Thème 3 : L'action collective Flashcards

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1
Q

Quelle est la définition de la mobilisation ?

A

Individus ou groupes d’individus unis par une revendication commune dans une forme d’action collective qui n’est pas nécessairement politique

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Q

Qu’est-il important de prendre en considération concernant les mobilisations ?

A

Elles sont plurielles et hétérogènes, leurs causes peuvent être aussi diverses que les acteurs.

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3
Q

Quelles sont les deux choses que l’on doit nécessairement étudier pour comprendre les interactions entre les différentes forces en présence dans une mobilisation ?

A
  • la structure du champ du pouvoir, c’est à dire les rapports de forces entre les différentes élites engagées dans la mobilisation
  • la structuration du champ de la représentation, c’est à dire la force de chaque organisation et acteur engagés dans la mobilisation
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4
Q

Quelle est l’idée initiale concernant la cause des mobilisations ?

A

Une idée initiale, depuis abandonnée, postule que les mobilisations seraient dues aux changements brutaux et rapides des intervenants dans les sociétés. Cette idée n’est pas totalement fausse dans la mesure où tout changement important crée des réactions, mais la décision de se mobiliser n’est pas un effet mécanique du changement.

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5
Q

Quelle seconde idée (abandonnée elle aussi) a été mise en avant concernant la cause des mobilisations ? Quel est l’inconvénient de cette thèse ?

A

Des travaux ont postulé que les mobilisations seraient dues à la frustration relative, c’est-à-dire au décalage entre les attentes d’un individu et sa position dans la société.
L’inconvénient de cette thèse est que cela limite l’émergence de la mobilisation à un malaise individuel sans qu’il soit possible de comprendre le passage de cette colère individuelle à la mobilisation collective, ni la dynamique même de la mobilisation elle-même.

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6
Q

Que nécessite l’émergence d’une mobilisation ?

A

Des structures d’encadrement (qui peuvent préexister et remplir un tout autre social que celui d’être liées à l’action collective)

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7
Q

Qu’est ce qui façonne l’émergence et l’évolution de la mobilisation ? De quoi parle-t-on ici ?

A

Le contexte politique et social (structure des opportunités politiques).
On parle ici
- des rapports du groupe mobilisé à son environnement
- des rapports du pouvoir contraignant ou favorisant la mobilisation
- du système politique qui peut être vulnérable ou réceptif aux mobilisations.

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8
Q

Quel acteur particulier joue un rôle fondamental dans l’émergence des mobilisations et pourquoi ?

A

L’entrepreneur de cause joue un rôle fondamental dans l’émergence des mobilisations parce qu’il dispose des ressources nécessaires pour faire exister et rendre visible une action collective et parce qu’il sait réaliser un travail d’encadrement, il connaît les règles du jeu politique et les modes légitimes d’expression.

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9
Q

Dans quoi les entrepreneurs de cause jouent-ils un rôle ?

A

Dans le passage du fait social au problème politique.

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10
Q

A quelle condition un fait social devient public ?

A

lorsque des acteurs mobilisés parviennent à l’inscrire dans l’espace politique c’est-à-dire lorsqu’il devient un sujet d’attention, voire de controverses et que des positions se confrontent pour en caractériser les composantes, l’ampleur et les causes.

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11
Q

Par quoi la mobilisation peut-elle être favorisée ?

A

Par des incitations.

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12
Q

Selon Mancur Olson, quelle stratégie est encore plus rentable que la mobilisation ? Comment Olson nomme-t-il cette attitude ?

A

Celle qui reviendrait à laisser les autres se mobiliser à sa place mais de profiter des avantages acquis si la mobilisation est un succès.
Olson nomme cette attitude l’attitude du passager clandestin (free-rider)

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13
Q

Quel est le paradoxe de l’action collective selon Olson ?

A

Le paradoxe c’est qu’il existe une stratégie plus rentable que la mobilisation (l’attitude du passager clandestin) mais que pourtant les individus se mobilisent.

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14
Q

Que font les organisations pour surmonter la stratégie du passager clandestin ? Donner une illustration de cette conceptualisation.

