Sénat - Éco Études Flashcards

1
Q

Étude empirique mettant en évidence un effet pro-concurrentiel de l’euro, qui a abouti à une convergence des prix du commerce intra-zone de biens et services :

Avant la mise en place de la monnaie unique, les prix dans la zone euro étaient de 15 % plus élevés que dans le reste de l’Union européenne ; après 1999, l’écart passe à 8,1 %.

⚠️ Néanmoins, cet effet est beaucoup moins important qu’aux États-Unis.

A

Martin et Méjean, 2010

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2
Q

Mise en évidence d’une relation linéaire empirique entre le taux de croissance (du PIB) et la variation du taux de chômage.

En dessous d’un certain seuil de croissance, le chômage augmente ; au-dessus de ce seuil, il diminue, à élasticité constante.

A

Okun (Loi d’), 1962

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3
Q

De 2002 à 2016, plus de cinquante réformes de l’emploi ont été votées par le Parlement en France, soit une par trimestre.

Cette instabilité, paradoxalement accompagnée d’une grande stabilité de l’indicateur de protection de l’emploi, a nui à la crédibilité et à l’efficacité des mesures prises.

A

Bruno Coquet, 2016

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4
Q

Modèle indiquant que l’augmentation exogène de la finance peut affecter négativement la productivité globale des facteurs, et donc la croissance.

Elle bénéficie disproportionnellement à des projets qui exigent des garanties élevées et dont la productivité est faible.

Ainsi, une mauvaise répartition des talents vers un secteur financier excessivement important pourrait avoir un effet négatif sur la croissance économique.

A

Cecchetti et Kharroubi, 2015

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5
Q

Modèle d’offre d’exportations et de demande d’importations qui incorpore le risque de change et qui analyse son impact sur les prix et les quantités d’équilibre des biens échangés sur le marché.

La seule variable inconnue des producteurs et de leurs fournisseurs et clients est le taux de change.

Le modèle prédit que la volatilité du taux de change aura un impact négatif sur le volume des échanges, mais pas sur le prix d’équilibre, qui dépend du degré relatif d’aversion au risque des acteurs.

A

Hooper et Kohlhagen, 1978

⚠️ De Grauwe (1988) critique la fonction d’utilité retenue, selon laquelle les producteurs sont absolument averses au risque.

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6
Q

Les excédents primaires sont plus faciles à atteindre qu’à maintenir sur une longue période.

Sur une période de 50 ans, seuls 11 pays sur 87 ont enregistré des excédent primaires de plus de 2,5 % du PIB sur cinq ans ou plus.

A

Zeng, 2014, “Determinants of the Primary Fiscal Balance”

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7
Q

Modèle étudiant la relation entre croissance et taux de change :

1° La volatilité du taux de change a un impact négatif sur la croissance ;

2° Plus un pays est financièrement développé, plus il a intérêt à adopter un taux de change flexible ;

3° Un pays dont le secteur du crédit privé n’est pas assez développé sera plus sensible aux chocs de changes et devrait donc préférer un régime de change fixe.

A

Aghion et al., 2009

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8
Q

La transition démographique est en cours en Afrique subsaharienne depuis quelques décennies.

Il a déjà été mis en évidence (Barro, 1991 ; Mankiw, Romer et Weil, 1992) que la baisse de la fertilité qui accompagne les dernières étapes de la transition démographique introduit la possibilité d’un dividende démographique et une fenêtre d’opportunité pour la croissance économique :

  • augmentation du revenu ;
  • augmentation de la participation des femmes au travail ;
  • amélioration de l’investissement dans la santé et l’éducation des enfants, ce qui augmente leur productivité ultérieure sur le marché du travail ;
  • la modification de la structure de la population par classes d’âge peut affecter le taux d’épargne national et l’investissement ;
  • il peut y avoir une rétroaction positive lorsque la croissance économique contribue en retour à la baisse de la fertilité et d’autres bénéfices économiques.
A

Karra, Canning et Wilde, 2021

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9
Q

I. À travers la notion, désormais largement popularisée, de « double dividende », la théorie économique postule que la fiscalité environnementale peut procurer simultanément deux avantages à la collectivité :

1° le premier « dividende » réside dans la réduction de la pollution et des dommages qui en découlent, et est permis par le caractère incitatif de la fiscalité (« l’effet incitatif du signal-prix sur les comportements ») ;

2° le second « dividende » s’attache à l’usage des recettes procurées par cette fiscalité. Il s’agit du gain collectif, disjoint du bénéfice environnemental, et permis par une utilisation pertinente des recettes budgétaires générées par la taxe (ou, le cas échéant, par les enchères).

II. Bien qu’une fiscalité écologique ait vocation à réduire son assiette en dissuadant les comportements nuisibles à l’environnement, ses recettes ne sont jamais nulles.

A

Crassous, Quirion, Ghersi et Combet, « Taxe carbone - Recyclage des recettes et double dividende », Conseil économique pour le développement durable (CEDD) – 2009

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10
Q

Il est préférable de taxer là où offre et demande sont peu sensibles aux prix. En effet, la hausse marginale de l’impôt conduit à des effets de substitution, notamment sous la forme de dépenses. Il faut donc privilégier des agents dont l’activité est moins sensible aux prix.

En d’autres termes, le taux d’imposition sur chaque marché doit être inversement proportionnel aux élasticités-prix compensées de l’offre et de la demande.

⚠️ Cet article a été critiqué car son raisonnement conduit à des situations jugées inéquitables, voire à taxer les plus pauvres en faveur des plus riches : à imposer les produits de première nécessité plutôt que les produits de luxe, le travail plutôt que le capital, les dépenses de santé plutôt que celles de loisirs, etc.

A

Ramsey (règle de), 1927

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11
Q

Pour les pays de la zone euro, libeller les exportations en euro tend à réduire le degré de tarification au marché :

  • une hausse de 10 points de pourcentage de la part de l’euro comme monnaie de facturation des importations en provenance des pays hors zone euro ;
  • réduit le poids des répercussions de taux de change sur les prix à l’importation de près de 7 points de pourcentage.
A

Gräb et Lafarguette, 2015

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12
Q

I. Le modèle de Solow et Swan fournit un cadre théorique cohérent avec la comptabilité de la croissance mais n’est pas réaliste :

Il sous-estime les effets positifs de l’accumulation du capital sur l’accroissement de la population et oublie un facteur de production accumulable, le capital humain.

II. Les dépenses d’éducation doivent donc être traitées comme un investissement et non comme une consommation.

⚠️ Le nouveau modèle proposé est encore imparfait : la croissance à l’équilibre stationnaire ne dépend toujours que de facteurs exogènes, la démographie et le progrès technique.

A

Mankiw, Romer et Weil, 1992

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13
Q

I. A. De 1998 à 2005, la croissance allemande stagne à 1,2 % annuel, avec une récession en 2003. Le chômage atteint 11,1 % en 2005.

B. Dans les années qui suivirent, le chômage baissa, n’augmentant presque pas durant la Grande récession. En 2011, la balance commerciale de l’Allemagne atteignait 1 758 Md$.

II. A. L’effet des réformes Hartz est surestimé.

B. Ce sont plutôt les institutions du marché du travail allemand et la réaction endogène du système de négociation collective, d’une grande rapidité et flexibilité face à la crise, qu’il faut créditer du mérite d’avoir favorisé le redressement allemand.

A

Dustmann et al., 2014

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14
Q

Neuf propositions de ressources propres pour réformer le financement de l’UE sans augmenter les contributions des États membres, parmi lesquelles :

  • Le remplacement des contributions fondée sur le PIB par une taxe carbone commune ;
  • Un IS commun ;
  • Une TVA réformée commune ;
  • Une taxe sur le secteur financier.
A

Rapport Monti, 2017

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15
Q

Les crises de change de troisième génération qui sont survenues à partir de juillet 1997, d’abord en Thaïlande, puis dans d’autres économies d’Asie orientale, ainsi qu’au Brésil et en Russie, ont​ reposé sur le secteur financier :

1° Ces pays avaient en commun de s’être endettés en dollars, souvent à court terme ;

2° Par conséquent, une dévaluation de la monnaie avait pour effet d’alourdir la charge de la dette libellée en monnaie étrangère ou de stopper net les entrées de capitaux.

A

Corsetti, 1998

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16
Q

I. Une voiture Honda est faite de 20 à 30 000 éléments produits par des centaines d’entreprises différentes.

L’idée révolutionnaire d’Henry Ford, dont le rêve d’autosuffisance totale dans la production automobile fut réalisé dans son usine située au confluent des fleuves Rouge et Detroit (États-Unis), s’est révélée être à contre-courant de l’histoire de l’économie.

Les décennies passant, l’idée d’intégrer verticalement toutes les étapes de la production s’est montrée inadaptée aux objectifs des entreprises transnationales (ETNs).

II. Les gains de productivité sont devenus de plus en plus dépendants de la division internationale du travail entre entreprises, qui vendent des inputs intermédiaires à d’autres entreprises, générant un réseau complexe de relations commerciales.

A

Bartelme et Gorodnichenko, 2015

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17
Q

Mécanisme des flux d’espèces et de prix.

A. Si les banques d’un pays X mènent une politique monétaire inflationniste (augmentation du crédit et de la monnaie en circulation), les prix des biens produits dans le pays X et les revenus nominaux vont augmenter :

  • Les importations vont devenir moins chères ;
  • Les biens produits en X vont devenir plus chers à l’exportation.

→ La balance commerciale se détériore : davantage d’or/monnaie étrangère sort du pays, moins d’or/monnaie étrangère rentre, la possibilité d’offrir du crédit diminue, ainsi que l’offre de monnaie, l’équilibre initial de change se rétablit.

B. A l’inverse, un pays dont la compétitivité-prix* augmente :

  • Voit augmenter son solde extérieur courant ;
  • Accumule des réserves en or/monnaie étrangère ;
  • Voit une hausse de la demande, et donc du niveau général des prix.

→ le taux de change réel s’apprécie.

* Compétitivité-prix : capacité à produire des biens et des services à des prix inférieurs à ceux des concurrents pour une qualité équivalente

A

Hume, 1752, Of money

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18
Q

I. Lors de la crise asiatique de 1997, les sorties nettes de capitaux :

  • provenant des cinq pays les plus touchés, en l’occurrence la Thaïlande, la Malaisie, l’Indonésie, les Philippines et la Corée ;
  • ont dépassé en quelques mois les 100 milliards de dollars, soit environ 10 % de leur PIB agrégé.

II. Deux théories s’opposent habituellement sur les causes de cette crise :

1° Les déséquilibres structurels et la faiblesse des politiques macroéconomiques ;

2° Les modifications arbitraires des anticipations du marché.

III. Seule une synthèse de ces deux positions peut expliquer la complexité de la crise. Celle-ci résulte de l’interaction entre une faiblesse structurelle et des marchés internationaux de capitaux volatiles : une supervision insuffisante des secteurs de la banque et de la finance et la transmission rapide de la crise entre des pays liés par le commerce et le crédit à court terme.

IV. Le rôle joué dans la crise conduit à reposer la question de la vitesse optimale du développement financier, étant préférable de développer les outils de supervision financière et bancaire avant de s’ouvrir au commerce extérieur.

A

Pesenti et Tille, 2000

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19
Q

Des emplois stables, via notamment des restrictions au licenciement :

  • s’ils réduisent la capacité des entreprises à ajuster leur productivité par la modification de leurs effectifs, favorisent l’acquisition de capital humain spécifique ;
  • Pour les entreprises innovantes, élèvent le coût anticipé de l’échec.

