Violence conjugale et maltraitance chez l'enfant Flashcards
Quatre (4) activités essentielles de l’infirmière, selon l’OIIQ (2004), dans un cas de
suspicion de violence :
1) Évaluation des facteurs de risque réels ou potentiels et indices de violence conjugale
2) Évaluation des risques pour la sécurité
3) Intervention immédiate
4) Documentation et consignation au dossier
Quels sont les 6 questions du Test de dépistage systématique de violence conjugale ?
- Lorsque vous vous disputez avec votre partenaire, avez-vous peur de lui (ou d’elle)?
- Lorsque vous vous disputez avec votre partenaire, croyez-vous qu’il (ou elle) tente
de vous blesser émotionnellement? - Votre partenaire essaie-t-il (ou elle) de vous contrôler? De savoir où vous allez? De
savoir qui vous rencontrez? Détermine-t-il (ou elle) la somme d’argent dont vous
devez disposer? - Votre partenaire (ou quiconque) vous a-t-il (ou elle) déjà giflé(e), poussé(e),
frappé(e) ou utiliser une autre forme de violence physique afin de vous blesser? - Depuis que vous avez été enceinte (ou quand vous l’étiez), votre partenaire vous at-
il déjà mordu, poussée, frappée, giflée ou fait usage de violence physique afin de
vous blesser? - Votre partenaire vous a-t-il (ou elle) déjà forcé(e) à participer à des activités
sexuelles contre votre gré?
Si vous obtenez une réponse positive à l’une des questions, dites à la personne : «…»
«Merci de m’avoir fait part de ces éléments d’information. Pourriez-vous me parler
un peu plus de la dernière fois où une telle situation s’est produite?»
Selon les réponses obtenues lors du dépistage de violence conjugale, qu’est-ce qui sera rempli ?
Selon les réponses obtenues une grille d’évaluation du danger sera complétée par le professionnel.
Quatre (4) critères vous permettront de distinguer s’il s’agit d’une scène de violence
conjugale ou d’une chicane de couple:
1) Le gain : Y-a-t-il une ou deux personnes impliquées qui veulent gagner à tout prix?
Que veut-elle gagner?
2) Le type d’agression : Comment cette personne s’y prend-t-elle pour gagner ou quel
type d’agression est utilisé?
3) La répétition : Est-ce une agression ponctuelle ou si elle est liée à une dynamique
entre ces deux personnes?
4) L’impact : Est-ce que l’agression a un impact sur la personne qui la subit? Quel type
d’impact?
Faites la distinction entre une chicane de couple et de la violence conjugale:
La chicane de couple arrive lorsque 2 partenaires ne partagent pas la même opinion sur un
sujet. Chaque conjoint tente de convaincre l’autre par des arguments dans le but de le
persuader qu’il a raison en lui exprimant son opinion.
La violence conjugale, c’est quand le conjoint choisit volontairement des moyens pour
avoir le pouvoir sur sa partenaire, pour la dominer. Son but est de la soumettre à sa
volonté et non simplement l’amener à partager son opinion. La relation n’est pas
égalitaire car la partenaire n’est pas libre de réagir ou de penser comme elle veut.
Types de violence :
1) Psychologique : Se traduit par l’humiliation de l’autre, la dévalorisation,le
dénigrement, le mépris, le chantage et l’isolement de la personne violentée
2) Verbale : Se manifeste par les insultes, les hurlements, les propos dégradants et les
menaces du partenaire violent (la violence verbale est le corollaire de la violence
psychologique)
3) Violence physique : Se manifeste par des sévices de toutes sortes et qui démontre
la domination de l’agresseur
4) Violence sexuelle : Se manifeste par des agressions sexuelles, du harcèlement, de
l’intimidation, de l’humiliation et de la brutalité dans une relation sexuelle
5) Violence économique : Se traduit par la construction d’une situation de
dépendance du conjoint engendrée par le contrôle, voire la privation de ressources
financières nécessaires aux soins et au fonctionnement de la vie familiale
Conséquences sociales de la violence conjugale sur la victime :
- Isolement
- Réduction du réseau social
- Réduction du rendement professionnel ou académique
- Absentéisme
- Difficulté financière
- Agressivité envers les enfants
Conséquences physiques sur la victime de violence conjugale :
- Troubles du sommeil
- Cauchemar
- Perte d’appétit
- Nausée
- Trouble alimentaire
- Mal de tête
- Tension
- Douleur au dos
- Blessures physiques
- Fracture
Conséquences psychologiques sur la victime de violence conjugale :
- Peur
- Méfiance
- Perte de mémoire
- Honte
- Perte d’estime de soi
- Culpabilité
- Perte d’identité
- Sentiment d’impuissance
- Perte de dignité
- Dépression
- Troubles anxieux
- Stress
- Ambivalence
- Idées suicidaires
- Agressivité
- Doute de soi
Cycle de la violence (4 phases):
1) Climat de tension
L’agresseur installe un climat de tension. Menaces et sous-entendus laissent présager
une agression.