A
  • elles fournissent aux participants des avantages
  • elles usent de la contrainte pour contraindre les personnes qui ne participeraient pas au mouvement
    Cette conceptualisation peut trouver une illustration dans la pratique du « closed-shop » où l’embauche est conditionnée à l’inscription dans un syndicat et où toute défection est donc rendue quasi impossible. . L’idée est qu’un salarié non-syndiqué ne pourrait profiter du résultat d’une action collective à laquelle il n’aurait pas participé.
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15
Q

Quel est l’intérêt de la logique des organisations pour surmonter la stratégie du passager clandestin ?

A
  • focaliser l’attention sur le passage de l’action individuelle à la mobilisation collective
  • expliquer les mobilisations fondées sur des intérêts économiques ou matériels.
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16
Q

Pourquoi la conceptualisation d’Olson pose-t-elle problème ?

A

Parce qu’elle est fondée sur la rationalité et le calcul économique et ne permet donc pas de prendre en compte les mobilisations basées sur les valeurs et de traiter des questions de solidarité et de sociabilité qui constituent des motifs majeurs de l’action collective.

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17
Q

Quelle est l’image simplifiée qu’on pourrait avoir des personnes mobilisées ?

A

Une image simplifiée des mobilisations consisterait à estimer que seuls les ouvriers seraient engagés dans l’action collective et la contestation sociale.

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18
Q

Pourquoi l’image selon laquelle seuls les ouvriers seraient engagés dans l’action collective et la contestation sociale est-elle biaisée (3 raisons) ?

A

Cette image est biaisée pour plusieurs raisons :

  • le monde ouvrier a été affaibli par la désindustrialisation progressive
  • il a également perdu en cohérence avec un recrutement plus hétérogène
  • les actions collectives sont plurielles et hétérogènes et dépassent donc très largement le seul monde ouvrier.
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19
Q

Que peut-on dire de l’individu mobilisé ?

A

Il y a une universalité de l’individu mobilisé.

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20
Q

Pourquoi tous les groupes sociaux se mobilisent-ils ? (Que permet l’action collective ?)

A

Parce que la publicisation via l’action collective permet aux acteurs mobilisés de tenter d’infléchir sur les décisions politiques.

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21
Q

Comment les acteurs mobilisés peuvent-ils infléchir sur les décisions politiques ?

A
  • en obtenant un droit d’entrée dans une arène institutionnelle donc être reconnu comme un acteur légitime et représentatif
  • en faisant en sorte que leur définition du problème soit prise en compte
  • en faisant en sorte que les solutions qu’ils proposent soient adoptées par les politiques
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22
Q

Pourquoi la mobilisation n’est-elle pas le reflet unique d’un calcul ou d’une conviction (2 éléments) ?
Quel exemple peut-on citer ?

A
  • parce que les individus vont être socialisés à la mobilisation par leurs caractéristiques propres, leur réseau relationnel amical et / ou familial
  • parce qu’on va parfois à la manif parce que les amis y vont, ou parce que les jeunes ont l’exemple de parents allant manifester et pas uniquement parce que l’on croit en la justesse de la cause défendue.

Ex : la crise EuroMaïdan en Ukraine - diversité des facteurs expliquant la mobilisation

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23
Q

De quoi faut-il se garder quand on étudie les caractéristiques des militants ? Que conclut Charles Tilly à ce sujet ?

A

Lorsque l’on étudie les caractéristiques des militants, il faut se garder de tout culturalisme, c’est-à-dire du postulat selon lequel l’individu est façonné par la culture du groupe dont il est issu.

Charles Tilly monte qu’un préjugé serait de considérer la France comme un pays violent, peuplé de « mécontents » alors que la Suède et la Grande-Bretagne se caractériseraient par des relations politiques et sociale apaisées et marquées par le consensus. Mais il conclut qu’il n’y a pas de pays où les individus sont plus prédisposés à manifester ou à se révolter que d’autres

24
Q

Quelle nuance peut-on apporter au fait qu’il n’y a pas de pays où les individus sont plus prédisposés à manifester ou à se révolter que d’autres ?

A

Il n’y a pas de pays où les individus sont plus prédisposés à manifester mais il existe une différence dans la manière dont les régimes gèrent ces actions collectives car certains parviennent à survivre à la violence et à s’adapter alors que d’autres s’effondrent.

25
Q

Quelles sont les deux manières pour les gouvernants de répondre à l’action/la violence collective ?

