UE 4.4 Sphère Haute Partie 2 Flashcards
Liens entre occlusion et posture
Des structures myofasciales liant les os crano-cervicaux et l’occlusion dentaire permettent par une tension équilibrée de maintenir la position dressée de la tête. Le capteur manducateur n’est pas un capteur postural à proprement parler. Dans le contexte d’occluso-posturologie, c’est à la fois un exocapteur par les arcades dentaires, mais aussi un endocapteur par la musculature et les articulations temporo-mandibulaires. La colonne cervicale supérieure est le médiateur entre la tête et le tronc. Les connexions entre la région buccale et cervicale sont bien documentées, tant du point de vue neuro-anatomique que fonctionnel.
Remarque: Ces postures ont longtemps été représentées, et pourtant aujourd’hui elles sont remises en cause par certaines études épidémiologiques, cela reste donc encore à débattre.
L’impact de l’occlusion dentaire sur le contrôle postural
Selon Toftgaard Christensen S et al. 2008, les preuves provenant d’études épidémiologiques ne soutiennent pas d’association entre les courbures rachidiennes sagittales et la santé, y compris les douleurs rachidiennes. D’autres études sont nécessaires, mais les effets de causalité ne peuvent pas être déterminés par une revue systématique. En synthèse, il ressort de la littérature que l’occlusion dentaire affecte différemment le contrôle postural selon les conditions statiques ou dynamiques. En condition dynamique yeux ouverts, l’occlusion dentaire n’affecte pas le contrôle postural. Par contre, en absence de signaux visuels, on constate un effet de l’occlusion dentaire sur le contrôle postural. Les informations sensorielles liées à l’occlusion dentaire impactent le contrôle postural lors de tâches posturales difficiles (surface de support instable, fatigue…) et lorsque les autres signaux sensoriels se raréfient. Cela se remarque principalement dans la posture dynamique où les modifications au niveau mandibulaire affectent l’ensemble du corps.
Remarque: Les relations entre l’occlusion dentaire et le contrôle postural sont complexes et dépendent des conditions spécifiques de l’exercice.
Relations entre occlusion dentaire, dysfonctions temporo-mandibulaires et contrôle postural
L’étude de Ferraro VF et al en 1996 montre que les modifications du Centre de Pression (COP) n’étaient pas influencées par les dysfonctions temporo-mandibulaires (DTM), ni par la malocclusion asymétrique ou par les différentes positions dentaires. Les preuves actuelles des études ne valident pas l’intérêt de la posturographie dans l’aide diagnostique en dentisterie. Actuellement, la surveillance statique du balancement du corps en tant qu’aide au diagnostic en orthodontie ne semble pas être indiquée. Il n’existe aucune preuve de l’existence d’une relation prévisible entre les caractéristiques occlusales et posturales, et il est clair que la présence de douleur liée à la DTM n’est pas liée à l’existence d’anomalies occluso-posturales mesurables.
Remarque: Les relations entre l’occlusion dentaire, les DTM et le contrôle postural sont complexes et ne semblent pas être étayées par des preuves solides.
Évaluation des prétendues anomalies occlusales et recommandations
Par conséquent, l’utilisation d’instruments et de techniques visant à mesurer de prétendues anomalies occlusales, tels que l’électromyographie, la kinésiographie ou la posturographie, ne peut être justifiée pour les dysfonctions temporo-mandibulaires (DTM), car elle n’est pas fondée sur des preuves solides. En revanche, le test de FUKUDA présente plus d’intérêt, ainsi que les tests des rotateurs. Les recommandations semblent s’orienter vers des méthodes d’évaluation plus ciblées pour les DTM plutôt que vers des mesures occluso-posturales.
Remarque: Les outils de mesure utilisés pour évaluer les anomalies occlusales ne sont pas nécessairement justifiés pour le diagnostic des DTM, et il est important de se concentrer sur des méthodes d’évaluation plus spécifiques.
