminution du rayonnement. 3 taux de foisonnement existent :
bas (0 à 20)
moyen (20 à 200)
haut (> 200, « grosses bulles »)