Perspectives critiques

Question 1

Soi

Answer 1

Soi : façon de se présenter (d’interagir) et/ou de se percevoir
= le rôle que chacun est amené à jouer en situation sociale.
Ex. un client s’attend à ce que la caissière adopte une certaine attitude et fasse certaines actions (soi de la caissière), et la caissière s’attend à d’autres attitudes et actions de la part du client (soi du client)
–> Les soi sont donc sociaux

Question 2

Pourquoi est-ce que les Soi sont sociaux?

Answer 2

Parce que le soi est un rôle qu’on est amenés à jouer en situation sociale. Le soi va être différent d’une situation à l’autre, dépendamment du rôle qu’on a, à qui on parle, etc.
Ex. caissière vs client

Question 3

Soi virtuel

Answer 3

Soi virtuel : Soi inventé ou manipulé
(implique une nécessité de vraisemblance, un exercice continu)

Question 4

Moi

Answer 4

Moi : est le produit de l’organisation interne (psychologique) de différents rôles sociaux (les Soi).
* Est la mise en cohérence interne de nos différentes faces externes constituées par ses relations sociales (Soi). = Mise en cohérence des soi
* Implique un exercice (plutôt inconscient) de cohérence
* Répond à la question : Qui suis-je?

Question 5

Je

Answer 5

Je : définit la prise position, la perspective de l’individu

Question 6

Sujet

Answer 6

Sujet : structure qui rend compte de la capacité de l’individu de résister à ses déterminismes (pulsionnels et sociaux) afin de conquérir son autonomie (implique un processus de «gestion» du Moi)

Question 7

Construction du moi (expérimentation de l’identité) chez l’enfant

Answer 7

• L’enfant construit son Moi par l’essai ludique (jeu social) de différents soi (G. H. Mead) – faire semblant d’être un policier, une maman, un prof…
• Il finit par découvrir que certains soi sont possibles et d’autres sont impossibles (connaissance de la réalité)
• Son moi se construit par un processus de socialisation qui à la fois le construit et le limite

Question 8

Pourquoi est-ce qu’on dit que le Moi de l’enfant se construit par un processus de socialisation qui à la fois le construit et le limite?

Answer 8

Parce que l’enfant construit son moi en expérimentant par l’essai ludique/jeu social (–> donc processus de socialisation construisent le moi) et qu’il réalise que certains sois sont possibles et d’autres sont impossibles (il est limité)

Question 9

Construction du moi (expérimentation de l’identité) chez l’adulte internaute, et différences avec l’enfant

Answer 9

• L’adulte-internaute expérimente son identité en manipulant son soi dans Internet, comme l’enfant avec le jeu social
• MAIS l’internet (en tant que milieu d’appartenance) ne limite/censure pas l’internaute dans l’essai de nouveaux sois, contrairement à l’enfant en voie de socialisation.
• DONC l’adulte-internaute peut jouer des rôles (soi) qu’il ne pourrait pas jouer dans la société (pcq ya une censure/limite imposée par notre entourage quant aux rôles qui sont acceptés)
• DONC l’adulte-internaute devient le démiurge (créateur) d’une partie virtuelle de son identité, partie qui n’existe que dans son imaginaire

Question 10

Chez l’adulte-internaute, qu’est-ce qui caractérise souvent les Soi imaginaires qu’il se crée sur Internet?

Answer 10

Souvent c’est des soi focalisant la réalisation de désirs ou de pulsions que la vie réelle n’a pas permis à l’internaute d’expérimenter ou de réaliser (lil franchit les limites imposées par la réalité et la société)

Question 11

Comment est-ce que l’individu devient sujet?

Answer 11

Le sujet est autonome, libre et conscient de soi
* Donc pour être sujet, l’individu doit résister aux déterminismes impersonnels liés au corps (pulsions et désirs) et à la société (normes et rôles). Décalage (écart) entre individu et déterminismes
* Parce que c’est en résistant aux déterminismes (pulsions, désirs, normes sociales, rôles…) l’individu peut devenir autonome et construire sa propre vie.

Question 12

Comment est-ce que le changement dans les normes sociales a eu un impact sur ce qui est encouragé comme identité (avant vs maintenant)?

Answer 12

On n’espère plus collectivement dans le futur, il faut réussir personnellement dans le présent :
AVANT – les normes sociales disciplinaient l’individu et le portaient à accepter sa condition. Les sociétés étaient cohésives, ce qui incitait l’individu à trouver sa place dans la collectivité
AUJOURD’HUI – les nouvelles normes sociales valorisent la réussite/autonomie individuelle. Ça incite l’individu à devenir lui-même, sans autre référence que sa propre volonté.