→ Les restrictions à l’emploi incitent à l’innovation au sein des entreprises existantes, plutôt que par des mécanismes schumpétériens de « destruction créatrice ».

A

Scarpetta et Tressel, 2004

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20
Q

I. Proposition d’un modèle théorique avec des citoyens inégalement dotés en capital et où l’imposition finance l’investissement public et la redistribution.

II. Plus les inégalités augmentent, plus le taux d’imposition augmente également et plus la croissance se réduit. Ceci ne vaut seulement que pour des niveaux élevés d’imposition : l’imposition et les dépenses publiques qui sont associées à des niveaux plus faible d’inégalités augmentent la croissance.

En effet, plus la répartition primaire des revenus est inégalitaire, plus l’électeur médian vote en faveur d’une fiscalité redistributive, jusqu’au point où le taux de prélèvement sur les revenus élevés, qui redistribue la rente vers le facteur travail et la consommation des plus pauvres, devient un frein à l’accumulation de capital et donc à la croissance.

A

Alesina et Rodrik, 1994

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21
Q

La réforme « Fornero » de 2011 en Italie a relevé l’âge de retraite des travailleurs sans transition.

Les entreprises les plus touchées par cette mesure ont réduit l’embauche de jeunes, ce qui montre qu’il y a des effets de court terme des mesures de report de l’âge à la retraite. Sur 150 000 emplois perdus chez les 18-24 ans dans les années qui ont suivi la grande récession, 36 000 sont attribuables à cette réforme.

A

Boeri, Garibaldi et Moen, 2016

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22
Q

I. A. L’Union économique et monétaire a amélioré l’absorption transfrontalière des chocs au travers du partage privé du risque, même après la crise dans le secteur financier.

B. La comparaison de cette capacité d’absorption avec celle des États-Unis montre qu’en Europe, la part non lissée d’un choc asymétrique reste très élevée.

II. A. Cela s’explique d’abord par des marchés de capitaux et du travail transfrontaliers beaucoup moins développés.

B. Par conséquent, améliorer le partage privé du risque dans les États membres de la zone euro, particulièrement au travers des marchés de capitaux, demeure une politique prioritaire.

A

Nikolov, 2016

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23
Q

Notion de liquidité interne :

1° La liquidité interne est la capacité du système financier à mobiliser et à redistribuer les revenus présents et futurs engendrés dans l’économie ;

Par exemple, le marché peut répartir les bénéfices futurs des entreprises, en émettant des obligations et des actions ;

2° Face à un choc de liquidité global, la liquidité interne n’est pas suffisante et l’économie a besoin de liquidité externe que seul un acteur public peut fournir : le gouvernement, la banque centrale ou une institution comme le Fonds monétaire international.

A

Tirole et Holmström, 1998

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24
Q

Concept de Niru (noninflationary rate of unemployment) revisité en Nairu (Non accelerating inflation rate of unemployment)

I. Il s’agit du « taux de chômage d’équilibre vers lequel le chômage converge, en l’absence de chocs d’offre temporaires, une fois que le processus d’ajustement dynamique de l’inflation est achevé » (OCDE).

II. Il permet deux mesurer deux éléments :

1° Le chômage structurel, qui est à peu près égal au Nairu ;

2° L’écart entre le taux de chômage effectif et le Nairu, qui donne une indication sur les futures évolutions du taux de chômage.

A

Modigliani et Papademos, 1975

James Tobin

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25
Q

Plan d’action pour les services financiers élaboré par la Commission, pour l’intégration des services financiers.

Il visait à remédier à la très grande fragmentation de la gestion d’actifs, de la banque de détail, du capital-risque et du financement des PME.

⚠️ D’après (), « Des évolutions favorables en matière d’intégration financière ont été observées ces dernières années, notamment en ce qui concerne les relations de paiement de montant élevé, les taux spécifiques du marché des prises en pension garanties et, très progressivement, les volumes de prêts bancaires aux particuliers, mais elles ne se sont généralement pas manifestées sur les marchés boursiers. »

A

Livre blanc de la Commission européenne, 2005, « Politique des services financiers 2005-2010 » ;

BCE (2020).

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26
Q

Théorie néoclassique de la répartition

« en concurrence parfaite, les facteurs de production sont rémunérés à leur productivité marginale »

A

John Bates Clark, 1899

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27
Q

I. Dans un modèle sous hypothèse de plein-emploi :

Les plus aisés ayant une proportion à l’épargne plus importante, un accroissement des inégalités et de la part dans le revenu national des plus aisés augmente, toutes choses égales par ailleurs, l’épargne et par conséquent l’investissement et la croissance.

Les riches épargnent en effet plus que les pauvres : l’accroissement des inégalités se révèle alors favorable au taux de croissance, à condition que la richesse accumulée par la fraction la plus riche de la population soit investie dans les industries qui dégagent les gains de productivité (« théorie du ruissellement » de la richesse sur l’ensemble de l’économie).

En d’autres termes, il faut :

1° que l’augmentation du revenu des plus aisés ne s’accompagne pas d’une baisse équivalente de leur épargne ;

2° que l’augmentation d’épargne se traduise par une augmentation de l’investissement productif ;

3° et que l’augmentation de l’investissement se traduise par une augmentation de la croissance (et non pas seulement par une croissance plus capitalistique).

A

Kaldor, 1957

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28
Q

Les inégalités de salaires, qui proviennent d’inégalités dans les rendements de l’éducation, encouragent l’offre de compétences, et même si ce n’est pas désirable en soi, cela peut augmenter le niveau de vie pour tout le monde.

A

Deaton, 2013

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29
Q

I. Revue du débat économique qui s’est tenu dans les années 1990 sur la croissance asiatique.

II. Les articles de Young (1992) et Krugman (1994) ont été critiqués par d’autres économistes qui ont mis en évidence un taux de croissance plus élevé de la productivité globale des facteurs à Singapour.

A

Iwata, Khan et Murano, 2003

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30
Q

I. La littérature économique n’a pas été capable d’arrêter une position claire sur la réalité de l’effet Rose, notamment au sein de la zone euro. Ses effets sur le commerce ont été considérés, selon les études, comme allant de nuls à plutôt positifs.

II. Ces résultats non concluants s’expliquent d’abord parce que la recherche n’a pas su écarter les biais endogènes impliqués par la participation à une union monétaire (liens historiques et institutionnels par exemple).

III. Une union monétaire, en diminuant les frais de transaction, sera d’autant plus efficace que le commerce y est déjà développé notamment via des accords de libre-échange. Il y a ici renversement de causalité.

⚠️ Les variables à étudier font donc ici défaut.

A

Head et Mayer, 2014

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31
Q

En étudiant les probabilités de transition entre quatre statuts – emploi formel, emploi informel, chômage et inactivité – dans les pays émergents, il est mis en évidence que les personnes employées dans le secteur informel tendent à y rester et que lorsqu’elles en sortent, c’est pour entrer dans le chômage ou l’inactivité.

L’emploi informel n’est pas du tout une porte d’entrée vers l’emploi formel.

A

OCDE, Perspectives de l’emploi 2015

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32
Q

L’analyse de la dynamique des revenus régionaux en Europe met en évidence le fait que la convergence d’une région donnée dépend fortement du niveau de développement de ses voisines, conduisant à de véritables « clubs de convergence ».

A

Le Gallo et Dall’erba, 2006

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33
Q

I. Observation de la forte hétérogénéité des trajectoires de croissance forte dans certains pays en développement.

Pourquoi certains pays se développent et atteignent des taux élevés et durables de croissance (7 % en moyenne par an pendant au moins 25 ans depuis), alors que d’autres n’y arrivent pas ?

II. 13 pays remplissent ce critère des 7 %, mais se présentent comme très hétérogènes :

  • démocratiques et pluralistes comme le Japon ou la Corée du Sud, à parti unique comme la Chine ;
  • ayant opté pour des politiques d’exportation et d’attrait des IDE (Singapour, Hong Kong, la Malaisie), de substitution des importations par des productions (Brésil), d’investissement (Japon).

→ Le lien entre institutions et croissance est complexe et non-linéaire.

A

Commission sur la croissance et le développement, Rapport Spence, 2008

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34
Q

Proposition d’une régulation par le marché de l’offre de monnaie.

L’auteur s’appuie sur les expériences de free banking en Ecosse au XVIIIe siècle et aux Etats-Unis de 1836 à 1866.

A

Hayek, 1976, Denationalization of Money - The argument refined

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35
Q

À partir d’un panel de 155 pays sur la période 1970-2000, confirmation qu’avoir simultanément un ancrage monétaire* et une parfaite mobilité des capitaux limite considérablement la marge de manœuvre de la politique monétaire.

Ce résultat est robuste :

  • Quels que soient le groupe de pays et la période retenus ;
  • Et quelles que soient la classification des régimes de change et les variables de contrôle utilisées.

* Un ancrage monétaire (en anglais « peg ») consiste, pour une Banque centrale, à instaurer un lien fixe entre la monnaie nationale et une devise étrangère ou un panier de devises étrangères, avec une possibilité de fluctuations très limitée par rapport à un cours central. La fixité des taux de change cherche généralement à recrédibiliser une monnaie nationale auprès des investisseurs, à limiter l’inflation et à tempérer les taux d’intérêt.

A

Shambaugh, 2004

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36
Q

Description du cycle du crédit :

baisse du prix des actifs

baisse de la valeur du collatéral

baisse de l’offre de crédit

baisse des investissements et du PIB

baisse des profits attendus

baisse du prix des actifs

A

Kiyotaki et Moore (modèle de), 1997

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37
Q

Synthèse de plusieurs études sur le rapport entre salaire minimum et demande de travail :

1° Les résultats trouvés par Card et Krueger (1994) peuvent être nuancés : ils peuvent varier en fonction du groupe de contrôle (en l’espèce, leur étude portait sur les fast-foods) ;

2° Confirmation des résultats de l’étude de Kramarz et Philippon (2000) : en France, une augmentation de 1 % du salaire minimum diminue la probabilité de conserver son emploi de 1,3 % pour les hommes, et de 1 % pour les femmes.

A

Cahuc et Carcillo, 2014

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38
Q

I. Les caractéristiques du marché du travail évoluent lentement, alors que les taux de chômage ont connu des variations spectaculaires sur les décennies 1950 à 2000.

II. Interprétation proposée de cette contradiction apparente :

1° Il existe des explications qui reposent sur l’effet des chocs sur le taux de chômage naturel ;

2° D’autres explications reposent sur les caractéristiques propres des institutions du marché du travail, qui influeraient sur le taux de chômage naturel ;

3° Les auteurs avancent que une explication reposant sur l’interaction entre chocs et institutions.

Ainsi, les institutions du marché du travail influencent la vitesse à laquelle chaque économie s’adapte à des chocs tels que les chocs pétroliers dans les années 1970 ou la hausse des taux d’intérêt réels dans les années 1980.

Ainsi, les économies qui se portaient bien dans les années 1960 se sont révélées mal armées pour absorber les chocs macro-économiques des années 1970 et 1980, puis les chocs structurels liés à la mondialisation des années 1990 et 2000.

