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Sciences sociales > Sociologie > Flashcards

Sociologie Flashcards

1
Q

Que dit Bourdieu sur les goûts et les couleurs ?

A

Ils ne nous viennent pas spontanément, mais sont influencés par notre appartenance sociale

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2
Q

Que sont les sciences sociales ?

A
  • Elles s’intéressent à l’organisation humaine
    ≠ sciences naturelles
  • Résultats situés dans un certain contexte
  • Explication multi-causales
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3
Q

Qu’est-ce que la sociologie ?

A

Vient de «Socius», compagnon en latin et de «Logos», discours en grec ancien

Science qui se donne pour projet d’étudier la société, c’est l’étude des liens sociaux

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4
Q

Définition : société (et ses types)

A
  • Ensemble d’êtres humains vivant en groupe organisé
  • Toujours divisée en sous-groupes composés d’individus avec une autonomie relative
  • Plusieurs types :
    — Société macro sociale : prend un grand groupe (ex : tout un pays)
    — Société méso sociale : prend un milieu sociale (ex : classe ouvrière)
    — Société micro sociale : prend un petit groupe
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5
Q

Définition : individu

A

Être autonome, indépendant, responsable de son projet de vie, d’orientation (= responsable de son parcours individuel)

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6
Q

Quelle est la difficulté spécifique de la sociologie ?

A

Bernard Lahire, dans «À quoi sert la sociologie ?» de 2004 : «la sociologie est l’une des rares sciences qui est forcée […] de passer autant de temps à expliquer et justifier sa démarche qu’à livrer les résultats de ses analyses»

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7
Q

Que tente de montrer la sociologie ?

A

Elle tente de rendre visible des régularités collectives (ou des habitudes) dont les individus n’ont pas forcément conscience
> Elle montre que l’individu n’est pas un être totalement libre et met en lumière les rapports entre individus, notamment ceux de domination, de dépendance et d’exploitation

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8
Q

Le succès scolaire est-il principalement dû au mérite des élèves ?

A

Le succès scolaire ne repose pas uniquement sur la méritocratie
Il dépend aussi des inégalités économiques et géographiques, mais surtout des inégalités sociales : les enfants de professions «supérieures» ont accès à des ressources que les enfants de professions «inférieures» n’ont pas.
> Transmission du bagage culturel creuse un écart entre les classes sociales à l’école, bien que ce soit en évolution (réduction de cet écart entre 2009 et 2011 et entre 2019 et 2021)

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9
Q

Définition : capital culturel

A

Ensemble de ressources immatérielles, utilisables à l’école

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10
Q

Le coup de foudre existe-t-il ?

A

Couples déterminés par la catégorie socioprofessionnelle des individus
> Tendance à l’homogamie : moins le couple est homogame, plus le taux de divorce est élevé

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11
Q

Définition : homogamie sociale

A

Le fait de se mettre en couple avec une personne issue du même milieu social, et pratiquant la même activité professionnelle

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12
Q

Que disent Durkheim, Weber et Elias sur les jugements de valeurs ?

A

ÉMILE DURKHEIM dans «Les règles de la méthode sociologique» de 1895
- «Son rôle [au savant] est d’exprimer le réel, non de le juger»
> Sociologue recherche l’objectivité

MAX WEBER dans «Le savant et le politique» de 1919
- Neutralité axiologique (ou Wertfreiheit)
> Propos du sociologue doit être descriptif (= dire ce qui est) et non normatif (= dire ce qui doit être)

NORBERT ELIAS dans «Qu’est-ce que la sociologie ?» de 1981
- Le sociologue est comme un «chasseur de mythes»
> Sociologue déconstruit les préconceptions des individus

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13
Q

Quels sont les deux méthodes utilisées en sociologie ?

A
  • Méthode quantitative : analyse de statistiques pour aboutir à des données chiffrées pour en dégager des explications
    > Résultats généralisables et comparables
    > Réponses peu profondes
  • Méthode qualitative : capitalisation de l’information pour comprendre un phénomène en profondeur
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14
Q

Quelles sont les deux grandes logiques d’analyse en sociologie ?

A
  • Sociologie explicative : expliquer les phénomènes sociaux en recherchant les causes sociales des phénomènes échappant à la conscience des individus
    (Durkheim)
  • Sociologie compréhensive : interpréter et comprendre les phénomènes sociaux, donnant ainsi du sens aux actions des individus
    (Weber)
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15
Q

Révolution française et sociologie

A

Révolution française déstabilise l’Ancien Régime, qui s’effondre
- Stabilisation politique en 1840 avec la IIIème République

AVANT
- Légitimité du roi n’était pas remise en question, car le pouvoir était considéré comme divin
- Positions sociales assignées à la naissance : trois ordres (clergé, noblesse, tiers-état) fermés

APRÈS
- Remise en question de la légitimité du dirigeant
- Mise en place de corporations (donnant accès à tous les corps de métier)
- Suffrage universel en 1848, pour les hommes français de 21 ans ou plus
- Possibilité de conquérir une position sociale : égalité face aux droits

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16
Q

Révolution industrielle et sociologie

A

Débute avec l’invention de la machine en 1765, qui permet d’augmenter la production à l’échelle mondiale (x20)

Conséquences économiques mais aussi sociales :
- Urbanisation massive à cause de l’exode rurale (ouvriers regroupés dans les ville) : entraîne des phénomènes problématiques
- Formation de la classe ouvrière (qui inquiète les institutions politiques), affirmation de la classe bourgeoise (qui détient les moyens de production), déclin de la noblesse
- Développement du capitalisme

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17
Q

Cas de l’Angleterre dans la révolution industrielle

A

50 ans avant la France : berceau de la révolution industrielle
- Espaces inadaptés à l’arrivée d’un grand nombre de personnes : pas d’infrastructures d’accueil, notamment de structure de traitement des eaux
> Réapparition du choléra

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18
Q

Qui était Frédéric Le Play ?

A
  • Réalise des monographies (= étude détaillée d’un sujet déterminé) de familles ouvrières pour comprendre le système de valeur : étudie leurs budgets, recettes et dépenses
    > Résultats moralisateurs : il préconise la façon de dépenser son argent (moins boire, arrêter de fumer, etc.)
    — Il classe cette population comme une population à problème : il affirme que ces populations ne sont pas pauvres à cause de l’organisation sociale mais à cause de leurs dépenses
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19
Q

Socialisme utopique

A

S’intéresse aux effets de l’industrialisation et imagine des micro-sociétés qui fonctionneraient autrement

Figures :
- Claude-Henri de Saint-Simon
- Charles Fournier
- Pierre-Joseph Proudhon

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20
Q

Projet du Phalanstère de Charles Fournier

A

Associe un espace privé à un espace commun : petit palais social organisé, avec une grande cour ouverte, suivant un modèle communautaire (tout le monde travaille pour tout le monde)

Familistère de Guise en est inspiré : la famille Gauvin l’a construit dans une cité ouvrière de l’Aine

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21
Q

Qui sont les trois précurseurs de la sociologie ?

