Anthropologie Flashcards
Découpage anthropologie et sociologie
AVANT
Anthropologie :
- Étude des rituels, des mythes…
- Sociétés lointaines
- Tradition
Sociologie :
- Étude de l’éducation, de la famille…
- Sociétés industrielles
- Modernité
MAINTENANT c’est chamboulé : il n’y a plus vraiment de distinction, à part le regard
Rapport d’altérité
Degré de distinction avec l’autre : c’est ce qui est recherché par un anthropologue
Il peut même exister dans un même pays (avec le taux de vélo par exemple)
Quelle est la méthode d’enquête phare des anthropologues ?
Le terrain : c’est le fait de rester de manière prolongée à un endroit pour collecter des données
Caractéristiques de l’anthropologie
- Mise en évidence de l’hétérogénéité et de l’homogénéité des sociétés et cultures
- L’enquête de terrain de longue durée, qui permet de faire des allers retours (phys. : aller au terrain ; intellect. : se plonger dans une autre façon de vivre) entre notre culture et celle qu’on étudie
- La comparaison (un principe heuristique)
Quels sont les trois termes de cette discipline ?
- Ethnographie (grec ancien : «ethnos» (peuple) + «grapho» (écrire)) : description des peuples (observation et transcription des données observées sur le terrain)
- Ethnologie (grec ancien : «ethnos» + «logos» (discours)) : science qui étudie les peuples (interprétation des données)
- Anthropologie (grec ancien : «anthropos» (homme) + «logos»)) : science qui étudie l’humain (généralisation et comparaison pour comprendre l’unité)
Que disait Claude Lévi-Strauss sur les trois termes de la disciplines ?
Il les considérait comme différentes étapes, mais toute ethnographie est déjà ethnologie (observation n’est pas neutre) et toute ethnologie est déjà anthropologie (comparaison à notre propre société)
Qu’en était-il des trois termes de la discipline au XIXème siècle ?
Jusqu’aux années 1950 : ethnologie était la «science des sociétés primitives» et anthropologie s’intéressait au physique (analyse des corps)
Ce n’est qu’après la 2nde Guerre mondiale qu’on parle d’anthropologie sociale et culturelle
Que faut-il nécessairement pour faire une enquête ?
- Une idée d’enquête (thème, sujet, question)
- Une question
- Des données de cadrage
- Des personnes
Pourquoi le sujet d’une enquête doit être le plus précis possible ?
Pour pouvoir cadrer l’étude au niveau du temps (limité pour le chercheur) et au niveau des facteurs (laisser des dimensions à explorer) et des financements (de moins en moins d’argent pour la recherche)
Quelles sont les trois phases d’une démarche d’enquête ?
- Phase de rupture : consiste à rompre avec ses préjugés et idées
- Phase de construction : élaboration d’une problématique, mise en place d’hypothèses, explicitation de la technique d’enquête, détermination de l’échantillon
- Phase de constatation : mener l’enquête, analyser les résultats, conclure, diffuser les résultats
Comment se défaire de ses prénotions ?
- Essayer de les mettre à l’écrit
- Dresser un état de l’art = faire le point sur nos connaissances, puis faire des recherches
- Définir son objet
- Réaliser les premiers entretiens, constats statistiques, etc…
Définition : problématique
Ensemble de questions qui sont formulées de manière à refléter l’approche, ou la perspective, que l’on décide d’adopter pour traiter le problème posé par la question de départ
Définition : échantillon
Fraction de la population sur laquelle on va travailler
Quels sont les types d’enquête ?
- Enquête qualitative : permet de recueillir des informations précises sur des phénomènes circonscrits
> Techniques : entretiens, observations, analyses de contenu - Enquête quantitative : permet de recueillir des données chiffrées et des résultats généralisables
> Techniques : questionnaires - Enquête mixte : permet d’entrevoir les différentes dimensions de l’objet d’étude
> Techniques : entretiens, observations, analyses de contenu et questionnaires
NB : les enquêtes qualitatives sont les plus utilisées par les anthropologues, à l’inverse des questionnaires qui sont très rares
Détailler les différentes méthodes (= les techniques d’observation ou d’analyse de données)
- Analyse de contenu : consiste à observer un phénomène social par le biais de supports en portant la trace pour le comprendre
- Observation : consiste à observer attentivement les personnes (comportements, paroles, …)
> Désengagée : l’observateur est spectateur et ne participe pas aux activités du groupe
> Participante : l’observateur est également un acteur - Entretien : communication verbale au cours de laquelle l’enquêteur essaie d’obtenir des informations détenues par un enquêté
> Non-directif : liste de thème avec peu de questions pour que l’interlocuteur parle le plus librement et précisément possible
> Semi-directif : liste de questions à poser, peu importe le sens
> Directif (similaire au questionnaire) : liste de questions devant être répondues dans l’ordre - Questionnaire : série de questions fermées posées à un individu considérés comme un informateur représentatif de la population étudiée
≠ Sondage d’opinion qui donne des statistiques descriptives
Quand est-ce que l’anthropologie devient une science sociale ?