A

Blanchard et Wolfers, 2000

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39
Q

I. Le rôle de prêteur en dernier ressort est défini comme celui de la banque centrale ou du gouvernement qui apporte une assistance aux intermédiaires financiers sous la forme de prêts d’urgence, de garanties, ou d’acquisitions d’actifs pour procurer les liquidités ou la santé financière requises pour mettre un terme aux paniques bancaires fondées sur des retraits de dépôts à court terme.

II. A. Le statut de prêteur en dernier ressort revêt la caractéristique d’un pouvoir politique, il doit donc résulter d’une négociation politique.

Or, le principe de Bagehot demeure une référence pour les banquiers centraux : c’est le sort du système financier qui prévaut, et non celui des banques considérées individuellement.

B. En passant empiriquement en revue les statuts de nombreuses banques centrales depuis les années 1960, les auteurs ne peuvent établir aucun lien entre leurs pouvoirs et des facteurs observables tels que le PIB/habitant, le régime politique ou le ratio endettement privé/PIB.

→ Ils semblent donc bien plutôt refléter une idiosyncrasie politique.

A

Calomiris, Flandreau et Laeven, 2016

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40
Q

Sur le marché du travail, les employeurs peuvent avoir du mal à voir quels sont les meilleurs candidats à l’embauche.
Les meilleurs travailleurs peuvent signaler leurs talents aux entreprises en obtenant des diplômes universitaires. Le diplôme n’a pas de valeur intrinsèque.
Toutefois, cela ne fonctionne que si le signal est crédible : si les travailleurs à faible productivité obtiennent facilement un diplôme, alors ils peuvent se prétendre efficaces.

A

Michael Spence, “Job Market Signalling“, 1973

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41
Q

I. Les technologies de l’information et de la communication (TIC) ont profondément modifié les habitudes de travail et les interactions entre les individus. Elles ont fait évoluer les pratiques des entreprises et de l’administration.

II. L’importance accordée à l’innovation est remise en question : comparée au progrès technologique (notamment le développement des semi-conducteurs dans la puissance de calcul informatique), elle n’a joué en fait qu’un rôle relativement modeste, qui ne justifie pas sa place centrale dans les théories modernes de la croissance économique.

III. Les politiques économiques devraient donc mettre l’accent sur la remise en cause de leurs modèles pour tenir compte du progrès technologique.

A

Jorgenson et Vu, 2016

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42
Q

I. Le taux d’entrée et de sortie (turnover) sur le marché des entreprises aux États-Unis et en Europe sont similaires. Il est plus facile pour des petites entreprises de s’insérer sur un marché, mais la plupart des entreprises en sortent avant d’avoir atteint un niveau de production rentable.

II. Dans les économies développées, un tiers des gains de productivité du travail proviennent du processus de création et destruction, les deux tiers restants se faisant à l’intérieur des entreprises existantes.

III. Les anciennes entreprises contribuent aux gains de productivité en investissant et en substituant du capital au travail, les nouvelles plutôt en augmentant la PGF.

IV. Aux États-Unis, les entreprises naissent petites, mais celles qui survivent font plus que doubler leur effectif en deux ans, tandis qu’en Europe, elles croissent de 10 à 20 % seulement.

A

Bartelsman, Scarpetta et Schivardi, 2003

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43
Q

I. Selon cette méta-analyse, une hausse du salaire minimum n’a pratiquement aucun effet perceptible sur l’emploi.

Passage en revue de 1500 études, dont la presque totalité concluent que l’effet d’une hausse du salaire minimum n’a presque pas d’effet sur l’emploi, les résultats se retrouvant dans une écrasante majorité autour d’une élasticité avoisinant zéro, avec un effet très légèrement négatif toutefois.

Ce résultat s’explique parce que le choc que représente une augmentation du salaire minimum ne représente qu’une part modeste de l’ensemble de leurs coûts. L’étude classique se focalise sur l’effet négatif de cette augmentation sur les revenus de l’employeur, mais ce dernier peut recourir à d’autres canaux d’ajustement.

II. Les hausses du salaire minimum ont en revanche un effet positif sensible sur le turnover des salariés, qui représente un autre coût pour les employeurs, en rendant plus facile le recrutement de nouveaux employés, en incitant ceux en poste à rester ou à augmenter leur productivité.

A

John Schmitt, 2013

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44
Q

Mandaté par le Conseil de stabilité financière pour évaluer les conséquences macroéconomiques de Bâle III, qui renforçait les exigences en capital des banques.

Il conclut à ce que Bâle III entraînerait une hausse modeste des taux de prêts et un faible repli de leur volume, si bien que la croissance du PIB serait plus faible de 0,03 point par année pendant plusieurs années (35 quarters), puis contrebalancé par une hausse équivalente du PIB durant plusieurs années.

⚠️ À l’époque, « guerre des chiffres » entre les régulateurs et le lobby bancaire qui publie des prévisions beaucoup plus pessimistes (exemple : ?). Les scénarios contrefactuels ne sont évidemment pas connus.

A

Macroeconomic Assessment Group, 2010

Fédération française des banques en 2010

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45
Q

Il vaut mieux ne pas coordonner de bonnes politiques que coordonner de mauvaises politiques :

  • La coordination peut se limiter à la stabilisation des taux de change alors que l’équilibre économique mondial nécessiterait plutôt des modifications de parité ;
  • Les problèmes de coordinations peuvent constituer des alibis permettant aux gouvernements de rejeter leurs mauvais résultats sur leurs partenaires : comment, par exemple, demander à Bonn ou Tokyo de prendre des décisions permettant de réduire le déficit américain ?
  • Des obstacles constitutionnels peuvent s’opposer à la possibilité de participer à des accords de coopération.
A

Martin Feldstein, 1988

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46
Q

I. Alors qu’une grande incertitude demeurait sur l’incidence de l’informatique sur la productivité depuis les années 1980, il faudra attendre 1995 pour que des gains apparaissent, plus de quarante ans après la première commercialisation d’un ordinateur (UNIVAC en 1951).

II. Entre 1995 et 2000 (avant le krach boursier de 2001-2002) :

  • les investissements dans les TIC ont contribué à 37 % de la croissance de la productivité du travail aux Etats-Unis ;
  • les industries TIC ont contribué à 58 % de la croissance de la PGF.
A

Jorgenson, Ho et Stiroh, 2008

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47
Q

📚 Étude empirique fondée sur des hypothèses de concurrence parfaite, avec une approche néoclassique de recherche de la perte de bien-être et des estimations en équilibre partiel.

A. En 1990, les droits de douane sur les importations de jus d’orange étaient de 20 % en équivalent ad valorem.

Les auteurs calculent une perte sociale pour les consommateurs américains de 70 millions de dollars, soit 13 % de la consommation de jus d’orange.

B. Les coûts nets en bien-être pour préserver les emplois aux États-Unis par des politiques commerciales protectionnistes sont extrêmement élevés :

  • Ils sont estimés en moyenne à 54 000 dollars par emploi protégé, ce qui est bien supérieur au coût moyen d’un travailleur ;
  • En ce qui concerne le coût aux consommateurs seulement, le prix moyen par emploi protégé est estimé au coût exorbitant de 170 000 dollars.
A

Hufbauer et Elliott, 1994

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48
Q

I. Modèle de croissance développé en 1987 puis amélioré en tenant compte des critiques. Il repose sur quatre idées inspirées de Schumpeter :

1° La croissance de long-terme résulte de l’innovation. Sans innovation, l’économie est stationnaire. L’économie stationnaire prévaut avant le capitalisme et fonctionne à l’image d’une boucle fermée se reproduisant à l’identique ;

2° L’innovation ne tombe pas du ciel et est un processus éminemment social. Elle résulte en effet de décisions d’investissement de la part des entrepreneurs. Contrairement aux classiques et à la vision marxiste, l’entrepreneur de Schumpeter ne se rattache à aucun groupe social particulier. Il est celui qui innove (Schumpeter distingue les inventeurs et les entrepreneurs qui innovent). Il répond aux incitations positives ou négatives données par les institutions et les politiques publiques : ainsi, un pays qui connaît l’hyperinflation ou une protection des droits de propriété insuffisante découragera l’innovation ;

3° Le concept de destruction créatrice : les nouvelles innovations rendent les innovations antérieures obsolètes ;

4° La croissance de la productivité peut être engendrée soit par l’innovation « à la frontière » soit par l’imitation de technologies plus avancées. Plus un pays se développe (c’est-à-dire se rapproche de la frontière technologique), plus c’est l’innovation qui devient le moteur de la croissance et prend le relais de l’accumulation du capital et du rattrapage technologique (de l’imitation).

II. A. Le taux de croissance de la production dépend :

  • de la probabilité qu’une innovation découle de la recherche ;
  • de la taille de cette innovation ;
  • de la taille de l’économie (l’innovation rapporte davantage sur un grand marché) ;
  • de la part des profits dans la valeur ajoutée : une part élevée incite à l’innovation, car la rente correspondante est importante.

B. → L’effort d’innovation est moindre quand :

  • l’innovation est facilement réplicable (absence de système de brevets) ;
  • la concurrence est forte sur le marché des biens (la rente d’innovation diminue).
A

Aghion et Howitt (Modèle de), 1992

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49
Q

Dès lors que les agents économiques se comportent de manière rationnelle, une politique de relance (distribution de revenus financée par la dette publique) ne les poussera pas à consommer, mais plutôt à épargner, en prévision de hausses d’impôts futures.

L’effet des dépenses publiques sur l’économie est totalement indépendant de la nature que prend le financement des dépenses, entre un impôt, l’emprunt ou la création monétaire. Dans ces conditions, la relance est sans effet sur la demande.

→ il s’agit dans tous les cas d’un impôt, au mieux différé.

  • Si l’imposition pour financer la politique de relance est immédiate, les agents doivent y consacrer une partie de leurs revenus ;
  • Si la politique de relance est financée par la dette publique, elle pousse les agents à épargner, en prévision de hausses d’impôts futures ;
  • Une politique de relance financée par la création monétaire pousse également les agents à épargner, en prévision de l’érosion future de la monnaie.
A

Barro (Effet Ricardo-Barro), 1974

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50
Q

I. Les déterminants principaux d’une monnaie internationale sont :

L’inertie : la formation d’habitudes, des coûts irrécupérables, des rendements croissants liés aux réseaux ou un manque de solutions alternatives crédibles. Il explique le décalage de 70 ans entre le moment où les États-Unis sont devenus la première économie mondiale et où le dollar a détrôné la livre sterling ;

2° Le poids économique : les monnaies des économies les plus grandes en termes de production et d’échanges internationaux, dont les marchés financiers sont les plus profonds et les plus liquides, tendent à être utilisées internationalement. L’incitation, pour un agent économique, à accepter la monnaie émise par un pays donné dépend de la fréquence de ses échanges commerciaux avec les résidents de ce pays ;

3° La crédibilité : les monnaies stables, d’un point de vue domestique et extérieur, sont attrayantes pour les non-résidents comme réserves de valeur.

II. Un système monétaire multipolaire serait sans doute souhaitable.

A. Le risque parfois avancé d’instabilité d’un système monétaire multipolaire, par des retraits massifs d’agents craignants pour la valeur future de leurs avoirs, serait limité :

  • par le degré de substituabilité entre les monnaies de réserve ;
  • par les politiques des gestionnaires de réserves officielles, dotés d’une vision de long terme et plus enclins à la recherche de la stabilité ;
  • comme l’ont montré la crise financière de 2008 et la crise des dettes souveraines, même lorsque des pays émetteurs de réserves doivent faire face à des chocs de grande ampleur, la capacité de rééquilibrage des portefeuilles de réserves peut rester limitée.