A
  • Louis René Villermé (18ème - 19ème)
  • Karl Marx (19ème)
  • Auguste Comte (18ème - 19ème)
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22
Q

Qui était Louis René Villermé ?

A
  • Abandonne médecine en 1818 pour étudier les inégalités sociales face à la santé
  • S’intéresse à la situation paradoxale de son époque : enrichissement nationale mais paupérisation des ouvriers
  • Dans «Tableau de l’état physique et moral des ouvriers dans les fabriques de coton, de laine et de soie» de 1840, il affirme que la pauvreté n’est pas liée au capitalisme mais à l’attraction des pauvres pour ces endroits : le problème n’est pas l’organisation sociale mais la concentration des pauvres
  • Il dit qu’il y a trois dangers
    — Préconise une division sexuelle du travail
    — Préconise une durée journalière pour les enfants (12 heures par jour, hors nuit et week-end, à partir de 8 ans)
    — Préconise de mettre les ouvriers sous tutelle pour leur apprendre à dépenser moralement car ce qui créerait la misère serait le prêt et l’avance sur salaire, utilisés pour acheter de l’alcool
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23
Q

Qui était Karl Marx ?

A
  • Inventeur du communisme et précurseur de la sociologie
  • Publie «Le Capital» en 1867, et «Le Manifeste du Parti communiste» en 1848 (avec Friedrich Engels)
  • But : unifier la classe ouvrière à un niveau international
  • Théoricien du matérialisme historique avec Engels
  • Affirme que l’histoire est une succession de modes de production
  • Dit que la lutte des classes est le véritable moteur de l’histoire
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24
Q

Définition : mode de production

A

Ensemble des forces productives et des rapports de production à un moment donné de l’histoire

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25
Q

Définition : infrastructure (Marx)

A

Base de tout l’édifice social, se composant des :
- Forces productives : ensemble des outils à disposition
- Rapports sociaux de production : entre les individus comme les bourgeois et les prolétaires

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26
Q

Définition : superstructure (Marx)

A

Correspond :
- Aux lois et institutions (contexte juridico-politique)
- À la superstructure idéologique (ensemble des principes, valeurs, idéologies, religions, morales, etc.)

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27
Q

Définition : extorsion de la plus-value

A

Prolétaires crées de la valeur, accaparée par la bourgeoisie

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28
Q

Quelles sont les idées clés du matérialisme historique ?

A
  • Remettre la philosophie sur pied en partant de la matérialité du monde et non pas des idées
  • Mode de production détermine l’organisation et l’évolution des sociétés :
    — Antique : agriculture, artisanat, esclavage
    — Féodal : agriculture, sevrage, artisanat, corporations dans les villes
    — Capitaliste : industrie, propriétés privées, prolétariat (rapport d’exploitation entre la bourgeoisie et les ouvriers)
    — Communiste : production socialiste sans propriété privée (moyens de productions appartiennent à tous)
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29
Q

Que dit K. Marx sur l’infrastructure et la superstructure ?

A

L’infrastructure détermine la superstructure, qui l’influence en retour

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30
Q

Que dit K. Marx sur la noblesse et la bourgeoisie lors de la révolution industrielle ?

A

Noblesse possède le statut mais pas les moyens financiers : elle se maintient, voire se paupérise
Bourgeoisie possède peu de poids politique mais beaucoup de moyens financiers : elle s’enrichit, notamment grâce à l’essor du commerce international

Le changement de système intervient quand la bourgeoisie renverse le pouvoir politique en place pour se l’approprier, ce qui serait dans l’intérêt général

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31
Q

Qui était Auguste Comte ?

A
  • Donne le nom de la sociologie
  • Théoricien de «positivisme»
  • Fondateur de la religion positiviste, basée sur l’amour, l’ordre et le progrès
  • Écrit «Cours de philosophie positive» entre 1830 et 1842
  • Donne la première véritable définition de la sociologie (avant appelée «physique sociale»)
  • Il veut créer des lois du social, pour faire régner l’ordre social
  • Développe la théorie des trois états
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32
Q

À quoi correspond la théorie des trois états de A. Comte ?

A

Chaque branche de nos connaissances passe nécessairement :
- D’un état théologique (fictif) : dans lequel l’esprit humain se représente différents phénomènes, se produisant comme l’action directe d’agents surnaturels
- À un état métaphysique (abstrait) : les agents surnaturels sont remplacés par des principes, des forces abstraites capables d’entendre les phénomènes qu’on observe
- À un état scientifique (positif) : où l’on recherche les causes des phénomènes par observation et raisonnement

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33
Q

Qui était Émile Durkheim ?

A
  • Dreyfusard ayant participé à la création de la ligue des droits de l’homme
  • Partisan de la loi de la laïcité en 1905
  • Donne le statut de science autonome à la sociologie française
  • Occupe la première chaire de sociologie de l’Université Bordeaux à sa création en 1913
  • Veut institutionnaliser la sociologie
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34
Q

Comment E. Durkheim a-t-il institutionnalisé la sociologie ?

A

Il développe deux stratégies :
- Diffuser ses travaux sociologiques : lance la première revu de sociologie, «l’Année sociologique» en 1898
- Institutionnaliser la sociologie : première chaire (= poste à l’université) de sciences sociales et de sociologie en France

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35
Q

Comment E. Durkheim définit les faits sociaux ?

A

Dans «Les règles de la méthode sociologique» de 1895, il définit le fait social

Fais sociaux sont des faits :
- Collectifs : venant du groupe
- Extérieurs à l’individu : existe en dehors, avant et après soi-même
- Contraignants : contraintes extérieures s’opposant à l’individu

NB : les contraintes extérieures sont intériorisées par les individus par le processus de socialisation
C’est lorsqu’on enfreint les obligations sociales qu’on s’aperçoit de leur caractère contraignant

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36
Q

Comment E. Durkheim définit-t-il la sociologie ?

A

Ce n’est pas un objet particulier mais tout ce qui y touche : elle explique «le social par le social»
C’est l’étude scientifique des faits sociaux

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37
Q

Quelle est la méthode privilégiée par E. Durkheim ?

A

L’étude des statistiques pour étudier un fait social grâce à ses manifestations, tout en allant à l’encontre des pré savoirs

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38
Q

Quels sont les objectifs de E. Durkheim ?

A
  • Délimiter le champ de la sociologie contre la psychologie, l’économie, l’anthropologie raciale, etc.
  • Comprendre le fondement de vie en société : la cohésion sociale
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39
Q

Quelles sont les différentes sanctions permettant le contrat social ?

A
  • Sanction formelles : par des institutions légales
  • Sanction informelles : par la morale (l’exclusion par exemple)
  • Sanction positive : les diplômes par exemple
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40
Q

Définition : cohésion sociale

A

Ce qui permet de relier les individus d’une même société entre eux

Exemples de facteurs : langue commune, normes partagées, etc.
Affaiblit par les inégalités et l’exclusion

Utilisée pour résoudre un paradoxe : individu devient de plus en plus autonome mais dépend plus étroitement de la société

(expression utilisée pour la première fois dans «De la division du travail» de Durkheim en 1893

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41
Q

Que dit E. Durkheim sur la solidarité ?

