TAB Flashcards
Les nitrofuranes
MECANISME D’ACTION
Elles ne peuvent pas agir directement. Ce sont des prodrogues (bioprécurseurs) qui doivent subir une réduction : réduction du groupement nitré par des enzymes bactériennes : les nitroréductases. On transforme en dérivés réduits toxiques pour l’ADN bactérien qui altère l’ADN. On aura alors un effet bactériostatique.
Les nitrofuranes
SPECTRE D’ACTIVITE
Il est large et renferme des Gram + et Gram -.
• Certaines entérobactéries : Escherichia coli est particulièrement sensible (plus de 95% des souches qui sont sensibles). Peu de souches ont acquis une résistance à la Nitrofurantoïne. Leur activité est plus importante en milieu acide. Le proteus est naturellement résistant (pouvoir alcalinisant qui diminue l’activité).
• Cocci Gram + : Staphylocoques (Staphylococcus saprophyticus : parfois dans les infections urinaires), streptocoques, entérocoques (Enterococcus faecalis)
Les mécanismes de résistance :
• Naturelle : bactéries dépourvues de nitroréductase, Proteus
• Acquise : perte de l’activité nitroréductase de certaines bactéries
Les nitrofuranes
PHARMACOCINETIQUE
Nitrofurantoïne
• Très bonne absorption digestive : biodisponibilité voie orale à 90%
• Mauvaise diffusion tissulaire donc non adaptée aux infections parenchymateuses comme les pyélonéphrites et prostatites
• Elimination rapide à concentration élevée dans les urines sous forme active : il faudra renouveler les administrations : 3 fois par jour (demi-vie courte).
Nifuroxazide : non résorbés per os. Il va donc pouvoir agir au niveau intestinal
Les nitrofuranes
INDICATIONS THERAPEUTIQUES
NITROFURANTOÏNE
Dans la prise en charge des infections urinaires basse = cystites à risque de complication, gravidiques (qui survient chez la femme gravide, c’est-à-dire chez la femme enceinte).
Durée du traitement : 5 à 7 j en 3 prises/j. Voie orale.
Elle n’est plus utilisée en antibioprophylaxie des infections urinaires récidivantes, elle n’est plus recommandée dans la prise en charge des cystites simples et récidivantes.
NIFUROXAZIDE
Indiqué dans les diarrhées infectieuses non invasives, en association avec la réhydratation (pour compenser les pertes en eau et électrolytes causées par les diarrhées).
Les nitrofuranes :
EFFETS INDESIRABLES
NITROFURANTOÏNE
• Troubles digestifs : nausées, vomissements diminué si prise en cours de repas et abstention d’alcool pendant toute la durée du traitement
• Troubles cutanés d’origine allergique
Lors de traitements prolongés (prophylaxie ou traitements récurrents) :
• Neuropathies périphériques
• Troubles pulmonaires (pneumopathies interstitielles d’hypersensibilité qui évoluent vers une fibrose pulmonaire si poursuite du traitement)
• Troubles hépatiques (hépatite cytolytique, hépatite cholestatique, hépatite chronique, cirrhose)
-> Responsable de la suppression de cet antibiotique en prophylaxie et l’espacement des traitements curatifs d’au moins 6 mois
NIFUROXAZIDE
Non résorbés très peu d’effets indésirables
CONTRE-INDICATIONS
- Allergie aux nitrofuranes
- Insuffisance rénale chronique (sévère ou modérée). Dès que la clairance de la créatinine est inférieure à 60 mL/min (Nitrofurantoïne).
- Déficit en G6PD (Glucose-6-Phospho-Déshydrogénase) (Nitrofurantoïne) car il induit des anémies hémolytiques.
- Traitement prolongé continu ou intermittent (Nitrofurantoïne)
Les 5-nitro-imidazolés :
MECANISME D’ACTION
Ce sont des bioprécursseurs nécessitant une réduction intracellulaire du groupement nitré réalisée par un donneur d’électrons, afin d’être actif.
Ce sont des protéines intracytoplasmiques transporteuses d’électrons. On obtient des produits réduits cytotoxiques permettant de dégrader l’ADN effet bactéricide ou parasiticide.
Il y a une compétition entre les 5NI avec l’oxygène dans la capture des électrons : l’oxygène va gagner. Il n’y a pas de réduction des 5NI par les aérobies en produit actif : ce sera efficace que chez les anaérobies.
Les 5-nitro-imidazolés :
SPECTRE D’ACTIVITE
C’est un spectre relativement étroit, original dans la mesure où il est limité aux anaérobies et quelques micro-organismes aérophiles les seuls MO où les 5NI sont transformés en produits actifs
Activité bactéricide :
• La plupart des bactéries anaérobies
o Sporulées : Clostridium
o Non sporulées : Bacteroïdes, Fusobacterium
(Seuls Actinomyces et Propionibacterium sont naturellement résistants)
• Quelques bactéries micro-aérophiles
o Helicobacter pylori (ulcère gastro duodénaux), Gardnerella vaginalis
Activité parasiticide :
• Trichomonas vaginalis, Giardia intestinalis, Entamoeba histolytica
Les 5-nitro-imidazolés :
PHARMACOCINETIQUE
Elle est excellente.