B. Il y a des avantages à la multipolarité :

  • elle contribuerait à résorber d’éventuelles pénuries d’actifs sûrs dans la mesure où l’offre de ces actifs pourrait être plus élastique pour répondre aux besoins croissants de l’économie mondiale et à la demande des économies de marché émergentes ;
  • elle serait un facteur de discipline plus important pour les politiques des émetteurs de monnaie de réserve, qui devraient s’employer à résoudre rapidement toute détérioration de leurs fondamentaux face aux pressions découlant de l’existence de concurrents.

III. L’évolution vers la multipolarité est de toute façon probable, compte tenu des développements de l’euro et du renminbi.

A

Cœuré, 2015, Le rôle international de l’euro: théorie, pratique, et perspectives

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51
Q

I. Selon le premier auteur, la différence de PIB par habitant entre les États-Unis et l’Europe ne reflète pas une performance économique insuffisante de la zone euro.

Les productivités seraient comparables, mais la différence de PIB s’expliquerait une « préférence pour le loisir » des Européens :

Tandis que les Américains auraient choisi d’allouer leurs gains de productivité à leurs revenus, les Européens les auraient alloué à leurs loisirs, en choisissant de travailler moins longtemps.

⚠️ Cette analyse est contestée par le troisième auteur, appelé à commenter les deux autres :

La productivité européenne peut être surestimée parce qu’une partie importante des personnes faiblement qualifiées, à faible productivité, est exclue du marché du travail.

II. Pour le second auteur, malgré l’existence d’un processus d’intégration économique très avancé et unique au monde, l’Europe demeure encore une collection d’exceptions nationales qui empêchent toute généralisation excessive. À l’idée d’une Europe au marché du travail uniformément rigide, il oppose l’extrême flexibilité du marché britannique ; à celle d’un choix à faire entre protection sociale et compétitivité, il oppose l’ensemble de l’Europe du Nord. Pour lui, l’avancée de l’intégration européenne ne résoudra pas mécaniquement les problèmes de chaque État en l’absence d’arbitrages nationaux.

⚠️ Pour le troisième auteur, le fond de l’affaire réside dans l’absence de choix fait entre deux modèles : celui d’une souveraineté collective appuyée par des moyens incitatifs (budget européen), celui d’un modèle concurrentiel où les plus dynamiques tireraient les autres vers le haut.

A

Blanchard et Wyplosz, Deux thèses hétérodoxes sur l’économie européenne,

Pisani-Ferry, Contrepoint (même publication)

2004

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52
Q

Une assurance chômage généreuse et plus longue est plus susceptible de favoriser une période de travail plus longue, y compris si son effet direct est d’accroître la durée au chômage. Cette étude valide empiriquement la thèse selon laquelle une plus grande durée au chômage permet un appariement de meilleure qualité sur le marché du travail.

Alors que la plupart des études sur le rapport entre assurance chômage et emploi se concentrent sur ses effets directs, cette étude empirique étudiant un panel de ménages dans huit pays de l’Union européenne se concentre sur l’un de ses effets indirects, la durée d’emploi après une période de chômage, en raison d’un meilleur appariement. La période minimale envisagée est de six mois.

A

Tatsiramos, 2006, “Unemployment Duration and Subsequent Employment Stability”

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53
Q

A partir de calculs de FEERs, le dollar US apparaît légèrement surévalué compte tenu du déficit courant ajusté.

Pour résorber l’excès de déficit, le dollar devrait se déprécier de 3,2 % en termes réels effectifs.

A

Cline, 2018

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54
Q

Un des enseignements des crises financières de 1997-1998 dans les pays émergents est que la libéralisation des mouvements de capitaux ne doit pas être recommandée à tous les pays, comme l’OCDE et le FMI le croyaient avant ces crises, mais seulement à des pays déjà développés et dont les institutions financières sont robustes.

A

Kose et al., 2006

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55
Q

I. Modèle dans lequel coexistent deux catégories d’agents :

  • les agents informés qui acquièrent une information coûteuse ;
  • les agents non informés qui observent uniquement les prix.

II. A. S’il n’y a pas de bruit sur le marché, toute l’information est transmise – plus ou moins rapidement – aux agents non informés par l’intermédiaire des prix. Sur un marché efficient, les prix reflétant toute l’information disponible, chaque agent informé pense qu’il peut arrêter de payer l’information et faire aussi bien qu’un agent non informé qui, lui, ne paie rien et observe l’information au travers des prix.

B. Il s’ensuit un désintérêt à investir dans l’acquisition d’information. Si tous les agents informés font de même, ils vont tenter d’inférer l’information à partir du système de prix qui ne contiendra plus aucune information. Il n’existe donc pas d’équilibre concurrentiel.

Si l’acquisition d’information est coûteuse et si les prix reflètent toutes les informations disponibles, comme le postule l’hypothèse des marchés efficients, alors il n’y a aucune incitation à payer ce coût mais dans ce cas, le prix de marché ne peut révéler l’information disponible.

A

Grossman et Stiglitz (paradoxe de), 1980

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56
Q

I. De nos jours, des institutions financières, les shadow banks, fournissent des prêts à long terme aux acteurs économiques en se finançant à court terme sur les marchés, les titres ainsi acquis servant de collatéraux :

  • les shadow banks ne sont pas soumises aux obligations de réserves imposées par la banque centrale ;
  • la création monétaire est assurée pour une part non négligeable par ce shadow banking.

II. La capacité à lever de la dette à court terme est limitée par la valeur des actifs. Cette valeur peut elle-même se trouver pénalisée par les ventes au rabais.

III. Lorsque les marchés connaissent une crise, les shadow banks sont à l’origine d’une externalité sociale négative, car ces activités de transformation ne permettent pas d’internaliser le coût social des ventes au rabais :

  • en situation de crise, le seul moyen pour les shadow banks d’honorer leurs engagements est de vendre « au rabais » leurs actifs : elles payent ainsi leur dette à court terme, mais contribuent à l’abaissement du coût des actifs ;
  • Elles ne paient pas les conséquences financières importantes de cette vente « au rabais ».
A

Stein, 2010

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57
Q

I. A. La réforme Hartz IV, qui comportait une réduction significative de l’indemnisation des chômeurs de longue durée, a réduit le taux du chômage structurel de 1,4 point.

B. Les réformes Hartz I à III l’ont abaissé de 1,5 point.

II. Ces réformes ont joué un rôle important dans les bonnes performances du marché du travail durant la Grande récession.

A

Krebs et Scheffel, 2013

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58
Q

I. Elle prévoit une procédure de résolution pour les banques systémiques.

II. Elle anticipe une telle crise en fixant le montant minimum de fonds propres et d’engagements éligibles des banques (Minimum Requirements for Own Funds and Eligible Liabilities - MREL), afin de limiter la mobilisation des dépôts des clients ou des fonds publics en cas de faillite.

III. Les filiales européennes de la banque russe Sberbank ont été déclarées en faillite par le Conseil de résolution unique fin février 2022, après l’annonce des sanctions européennes.

A

Bank Recovery and Resolution Directive (BRRD) du 15 mai 2014

Directive du 15 mai 2014 « pour le redressement et la résolution des banques ».

(Directive du Parlement européen et du Conseil du 15 mai 2014 établissant un cadre pour le redressement et la résolution des établissements de crédit et des entreprises d’investissement)

Elle est entrée en vigueur le 1er janvier 2015.

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59
Q

L’impact négatif d’une réforme structurelle ne peut pas être contrecarré par une politique monétaire plus expansionniste, lorsque le pays concerné se trouve dans l’une des situations suivantes :

  • Il a adopté un régime de change fixe ;
  • Il fait partie d’une union monétaire ;
  • Les taux d’intérêt de sa banque centrale sont déjà à zéro et ne peuvent être abaissés.
A

Eggertsson, Ferrero et Raffo, 2014, “Can Structural Reforms Help Europe ?”

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60
Q

Les indicateurs de la base de données de la Banque mondiale pour évaluer la qualité de la gouvernance sont les suivants :

1° La qualité de la démocratie représentative ;

2° La stabilité politique ;

3° L’efficacité de l’administration ;

4° La qualité de la réglementation ;

5° Le respect de l’Etat de droit ;

6° La lutte contre la corruption.

A

Kaufman, Kraay et Mastruzzi, 2008

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61
Q

I. Critique des baisses de charges ciblées sur les bas salaires (baisses de charges Juppé, Pacte de responsabilité 2015) qui ont peu aidé la compétitivité du secteur manufacturier exportateur. Ces entreprises emploient en effet moins de travailleurs peu qualifiés à bas salaires et leur compétitivité-coût ne serait donc pas améliorée par ce type de baisses de charges.

II. Des allégements de cotisations sociales sur le travail qualifié devraient être plus favorables à l’emploi que ceux sur le travail non qualifié.

⚠️ Cette thèse est répandue dans les milieux industriels, qui mettent en avant un effet de compétitivité. Ce fut l’argument principal sous-tendant l’extension en avril 2016 du Pacte de responsabilité au-delà de 1,6 SMIC et jusqu’à 3,5 SMIC dont le fondement se trouvait dans le rapport Gallois.

A

Koléda, 2015

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62
Q

La plupart des économistes s’accordent sur les effets distributifs de la protection de l’emploi : pour les salariés qui en bénéficient, elle diminue le risque de perte d’emploi, mais l’augmente pour ceux qui n’en bénéficient pas.

A

Beuve, Paris et Schurich-Rey, 2017

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63
Q

Indicateurs synthétiques mesurant l’intensité de la réglementation des marchés des biens et services dans les pays de l’OCDE :

  • Les différences de la pression réglementaire expliquent partiellement les différences de taux de croissance de la PGF : la corrélation est négative ;
  • La comparaison entre les situations en 1998 et en 2003 montre une convergence des indicateurs agrégés de la réglementation sur le marché des biens vers des niveaux faibles.
A

Nicoletti et Scarpetta, 2005

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64
Q

I. La réforme des retraites de 2010 en France a procédé à un relèvement de 2 ans en seulement 5 ans de l’âge d’ouverture des droits (de 60 à 62 ans).

Elle entraîné une hausse du taux d’activité des personnes de 60 ans (+24 points pour les hommes, +22 points pour les femmes), qui s’est répartie en 2/3 d’emploi et 1/3 de chômage.

Il y a donc eu, à court terme, une hausse simultanée du taux d’emploi et du taux de chômage des seniors.

II. Par ailleurs, les comportements avant 60 ans peuvent aussi avoir été affectés par un effet « horizon » : les personnes adaptent en partie leurs comportements en fonction de la distance à laquelle ils se trouvent de l’âge normal de la retraite. On parle d’effet horizon lorsque le décalage de l’âge d’accès à la retraite entraîne un décalage similaire de l’ensemble des transitions de fin de carrière.

A

Dubois et Koubi, 2016

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65
Q

La crise financière de 2008 a été suivie d’un déficit durable de demande agrégée.

A

Gourinchas et Rey, 2016

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66
Q

I. La « bonne gouvernance », c’est-à-dire la qualité des institutions, mesurée par les indicateurs de la Banque mondiale :

  • est corrélée au niveau de développement (le PIB par tête ou revenu) ;
  • n’est pas corrélée à la vitesse de développement (la croissance de moyen-long terme).