A

Pour lui, la solidarité est une relation d’interdépendance

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42
Q

Comment E. Durkheim explique-t-il la division sociale du travail ?

A

Reprend la distinction entre les sociétés préindustrielles et la société moderne de Ferdinand Tönnies (dans «Gemeinschaft und Gesellschaft» de 1887)

Communauté :
- Société simple, préindustrielle, organisée autour d’un village
- Fonctionne en autarcie (= se suffit à lui même), peu d’échanges avec l’extérieur
- Relations sociales personnelles
- Contrôle social fort
- La communauté prime

Société :
- Groupe social organisé autour d’une ville
- Forte division du travail, échanges importants et complexes dans le monde (argent comme intermédiaire entre les individus)
- Relations sociales impersonnelles
- Contrôle social faible
- L’individu prime

Selon lui, la modernité permet une nouvelle forme de solidarité : passe de solidarité mécanique à solidarité organique

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43
Q

Définition : division du travail

A

Fait que les individus se spécialisent au travail avec la diversification des métiers, liée à l’industrialisation

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44
Q

Quelles sont les deux types de société distinguées par E. Durkheim ?

A
  • Société traditionnelle avec la solidarité mécanique : conscience collective
    — Société de petite taille
    — Faible division des tâches
    — Liens de similitude
  • Société moderne avec la solidarité organique : conscience individuelle
    — Société de grande taille
    — Forte division des tâches
    — Liens de complémentarité
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45
Q

Pour quelles raisons E. Durkheim publie «Le suicide» en 1897 ?

A
  • Suicide apparaît comme un dysfonctionnement de la société moderne (augmentation du nombre de suicides)
  • Suicide apparaît comme un geste individuel, isolé, relevant de la psychologie
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46
Q

Que cherche à montrer E. Durkheim avec son œuvre de 1897 ? Comment ?

A

Le suicide est un fait social : les individus n’ont pas la même probabilité de se suicider selon leur appartenance sociale

Il étudie les statistiques disponibles dans le monde et constate que les taux de suicides sont constants d’une année sur l’autre, mais varie d’un groupe à l’autre : si le suicide était individuel, on ne retrouverait pas de régularité

Ainsi, le suicide est une question sociale, reposant sur l’intégration et la régulation

Il utilise la démarche sociologique (démarche Durkheimienne)

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47
Q

Quelles sont les étapes de la démarche sociologique ?

A
  1. Définit l’objet d’étude
  2. Recueillir et analyser les données statistiques relatives au suicide
  3. Comparer les taux de suicide entre groupes sociaux
  4. Identifier les variations concomitantes
  5. Élaborer des hypothèses pour expliquer ces variations
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48
Q

Définition: intégration

A

Processus par lequel la société exerce une emprise et permet aux individus d’avoir un sentiment d’appartenance

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49
Q

Définition : régulation

A

Processus visant à harmoniser les comportements des individus par l’existence d’une hiérarchie sociale, considérée comme juste et légitime par les individus

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50
Q

Quels sont les quatre types de suicide selon E. Durkheim ?

A
  • Suicide égoïste : défaut d’intégration (les personnes ne se sentent pas assez intégrées dans un groupe)
  • Suicide altruiste : excès d’intégration (un individu donne sa vie pour un groupe)
  • Suicide anomique : défaut de régulation (absence de normes et/ou de règles, moins de contraintes), notamment en période de crise
  • Suicide fataliste : excès de régulation (individus ne peuvent pas échapper à leur sort)
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51
Q

Taux de suicide selon certains critères

A
  • Augmente avec l’âge (suicide égoïste)
  • Plus élevé chez les hommes (notamment les veufs ou célibataires), bien que les femmes fassent plus de tentatives
  • Plus présent chez les protestants que chez les catholiques (foi étant très organisée, l’intégration sociale est forcée)
  • Plus élevé en ville qu’en campagne, bien que les lieux d’intégrations soient surtout en zones urbaines
  • Plus élevé chez les agriculteurs

NB : taux de suicide diminue progressivement en France, notamment car il devient courant d’être célibataire

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52
Q

Que montrent Christian Baudelot et Roger Establet

A

Ils démontrent qu’il y a encore une certaine stabilité dans le suicide, même 100 ans après l’étude de E. Durkheim

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53
Q

À quoi s’est intéressé Matthieu Grossetête ?

A

Aux accidents routiers mortels, qui sont des faits sociaux : la gentrification explique la différence entre les classes supérieures et les populations avec moins de revenus (étant en périphérie, ils sont plus exposés aux transports et ont donc plus de chance de mourir sur la route que ceux habitant en centre ville)

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54
Q

Définition : gentrification

A

Concentration des populations favorisées en centre-ville et des populations moins favorisées en périphérie

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55
Q

Exemple de l’anorexie comme fait social

A

Les jeunes filles des classes moyennes et supérieures y sont plus exposées

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56
Q

Quel était le type d’approche de l’empire allemand, second foyer de la pensée sociologique européenne ?

A

Approche dualiste : distinction entre les sciences de la nature (physique, anatomie, etc.) et les sciences de la culture (les sciences sociales)

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57
Q

Qui était Max Weber ?

A
  • Suit une formation pluridisciplinaire en sciences de la culture
  • Participe à la première revue de sociologie allemande
  • Fondé la Société allemande de sociologie avec Ferdinand Tönnies et Georg Simmel
  • Son œuvre «Économie et société» est publiée post-partum en 1922
58
Q

Quelles sont les deux logiques d’après M. Weber ?

A

Il les distingue lors de conférences entre 1917 et 1919, «Le Savant et le Politique»

  • Logique savante : rechercher la vérité même si elle contredit nos convictions et croyances
  • Logique politique : rechercher à convaincre, peu importe la vérité, et prendre la responsabilité des conséquences de son action
59
Q

Quelle méthode utilise M. Weber pour étudier les sciences de la culture ?

A

Il affirme la nécessité de la sociologie compréhensive, impliquant trois aspects :
- Approche compréhensive : cherche à comprendre le sens subjectif que les individus donnent à leurs actions (intentions)
- Approche historique : quand on s’intéresse aux actions humaines, on les situe dans un contexte
- Neutralité axiologique : étudier le «rapport aux valeurs» sans «jugement de valeur», c.-à-d. en neutraliser notre propre valeurs

60
Q

Comment M. Weber définit-t-il la sociologie ?

A

Il définit la sociologie comme une science qui s’intéresse à l’activité sociale

61
Q

Définition : activité

A

Comportement humain qui a du sens aux yeux de celui ou celle qui l’adopte

62
Q

Définition : activité sociale

A

Activité dont le sens se rapporte au comportement de quelqu’un d’autre

63
Q

Quelles sont les formes de l’activité social selon M. Weber ?

A
  • Activités/actions non rationnelles :
    — Déterminées par les émotions
    — Guidées par les traditions, l’habitus, le respect de normes
  • Activités/actions rationnelles :
    — Rationalité en valeur : raison humaine donne des valeurs morales
    — Rationalité en finalité : permet d’ajuster nos moyens à non fins, le comportement est guidé par un objectif à atteindre
64
Q

Que dit M. Weber sur l’individu et la société ?