A
  • une réponse politique

- une réponse policière qui peut entraîner une escalade

26
Q

Qu’est ce qui peut être pertinent pour penser la facette de la non-action collective ?

A

Le triptyque d’Albert Hirschman.

27
Q

De quoi s’inspire le triptyque d’Hirschman et quelles sont les possibilités qu’il propose ?

A

Ce triptyque est inspiré de l’économie et des modes de consommation et il propose trois possibilités :

  • exit
  • voice
  • loyalty
28
Q

Que signifie la possibilité exit dans le triptyque d’Hirschman ? (donner ce que cela signifie lorsque c’est transposé à l’action collective)

A

exit = défection : un consommateur insatisfait peut changer tout simplement de marque de produit (un militant reprend sa carte).

29
Q

Que signifie la possibilité loyalty chez Hirschman ? (donner ce que cela signifie lorsque c’est transposé à l’action collective)

A

loyauté : en dépit de son mécontentement, le consommateur reste loyal à la marque en raison d’habitudes ancrées, de l’appartenance au groupe, de la fidélité (ou un militant ne rend pas sa carte mais ne participe plus aux activités de son parti).

30
Q

Que signifie la possibilité voice chez Hirschman ?

A

voice = la prise de parole : le consommateur agit pour changer les mauvaises performances, pour que son mécontentement soit pris en compte.

31
Q

Comment doivent être les réactions exit et voice chez Hirschman et pourquoi ? Quel est le risque ?

A

Les réactions exit et voice doivent être mesurées afin de laisser le temps à l’entreprise/l’organisation de s’adapter.
Si trop d’exit, la firme va couler, si trop de voice, donc de critiques, la firme peut être découragée à s’adapter.

32
Q

Quand la réaction voice d’Hirschman est-elle utilisée et pourquoi ?

A

La réaction voice est utilisée pour les causes les plus importantes car elle a un coût, notamment le temps passé à se mobiliser pour essayer d’obtenir une transformation.

33
Q

Que permettent les distinctions d’Hirschman (2 éléments) ?

A

Les distinctions d’Hirschman permettent :

  • de penser les conditions d’émergence ou de non-émergence de l’action collective
  • d’avoir une lecture souple et dynamique des mouvements sociaux en prenant en compte l’environnement et les différentes possibilités d’action des individus.
34
Q

Pourquoi la liste des façons de se mobiliser ne peut pas être dressée avec exhaustivité ?

A

Parce qu’il existe un renouvellement constant des ressources et celles ci ont une valeur différente selon les contextes.

35
Q

Que permet le recours à la manifestation ?

A

Afficher l’ampleur des soutiens à la cause.

36
Q

Que démontre la mobilisation de l’expertise ?

A

La maîtrise d’enjeux scientifiques et techniques.

37
Q

Quels est le processus qui a conduit l’Etat à prendre une place centrale dans l’organisation de la société et quelle est la conséquence de ce processus concernant les mobilisations ?

A

C’est la nationalisation de la vie politique, [via l’instauration du suffrage masculin en 1848 (et universel en 1944) ainsi que le développement des moyens de communication et d’information] qui a conduit l’Etat à prendre une place centrale dans l’organisation de la société.
En raison de ce processus, les mobilisations collectives ont progressivement été politisées et les groupes sociaux ont fait converger leurs actions vers l’Etat.

38
Q

Pour Tilly, dans quoi est inscrite l’action collective et quelle notion propose-t-il pour nommer e ‘phénomène’?

A

Pour Tilly, l’action collective est inscrite dans un catalogue de formes et de rituels propres à chaque société. Pour nommer ce catalogue, il propose la notion de “répertoire d’action collective”.

39
Q

Qu’est ce qu’un répertoire d’action collective ?

A

une palette préexistante de formes protestataires plus ou moins codifiées, inégalement accessibles selon l’identité des groupes mobilisés.

40
Q

En fonction de quoi les répertoires d’action collective changent-ils ?

A

En fonction des groupes mais aussi des époques.

41
Q

Quel est le premier répertoire ? Donner les caractéristiques (5).