II. Certaines variables institutionnelles facilitent le décollage économique et d’autres aident à soutenir une croissance économique de long terme et rendent possible un rattrapage économique :

1° La « bonne gouvernance » ne ressort pas comme une priorité pour le décollage économique. Elle le devient dans un second temps, ainsi que l’ouverture du système de régulation sociale, lorsque, bénéficiant d’une croissance soutenue et prolongée, un pays cherche à converger avec les pays développés ;

2° Dans les autres pays en développement (non-convergents), la priorité réside dans la construction de capacités d’anticipation stratégique et de coordination entre élites.

A

Meisel et Ould Aoudia, 2007

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67
Q

Des taux d’intérêt bas incitent les investisseurs à prendre davantage de risques pour obtenir des rendements plus élevés, leurs rendements de référence s’ajustant lentement.

Par ailleurs, plus les marchés financiers apparaissent fiables longtemps, plus ils suscitent de demande : l’émergence de toute une gamme d’intermédiaires, dont la taille et l’appétit pour le risque peuvent s’accroître au cours du cycle, renforce la volatilité macroéconomique.

A

Rajan, 2005

📚 L’article avait fait débat à l’époque de sa publication, mais s’est révélé presque prophétique en 2008.

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68
Q

Une explication possible aux crises de change de deuxième génération (comme celles intervenues en Europe en 1992-1993) correspond aux situations de conjonction d’une économie peu prospère et d’anticipations défavorables des agents privés, qui s’attendent à une inflation.

→ Ces derniers vont exiger des salaires plus élevés pour compenser leur perte de pouvoir d’achat anticipée :

  • Si la production est contrainte par l’offre, cela entraîne une hausse du chômage ;
  • à moins que le gouvernement ne dévalue sa monnaie pour restaurer les bénéfices des entreprises.

⚠️ Il s’agit de l’extension à l’économie ouverte du modèle d’incohérence temporelle de Barro et Gordon (1983) en transposant la tentation de créer davantage d’inflation à celle de dévaluer pour abaisser le taux de chômage.

A

Jeanne, 1996

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69
Q

Théorie du Mozart

I. Plus une population est forte, plus la probabilité qu’il y ait un Mozart dans cette population, c’est-à-dire un génie ou un entrepreneur schumpétérien, augmente.

Par conséquent, plus les potentiels de croissance et de développement seront forts.

II. L’innovation peut donc résulter de la croissance démographique.

One can hardly imagine, I think, how poor we would be today were it not for the rapid population growth of the past to which we owe the enormous number of technological advances enjoyed today. . . . If I could re-do the history of the world, halving population size each year from the beginning of time on some random basis, I would not do it for fear of losing Mozart in the process.

A

I. Phelps, Population increase, 1968.

II. Michael Kremer, 1993, Population Growth and Technological Change

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70
Q

Si les négociations sont complètement centralisées (au niveau national), un syndicat va modérer ses revendications salariales car il internalise l’impact du salaire sur l’emploi.

Au contraire, si les négociations sont complètement décentralisées (au niveau des entreprises), il n’y a plus de surplus à partager car chaque entreprise est en concurrence parfaite.

Ce n’est que lorsque les négociations se font à un niveau intermédiaire que le pouvoir de marché de chaque branche sur son marché se traduit par un salaire trop élevé et un emploi trop faible.

⚠️ La courbe en cloche entre degré de centralisation de négociation et taux de chômage est toutefois peu confirmée par les travaux empiriques.

A

Calmfors et Driffill, 1988

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71
Q

Mise en évidence d’un effet d’hystérèse :

Une fois qu’on a laissé s’accroître le chômage, celui-ci ne peut revenir immédiatement à sa valeur d’équilibre de long terme (le Nairu de long terme) qu’au prix d’une hausse de l’inflation.

Trois canaux à la suite de l’allongement du non-emploi :
1° dégradation du capital humain ;
2° baisse de l’accumulation du capital physique ;
3° baisse de la négociation salariale.

Cette hypothèse alourdit considérablement la responsabilité des politiques macro-économiques dans la lutte contre le chômage : une politique budgétaire ou monétaire restrictive, par exemple, qui pèse temporairement sur la demande, pourrait conduire à une hausse persistante du taux de chômage.

Si cet effet est avéré, cela signifie en particulier que les banques centrales ont un rôle à jouer dans la réduction du chômage non seulement à court terme, mais également à long terme.

Cette théorie, de prime abord convaincante, voit sa pertinence empirique discutée.

A

Blanchard et Summers, 1986

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72
Q

Depuis l’introduction de l’euro, les échanges intra-zone n’ont pas significativement augmentés.

Cependant, le volume des échanges peut-être un indicateur trompeur : d’autres paramètres comme la réglementation, le cadre juridique, les impôts ou la barrière de la langue peuvent influer sur ce volume.

L’euro a probablement joué un rôle positif en la matière en ce qu’il a contribué à maintenir des prix plus bas et moins volatiles, et spécialement dans la zone euro.

A

Fontagné et al., 2009

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73
Q

Critique de la croissance démographique :

1° progression géométrique de la population c/ progression arithmétique des moyens de subsistance ;

2° parabole du banquet.

A

Thomas Malthus, Essai sur le principe de population, 1798

74
Q

I. Les pays à bas revenus collectent généralement en imposition entre 10 et 20 % du PIB, tandis que la moyenne des pays à forts revenus est supérieure à 40 % :

L’une des raisons en est que le fractionnement ethnique a un impôt négatif sur les recettes fiscales en proportion du PIB : un faible sentiment d’identité nationale réduit la capacité du gouvernement à lever l’impôt.

II. Dans les pays les moins avancés, il vaut mieux se concentrer sur le développement que sur l’amélioration du système fiscal.

A

Besley et Persson, 2014

75
Q

Les dépenses publiques (éducation, services publics) sont envisagées comme un facteur de production supplémentaire susceptible de bloquer la baisse des rendements marginaux du capital privé.

Néanmoins, la mise à disposition de ce facteur de production introduit une distorsion susceptible d’abaisser le niveau de production.

Le modèle fournit une justification de l’intervention publique en montrant qu’à un certain taux, celle-ci peut conduire la croissance à être positive à long terme, mais il montre aussi que si son coût d’opportunité est trop élevé, il peut être un frein à la croissance.

A

Barro et Sala-ì-Martin (Modèle de), 1995

76
Q

Sous la double hypothèse d’information parfaite et de marchés sans frictions, les choix de structure du capital sont sans influence sur la valeur de l’entreprise et sur le coût moyen de son capital : la valeur de marché de l’entreprise est la valeur actualisée des dividendes et des coupons qu’un actionnaire ou un créancier est en droit de recevoir.

Ces dividendes et coupons proviennent des résultats de l’entreprise, qui dépendent seulement du rendement de ses actifs et non de son passif.

A

Modigliani et Miller (théorème de), 1958

⚠️ Les auteurs ont été les premiers à reconnaître que leur théorème repose sur des hypothèses irréalistes.

77
Q

Le rôle principal des intermédiaires financiers est d’aider les deux côtés du marché à se rencontrer en transformant le risque, c’est-à-dire en collectant l’épargne de court terme pour financer à long terme les entreprises.

Auparavant, la théorie distinguait entre les rôles des banques, des compagnies d’assurance et des autres institutions financières.

L’article innove en les regroupant dans le concept d’intermédiation financière.

⚠️ Cette thèse, qui conduisait les économistes à ignorer l’intermédiation financière, a cédé dans les années 1980.

A

Gurley et Shaw, 1960

78
Q

I. La constitution d’une base de données sur le revenu et la propriété immobilière à travers plusieurs pays ne permet pas de valider la courbe de Kuznets.

II. Les auteurs mettent en évidence une forte relation entre la croissance à long terme et l’inégalité initiale du revenu et de la propriété foncière :

1° L’inégalité réduit la croissance du revenu pour les pauvres mais pas pour les riches. La relation n’est ainsi pas significative dans les pays riches.

⚠️ Les auteurs rejettent la causalité inverse, soit l’hypothèse de Kuznet.

2° Ils concluent que des politiques publiques facilitant l’accès aux actifs des pauvres a pour double effet d’améliorer la croissance et de réduire la pauvreté.

A

Deininger et Squire, 1998, New ways of looking at old issues: inequality and growth

79
Q

I. Les banques centrales n’ont pas d’expertise particulière pour décider si les prix des actifs (les prix de l’immobilier, le cours des actions, etc.), sont « surévalués » par les marchés :

  • Elles ne doivent pas prendre la stabilité des prix des actifs comme objectif, mais plutôt laisser les marchés s’auto-réguler ;
  • En revanche, elles se tiennent prêtes à agir en cas d’explosion d’une bulle.

II. La régulation des banques (politiques micro- et macroprudentielles) pour assurer la stabilité financière est inutile et plutôt contreproductive :

  • Les banques sont guidées par leur intérêt pour éviter les comportements à risque et s’auto-réguler ;
  • La régulation réduit l’innovation.
A

Greenspan (doctrine), 1999

80
Q

I. A. Le système d’indemnisation du chômage en vigueur avant 1992 en France ne comprenait qu’un seul palier : une allocation de base, versée pendant 14 mois, suivie d’une allocation de fin de droits faisant décroître subitement et fortement l’indemnisation.

B. Ce mécanisme incitait très significativement à la reprise d’emploi à l’approche de la date butoir, et ceci d’autant plus que le salaire antérieur était élevé.

II. L’étude d’un échantillon statistique de bénéficiaires d’allocations de chômage permet de constater que le passage à une dégressivité par paliers en 1992 a éliminé cet effet et lissé les sorties du chômage, augmentant les chances d’y rester.

A

Dormont, Fougère et Prieto, 2001

81
Q

L’ouverture financière du début des années 1980 et la croissance de la mobilité internationale des capitaux qu’elle a permise, a conduit à une diminution de la charge fiscale sur les entreprises. Elle ne l’a toutefois pas fait disparaître.

En effet, les choix de localisation d’une entreprise dépendent en partie de l’ampleur de la demande locale.

⚠️ Le facteur coût, qui inclut la pression fiscale, a aussi un impact, mais moins important que la demande, notamment dans les économies avancées.

A

Devereux, 2006

82
Q

Au niveau mondial, la redistribution opérée par les impôts et transferts a un impact limité sur les inégalités.

Celles-ci dépendent bien davantage :

  • Des forces motrices de la rémunération du capital et du travail ;
  • De l’impact politique et économique cumulatif de la concentration du revenu ;
  • Du rôle des inégalités de patrimoine.
A

Piketty, 2013, Le capital au XXIe siècle

83
Q

I. Stratégie de croissance à 10 ans formulée par l’UE (), qui identifie cinq grandes priorités, associées à cinq objectifs quantifiables à l’horizon 2020 :

1° Porter le taux d’emploi à 75 % de la population âgée de 20 à 64 ans ;

2° Investir 3 % du PIB dans la R&D ;

3° Objectifs 20-20-20 : réduire les émissions de GES de 20 %, réaliser 20 % d’économies d’énergie et porter à 20 % la part des énergies renouvelables dans son bilan énergétique ;

4° Ramener le taux d’abandon scolaire à moins de 10 % et faire en sorte que 40 % des jeunes au moins obtiennent un diplôme de l’enseignement supérieur ;

5° Réduire de 20 millions le nombre de personnes menacées par la pauvreté.

II. Les difficultés qui demeuraient concernaient l’emploi, la R&D et la réduction de la pauvreté, tandis que les objectifs susceptibles d’être atteints étaient ceux relatifs à l’énergie, à la préservation du climat et à l’éducation ().