A

Les actions individuelles sont liées à des normes sociales supérieures dépassant les individus : il faut les saisir pour comprendre la société à une époque donnée

Pour «coder» le comportement des individus, il faut le rapporter à différentes logiques sociales

65
Q

Définition : idéal-type (Idealtypus)

A

«Tableau de pensée» ne s’agissant pas d’une réalité historique ou authentique mais de constructions, d’abstractions mentales, qui permettent de comprendre la réalité, sans la refléter exactement

66
Q

Développer l’exemple des types de domination légitime de M. Weber

A

Trois types de domination légitime (acceptée par un individu) :
- Domination charismatique : les individus suivent une figure car elle a un certain charisme
— Hitler, célébrités, …
- Domination traditionnelle : les individus suivent une figure car le rôle social légitime l’autorité
— Père de famille, médecin, …
- Domination rationnelle-légale : repose sur le respect des règles légales
— Président de la République

67
Q

Développer l’exemple contemporain de Laurent Bonelli et Fabien Carrié sur la radicalisation islamiste

A

Dans «Radicalité engagée, radicalité révoltée, enquête sur les jeunes suivis par Protection judiciaire de la jeunesse» en 2018, ils saisissent les différentes formes de radicalisation, selon deux critères :
- individuel/collectif
- rapport à l’islam

Formes de radicalisation :
- Apaisante (individuelle, forte identité)
- Rebelle (individuelle, faible identité)
- Utopique (collective, forte identité)
- Agonistique (collective, faible identité)

68
Q

Définition : capitalisme

A

Système économique où les moyens de production sont détenus par des propriétaires privées
≠ économies communistes, corporatistes, domaniales, etc.

69
Q

Définition : protestantisme

A

Religion qui prend sa source dans les 95 thèses de Martin Luther (1517) et qui se déploie sous différentes formes, que M. Weber appelle des «sectes protestantes»

70
Q

Que cherche à montrer M. Weber dans son œuvre «L’Étique protestante et l’esprit du capitalisme» ? Comment ?

A

Il part du constat suivant : les protestants occupent des positions élevées dans la hiérarchie économique, le capitalisme s’est développé plus rapidement dans les régions de dominance protestante

Lien entre capitalisme et protestantisme (développés au 16ème siècle) ?

Il se base sur les travaux de Benjamin Franklin pour étudier l’esprit capitaliste : «Souviens toi que le temps c’est de l’argent»

71
Q

Que démontre M. Weber dans «L’Étique protestante et l’esprit capitaliste» ?

A

Il y a des «affinités électives» (= ressemblance) entre l’esprit du capitalisme et l’étique protestante :
- Esprit du capitalisme
— Recherche de la réussite économique
— Valorisation du travail et de la production
— Organisation rationnelle du travail
—Acceptations des inégalités de richesse
- Éthique protestante
— Réussite économique est une preuve du salut (doctrine de la prédestination)
— Valorisation de la foi et du travail (Beruf) et condamnation morale de la paresse (ascèse)
— Rationalisation des activités humaines et valorisation du travail
— Succès ou échec économique est un mystère de la providence

72
Q

À quoi renvoie le terme «Beruf» ?

A

Renvoie à la vocation et au travail

C’est l’individu lui même qui doit exprimer sa vocation à travers son travail, qui est la seule source de salut

73
Q

Sur quoi se fonde l’esprit capitaliste ?

A
  • Recherche de la réussite économique
  • Valorisation du travail et de la production, vers la recherche de croissance
  • Organisation rationnelle du travail, vers la recherche du profit
  • Acceptation des inégalités de richesses
74
Q

Sur quoi se fonde le protestantisme ?

A
  • Pas d’intermédiaires entre Dieu et l’individu : pas de hiérarchie ecclésiastique
  • Impossible de racheter ses péchés par la pénitence, la charité, la confession et les bonnes oeuvres
  • Foi porte uniquement sur Dieu : rejet de la croyance de Marie et du culte de Saints, rejet de l’idée de magie
  • Pas de purgatoire, pas de jugement au moment de la mort : individus prédestinés par la grâce de Dieu au Paradis ou à l’Enfer
75
Q

Comparaison : Durkheim vs Weber

A

Durkheim
- Sociologie = science à part entière
- Sociologie doit reproduire les méthodes des sciences exactes
- On part de la société pour comprendre l’individu
- Sociologie s’intéresse aux faits sociaux et doit se méfier des motivations individuelles
- Compréhension d’un phénomène individuel en théorisant l’intégration et la régulation sociale
Weber
- Sociologie = sous-discipline des sciences de la culture
- Sociologie doit inventer ses propres instruments d’analyse, adaptés à l’étude de l’homme
- On part de l’individu pour comprendre la société
- Sociologie étudie les différentes formes de vie sociale dans leur singularité, en tenant compte du contexte historique
- Compréhension des actions sociale a travers les valeurs ou émotions des individus

76
Q

Quels sont les deux courants construits en tension l’un avec l’autre aux États-Unis au 19ème siècle ?

A
  • Fonctionnalisme : naît à New York (Harvard et Columbia)
    > Donne la priorité à l’étude de structures sociales
  • Interactionnisme symbolique : naît à l’Université de Chicago
    > Part des interactions entre les individus
77
Q

Quelles sont les deux approches épistémologiques centrales en sociologie ? Par quels courants sont-elles abordées ?

A

NB : approche épistémologique se rapporte à la connaissance scientifique

  • L’approche holiste, abordée par le fonctionnalisme
  • L’approche individualiste, abordée par l’interractionnisme
78
Q

Quels sont les postulat et méthode de l’approche individualiste ?

A

POSTULAT
- La société est constituée de la somme des individus qui la composent
- Phénomènes sociaux expliqués par l’agrégation des comportements individuels

MÉTHODE
- Comprendre les actions individuelles, le sens que les individus donnent à leurs actions
- Étudier le rôle des individus dans la construction de la société

79
Q

Quels sont les postulat et méthode de l’approche holiste ?

A

POSTULAT
- Le tout (la société) est plus grand que la somme des parties
- Phénomènes sociaux expliqués par les valeurs, normes et rôles, exerçant une contrainte sur les individus

MÉTHODE
- Étudier les structures sociales, les phénomènes collectifs pour expliquer les «faits sociaux»
- Analyser la contrainte exercée par la société sur les individus qui intègrent et intériorisent les règles sociales

80
Q

Qu’est-ce que le fonctionnalisme ?

A

Courant de pensée qui met en avant les différentes fonctions d’un système, pour leur analyse et compréhension : le courant considère que la société constitue un système intégré dans lequel chacune des composantes joue un rôle essentiel par rapport à l’ensemble

Il s’intéresse au rôle des institutions et aux liens d’interdépendance

81
Q

Que dit Raymond Boudon dans «Dictionnaire de la sociologie» en 2005 ?

A

Il dit que tout a une fonction, qui s’explique par rapport à la société dans sa globalité

82
Q

Comment l’anthropologie a influencé le fonctionnalisme ?