A

premier répertoire = celui de l’Ancien Régime :

  • jacqueries car population paysanne
  • recours à des patrons comme intermédiaires
  • prédilection pour les fêtes
  • rassemblement sur les lieux de l’injustice
  • protestations s’inscrivant dans un espace local et ayant peu de liens entre elles
42
Q

Quel est le deuxième répertoire ? Donner les caractéristiques (3).

A

deuxième répertoire = suite à la Révolution industrielle :

  • pas de recours au patronage, défiance envers les autorités
  • défense d’intérêts par des organismes propres
  • homogénéisation et nationalisation des mouvements sociaux.
43
Q

Que visent les formes d’action collective contemporaines ? Expliquer.

A

Elles visent à mettre en scène la mobilisation :

  • Réflexion des individus mobilisés sur l’image qu’ils vont donner d’eux-mêmes
  • Apprentissage de techniques de la communication par les professionnels de la mobilisation (dirigeants d’association, leaders syndicaux…)
  • Appel à des spécialistes de la communication (L’idée étant d’attirer l’attention des journalistes pour peser sur l’opinion publique et in fine la décision politique.)
44
Q

Comment Champagne nomme-t-ils les formes d’action collective contemporaines qui visent à mettre en scène la mobilisation, et pourquoi ?

A

Champagne nomme ce type de mobilisations les “manifestations de papier” car leur succès ne se mesure pas au nombre mais par la couverture médiatique de l’événement.

45
Q

Le traitement médiatique est-il toujours une bonne chose ? Illustrer.

A

Le traitement médiatique peut être un avantage ou un frein à l’action. Par exemple, qu’il ait été dit durant la crise des Gilets jaunes que beaucoup étaient politisés ou syndiqués a dissuadé des individus ayant peur localement du « qu’en dira t-on » (Benoit Coquart, Ceux qui restent, 2020).

46
Q

Avant d’avoir un usage politique, dans quel cas et pourquoi était employée la grève de la faim ?

A

Elle était employée par les jeunes filles mariées de force et ce jeûne de remontrance visait à jeter la honte sur les personnes contre lesquelles on s’élevait.

47
Q

Quelles sont les deux groupes qui ont institué l’usage politique de la grève de la faim ?

A
  • les suffragettes britanniques

- les nationalistes irlandais emprisonnés dans les prisons du Royaume-Uni

48
Q

Quelle est la particularité de la grève de la faim ?

A

C’est la seule ressource, non violente, d’un militantisme politique face à la violence physique.

49
Q

Que peut-être la grève de la faim hormis une ressource d’un militantisme politique face à la violence physique ?

A

La grève de la faim peut aussi être un jeûne de protestation morale.

50
Q

Quelles sont les 3 grandes caractéristiques du jeûne de protestation morale ?

A
  • jeûne individuel, temporaire et d’inspiration sinon religieuse du moins non-violente
  • jeûne engageant souvent des personnalités morales qui se font souffrir par exemplarité pour éveiller les consciences
  • la mort n’est pas envisagée.
51
Q

Quelles sont les logiques sociales du recours à la grève de la faim?

A
  • la mobilisation suppose des ressources, ce qui n’est pas le cas de la grève de la faim
  • la grève de la faim est également considérée comme un irréversible différé : engager une souffrance physique mais une souffrance qui est inscrite dans la durée et qui doit permettre le temps de la négociation, de la mobilisation des soutiens et de l’appel à l’opinion publique
52
Q

Quelles peuvent être les réponses (3) des autorités à la grève de la faim ?

A
  • accusations d’irresponsabilité, de chantage
  • alimentation forcée
  • l’indifférence
53
Q

Pourquoi la grève de la faim ne doit pas être considérée comme une action irrationnelle ?

A

Parce qu’elle est un choix aussi stratégique que d’autres actions et qu’elle est un moyen adapté en dernier recours ou quand d’autres ressources ne peuvent être mobilisées comme le nombre ou l’expertise.

54
Q

Avec quoi la vitalité de l’action collective peut être mise en lien ?

A
  • Avec un rapport de défiance vis-à-vis du modèle représentatif fondé sur la délégation de pouvoirs via les élections
  • Avec la « démocratie d’opinion » : experts et journalistes prétendant parler au nom des individus
55
Q

Que suggère la vitalité de l’action collective ?

A

La persistance de phénomènes d’exclusion politique, la difficulté de certains groupes à se faire entendre.