Dans la seconde moitié du XIXème siècle
Définition : altérité
Caractère de ce qui est autre
Exemples de groupes s’étant nommés «Hommes» dans leur langue
- Amazighs: «Hommes libres»
- Burkina Faso : «Patrie des Hommes libres»
- Allemands : «Tous les Hommes» (en ancien français «aleman»)
- Esquimaux : «Mangeurs de viande crue»
- Inuits : «Être humain» (en inuktikqtuk, langue autochtone)
Définition et histoire : ethnocentrisme
Le fait de juger les formes morales, religieuses, sociales, d’autres communautés selon les normes de la société à laquelle on appartient. On considère les autres pratiques comme une anomalie.
Mot inventé en 1906 par le sociologue américain William Sumner
Définition : postulat
Proposition que l’on demande d’admettre comme principe d’une démonstration, bien qu’elle ne soit ni évidente ni démontrée
Quels sont les principaux courants en anthropologie ?
- Évolutionnisme
- Diffusionnisme
- Culturalisme
- Fonctionnalisme
- Structuralisme
- Anthropologie marxiste (= marxisme)
- Anthropologie dynamique
- Post-modernisme
Postulats évolutionnistes
Les sociétés évoluent dans un sens unique : elles passent toutes par le même stade
Pour les évolutionnistes, les «sociétés primitives» sont au stade de l’Antiquité de l’Homme et leur société est la plus avancée
Intérêt pour les religions primitives, les mentalités, les monnaies, etc.
Les sociétés évoluent vers le stade supérieur, représenté par les sociétés «modernes» européennes
Définition : institution sociale
Structure sociale, organisation dotée d’une certaine stabilité et durabilité dans le temps
Apports de l’évolutionnisme
- Montrer que toutes les sociétés connaissent les évolutions : elles se transforment et ne sont donc pas satiriques
- Comparer les sociétés et souligner les ressemblances
- Penser à l’unité de l’Homme
Limites de l’évolutionnisme
- Repose sur un jugement de valeur (penser que les sociétés occidentales sont supérieures)
- Pense que le progrès existe dans les institutions sociales
- Pense qu’il y a une évolution unilinéaire des sociétés et cultures
Postulats du diffusionnisme
Premier courant à critiquer l’évolutionnisme
Les diffusionnistes affirment que l’humain n’est pas inventif : les pratiques sont empruntées à d’autres sociétés (via les migrations et routes commerciales)
Développement culturel n’est pas un processus uniforme
Apports du diffusionnisme
- Montrer l’importance des contacts entre les sociétés dans la diffusion des phénomènes
Postulats culturalistes
- Continuité : entre les expériences de la petite enfance et la personnalité adulte
- Uniformité : correspondance entre une culture et une personnalité
- Homogénéisation des traits culturels
- Séparation des cultures
Apports du culturalisme
- Nouveaux thèmes : sexualité, éducation des enfants, différences hommes/femmes
- Étude des sociétés«complexes»
- Relativisme culturel : lutte contre les préjugés
- Pont entre les sciences sociales et la psychologie : étude des «personnalités», continuité entre les troubles vécus dans l’enfance et notre personnalité
Limites du culturalisme
- Il existe une multitude de «personnalités» et de nombreuses sous-cultures
- Imprécisions, simplifications des «personnalités types»
- Vision statique de la culture : les transformations ne sont pas prises en compte
Principes fonctionnalistes
- Étudier des sociétés concrètes et vivantes
- Étudier le fonctionnement des sociétés
- Analyser les faits sociaux dans leur contexte
- Analyser les différents aspects de la société
- Pratiquer l’observation participante : se couper de ses semblables, s’installer le plus longtemps possible sur le terrain, être le plus proche possible de ses interlocuteurs
Apports du fonctionnalisme
- Observation participante
- Données détaillées sur divers thèmes
- Relativisme culturel
Apports du structuralisme
- Diversification des champs de recherche
- Passerelle avec la linguistique structurale
- Cherche à établir une véritable science de l’Homme
Pourquoi le structuralisme, le culturalisme et le fonctionnalisme sont critiqués aujourd’hui ?