A

Bronislaw Malinowski est le donateur de la méthode anthropologue et de l’observation participante
> Ses travaux inspirent le fonctionnalisme
— Il observe que toutes les sociétés sont organisées de façon similaire : il n’y a pas de sociétés moins évoluées et chaque société forme un tout cohérent

83
Q

Définition : institution

A

Ensemble qui impose des règles formelles (écoles, justice, état, …) et des règles informelles (familles, pairs, associations, …)

84
Q

Qui sont les figures du fonctionnalisme ?

A
  • Talcott Parsons (20ème siècle)
  • Robert K. Merton (20ème - 21ème)
85
Q

Qui était Talcott Parsons ?

A
  • Un des sociologues américains les plus influents
  • Fondateur de la sociologie américaine
  • Développé la théorie la plus radicale du fonctionnalisme : cherche une théorie générale du social en s’éloignant de la dimension empiriste de Malinowski
    — Exemple du modèle familiale aux États-Unis : modèle nucléaire (parents + enfants) adapté à la société américaine car il assure une meilleure cohésion du système et une meilleure intégration
    > Changements sociaux nécessaires au maintien de la cohérence du tout social
  • Modèle AGIL de 1955 explique comment le système social d’action se maintient et se stabilise, à quatre conditions :
    — Adaptation : système doit se transformer et s’adapter
    — Goal attainment : il doit réaliser ses objectifs
    — Integration : il doit être intégré, présenter une cohésion du système
    — Lattent pattern maintenance : il doit maintenir son système de valeur
    — Exemple de la profession médicale : le médecin remplit une fonction sociale (évite la désorganisation social liée à la maladie en gardant un contrôle social sur les malades)
  • Pour lui : équilibre de la société fondé sur l’adaptation réciproque et l’intégration des éléments qui la constituent
86
Q

Limites et intérêt de l’approche de T. Parsons

A

LIMITES
- Société abstraite, mécanique : tout serait rationnellement organisé (peu proche de la réalité)
- Regard conservateur sur l’ordre social (chaque chose à sa place)
- Société qui ne pense pas les conflits

INTÉRÊT
- Penser tous les phénomènes, mêmes ceux semblant «dysfonctionnels», selon une approche systémique

87
Q

Qui était Robert K. Merton ?

A
  • Romps avec le fonctionnalisme absolu et cherche à produire des théories de «moyenne portée»
  • Nuance l’approche fonctionnaliste, en différenciant :
    — Équivalent fonctionnel : il existe plusieurs institutions qui remplissent une même fonction
    — Dysfonctionnement : il n’y a pas de correspondance parfaite entre un besoin et une fonction (une institution dysfonctionnelle peut se maintenir dans la société)
  • Distingue deux types de fonctions :
    — Fonction manifeste : «conséquences objectives qui, contribuant à l’ajustement ou à l’adaptation du système, sont comprises et voulues par les participants du système»
    — Fonction latente : «celles qui ne sont ni comprises, ni voulues»
  • Développe le concept de socialisation anticipatrice, qui permet d’analyser l’écart entre les représentations sociales et la réalité sociale d’un individu
    — De cet écart peut résulter une «frustration relative» :
    — Individu intériorise par avance les normes et valeurs sociales du groupe qu’il aspire à intégrer
88
Q

Définition : rébellion

A

Rejet des moyens et des buts pour les changer

89
Q

Définition : ambition

A

Produire une théorie générale du social

90
Q

Qu’est-ce que l’interactionnisme symbolique ?

A

Expression forgée par Herbert G. Blumer en 1937
Courant qui se développe dans les années 1960-1970 en opposition au fonctionnalisme : on parle de Deuxième École de Chicago, héritière de la Première École de Chicago dont le département de sociologie a été fondé en 1892
Il s’intéresse aux actions réciproques entre les individus : pour ces sociologues l’interaction est la base de la relation sociale
> La vie est une succession d’interactions qui construisent la personnalité et carrière de l’individu

Intérêt pour les individus et non pas pour les structures sociales, on s’appuie sur des enquêtes de terrain et l’observation (ex : enquête sur les populations migrantes et les modes d’adaptation à la société américaine par Thomas et Znaniecki en 1918)

Sociologues majeurs :
- Everett Hughes
- Herbert G. Blumer
- Anselm Strauss
- Erving Goffman
- Howard Becker (20ème siècle)

91
Q

Développer l’exemple de la vie quotidienne comme un «théâtre»

A

Dans «La mise en scène de la vie quotidienne» de Erving Goffman : vie quotidienne comparée à un théâtre dans lequel tous les individus seraient des acteurs endossant en permanence des rôles, changeant sans cesse, et ne pouvant se relâcher qu’en coulisses
- On retrouve des codes comme au théâtre : rites d’interactions qui structurent le quotidien
> Interactions successives font progresser les normes sociales

92
Q

Quels sont les intérêts et limites du point de vue de Erving Goffman ?

A

INTÉRÊTS
- La société ne serait qu’une somme d’interactions du point de vue de l’individu
> elles révèlent les «cadres de l’interaction» (normes sociales)

LIMITES
- Réduire les rapports sociaux à des relations de face à face

93
Q

Qui était Norbert Elias ?

A
  • Influencé par le sociologie webérienne puis anglaise
  • Développe le concept de configuration : les liens d’interdépendance qui nous unissent ne sont jamais figés mais en constant mouvement, ainsi les sociologues n’analysent que des processus et jamais des états
    — Exemple de la civilisation des mœurs : il n’y a pas de question de civilisation ou non mais d’adoption du régime en place
    Il constate de plus en plus une maitrise de notre «économie affective» (qui renvoie à tout ce qui touche à l’animalité de nos comportements)
  • Sociogènese de l’Etat et civilisation des mœurs
    — Processus long
    — Imposition progressive d’un double monopole élastique = violence physique et fiscal
    — Dynamique de diffusion des «nouvelles manières» des aristocrates vers les autres catégories sociales
    — Développement de l’économie affective et de la maitrise de soi
94
Q

Définition : ambition (N. Elias)

A

Penser ensemble, et dans le temps long de l’histoire, l’évolution des structures psychiques, mentales et affectives des individus et celle des structures sociales et politiques des groupes qu’ils forment

95
Q

Définition : socialisation (M. Darmon, «La socialisation», 2010)

A

«L’ensemble des processus par lesquels l’individu est construit […] par la société globale et locale dans laquelle il vit, processus au cours desquels l’individu acquiert […] des façons de faire, de penser et d’être qui sont situées socialement»

C’est donc un processus situé socialement, montrant une grande diversité entre les individus mais aussi des régularités sociales

96
Q

Définition : culture (E. B. Tylor, «Primitive Culture», 1871)

A

«Ensemble complexe qui comprend les connaissances, les croyances, l’art, la morale, les coutumes et toutes les autres attitudes et habitudes qu’acquiert l’homme en tant que membre d’une société»

97
Q

Quels sont les anthropologues phares du culturalisme ?