Rôle des afférences sensorielles des nerfs trijumeaux dans le contrôle postural
L’étude de Gangloff et Perrin (2002) a évalué l’impact de la perturbation du trijumeau sur le contrôle postural orthostatique avant et après anesthésie tronculaire unilatérale du nerf mandibulaire sur 27 sujets, mettant en évidence le rôle des afférences sensorielles des nerfs trijumeaux dans le contrôle de l’équilibre. Toute perturbation de ces afférences entraîne une répercussion sur le contrôle postural. Après l’anesthésie en condition yeux ouverts, le contrôle postural diminue, tandis qu’en condition yeux fermés, on observe une déviation controlatérale. Cette relation est expliquée par une connexion entre les noyaux des nerfs trijumeaux et vestibulaires, ce qui pourrait expliquer comment l’occlusion dentaire affecte la posture.
Remarque: Les afférences sensorielles des nerfs trijumeaux jouent un rôle dans le contrôle postural et leur perturbation peut avoir un impact sur l’équilibre.
Schématisation des relations entre système trigéminal et les noyaux
vestibulaires et du contrôle vestibulo-spinal et segmentaire de la motricité
Vision et posture
La posture est l’élaboration et le maintien actif de la configuration des différents segments du corps dans l’espace, exprimant la manière dont l’organisme affronte les stimulations du monde extérieur. Elle est le résultat d’une activité musculaire à la fois tonique et phasique. La vision joue un rôle considérable pour assurer l’équilibre postural, le positionnement dans l’espace et les déplacements. Elle est souvent considérée comme notre “6ème sens” dans la locomotion.
Remarque: La vision est essentielle pour la perception de l’environnement et le maintien de l’équilibre postural.
Le poids du regard dans notre quotidien
Le regard constitue environ 80% de nos informations sensorielles quotidiennes. Il joue un rôle anticipateur dans tous nos mouvements. Le regard est constamment sollicité du matin au soir tout au long de notre vie. Il doit être fluide, automatique et ne pas nécessiter d’effort.
Remarque: La vision est prédominante dans la perception du monde qui nous entoure et dans notre capacité à interagir avec notre environnement.
Les entrées du système postural, définition des référentiels posturaux
1.L’équilibration d’un individu en bonne santé repose sur trois référentiels :
2.Le référentiel égocentré, qui concerne la notion de soi et les informations somesthésiques et proprioceptives du corps et de ses segments.
3.Le référentiel géocentré, lié à la notion de rapport à la gravité (vestibulaire).
Le référentiel allocentré, qui englobe la stabilisation et l’orientation par rapport à l’environnement, principalement basé sur la vision du monde extérieur.
La référence visuelle et ses composantes
La référence visuelle, l’un des exocapteurs du système postural, recueille des informations du monde extérieur pour nous renseigner sur notre position par rapport à l’environnement. La rétine de l’œil, composée de photorécepteurs (cônes et bâtonnets), capte l’information visuelle et la convertit en messages nerveux. Ces informations sont acheminées par le nerf optique vers le cortex cérébral occipital pour être décodées. La vision centrale est utilisée pour fixer des objets spécifiques, tels que la route ou les voitures devant nous, tandis que la vision périphérique nous renseigne sur l’environnement environnant, bien que de manière moins détaillée.
Illustrations: Images montrant la rétine périphérique et centrale.
Remarque: La vision centrale et périphérique sont complémentaires pour maintenir un équilibre postural efficace, car elles nous aident à percevoir à la fois les éléments spécifiques devant nous et l’environnement global qui nous entoure.
Rôle des endocapteurs visuels
Les endocapteurs visuels, présents dans les muscles de l’ensemble du corps et les muscles oculaires, permettent de différencier les mouvements observés dus à l’environnement, à l’œil ou au corps dans son ensemble. Les muscles oculaires sont dotés de milliers de capteurs proprioceptifs, contribuant à la “proprioception oculomotrice” qui joue un rôle aussi important que les informations rétiniennes dans le contrôle de la posture et de l’équilibre.
Illustrations: Une représentation des muscles oculaires et des muscles corporels avec des endocapteurs proprioceptifs.