La victime a peur et tente par diverses stratégies de l’éviter.
2) Crise
L’agression se produit et démontre le pouvoir de l’agresseur.
La victime ressent de la colère, de la tristesse et de la honte et tente de se protéger.
3) Justification
L’agresseur minimise son geste et se justifie par raisons extérieures. Accuse la femme
d’être responsable de son comportement violent.
La victime se remet en doute et prend la responsabilité de l’événement. Elle excuse
ses gestes.
4) Lune de miel
L’agresseur fait des efforts pour répondre aux attentes, il diminue la violence ou la fait
disparaître.
Cette lune de miel dure jusqu’à ce qu’un autre facteur déclenche un nouveau conflit
et installe de nouvelles tensions qui mèneront à de nouvelles violences physiques.
Avec le temps, les périodes de tension s’allongent et inversement la phase
d’apaisement raccourcit.
La victime constate les efforts et profite de ces avantages. Elle nourrit l’espoir que la
relation change.
Attitudes victimisées
Les attitudes victimisées résultent de la socialisation et des agressions subies. Les agressions conduisent la victime à éprouver divers sentiments qui la paralyse et l’amène à adopter des comportements de victime. Elle finit par croire qu’elle mérite ce traitement, qu’elle en est responsable et qu’elle ne peut aspirer à mieux. Petit à petit, elle perd sa personnalité, sa dignité, sa sécurité psychologique et physique.
La culpabilité : « Peut-être que je n’aurais pas dû le provoquer. »
L’impuissance et la tolérance : « J’en ai fait mon deuil! »
« Le contredire était au-dessus de mes forces. »
« Les hommes sont comme ça. »
La peur : « Je sens qu’il faut que je me taise. »
« Je n’ose pas le contredire. »
Après la naissance, le conjoint peut :
- Peut lui refuser l’accès au nouveau-né.
- Ne pas l’aider.
- La blâmer parce que le bébé est de mauvais sexe ou pleure.
- Dénigrer sa capacité de s’occuper du bébé.
- Enlever le bébé.
- L’obliger à rester à la maison.
- L’obliger à allaiter ou non.
Étapes vécues par la femme :
Les femmes vivant dans un contexte de violence conjugale traversent différentes étapes.
Ces étapes ne sont pas nécessairement chronologiques.
Quels sont ces étapes ?
- Le déni de la violence : Elle considère qu’il a eu raison de la corriger et tente de
s’améliorer. - La colère et l’anxiété : Constatant qu’elle n’en fait jamais assez pour satisfaire son
conjoint, elle s’épuise et vit de la colère ainsi que de l’anxiété. - La dépression : Désire fuir la réalité en sombrant dans l’abus d’alcool ou de
médicaments ou en tentant de se suicider. - L’ambiguïté : Elle reconnaît vivre dans un contexte de violence. Cette étape
précède souvent la prise de décision de quitter le conjoint. - La résignation ou le refus de la violence : Soit elle accepte sa situation en
n’utilisant plus ses mécanismes de défense et en acceptant vivre dans le danger
Principales motivations des femmes à demeurer avec un conjoint au comportement violent :
– Les enfants : se sentent responsables de l’unité familiale.
– La dépendance économique : peur de se retrouver dans une situation difficile
monétairement.
– L’espoir que le conjoint va changer : tente de le comprendre, sentiments ambivalents.
– L’entourage : craint le rejet des personnes qu’elle aime.
– La peur : la rupture augmente le potentiel de harcèlement et de violence.
– Les conséquences psychologiques : perte de l’estime de soi, état dépressif, sentiment
d’incapacité, honte, culpabilité, ces conséquences les empêchent de le quitter.
Principales raisons motivant les femmes à quitter l’homme violent :
– Savoir que de l’aide est disponible.
– Connaître l’impact de la violence conjugale sur ses enfants.
– Atteindre un niveau de violence qui dépasse son niveau de tolérance.
– Perdre l’espoir que le conjoint cesse ses comportements violents.
La violence conjugale chez les couples homosexuels :
Celle-ci est rarement abordée mais est bien présente et peut-être même plus fréquente. Au cours de l’année 2014 15% des gays et des lesbiennes ont été victimes de violence contre 7 % des hétérosexuels. Certains chercheurs considèrent même que la violence conjugale est le 3e problème de santé chez les homosexuels après le VIH et la consommation de drogue.