A
  • Ruth Benedict
  • Ralph Linton
  • Margaret Mead
98
Q

Que cherchent à montrer les culturalistes ?

A

Ils cherchent à montrer que la culture est le produit d’un apprentissage, et qu’elle n’est donc pas innée, permettant aux individus d’apprendre à se comporter de façon adéquate dans leur société

99
Q

Qui était Abram Kardiner (19ème - 20ème) ?

A
  • Anthropologue et psychanalyste
  • S’intéresse à la façon dont les systèmes culturels forgent la personnalité des individus
  • Écrit «L’individu dans sa société. Essai d’anthropologie psychanalytique»
  • Hypothèse que la culture agit comme le «surmoi» individuel, ce qui donne deux types d’institutions :
    — Institutions primaires : façonnent la personnalité de base des individus
    — Institutions secondaires : régulent les frustrations des individus
100
Q

Quelle enquête a réalisé Margaret Mead (20 ème) ?

A

Dans «Mœurs et sexualité en Océanie» de 1935

Elle utilise l’approche comparative pour comparer trois sociétés de Nouvelle Guinée
- les Arapesh : absence d’agressivité, attention au besoins et aux désirs, personnalités peu différenciées selon le sexe, sens de la solidarité
- les Mundugumor : valorisation d’un tempérament brutal et agressif, de la combativité et de la concurrence (chez les hommes comme chez les femmes)&raquo_space; pas de différenciation de genre
- les Chambuli : tempéraments différenciés (femmes assurent les fonctions économiques, les hommes s’occupent des cérémonies, danses, etc.)

> Elle met en évidence la plasticité et la malléabilité de la nature humaine : le conditionnement social et culturel est plus fort que les oppositions biologiques entre les sexes

101
Q

Développer le processus de socialisation primaire

A
  • Concerne les enfants
  • Processus plus large que l’éducation : intégre l’intériorisation des normes et valeurs du groupe dans lequel on grandit
  • Multitude d’instances qui participent, mais la famille joue un rôle central dans cette socialisation primaire
  • Phase décisive pour plusieurs raisons :
    — Enfant est influençable : il est en pleine construction de son identité sociale
    — Instances de socialisation sont imposées : on ne choisit pas sa famille
    — Socialisation liée à des relations affectives : l’enfant apprend les valeurs et les normes dans un milieu dont il dépend émotionnellement
  • Située socialement : la découverte des normes et valeurs de son groupe induit des filtres à partir desquels il lira ses expériences futures
102
Q

Comment notre prénom impose une individualisation croissante ?

A

Le prénom le plus donné n’est donné qu’à 1% des naissances
C’est un vrai marqueur identitaire :
- Homme ? Femme ? Peu de prénoms sont mixtes
- Appartenance générationelle
- Origine sociale : les classes populaires utilisent davantage de prénoms américains

Le prénom est important car il nous inscrit dans une lignée et dans une classe sociale

103
Q

Qu’est-ce que l’habitus ?

A

Concept théorisé par Pierre Bourdieu et définit comme «un ensemble de dispositions fiables, acquises, qui consiste en des catégories d’appréciation et de jugement et qui engendre des pratiques sociales ajoutées aux positions sociales» par Wagner en 2012

Il est façonné par la socialisation primaire : l’expression de notre socialisation est dans notre façon d’agir et d’être

Bourdieu parle d’un habitus de classe : il est fortement déterminé par notre milieu social d’origine

L’habitus acquis dans la famille n’est pas neutre : il a impact sur les autres pratiques, notamment scolaires avec l’accès aux jeux éducatifs et non pas récréatifs

104
Q

Qu’est-ce que le déterminisme social ?

A

Selon Bernard Lahire, «les enfants ne choisissent pas grand-chose, ils naissent dans une conditions particulière et cela a des effets puissants, durables sur leur trajectoire»

Ça renvoie à l’idée que la position sociale d’un individu est en partie déterminée à sa naissance par l’origine socio-économique de ses parents.

105
Q

Que démontre Lisa Wade avec l’exemple des jouets pour enfants ?

A

Dans «Socialization and gendered job segregation» de 2010, elle montre que les jouets pour enfants sont révélateurs de la socialisation genrée
> Deux sets médicaux différents selon les sexes, avec des couleurs et métiers différents : pour les filles c’est un set d’infirmière, pour les garçons c’est un set de docteur
> Laisse penser qu’il y a une hiérarchisation entre les garçons (à qui on associe des métiers plus prestigieux) et les filles

106
Q

Définition : socialisation secondaire (Peter Berger et Thomas Luckmann)

A

Dans «La construction sociale de la réalité», 19ème - 20ème

«Tous processus postérieur (à la socialisation primaire) qui permet d’incorporer un individu déjà socialisé dans de nouveaux secteurs du monde objectif de sa société»

107
Q

Comment se fabrique un médecin ?

A

Selon Robert K. Merton :
- Par socialisation anticipatrice (dans «The Student-Physician») : l’étudiant en médecine adopte les valeurs de référence du groupe professionnel des médecins, il se prépare à la fonction de médecin

Selon Everett Hughes (dans «Boys in White») :
- Par interaction au contact «d’autruis significatifs» : un ensemble d’expériences prévues et imprévues au cours desquelles de jeunes profanes deviennent détenteurs d’une partie de la culture, à la fois technique et scientifique des médecins
> Processus de conversion

108
Q

Que critique P. Bourdieu dans «L’Illusion biographique» de 1986 ? Quel métaphore utilise-t-il ?

A

Selon lui, l’individu est fortement déterminé par son origine sociale et son habitus de classe, malgré son impression d’être maître de son destin
> Il critique cette «illusion biographique» selon laquelle la vie serait une histoire que l’on pourrait racontée d’un point de vue subjectif, avec une intention de départ orientée vers un but

Il utilise la métaphore du métro : il est absurde de comprendre un trajet de métro sans prendre en compte la structure du réseau, qui relie chacune des stations.
Ainsi, nous sommes tous le produit d’un espace et d’un milieu social dans lequel nos choix sont constamment contraints : il faut essayer de comprendre les limitations de la liberté de l’individu

109
Q

Que montre B. Lahire dans «L’homme pluriel : les ressorts de l’action» de 1998 ? Qu’en est-il de l’habitus ?

A

Il montre que les déterminations sociales existent mais qu’elles sont complexes à identifier car il y a :
- Un affaiblissement des instances de socialisation traditionnelles
- Un individualisation de l’individu moderne
- Une hétérogénéité des contextes sociaux

On parle d’humain pluriel qui agit par ajustements successifs : il développe, face à cette pluralité, un habitus plus complexe

Il reconnaît l’existence de déterminations sociales, mais moins univoque (= qui garde toujours le même sens) et moins facile à identifier : on parle davantage de dispositions sociales

110
Q

Que dit J.C. Kaufmann dans «L’invention de soi, une théorie de l’identité» de 2004 ? Quelle inquiétude ?