• Absorption digestive rapide et importante : 100% de biodisponibilité pour le Métronidazole absorption équivalente voie parentérale/voie orale donc utilisation de préférence par voie orale
• Diffusion excellente
o Faible liaison protéique
o Molécules très petites, liposolubles excellente diffusion tissulaire (y compris LCR, foyers infectieux localisés (abcès dentaire, hépatique…))
• Métabolisme : hépatique par voie oxydative, important (aboutit à plusieurs métabolites d’activité variable)
• Elimination :
o Majoritairement par voie urinaire
o Demi-vie : Métronidazole = 7-8h
o Demi-vie des autres 5NI = 10-20h donc autorisation d’une seule prise journalière
Les 5-nitro-imidazolés :
INDICATIONS THERAPEUTIQUES
A. TRAITEMENT A VISEE ANTIBACTERIENNE
• Infections à bactéries anaérobies strictes ou mixtes (toutes localisations)
o Efficacité et utilité remarquable dans
-> Infections Bacteroïdes fragilis
-> Infections dans les colites pseudomembraneuses à Clostridium difficile (forme sévère : le Métronidazole est le traitement de 1ère intention (250 mg 4 fois par jour per os pendant 10j). Le traitement de 2nde intention est la Vancomycine. Mais on redoute avec la Vancomycine de favoriser les résistances aux entérocoques)
• Infections à Helicobacter pylori :
o Métronidazole (association à amoxicilline + Clarythromycine + IPP). C’est une quadrithérapie qui consiste en 1ère intention : 5 jours Amoxicilline + IPP, puis 5 jours suivant : Métronidazole + Clarythromycine + IPP
o Ou: Métronidazole + tétracycline + bismuth (PYLERA®) + IPP pendant 10j
• Vaginites bactériennes à Gardnerella vaginalis
o 1 prise orale unique (mono-dose) de 2g de métronidazole
o Ou 500 mg 2 fois par jour per os pendant 7j
• Infections post-opératoires à bactéries anaérobies, souvent dans les interventions colorectales et chirurgie digestive où la flore anaérobie du tube digestif constitue un risque infectieux élevé
B. TRAITEMENT A VISEE ANTIPARASITAIRE
• Infections génito-urinaires à Trichomonas vaginalis :
o Métronidazole : 1 prise orale unique (mono-dose) de 2g de métronidazole: 4 comprimés en une prise par voie orale + ovules pendant 10 jours, à réaliser simultanément chez le partenaire, qu’il y ait ou non des signes d’infections chez le partenaire
• Infections intestinales à Giardia intestinalis
• Amibiase (aigue intestinale ou hépatique).
Les 5-nitro-imidazolés :
EFFETS INDESIRABLES
Il y a une bonne tolérance.
• Troubles digestifs : modification du goût, bouche sèche, glossite (inflammation de la langue car ces produits sont sécrétés dans la salive), nausées, vomissements.
• Troubles neurologiques mineurs : céphalées, vertiges
• Coloration brun-rougeâtre des urines : prévenir le patient pour ne pas qu’il s’inquiète
• Réactions cutanées d’hypersensibilité (rares)
A dose très élevée et/ou traitement prolongé :
• Troubles hématologiques : leucopénies
• Complications neurologiques : neuropathie périphériques, convulsions
Arrêt du traitement
Réversibilité des troubles dès l’arrêt du traitement
Les 5-nitro-imidazolés :
INTERACTIONS DES 5-NI
• L’alcool : effet antabuse (bouffées vasomotrices, nausées, vomissements, hypotension, tachycardie) : il inhibe le métabolisme hépatique de l’alcool.
• Le disulfirame (Espéral®), un médicament utilisé dans les cures de désintoxication alcoolique : troubles psychiques aigus (association déconseillée)
• Antivitamine K : potentialise l’effet anticoagulant car inhibition du métabolisme hépatique des AVK : risque hémorragique
-> surveillance accrue de l’INR
Les 5-nitro-imidazolés :
CONTRE-INDICATIONS
- Absolue : hypersensibilité aux imidazolés (de façon générale)
- Relatives : femme enceinte (1er trimestre), allaitement (passe dans le lait)
Les 5-nitro-imidazolés :
STRUCTURE CHIMIQUE
Ce sont des petites molécules, obtenues par synthèse totale, dérivées du noyau imidazole, nitrées en position 5.
Ce qui les différencie est la nature du substituant R porté par l’azote.
Les 5-nitro-imidazolés :
STRUCTURE CHIMIQUE
La structure dérive du noyau furane nitré en position 5. Il y a un substituant azométhine. On les différencie par le substituant R.
En France, il y a 2 nitrofuranes commercialisés :
• Nitrofurane d’usage urinaire : Nitrofurantoïne (Furadantine®, Microdoïne®)
• Nitrofuranes d’usage intestinal : Nifuroxazide (Ercefuryl®)
Ces molécules sont sensibles à la lumière avec libération de nitrites toxiques : à conserver à l’abri de la lumière.