Soyez à l’affût des signes de violence conjugale :
• Hésitation au moment de fournir des détails sur une blessure.
• Blessure typique de mauvais traitements (lésions à plusieurs endroits du corps,
hématomes, abrasions, contusions à la tête fréquentes car peu apparentes, à la gorge,
poitrine, abdomen, organes génitaux).
• Signes d’anxiété accrus en présence de l’agresseur.
• Affect inapproprié à la situation.
• Absence de contact visuel.
• Si le conjoint est présent et tourne autour d’elle, insiste pour rester avec sa femme,
répond aux questions pour elle.
• La femme se tait en présence du conjoint, le regarde avant de répondre, a tendance à
minimiser la gravité.
L’enfant peut être exposé de manière directe :
• Assister à des scènes de violence conjugale.
• Entendre des paroles ou des gestes violents si les parents sont dans une autre pièce
(cris, bris d’objets…).
• Voir un parent porter un coup à l’autre parent.
• Être utilisé dans un stratagème du parent agresseur.
L’enfant peut être exposé de manière indirecte :
- Percevoir la détresse du parent agressé.
- Voir les répercussions (blessures, tristesse de la mère…).
- Vivre dans un climat de tension, de peur et d’insécurité.
- Ne pas recevoir les soins et le soutien dont il a besoin.
L’enfant doit choisir comment il va réagir à l’épisode de violence. Il peut :
- Faire l’arbitre.
- Essayer de secourir sa mère.
- Détourner la violence vers lui.
- Distraire le parent agresseur.
- Prendre soin de ses frères et soeurs.
- Chercher de l’aide extérieure (police, voisin…).
- Décider de ne rien faire et d’attendre la fin de l’épisode de violence.
Impact sur les enfants : Le Secret
1) Expliquer le secret
2) Nommer des impacts sur l’enfant
Les enfants peuvent croire qu’il est risqué d’affronter la réalité en admettant l’existence de la violence et préfèrent fermer les yeux plutôt que d’ébranler les fondations familiales et se sentir coupables par la suite. Leur principale stratégie d’adaptation au sein de la famille et à l’extérieur de celle-ci est le déni. L’enfant qui ses sent inconfortable, qui vit des contradictions face à des situations qui semblent être de la violence et qui ressent le besoin d’en parler n’a personne à qui se confier.
- Craint les conséquences si son secret est dévoilé.
- Peur d’être retiré de la famille.
- Honte de ce qui se passe dans sa famille.
- Peur de causer des ennuis à sa famille.
- Peur d’être séparé de sa fratrie.
Impact sur les enfants : Conflits de loyauté
1) Expliquer le conflit de loyauté
2) nommer des impacts
Conflits de loyauté :
Ils peuvent éprouver de l’empathie face à la douleur et à la souffrance de leur mère et de la colère à l’égard de leur père à cause de sa cruauté et de sa brutalité. Mais ils peuvent aussi ressentir du mépris vis-à-vis leur mère en raison de sa faiblesse et être tentés de se ranger du côté de leur père, la personne qui leur semble avoir le pouvoir et le contrôle dans la famille. Ils peuvent percevoir les efforts de leur mère pour mettre fin à la violence. Cette situation d’ambivalence les amène à tenter de résoudre le conflit intérieur en prenant le parti de l’un ou de l’autre des parents. Il en résulte un isolement social, une certaine paralysie au niveau des sentiments et une perte d’habiletés interactionnelles.
• Incapable de prendre position clairement.
• Éprouve des sentiments contradictoires.
• Crainte de perdre l’amour et de causer de la peine s’il choisit d’avoir une relation
affective avec un des deux parents.
Impact sur les enfants : Crainte et terreur
1) Expliquer la craint et la terreur
2) Nommer des impacts
3) Crainte et terreur :
Peuvent croire que le monde est dangereux et qu’ils doivent s’attendre à être terrorisés. Dans ces circonstances, les enfants tentent de soutenir la mère et de renforcer les liens entre eux. Cependant, il peut e résulter un sentiment d’impuissance et de dépression associé à l’introversion, au manque de confiance et à l’hypervigilance.
- Craint un nouvel épisode.
- Observe les signes qui annoncent une crise.
- Se sent responsable de sa fratrie.
- S’inquiète que les voisins entendent.
Conséquences possibles :
Chez les bébés (moins de 2 ans)
- Perturbations des habitudes alimentaires et du sommeil
- Gémissements, crises et pleurs excessifs
- Retard de développement physique ou intellectuel