Question 13

Aujourd’hui, les normes sociales valorisent la réussite/autonomie individuelle.
* Quelle est la conséquence négative que ça a sur l’individu?
* Quelle stratégie est utilisée pour remédier à ça?

Answer 13

L’individu part d’une déception vis-à-vis de son propre moi qui le conduit à s’évader dans des soi virtuels à partir desquels il construit son moi idéal (mais imaginaire) :
* La valorisation de la réussite individuelle fait en sorte que l’individu se fixe une conception surévaluée de lui-même (moi idéal), et vit de la déception/dépression face à l’écart entre cette conception (moi idéal) et sa réelle condition (moi)
* Donc il construit des Soi virtuels, qui lui permettent de combler ce vide/écart

Question 14

Un certain enfermement virtuel (pas uniquement au sens d’Internet) peut ainsi conduire à la dissolution de l’individu dans sa réalité virtuelle.
* Qu’est-ce que ça veut dire?

Answer 14

L’individu s’évade dans des soi virtuels à partir desquels il construit son moi idéal (mais imaginaire). Donc son Moi n’est plus un ensemble interne cohérent construit à partir des modèles sociaux

Question 15

• Qu’est-ce qui caractérise le Moi virtuel créé par enfernement virtuel?
• Quel est le problème/la conséquence? Quel phénomène est-ce que ça illustre?

Answer 15

• Le Moi virtuel a toutes les chances de succomber aux désirs/passions/pulsions instinctuelles ou de se conformer à la mode (caricature du moi, ou va-et-vient constant entre 2 caricatures du moi)
• Il s’agit d’une dynamique de dépersonnalisation, d’oubli de soi

Question 16

Pourquoi est-ce que le Moi virtuel est laissé à lui-même, faisant en sorte qu’il ne résiste plus aux pulsions et se conforme à la mode (dynamique de dépersonnalisation)?

Answer 16

Le moi est laissé à lui-même à cause de la valorisation de la réussite individuelle, qui fait qu’il ne peut compter que sur lui-même (il n’y a plus vraiment de collectivité sur laquelle il peut s’appuyer).

Question 17

Pourquoi est-ce que l’individu qui a construit un Moi virtuel ne peut généralement pas être sujet?

Answer 17

Le Moi virtuel a tendance à succomber à ses passions/pulsions instinctuelles et à se conformer à la mode (norme sociale). Donc cet individu ne résiste pas aux déterminismes impersonnels, qui est la condition pour être sujet.

(Cet individu est “esclave” de ses pulsions et des normes sociales, donc il n’est pas libre et autonome, il ne construit pas sa propre vie (donc n’est pas sujet))

Question 18

Qu’est-ce que l’enfermement réticulaire

Answer 18

(réticulaire = réseau)
Enfermement réticulaire : la dissolution du Moi dans des cyber-nous communautaires (communautés virtuelles)
(tribus et communautés médiatiques)

Question 19

2 types de dépersonnalisation/oubli de Soi sur Internet

Answer 19

• Enfermement virtuel (Moi virtuel qui succombe à ses pulsions et à la mode, est une caricature)
• Enfermement réticulaire (cyber-nous communautaire)

Question 20

Enfermement réticulaire -
Quel est le problème des cyber-nous communautaires (tribus et communautés médiatiques)?

Answer 20

• Ce sont des chambres d’echo, il y a homogénéité de pensée
• Ils ne sont pas dans une optique de débat et d’ouverture, mais plutôt dans une optique de recherche de communion et d’échanges entre égaux (homogénéité de pensée, sont entourés de gens qui pensent comme eux)

Question 21

Les cyber-nous communautaires sont des chambres d’echo où il y a homogénéité de pensée. Pourquoi est-ce que les gens aiment ça?

Answer 21

On aime s’entourer de gens comme nous (homogénéité de pensée) parce que ça nous rassure et nous valide

Question 22

Pourquoi est-ce que les gens qui sont dans des cyber-nous communautaires ne sont pas des sujets (autonomes)?

Answer 22

Ces gens pensent tous de la même façon, ils sont porteurs d’un stéréotype minoritaire
Pour être un sujet autonome, il faut être exposés à des contradictions et des conflits. Mais puisqu’ils sont enfermés dans une chambre d’echo, c’est le contraire de la quête d’autonomie

Question 23

Dans quelles circonstances est-ce que la création du Moi virtuel (manipulation de l’identité dans Interne tou ailleurs) peut être positive?

Answer 23

Le sujet peut utiliser le Moi virtuel (manipulation de son identité) dans le but d’expérimenter les limites du Moi
* Essayer différents Soi virtuels dans le but de mieux se connaître (volonté d’émancipation, = résister aux déterminismes impersonnels).
* Un peu comme l’enfant qui expérimente son identité avec le jeu ludique
* En questionnant les limites du moi, l’emprunt de sois virtuels ne rejette pas le « je » (médiateur avec l’environnement social) –> donc l’individu ne se perd pas

Question 24

L’Internet peut être vu un peu comme un “espace potentiel” (Winnicott). Qu’est-ce que ça veut dire?