Ces «mouvements classiques» ne prennent pas en compte :
- La question de l’histoire : le sociétés ne sont pas statiques
- La question du primitivisme : il ne devrait pas exister d’opposition entre «eux» et «nous»
- La question de l’homogénéité : ils ne prennent pas en compte les contradictions, les contacts avec l’extérieur, les différences entre les membres d’une société étudiée
Principes marxistes
- Lutte des classes permet de dépasser les formes anciennes de société
- Perspective matérialiste : le monde matériel détermine la société
Apport du marxisme
- Sociétés ne sont pas figées : on s’intéresse au caractère vivant des sociétés avec des évolutions
- Étude de la matérialité : on s’intéresse à la manière dont on produit et les conséquences de biens matériels sur la société
- Étude des inégalités, des contradictions sociales
Limites du marxisme
- Vision déterministe des phénomènes sociaux et culturels
- Vision linéaire de l’histoire, voir même évolutionniste pour Karl Marx
Principes dynamistes
- Tenir compte de l’histoire, des conflits et du dynamisme (mouvements internes) des cultures
- Critiquer les théories officielles, aller au-delà des apparences
Apports du postmodernisme
- Réflexivité du chercheur sur sa position
- Montrer le rôle joué par l’ethnographe («je» au lieu de «nous» ou «on»)
Quels sont les trois paradigmes distingués par Daniel Fabre ?
- Paradigme «Hérodote» : volonté de mieux connaître l’Autre, fondée sur la curiosité
- Paradigme «De Gérando» : volonté de mieux connaître l’Autre pour mieux gouverner les sociétés et normaliser les pratiques
- Paradigme «Bérose» : volonté de remonter dans le temps
Définition : paradigme
Manière de voir les choses, système de pensée dominant
Quels sont les exemples cités pour le paradigme «Hérodote» ? (Antiquité)
- Hérodote (grec), 5ème siècle av. J-C. : père fondateur de l’ethnographie
> Il a finement décrit les pratiques culturelles de ceux rencontrés lors de ses nombreux voyages, et les a comparé avec celles de son peuple
> Il a posé la question de l’altérité - Jules César (romain), 2ème siècle av. J-C. : «La Guerre des Gaules» (1er siècle av. J-C.)
> Décrit la vie des druides, leur statut social, etc.
NB : les penseurs de l’Antiquité s’intéressent peu à la culture, ils s’intéressent aux autres
Quels sont les exemples cités pour le paradigme «Hérodote» ? (Moyen-Âge)
- Marco Polo (italien), 13ème siècle : «Le Livre des Merveilles» en 1298
> Décrit les populations et en tire des descriptions ethnographiques très fines
> Passe 25 ans en Asie - Ibn Khaldûn (berbère), 14ème siècle : précurseur des sciences sociales, écrit «Le Livre des exemples»
> Voyage en Afrique du Nord et au Proche-Orient
> S’intéresse aux liens de parenté et aux croyances religieuses - Xuanzang (moine bouddhiste), 7ème siècle : «Mémoire sur les contrées occidentales» en 646, par un disciple
> Périple de la Chine à l’Inde - Épopées austronésiennes : migration d’un peuple de Taïwan, vers Madagascar, la Polynésie, l’île de Paques, etc.
> Entre -4000 et 1452
> Mise en évidence par la présence de similarités dans les langues
Quels sont les exemples cités pour le paradigme «Hérodote» ? (Renaissance)
- Les grands voyages vers le «Nouveau Monde» dès le début du 16ème :
— Christophe Colomb (15ème siècle)
— Amerigo Vespucci (15ème - 16ème)
> Multiplication des récits sur l’Amérique, largement diffusés grâce à l’imprimerie - Diego de Landa : missionnaire franciscain du 16ème siècle
— Étudie les Mayas et en laisse des textes presque ethnologiques (descriptions très fines de leur manière de vivre)
— Grâce à l’apprentissage de la langue - Michel de Montaigne (16ème siècle) : philosophe français
> Mythe du bon sauvage : il pense que les Amérindiens illustrent la simplicité et la naïveté, il parle d’un âge d’or de l’humanité
> Point de vue relativiste : il n’existe par une seule manière valable
> Comparaison de la guerre des religions européenne et du cannibalisme amérindien : «Chacun appelle barbarie ce qui n’est pas de son usage» dans «Les Cannibales» de 1595