A

«L’identité est un processus marqué historiquement et intrinsèquement lié à la modernité»

Avant, la place qu’on occupait dans la société était déterminée par la famille, les institutions, etc. et évoluait dans un cadre moral commun qui donnait du sens à la vie
Aujourd’hui, chacun est maître de sa vie : l’individu construit son identité et son univers personnel, les reconstruit en permanence, car l’identité ne va plus de soi

L’individu construit son identité, même s’il est déterminé par des forces sociales

Ce pouvoir est source d’inquiétude permanente : on s’interroge sur tout et des contradictions émergent

111
Q

Comment l’individu se construit-il et construit son identité ?

A

Grâce à l’injonction à devenir soi-même, une injonction moderne : la société favorise l’individualisation et l’affirmation des identités

112
Q

Comment se construit l’individu ?

A
  • Il se construit dans une culture donnée, qui est le résultat d’une histoire
  • Il est modelé par différentes instances de socialisation primaire et secondaire, qui façonnent ses façons de penser, de faire et d’être et qui ont une influence importante sur sa trajectoire sociale
  • Il a l’impression, dans la modernité, de pouvoir choisir son identité parmi un ensemble de possibles. Mais l est devenu «pluriel», c.-à-d. soumis à des déterminations plus complexes
113
Q

Définition : inégalité sociale ( «Le système des inégalités» 2008 ; Bihr, Alain et Pfefferkorn)

A

«Résultat d’une distribution inégale […] entre les membres d’une sociétés, des ressources de cette dernière […] dû aux structures mêmes de cette sociétéet faisant naître un sentiment […] d’injustice au seins de ses membres»

114
Q

Définition : caste

A

Renvoie à un groupe social hiérarchisé auquel on appartient par naissance, par hérédité et dont on ne peut pas sortir

NB : dans un système de castes, les inégalités sont déterminées par la naissance

115
Q

Définition : reproduction sociale

A

La hiérarchie sociale se perpétue dans le temps, les enfants occupent les mêmes positions sociales que leurs parents

116
Q

Définition : mobilité sociale (ascendante ou descendante)

A

Changement de position sociale d’un individu par rapport à la position de ses parents (mobilité intergénérationnel) ou au cours de sa vie (mobilité intragénérationnelle)

117
Q

Comment sont découpées les PCS (Professions et Catégories Sociales) ? Par qui ?

A

497 professions, divisées en 42 catégories socio-professionnelles, elles-mêmes subdivisées en 8 groupes :
- Agriculteurs exploitants
- Artisans, commerçants et chefs d’entreprise
- Cadres et professions intellectuelles supérieures
- Professions intermédiaires
- Employés
- Ouvriers
- Retraités
- Autres personnes sans activité professionnelle

Par l’INSEE en période d’après-guerre

118
Q

Comment le milieu social influence-t-il notre position sociale future ?

A

Étude de l’INSEE entre 2014 et 2015 montre que les fils ont plus de chance de faire le même métier que leur père

Ainsi, il y a un lien entre l’origine sociale de départ et la position sociale d’arrivée
Il y a une forme de reproduction sociale, malgré l’existence d’un système méritocratie et démocratique
La reproduction sociale est liée à des inégalités économiques (de patrimoine et de revenu)

119
Q

Exemple d’avantages/de désavantages liées à une position sociale

A

L’espérance de vie en bonne santé est plus élevée chez les cadres que chez les ouvriers, dans tous les domaines, avec un écart de minium 6 ans en 2003

120
Q

Définition : classe sociale

A

Groupe d’individus qui se trouvent dans des conditions de vie matérielles homogènes

121
Q

Comment K. Marx aborde la notion de classe sociale ?

A

Pour lui, la classe sociale renvoie à la position occupée dans le mode de production et le rapport entre les classes ne cesse d’évoluer

Pour lui, les inégalités sociales sont liées aux modes de production et à la lutte de classes (qui serait le moteur principal de l’histoire)
> Opposition radicale entre deux classes au sein d’un monde de production
> Modes de production organisent alors des relations conflictuelles entre les classes sociales

Il existe ainsi des «classes en soi» (tant que l’as conscience de classe n’a pas émergé, on reste une classe en soi) et des «classes pour soi» (lorsqu’on prend conscience de nos intérêts communs)

122
Q

Comment M. Weber aborde la notion de classe sociale ?

A

Il propose un modèle reposant sur trois ordres hiérarchiques, renvoyant aux trois dimensions de la stratification sociale :
- Ordre économique : il existe des classes sociales regroupant des individus ayant les mêmes chances de se procurer des biens
- Ordre social : il existe différents statuts avec un degré de prestige et de reconnaissance sociale
- Ordre politique : il existe différents groupes organisés en partis politiques, qui cherchent à accéder au pouvoir et son mis en concurrence par le jeu des élections

123
Q

Que dit M. Weber dans «Économie et société 2» de 1922 ?

A

Il utilise une approche nominaliste et affirme que les classes sociales n’existent pas objectivement «en soi» : il s’agit d’une construction du sociologue pour mieux comprendre le réel

124
Q

Qu’est-ce qu’une approche nominaliste ?

A

Le fait de nommer les classes qui les fait exister

125
Q

Comment P. Bourdieu aborde la notion de classe sociale ?

A

Il propose une hiérarchie multidimensionnelle, découlant de la répartition de trois types de capitaux :
- Capital économique : les revenus, le patrimoine
- Capital culturel : le niveau de diplôme, les connaissances et pratiques culturelles
- Capital social : le réseau de sociabilité de l’individu, ses relations, etc.
( Capital symbolique : statut social qui résulte des trois)

La position d’un individu dans l’espace social dépend de son volume de capital (axe vertical sur le schéma) et de la structure de ce capital (axe horizontal)

Il construit un schéma de l’espace social dans «La Distinction» de 1979

Il déduit trois classes sociales :
- Classes dominantes : stratégie de distinction (pratiques culturelles propres, définit les pratiques valorisées)
- Petite bourgeoisie (la classe moyenne) : stratégie d’ascension sociale (essaie de copier le style de vie de la classe dominante)
- Classes populaires : stratégie de simplicité (condamnée à un style de vie moins coûteux)

126
Q

Que dit Henri Mendras sur la pertinence de la notion de classe sociale ?

A

Dans «La Seconde Révolution Française» de 1988, il parle du processus de «moyennisation de la société» : la société ne peut être représentée que sous forme de toupie car la majorité de la population se regroupe au sein de la classe moyenne

On trouve différents groupes ou «constellations» au sein de cette classe moyenne :
- Constellation populaire : ouvriers et employés
- Constellation centrale : professions intermédiaires et cadres (exerce une force d’attraction sociale sur la société, vers le haut)
- Constellation des indépendants : non salariés

Selon lui, les transformations de la structuresociale sont tellement fortes qu’on assiste à une Seconde Révolution Française, produit de différents bouleversements :
- Tertiarisation de l’économie : les ouvriers qualifiés montent dans la hiérarchie professionnelle
- Mobilité sociale ascendante : la démocratisation de l’éducation et la hausse des qualifications permettent une mobilité sociale ascendante chez les classes populaires

Cependant cette vision reste illusoire : il y a toujours des disparités

127
Q

Que disent Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon sur la pertinence de la notion de classe sociale ?