Remarque: Les informations des endocapteurs visuels, combinées à celles de la rétine, sont essentielles pour établir un équilibre postural efficace en aidant le corps à interpréter correctement les mouvements et les informations visuelles.
Les muscles oculomoteurs
Les muscles oculomoteurs sont essentiels pour la mobilité de l’œil et la transmission de signaux proprioceptifs au cerveau. Chaque œil est doté de 6 muscles striés, soit 4 muscles droits (droit supérieur, droit inférieur, droit médian, droit latéral) et 2 muscles obliques (oblique supérieur, oblique inférieur), permettant des mouvements dans différentes directions.
Remarque: Ces muscles jouent un rôle clé dans le contrôle postural et l’équilibre, car ils fournissent des informations proprioceptives importantes au cerveau pour évaluer la position de l’œil dans son orbite et réagir en conséquence pour maintenir l’équilibre.
Déséquilibres oculomoteurs et leur impact sur la posture
Les muscles des yeux ont un rôle crucial dans le maintien de l’équilibre et de la posture du corps. Des déséquilibres oculomoteurs, tels que les hétérophories (petites déviations des axes visuels), peuvent avoir un impact significatif sur la posture globale. Par exemple, un enfant strabique peut présenter un torticolis, une rotation des épaules, des déséquilibres sur l’ensemble de la colonne vertébrale, du bassin et des membres inférieurs, ainsi qu’un déséquilibre occlusal. Ces déséquilibres musculaires oculaires peuvent entraîner des symptômes locaux tels que des maux de tête et des douleurs cervicales, mais aussi des conséquences à distance. Il est essentiel de corriger les problèmes visuels pour éviter la perturbation progressive de l’équilibre postural.
Remarque: Cette perspective multidisciplinaire est cruciale, notamment pour les patients présentant des troubles de la convergence, et peut avoir un impact majeur sur la santé et la qualité de vie des patients en identifiant et en corrigeant les déséquilibres oculomoteurs qui affectent la posture et l’équilibre.
L’importance de la vision et des muscles oculomoteurs dans la posture
En position orthostatique (debout), le sujet bouge en permanence, effectuant des oscillations continues, souvent sans en être conscient. Le simple fait de déplacer un segment corporel de plus de 4 degrés constitue un changement postural dynamique et cinétique. Environ 80% de nos informations sensorielles dans la vie quotidienne sont visuelles, sollicitant énormément les muscles oculomoteurs (MOM) du matin au soir tout au long de la vie. Par conséquent, des problèmes de vision, des lunettes mal adaptées ou des dysfonctionnements oculomoteurs peuvent entraîner divers symptômes, tels que des céphalées, des yeux rouges, des larmoiements, une fatigue visuelle, une perte de concentration, souvent accompagnés de douleurs compensatrices au niveau de la base du crâne, du cou et des trapèzes.
Remarque: Cette section met en lumière l’importance de la vision et des muscles oculomoteurs dans le maintien de la posture et souligne les symptômes associés à des problèmes oculaires non corrigés ou à des dysfonctionnements oculomoteurs. Les déséquilibres visuels peuvent avoir un impact significatif sur la qualité de vie en provoquant des douleurs et des malaises.
La formation des axes anatomiques dans la vision
Au cours de l’embryogenèse, plusieurs processus se mettent en place pour établir les axes anatomiques dans la vision. Ces processus incluent la frontalisation du système oculaire pour permettre la vision binoculaire, la création d’une référence horizontale par la répartition altitudinale des fibres du nerf optique, et la création d’une référence verticale grâce à la décussation chiasmatique et à la convergence. L’information visuelle est captée par la rétine, transformée en signal électrique, puis transmise de neurone en neurone à travers des connexions synaptiques en utilisant des neurotransmetteurs. Ce processus se déroule à l’intérieur de la rétine et le long des voies visuelles.
Remarque: Cette section explique comment les axes anatomiques essentiels pour la vision sont établis pendant le développement embryonnaire. Elle met en évidence les différentes étapes de la transmission de l’information visuelle depuis la rétine vers le cerveau.