A

Conseil européen de juin 2010, Europe 2020 ;

Commission européenne, Rapport annuel 2016 sur la gestion et la performance du budget de l’Union européenne.

84
Q

Une contraction monétaire aux États-Unis a davantage d’impact sur le taux d’emploi des minorités et des jeunes que des autres catégories de travailleurs.

A

Carpenter et Rodgers III, 2004

85
Q

I. L’incertitude ex ante sur la répartition des gains d’une réforme, en termes de gagnants et de perdants, induit un biais en faveur du statu quo. Il ne s’agit pas ici d’aversion au risque ou d’irrationalité, mais d’un manque d’information qui réduit mécaniquement la population susceptible d’adhérer ex ante à une réforme qui lui serait bénéfique ex post.

II. En conséquence, une réforme potentiellement bénéfique pour une majorité de la population peut être démocratiquement rejetée. Ceci explique pourquoi il est si difficile pour les politiques de mettre en œuvre certaines politiques recommandées par les économistes.

A

Fernandez et Rodrik, 1991

86
Q

Quelle que soit la cause de leur disparition ou de leur création, les activités exposées jouent fortement sur l’évolution de l’emploi local.

En France, on estime ainsi qu’entre 60 et 150 emplois abrités sont créés localement lorsque 100 nouveaux emplois exposés apparaissent sur un territoire. A l’inverse, les bassins d’emploi locaux portent très longtemps la trace des sinistres industriels.

→ L’emploi exposé exerce un effet d’entraînement sur l’emploi abrité, mais la relation opposée n’est pas observée.

A

Malgouyres, 2016

87
Q

Étude empirique portant sur la relation entre inflation et croissance à partir de l’après-guerre :

Les auteurs n’identifient pas de preuve d’une relation en dessous d’une inflation annuelle inférieure à 40 %, qu’ils définissent comme le niveau de l’hyperinflation ;

Au-delà de ce niveau, la croissance est affectée négativement dans le court et moyen terme ;

3° Lorsque les épisodes d’hyperinflation sont courts, ils sont sans conséquence sur la croissance dans le long terme.

A

Bruno et Easterly, 1996

88
Q

Les variables qui exercent un effet significatif sur le PIB par tête de long terme sont :

La qualité du capital humain : niveau d’éducation, espérance de vie ;

Le bon fonctionnement des marchés : degré de concurrence, distorsions introduites par l’intervention de l’État, corruption ;

La stabilité macroéconomique (notamment la stabilité des prix) ;

L’instabilité politique (guerres, coups d’état, ou simplement alternance entre partis politiques).

A

Barro et Sala-ì-Martin, 1995, Economic Growth

89
Q

Les politiques de « stop and go » (alternance entre la relance et la restriction) menées au Royaume-Uni jusqu’en 1997, qui ont conduit à une variabilité élevée du taux de croissance du PIB, des taux d’intérêt et du taux de change, ont pu ralentir la productivité britannique.

A

Barrel et Weale, 2003

90
Q

I. A. Selon ce modèle, tous les pays ayant atteint un niveau critique de développement financier devraient converger en terme de croissance, bien que l’effet s’atténue lorsque la production est déjà développée.

B. Le développement financier dans les pays moins avancés leur permettrait de tirer un meilleur parti des transferts de technologie, car il deviendrait de plus en plus nécessaire au fur et à mesure que la frontière de production est repoussée.

II. L’extension de la finance pourrait soutenir la croissance aux premières étapes du développement économique, mais pas dans les économies avancées.

A

Aghion et al., 2005

91
Q

Mise en évidence des effets de composition

À taille donnée, les effets d’une hausse ou d’une baisse du déficit peuvent différer sensiblement :

  • selon qu’elle procède par la dépense ou la recette ;
  • selon la nature des dépenses et des recettes concernées.

Un ajustement budgétaire rapide et passant par une baisse des dépenses peut être compatible avec une croissance de la consommation privée et de la production ;

⚠️ Cette conclusion est discutée.

A

Alesina et Ardagna, 2010 ;

Guajardo, Leigh et Pescatori, 2011.

92
Q

I. Série de rapports annuels proposant d’identifier, pays par pays, les domaines où la performance et les politiques publiques sont relativement les plus faibles et d’en déduire trois priorités pour l’action publique, fondées sur les indicateurs adaptés.

II. A. L’un de ces rapports relève un ralentissement du rythme des réformes structurelles au sein de l’OCDE, notamment dans l’éducation et l’innovation, et constate que les gouvernements ont tendance à se concentrer sur des domaines d’intervention spécifiques, se privant ainsi des synergies et des complémentarités entre réformes.

B. Le même rapport fait les propositions suivantes :

  • Faciliter l’entrée et la croissance des entreprises innovantes ;
  • Promouvoir l’égalité d’accès à une éducation de qualité et intégrer les femmes et les migrants au marché du travail ;
  • Augmenter l’investissement dans les infrastructures ;
  • Améliorer la formation des travailleurs et les politiques actives du marché du travail.
A

OCDE, Going for Growth, 2017

93
Q

L’enseignement supérieur a un fort effet sur la croissance dans les pays proches de la frontière technologique (alors qu’il n’affecte pas la croissance dans les pays qui en sont éloignés) :

Une augmentation d’un point de pourcentage dans la proportion de diplômés dans la population active augmente la croissance de la PGF de moyen terme d’environ 0,1 point de pourcentage (ce qui est élevé).

A

Aghion et al., 2009

94
Q

Les dispositifs mis en place dans la zone euro après la crise financière mondiale, notamment le Mécanisme européen de stabilité, ont eu un impact stabilisant très substantiel.

Au lendemain de la crise, 60 % des effets de la grande récession et de la crise des dettes souveraines étaient absorbés.

A

Cimadomo et al., 2020

95
Q

Une probabilité de restructuration de la dette souveraine plus élevée augmente la prime de risque demandée par les prêteurs.

Les pays présentant un risque de défaut voient alors ce risque amplifié par l’inertie des taux d’intérêt :

  • Tant que la banque centrale ne perd pas le contrôle du taux d’intérêt, elle peut baisser son taux directeur pour compenser l’augmentation de la prime de risque ;
  • Lorsque son taux d’intérêt nominal tombe à zéro, elle ne peut plus jouer ce rôle.

Les taux d’intérêt nominaux bloqués à zéro augmentent donc le multiplicateur budgétaire pour les pays en bonne santé financière et le réduisent pour les pays en difficulté.

A

Corsetti et al., 2012

96
Q

Les premiers modèles théoriques sur la relation entre volatilité du taux de change et volume du commerce sont relativement peu concluants.

Les vastes études empiriques menées par les universitaires et les économistes axés sur les politiques pour étayer les considérations théoriques livrent des données également ambiguës.

⚠️ Selon l’auteur, « on suppose habituellement que l’effet défavorable de la volatilité des taux de change (sur les flux commerciaux), s’il existe, n’est assurément pas élevé ».

A

Taglioni, 2002

97
Q

Pour 15 pays de l’Union européenne sur la période 1980-2005 :

  • 43 % seulement des chocs affectant la production sont lissés ;
  • Contre 39 % pour les pays de l’Union économique et monétaire.
A

Afonso et Furceri, 2008

98
Q

I. Étude organisée autour de deux concepts :

  • la micro flexibilité, c’est-à-dire la capacité de l’économie de prendre en charge la réaffectation des travailleurs aux emplois susceptibles de soutenir la croissance ;
  • la macro flexibilité, c’est-à-dire la capacité de l’économie à s’adapter aux chocs macroéconomiques.

Les institutions du marché du travail doivent permettre de réaliser un compromis difficile entre ces deux types de flexibilité, la protection des travailleurs et les incitations à investir pour les entreprises.

II. On peut distinguer trois grands types de régime d’assurance chômage :

1° Les pays anglo-saxons se caractérisent par une faible protection de l’emploi et une assurance chômage peu généreuse. Dans ces pays, les flux vers et hors du chômage sont importants ;

2° Les pays d’Europe continentale affichent une protection de l’emploi élevée et une assurance chômage généreuse, mais des politiques actives du marché du travail limitées. Dans ces pays, les flux sont faibles ;

3° Les pays nordiques combinent une protection de l’emploi limitée et une assurance chômage généreuse mais conditionnelle. L’idée générale est qu’il « faut protéger les autres travailleurs et non les emplois » (modèle dominant de la flexisécurité/flex-sécurité). Dans ces pays, les flux du marché du travail sont importants.

A

Blanchard, Jaumotte, Loungani, 2013

99
Q

Les contrôles de capitaux font partie de la boîte à outils et leur usage peut s’avérer adéquat sous certaines conditions.

⚠️ Cependant, ils ne doivent pas se substituer aux ajustements macro-économiques nécessaires, comme l’ajustement du taux de change.

A

FMI, 2012, “The Liberalization and Management of Capital Flows : An Institutional View”

100
Q

I. Étude empirique du marché français de l’emploi de 2003 à 2014, à partir de l’enquête Emploi de l’Insee, ainsi que de l’impact spécifique de la crise de 2008 sur le fonctionnement de ce marché.

II. A. Après la crise, les allers/retours entre le chômage et l’emploi représentent près de six transitions sur dix, ce qui témoigne de l’instabilité du marché du travail.

B. Le risque de basculement vers le chômage dépend fortement du type de contrat de travail, ce qui atteste de la dualité du marché du travail : il est dix fois plus important pour les salariés en intérim et six fois plus important pour les salariés en CDD que pour les salariés en CDI.

C. Sur le marché français (📚 comme dans d’autres pays européens) : les nouveaux entrants alternent, généralement pendant plusieurs années, emplois de courte durée et chômage, avant d’accéder à un contrat à durée indéterminée.

Ceci aboutit à une moindre productivité, à des salaires plus faibles et à un accès plus difficile aux marchés du crédit et du logement.

D. « Déstabilisation des stables »* : après la crise, malgré son atténuation par des mesures de flexibilité interne, on assiste également à une réduction de la durée des CDI. En outre, plus d’un tiers des CDI sont rompus avant la fin de la première année, qui concerne d’abord les moins de vingt-cinq ans et les plus de cinquante-cinq ans.

* Selon l’auteur, les stables sont ceux qui ont réalisé les trois quarts de leur carrière chez le même employeur.

A

Flamand, 2016

101
Q

La fourniture du bien public par un niveau de gouvernement le plus proche possible des utilisateurs permet un gain d’efficacité.

C’est pourquoi le niveau d’administration et de financement d’une politique publique devrait coïncider avec son aire d’incidence géographique.

En d’autres termes (dixit Pisani-Ferry) la bonne répartition des compétences devrait être telle que soient éliminées aussi bien les externalités que les « internalités » (cas où l’aire d’incidence est plus étroite que la circonscription d’administration et de financement), parce que les unes comme les autres réduisent le bien-être.

Cette règle ne comporte en elle-même aucun biais centralisateur ou décentralisateur.

A

Mancur Olson (Règle de l’équivalence budgétaire - ou financière d’), 1969

102
Q

I. Étude des conséquences à court, moyen et long terme d’une modification de l’assiette des cotisations patronales, en accordant une attention particulière aux avantages et inconvénients d’un élargissement de l’assiette des cotisations à la valeur ajoutée.