A

Dans «Les ghettos du Gotha» de 2007, il disent qu’il existe une classe sociale «en soi» qui a conscience de ses intérêts : la bourgeoisie
Elle défend ses intérêts de classe :
- Fortes interactions à l’intérieur de la classe : endogamie
- Auto-ségrégation spatiale (notamment dans l’Ouest parisien)
- Stratégies pour faire perdurer cette conscience de classe (cercles mondains exclusifs, rallyes, etc.) pour rester dans l’entre-soi

En bref, la bourgeoisie est une classe sociale qui subsiste en soi et pour soi

128
Q

Que dit Robert Castel sur la pertinence de la notion de classe sociale ?

A

Il a proposé une longue histoire du salariat montrant que depuis le capitalisme, la salariat est le condition la plus difficile car les salariés vendent leur force de travail et sont en ce sens vulnérables

Il montre que le salariat a progressivement été sécurisé et associé à des droits et des protections sociales au cours du 19ème et 20ème siècle

Il dit alors qu’un nouveau groupe social émerge depuis les années 1980 : les «précaires» ; suite à l’effritement de la condition salariale

NB : l’emploi précaire renvoie à l’instabilité renforçant le sentiment de vulnérabilité, voire de désaffiliation sociale

129
Q

Qu’est-ce que l’intersectionnalité ?

A

Terme utilisé pour montrer que les inégalités sociales forment un «système» : elles sont consubstantielles, c.-à-d. faites de plus d’une substance
> Adopter une approche intersectionnelle c’est penser l’emboîtement des différentes inégalités sociales

NB : concept forge par une juriste noire américaine dans les années 1980, car elle n’était ni représentée par les mouvements féministes (femmes blanches), ni par ceux des droits civiques (hommes noirs)

130
Q

Définition : déviance

A

Comportement qui transgresse une norme sociale et qui est susceptible d’être sanctionné négativement par le contrôle social formel ou informel

131
Q

Définition : contrôle social

A

Pratiques sociales, formelles ou informelles, qui tendent à produire et à maintenir la conformité des individus aux normes de leur groupe social

132
Q

Quelles sont les deux types de normes ?

A
  • Normes juridiques
  • Normes sociales : principes et modes de conduite propres à un groupe donné, appris par les individus au fil du processus de socialisation
    — Valables dans le temps
    — Valables selon les cultures
    — Valables selon les milieux sociaux

NB : les deux types de normes peuvent être croisés (loi pour la reconnaissance du beau parent, abolition de la peine de mort)

133
Q

Qui sont les entrepreneurs de morale ?

A

Terme forgé par Howard Becker

Ce sont des individus qui consacrent toute/une partie de leur activité à faire triompher une nouvelle norme sociale
Au sens large, ce sont des mobilisations sociales de différentes formes (associations, partis politiques, etc.) faisant évoluer les normes sociales

134
Q

Que dit E. Durkheim sur la déviance ?

A

NB : il utilise le terme de «crime» pour parler de la déviance

Il dit que la déviance n’est pas une pathologie (comme l’affirme l’anthropologie criminelle au 19ème siècle) : elle peut être étudiée par la sociologie

Elle résulte d’un défaut dans le processus de régulation ou d’intégration

Le «crime» est donc un fait social normal, car il existe dans toutes les sociétés, il connaît une régularité statistique
> Il est nécessaire et inévitable : il remplit une fonction sociale en permettant d’identifier les normes qui unifient un groupe, et en renforçant ainsi la cohésion sociale

135
Q

Développer l’anthropologie criminelle

A

Causes de la déviance : biologie, génétique, environnement, atavisme
> La criminalité s’était innée

Dans «L’homme criminel» de 1876, Cesare Lombroso parle de «criminel-né»

136
Q

Donner des exemples de déviance nécessaire

A
  • Attentats du 13 novembre 2015 : instaure un sentiment d’appartenance et nous rappelle que nous sommes une société, en réveillant la conscience collective
  • Délit de Rosa Parks en 1955 : remet en question la légitimité des normes sociales ségrégationnistes
137
Q

Que dit Robert Merton sur la déviance ?

A

C’est la société qui prédispose les individus à adopter un comportement déviant (qui transgresse les normes sociales) en valorisant des buts définis par la culture et en prescrivant des moyens légitimes pour les atteindre. La répartition inégale de ces moyens peut entraîner certains à recourir à des moyens illégitimes

Il voit la déviance comme un mode d’adaptation pour résoudre les contradictions et propose une typologie de ces modes à partir de la relation entre les buts et les moyens :
- Conformité (acceptation des buts prescrits par la société et acceptation des moyens légitimes) : assure la stabilité de la société
> travailler pour gagner de l’argent et survivre
- Innovation (acceptation des buts et refus des moyens) : recours à des moyens illégitimes, prise de risque assumée
- Ritualisme (refus des buts et acceptation des moyens) : abandon des objectifs culturels dominants
> travailler sans vocation ou sans gagner beaucoup
- Évasion ( refus des buts et refus des moyens) : abandon de toute norme, adopté par tous les marginaux
> drogués, etc.
- Rébellion (refus des buts et des moyens pour remplacer l’ordre existant)
> révolutionnaires, Hippies

Lien entre la structure sociale et les comportements individuels

138
Q

Qu’est-ce que la délinquance d’après Frederic Trasher ?

A

Dans «The Gang» de 1927

Produit de la «désorganisation sociale» de la ville moderne et de la «ségrégation spatiale», résultant de la concentration dans des «zones interstitielles» (situées entre le centre administratif et commercial et la périphérie résidentielle américaine) de populations défavorisées et marginalisées

139
Q

Que dit William Foote White sur la délinquance ?

A

Dans «Street Corner Society» de 1943

La déviance n’est pas une «désorganisation sociale» mais une forme concurrente d’organisation sociale : le gang est une forme spécifique d’organisation sociale

À partir de là se développent l’idée qu’il existe des sous-culturels délinquantes : la délinquance ne serait donc pas l’anomie ou le désordre mais la substitution de normes sociales par d’autres

140
Q

Qui était Howard Becker ?

A
  • Sociologue du 20ème et 21ème siècle, influencé par la Seconde École de Chicago
  • Démystifie la déviance dans «Outsiders» en 1985 : ce n’est pas un comportement différent des autres, on s’y engage comme dans une carrière
  • Développe la théorie de l’étiquetage
141
Q

Quelle est la définition de déviance donnée par H. Becker ?

A

La déviance est une construction sociale résultant d’un processus d’interaction : elle doit être reconnue et nommée pour exister

Être déviant, c’est transgresser une règle + être étiqueté comme «déviant» par les autres

NB : la discrimination et les préjugés peuvent identifier de la déviance où il n’y en a pas

142
Q

Développer la théorie de l’étiquetage

A

Quatre étiquettes :
- Accusé à tort : obéit à la norme mais perçu comme déviant
- Conforme : obéit à la norme et perçu comme non déviant
- Pleinement déviant : transgresse la norme et perçu comme déviant
- Secrètement déviant : transgresse la norme mais perçu comme non déviant

Sciences sociales (3 decks)

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