Answer 24

Espace potentiel : espace intermédiaire entre la réalité psychique interne et le principe de réalité externe; espace transitionnel où objectivité et subjectivité se confondent
* En permettant à l’individu d’y projeter ses illusions
* Manière de « tricher » dans la réalité sans réelles conséquences sociales, pour permettre la créativité, la prise de conscience
* Pourrait aussi aider l’individu à se replacer dans le monde, à repenser ses limites, à mieux établir les frontières de son moi et les raisons (motivations, explications, fonctions) de ses sois.
* La manipulation de soi dans Internet pourrait donc être comme une extériorisation à faible coût social du besoin d’être un sujet créatif (besoin d’actualisation, d’émancipation), en dehors des exigences sociales (déterminants, statuts, rôles)
* Plus particulièrement, la manipulation de soi dans Internet serait dûe à la souffrance/difficulté de l’individu contemporain d’être un sujet capable de relever le défi de la gestion de son identité

Question 25

Lien entre travail et identité

Answer 25

Le travail permet de se construire, se connaître soi-même et se faire connaître par les autres (faire connaître notre identité aux autres)

Question 26

Identité unipolaire

Answer 26

Quand une seule dimention de l’identité prend le dessus. Par exemple, le travail

Question 27

Qu’est-ce qui caractérise l’identité des travailleurs compulsifs?

Answer 27

• Le travail englobe leur identité entière (identité unipolaire)
• Ils sont dominés par le perfectionnisme, le besoin de contrôle et l’hyperactivité
• Jusqu’à l’impossibilité de se détacher de leur travail

Question 28

Pourquoi est-ce que les travailleurs compulsifs ont de la difficulté à se détacher de leur travail?

Answer 28

Parce que le travail englobe toute leur identité (= identité unipolaire). Donc prendre du recul du travail signifierait un peu de se perdre eux-mêmes, ce qui générerait une angoisse existentielle.

Question 29

Pourquoi est-ce que les travailleurs compulsifs sont susceptibles de vivre de l’épuisement? cercle vicieux

Answer 29

Parce que chez les travailleurs compulsifs, le travail englobe toute leur identité. Donc c’est sûr que ces gens-là ont un vide (beaucoup de besoins ne sont pas comblés). Et ils vont essayer de combler ce vide en travaillant, puisque le travail est leur seule source de satisfaction
(–> cercle vicieux)

Question 30

Lien entre travail compulsif et dépendance

Answer 30

Le travail chez les travailleurs compulsifs est comme une drogue pour un toxicomane. L’objet de dépendance (ici, travail) devient la seule source de satisfaaction, donc ils travailleur plus, comme les toxicomanes, chez qui la seule source de satisfaction devient la drogue, ce qui fait en sorte qu’ils consomment plus

Question 31

Pourquoi est-ce que le travail compulsif (travail comme seul aspect de l’identité) entraîne une dynamique de dépersonnalisation?

Answer 31

• Lorsque le travail devient une fin en soi, la subjectivité (individuation) disparaît ; l’individu ne se distingue plus des autres (pas d’individuation) parce qu’il se conforme au rôle de travailleur. (= dynamique de dépersonnalisation).
• Lorsque le travail devient l’unique moyen de se sentir vivant, l’individu ne peut plus sortir du cercle vicieux de n’être rien d’autre qu’un rôle (un travail).

Question 32

• Qu’est-ce que l’individu essaye de faire/atteindre en s’identifiant par le travail (travailleur compulsif)?
• Quelles sont les conséquences?

Answer 32

• En s’identifiant par le travail, l’individu cherche à atteindre l’idéal du moi que son surmoi lui impose (entre autres à travers les besoins de reconnaissance et d’appartenance)
• Le travail se transforme alors en une activité sans fin puisque l’idéal ne sera jamais atteint (cercle vicieux)

Question 33

Pourquoi est-ce que le travail pratiqué dans le but d’atteindre l’idéal n’a pas de fin?

Answer 33

Parce que l’idéal est inatteignable

Question 34

Qu’est-qui permet à l’individu de sortir de la dépendance au travail?

Answer 34

L’écoute de soi (introspection) permet à l’individu de sortir de la dépendance au travail
Permet d’initier d’autres activités et ainsi faire évoluer sa personnalité.
C’est la distance établie entre soi et son travail (flexibilité identitaire?) qui fera en sorte que le travail deviendra simplement un projet personnel sans qu’il (1) ne devienne compulsif et sans qu’il (2) n’arrive à effacer la subjectivité (individuation).