II. A. Toute réforme agissant par la modification du coût du travail ne produit des effets qu’’à long terme. Il convient donc de se placer à cet horizon (10 ans) pour étudier l’’impact sur l’’emploi d’’une réforme des cotisations patronales.

B. Les réformes de la fiscalité qui concerneraient indistinctement toutes les qualifications auraient beaucoup moins d’’effet sur le coût réel du travail que leurs impacts directs conduisent à le faire penser. Tout mode de financement a finalement pour effet de faire payer à terme par le travail le coût de la protection sociale. Bien que les substitutions potentielles soient importantes, les substitutions réelles dépendront assez peu des assiettes de financement.

C. S’’agissant d’’un allégement du coût du travail sur les bas salaires, la conclusion est autre, car le déséquilibre entre offre et demande de travail est plus marqué et plus durable pour les faibles qualifications. En outre, le SMIC rend les bas salaires insensibles aux variations de la demande de travail.

D. À long terme, il y a une équivalence générale entre cotisations sociales, impôts sur le revenu et taxes sur la consommation.

A

Malinvaud (Rapport), 1998

103
Q

La mobilité du travail joue un rôle important dans l’ajustement aux chocs asymétriques aux États-Unis, et beaucoup moins en Europe.

A

Blanchard et Katz, 1992

104
Q

Description des situations des pays sous-développés, dans lesquelles décollage et stagnation sont également possibles, en fonction des anticipations.

Il existe des équilibres multiples, au sein desquels la capacité des gouvernements et des institutions internationales à influencer les anticipations peut faire basculer d’un équilibre à l’autre.

Ce rôle de coordination nécessite de la crédibilité.

A

Krugman, 1991

105
Q

Au moyen d’une étude empirique portant sur des données de la Federal Reserve et de la Bundesbank, les auteurs mettent en évidence un troisième canal de transmission de la politique de change*, l’effet de signal :

1° Même lorsque la plupart des agents qui interviennent sur le marché jugent une monnaie désalignée, la présence de chaînes mimétiques ou de chartistes peut retarder le retour vers l’équilibre ;

2° Par conséquent, même une intervention stérilisée peut avoir un effet significatif sur le taux de change, en jouant sur les anticipations : l’effet de l’intervention de la banque centrale sur le taux de change est renforcé quand il est connu du public.

* Les deux canaux traditionnels de transmission des interventions sur le taux de change sont le canal monétaire et l’effet de portefeuille.

A

Dominguez et Frankel, 1993

106
Q

En moyenne sur un échantillon de 60 pays sur la période 1980-2014 :

Une dépréciation de 10 % du taux de change réel entraîne une hausse des exportations nettes de 1,5 % du PIB.

⚠️ Cependant, il existe une très grande hétérogénéité entre les pays.

A

FMI, 2015, Perspectives de l’économie mondiale, “Exchange rates and trade flows : disconnected ?”

107
Q

Même si la mobilité des capitaux devrait être la règle, quelques contrôles à l’entrée peuvent s’avérer utiles pour réduire les risques d’instabilité financière, lorsque les outils macro prudentiels ont été épuisés.

A

Ostry et al., 2010, Capital Inflows - The Role of Controls

108
Q

Proposition de séparer les fonctions d’allocation et de redistribution du budget européen en distinguant, en son sein :

  • D’une part, un « fonds de croissance » dont l’objectif serait de financer les projets les mieux à même de contribuer à la croissance de l’ensemble de l’Union ;
  • Et d’autre part, un « fonds de convergence » réservé aux pays ou aux régions en retard de développement.
A

Rapport au président de la Commission européenne (Rapport Sapir), 2003

109
Q

I. La fixation des taux d’intérêt pour les banques centrales en période ordinaire doit être fixée selon la règle suivante :

i = r + π + 0,5(π – π̇) + 0,5 (p – ṗ)

où i désigne le taux d’intérêt de la banque centrale, r le taux d’intérêt réel neutre, π le taux d’inflation, π̇ le taux d’inflation cible, p le niveau de production effectif réel et ṗ le niveau de production potentiel.

II. A. Elle a été formulée dans le but d’étudier « le rôle des règles de politique monétaire dans un monde où les formulations simples et algébriques de telles règles ne peuvent pas et ne devraient pas être appliquées mécaniquement par les décideurs ». En effet, cette règle ne doit pas être appliquée mécaniquement : toute décision d’une banque centrale doit toujours être explicitée et justifiée.

B. Elle doit être mise entre parenthèse en période de crise financière, afin de mettre en œuvre des approches plus pragmatiques.

A

Taylor (règle de), 1993

* Économiste de Stanford.

110
Q

I. A. Il est égal à la somme du taux d’inflation et du taux de chômage.

B. Plus il est élevé, plus le bien-être moyen des citoyens diminue.

II. A. Il s’est élargi ces derniers temps pour inclure d’autres indicateurs économiques, tels que les taux des prêts bancaires.

B. Ces derniers temps, l’étude de ses variations originelles est devenue populaire comme moyen d’évaluer la santé globale de l’économie mondiale.

A

Okun (indice de misère d’), 1968

111
Q

Mise en évidence d’un effet très positif d’une union monétaire sur le commerce entre les pays qui en sont membres.

⚠️ Cette théorie n’aura pas beaucoup de suite, l’article lui-même étant critiqué pour l’usage biaisé des statistiques sur lesquels il se fonde (certaines étant laissées de côté), les inversions de causalité et les erreurs de spécifications du modèle (Baldwin, 2006).

A

Rose (effet), 2000

112
Q

I. Étude empirique sur la relation entre chômage et salaire minimum en France.

II. Sur la période 1990-1998, l’élasticité de la demande de travail était à peu près égal à 1,5 : une hausse de 1 % du salaire minimum en France, induisait une augmentation de 1,5 points de la probabilité de perte d’emploi des salariés directement concernés*.

III. L’effet reste toutefois faible sur l’emploi global, les salariés au smic ne représentant qu’entre 3 et 4 % de l’ensemble des personnes en emploi.

* Cet ordre de grandeur été confirmé par des études ultérieures.

A

Kramarz et Philippon, 2000

113
Q

I. Le commerce, via la réduction des barrières commerciales et les progrès des technologies de la communication, a contribué à mondialiser les chaînes de valeur globales (CGV).

Ce phénomène a renforcé la concurrence et élevé la productivité d’ensemble.

II. Les CGV ont tendance à s’organiser au niveau régional.

A

Baldwin, 2016, The Great Convergence

114
Q

Théorie de l’origine juridique :

Les pays comme la France et ses anciennes colonies, s’inscrivant dans une tradition de droit civil héritée du droit romain, souffriraient d’un Etat pesant, voire spoliateur, d’une réglementation faisant obstacle à l’initiative économique – bref d’institutions moins flexibles qui conduisent à un développement moins rapide.

Au contraire, le Royaume-Uni et ses anciennes colonies, qui ont hérité d’une Common Law fondée sur la jurisprudence, bénéficieraient d‘institutions plus flexibles et d’une meilleure protection des droits de propriété.

📚 Legal Origins Theory. Cf. “La Legal Origins Theory : droit, économie, idéologie”, Vandenbulke, 2017/1, RIDE

A

La Porta, Lopez-de-Silanes, Schleifer et Vishny, “The Quality of Government”, 1999

115
Q

Présentation de la notion de nudge* ou application du « paternalisme libéral »

Des suggestions indirectes peuvent tirer profiter des sciences du comportement pour obtenir la décision souhaitée pour le groupe, sans coercition.

Exemple du don d’organe. En Allemagne, le principe est de ne pas donner en cas de décès, sauf consentement expressément exprimé. En Autriche, le principe inverse prévaut : sauf expression inverse, les personnes sont donneuses d’organe par défaut.

Alors que les pays sont culturellement très proches, 99 % des autrichiens sont donneurs potentiels, contre 15 % des Allemands.

* to nudge: to push somebody gently, especially with your elbow, in order to get their attention.//a nudge: a slight push, usually with the elbow.

A

Thaler et Sunstein, 2009

116
Q

De la Préhistoire à la fin du Moyen-Âge, le revenu moyen dans le monde fluctue autour de 450 $ (2007) par habitant et par an.

Il passe à 650 $ annuels entre 1400 et 1800.

Décollant avec la révolution industrielle, il dépasse les 1500 $ à la veille de la première guerre mondiale.

En 2003, il atteint 6 500 $.

D’après les projections de l’auteur, le PIB par habitant moyen atteindrait 11 700 dollars en 2030.

A

Maddison, 2007

117
Q

I. L’augmentation des inégalités est aussi un facteur de risque de stagnation séculaire, par l’excès d’épargne qu’il implique :

  • Le taux d’intérêt naturel, auquel le désir d’épargne et le désir d’investissement sont égaux à la pleine capacité des facteurs de production (plein-emploi, pleine utilisation des équipements), est négatif ;
  • La consommation est trop faible pour permettre l’utilisation complète des facteurs de production.

→ La croissance est donc plus faible que son potentiel.

II. La non-utilisation complète des facteurs de production peut réduire le potentiel de croissance par des effets d’hystérèse.

A

Larry Summers, 2014

118
Q

Les coûts de rotation de la main-d’œuvre (c’est-à-dire les coûts supportés par une entreprise lorsqu’elle licencie des employés, puis en embauche et en forme d’autres) contribuent à donner du pouvoir de marché aux employés en place, les insiders.

Les outsiders (les chômeurs et les personnes employées sur des contrats temporaires ou par des sous-traitants) ne bénéficient pas du même pouvoir de marché et leurs intérêts ne sont pas pris en compte de la même façon dans la négociation de salaire.

Comme ces coûts de rotation représentent l’écart entre la rémunération des insiders et celle des nouveaux entrants potentiels, les insiders les utilisent à leur profit et leur salaire est fixé un niveau supérieur à celui de l’équilibre concurrentiel.

Dans tous les pays, ce sont les catégories défavorisées – travailleurs jeunes, immigrés, peu qualifiés et temporaires – qui font les frais de la chute brutale de la demande d’heures travaillées,  en raison tout particulièrement des écarts de coûts de remplacement du personnel, c’est-à-dire des coûts supportés par l’employeur lorsqu’il remplace un salarié par une nouvelle recrue.

A

Lindbeck et Snower, 1986, 2002

119
Q

I. L’étude des politiques monétaires ultra expansionnistes montre qu’elles réduisent les inégalités :

1° Les taux d’intérêts bas, les rachats d’actif et les mesures de politique monétaire accommodante soutiennent l’inflation, l’activité économique, l’emploi, les revenus et enfin la valeur de l’immobilier, qui est le principal actif des classes moyennes ;

2° Mais de telles politiques tendent à augmenter les prix des actifs, et par conséquent les bénéfices des classes les plus riches de la société, au moins à court terme, les actifs étant principalement détenus par les ménages les plus riches.

II. Les inégalités de revenus et de patrimoine sont d’abord une tendance de long terme. Or, les politiques monétaires accommodantes pourraient accroître cette tendance.

III. La politique monétaire devrait donc :

  • se concentrer d’abord sur son mandat ;
  • laisser les politiques fiscales et sociales prendre en charge les inégalités, par la réforme des systèmes de redistribution.
A

Claeys et al., 2015

120
Q

I. Depuis les années 1980, la part du travail dans les revenus a décru dans le monde, notamment en Allemagne, au Japon et aux Etats-Unis, avant même la crise de 2008. Elle a été d’autant plus importante partout où elle était accompagnée d’une baisse des biens d’investissement.

L’élasticité de substitution identifiée est de 1,25.

II. Elle est restée plutôt stable dans des pays comme la France ou le Royaume-Uni.

A

Karabarbounis et Neiman, 2013

121
Q

I. Les progrès de productivité ne sont pas constants dans le temps.

La croissance exceptionnelle des années 1870 à 1970 (de 1,8 % de 1870 à 1920 puis 2,8 % de 1920 à 1970) doit être considérée comme une parenthèse de l’histoire humaine.

L’auteur observe une baisse tendancielle et progressive de la productivité globale des facteurs. La société américaine ressemblerait davantage à celle des années 1970 que cette dernière à celle des années 1920.

II. Préconisations diverses :

  • Augmentation de la progressivité de l’impôt pour les revenus les plus élevés ;
  • Augmentation du salaire minimum ;
  • Généralisation de l’éducation d’âge préscolaire ;
  • Maîtrise des coûts de la formation universitaire ;
  • Réduction des peines d’incarcération ;
  • Élargissement de la légalisation de la vente de drogue ;
  • Ouverture de l’immigration.
A

Gordon, The Rise and Fall of American Growth, 2016

122
Q

En temps de crise, il peut s’avérer nécessaire de coordonner politique budgétaire et politique monétaire.

Au milieu des années 2010, il s’est avéré de plus en plus difficile pour la BCE d’atteindre son objectif de moyen terme d’une inflation inférieure, mais proche de 2 %.

Appel à une politique budgétaire agrégée moins restrictive dans la zone euro.

Une telle coordination est cependant difficile à atteindre, du fait d’objectifs différents entre les autorités budgétaires nationales.

A

Draghi, 2014

123
Q

À partir de données américaines sur la période 1980-2008 : dans l’ensemble, une politique monétaire restrictive accroît les inégalités, tandis qu’une politique expansionniste les réduit.

A

Coibion et al., 2012

124
Q

Les contrôles sur les entrées de capitaux, même s’ils n’ont qu’un impact limité sur le volume des entrées et sur les taux de change, peuvent modifier la composition des flux au profit des investissements à long terme.

A

Ostry et al., 2010, Capital Inflows - The Role of Controls

125
Q

Travaux généralisant l’analyse de Card et Krueger (1994) en exploitant un ensemble d’hétérogénéités entre États et comtés. Les hausses du salaire minimum aux Etats-Unis se sont faites sans dommage pour l’emploi.

⚠️ N.B. : tandis qu’en France, le Smic net est à 60 % du salaire médian, il est à 40 % aux Etats-Unis.

A

Dube, Lester et Reich, 2010

126
Q

Pour étudier la prise de décision face au risque, l’économie orthodoxe repose sur la théorie de l’utilité espérée de Von Neuman et Morgenstern.

Les auteurs vont introduire une rupture dans la théorie de la décision en situation de risque, en démontrant que les anticipations des ménages ne sont généralement pas rationnelles et sont souvent incohérentes.

En effet, les agents utilisent des heuristiques*, ce qui présente le défaut de les conduire à des biais de comportement. Les auteurs les mettent en évidence : ils identifient l’optimisme, le conservatisme, l’aversion au risque dans le domaine des gains et le goût pour le risque dans le domaine des pertes.

* L’heuristique (du grec ancien εὑρίσκω, heuriskô, « je trouve ») est « l’art d’inventer, de faire des découvertes » en résolvant des problèmes à partir de connaissances incomplètes. Ce type d’analyse permet d’aboutir en un temps limité à des solutions acceptables. Celles-ci peuvent s’écarter de la solution optimale.

A

Kahneman et Tversky, 2000

127
Q

I. Réplication des études françaises (Kramarz et Philippon, 2000) et américaines (Card et Krueger, 1994) en appliquant la même méthode aux données des deux pays :

Elle consiste à analyser à la fois les effets directs d’un changement du salaire minimum réel et les effets résultant des différents comportements des individus proches les uns des autres dans la distribution des salaires à la suite de ces hausses ou baisses du salaire minimum réel.

II. Elle confirme qu’une hausse du salaire minimum est beaucoup plus défavorable à l’emploi en France qu’aux Etats-Unis.

A

Abowd et al., 2000

128
Q

Analyse du processus de destruction créatrice par lequel une innovation majeure conduit à la disparition de la génération précédente de produits ou de procédés.

Les entrepreneurs engagent des ressources pécuniaires et humaines pour trouver et exploiter les technologies nouvelles. Ils risquent à tout instant d’être évincés par une innovation concurrente, mais tant que l’innovation concurrente n’est pas là, l’entreprise innovante fait du profit.

La perspective de ce profit constitue l’incitation à innover, et c’est parce que ce profit est construit sur l’élimination des innovations de la génération précédente que l’auteur parle de destruction créatrice.

A

J. Schumpeter, 1942, Capitalisme, Socialisme et Démocratie

129
Q

I. Le cycle financier mondial remettrait en cause le triangle d’incompatibilité de Mundell*.

II. La politique de la Réserve fédérale influence la politique monétaire dans les autres pays non seulement à travers ses taux d’intérêt, mais aussi via le canal du crédit mondial.

Dans le premier cas, par exemple, lorsque la Fed baisse ses taux directeurs :

  • la dépréciation du dollar réévalue les actifs libellés dans d’autres monnaies que le dollar, et donc le collatéral des emprunteurs des autres pays ;
  • cette dépréciation augmente également le profit des banques internationales qui se financent en partie en dollar ;
  • elle encourage enfin les investisseurs à prendre plus de risques.

* C’est-à-dire l’impossibilité d’avoir à la fois un régime de change fixe, une politique monétaire indépendante et une libre circulation des capitaux.

A

Rey, 2016

130
Q

Dans la majorité des pays de l’OCDE, la croissance du PIB depuis le début des années 1980 s’est accompagnée d’un accroissement des inégalités de revenus. Cet accroissement est dû en grande partie à des changements technologiques favorisant les plus qualifiés.

En effet, le progrès technique, en stimulant l’embauche de travailleurs qualifiés et en détruisant simultanément des emplois dans les secteurs en déclin (progrès technique biaisé), explique en partie cette augmentation des inégalités.

A

Causa et al., 2014

131
Q

I. La révolution scientifique et les Lumières ont engendré des améliorations en termes de santé et de bien-être largement sous-estimées par les données de revenus.

II. Pour autant, ces progrès se sont accompagnés d’inégalités, car tout le monde n’en a pas bénéficié, ce qui indique la complexité de l’interaction dialectique entre progrès et inégalités :

  • Avant les Lumières, élites aristocratiques et masses laborieuses ne se différenciaient guère en termes d’espérance de vie ;
  • Aujourd’hui, c’est la pauvreté qui reste le facteur premier des inégalités sanitaires.
A

Deaton, 2013

132
Q

En 2014 en France, 60 % des chômeurs au sens du BIT n’avaient pas dépassé le secondaire.

Pour rappel, c’était alors le cas de 23 % des 15-64 ans en France, contre seulement 10 % aux Etats-Unis et 9 % en Pologne.

A

France Stratégie, 2016, « Quels leviers pour l’emploi ? »

133
Q

Mise en évidence empirique d’un lien très fort entre élévation du niveau d’éducation des femmes et baisse de la fertilité.

L’explication de ce lien n’est en revanche pas évidente.

A

Kim, 2016

134
Q

Le Japon a recouru de façon répétée à la politique budgétaire comme outil de politique monétaire (de 1992 à 1995, de 1998 à 2000), mais les résultats ont été décevants, en raison de l’échec du gouvernement à nettoyer le secteur bancaire, les banques zombies s’avérant incapables de prêter pour relancer l’investissement privé.

A

Bayoumi, 2000

135
Q

Mise en évidence de la sensibilité à l’information.

A. La maximisation du bien-être requiert l’ignorance symétrique (entre deux agents économiques) de la solvabilité des débiteurs dont la dette est utilisée comme collatéral : cette situation est supérieure à celle d’une information symétrique ou même d’une information parfaite.

B. La dette constitue la monnaie optimale pour le commerce. La dette constitue également le collatéral optimal pour la dette :

1° Quand la dette est utilisée comme collatéral pour un contrat portant sur un autre emprunt, elle réduit l’incitation à s’informer sur son remboursement, rendant la dette moins sensible à l’information, c’est-à-dire plus liquide. Cette liquidité est optimale pour l’économie ;

2° Cependant, une information négative rendue publique (choc) sur la valeur du collatéral d’une dette peut rendre cette dette sensible à l’information. La valeur du collatéral diminue alors à mesure que les agents cherchent à réduire sa détention (sélection adverse), conduisant à une crise financière lorsque le phénomène se répand.

A

Dang, Gorton et Holmström, 2012

136
Q

La Grande Dépression a conduit la Grèce, le Portugal et la Roumanie à substantiellement réduire, entre 2008 et 2014, le recours aux procédures d’extension (généralisation à tous les salariés d’une branche des dispositions d’un accord conventionnel).

Cette évolution est en cohérence avec les recommandations du FMI et de la commission européenne qui privilégient la décentralisation de la négociation collective.

A

Visser, 2016

137
Q

I. Par l’étude du remplacement de la livre sterling par le dollar (qui se serait produit dès 1929), les auteurs démontrent qu’une monnaie de réserve internationale n’est pas éternelle, et que ce qui s’est déjà produit peut se produire à nouveau. Le glissement intervient lorsque les avantages de la monnaie de réserve en charge n’apparaissent plus incontournables.

Par ailleurs, il y a de la place pour plus d’une monnaie de réserve dans le système monétaire international.

II. Sur la période 1947-2013, les effets de réseau jouent beaucoup moins après 1973, ce qui pourrait être défavorable au dollar à l’avenir, alors que l’inertie se renforce comme déterminant des monnaies de composition des réserves de change.

A

Chitu, Eichengreen et Mehl, 2014

138
Q

Le déséquilibre entre déficit courant des Etats-Unis et excédents commerciaux chinois à la fin des années 1990 s’explique par une pénurie d’actifs sûrs.

Cette pénurie s’explique en l’occurrence parce que les bons du Trésor américain, qui représentaient en 2004 17 % de la valeur des produits financiers mondiaux dans les portefeuilles, avec des intérêts réels de long terme diminuant régulièrement, n’ont plus joué ce rôle.

A

Caballero, Farhi et Gourinchas, 2008

139
Q

I. Lorsque les importations sont libellées en dollars, les producteurs étrangers relèvent leurs prix dans leur propre monnaie de 7,5 % lorsque celle-ci se déprécie de 10 % par rapport au dollar.

II. L’augmentation n’est que de 5 % lorsque les importations sont libellées en monnaie étrangère.

A

Gopinath et al., 2010

140
Q

I. La différenciation des produits est une stratégie visant à introduire une distinction entre, d’une part, le produit fabriqué et vendu par l’entreprise et, d’autre part, les produits des concurrents.

Le but est de réduire l’âpreté de la concurrence quand il y a homogénéité des produits proposés par les différentes entreprises, et donc quand il y a substituabilité entre eux. Le producteur qui différencie son produit réussit ainsi à s’approcher des conditions du monopole (production assurée par une seule entreprise), même si celui-ci est limité dans l’espace et dans le temps.

II. Ce comportement reproduit par plusieurs entreprises sur un marché conduit à une situation de concurrence monopolistique.

A

Edward Chamberlin, The theory of monopolistic competition, 1933

141
Q

Les facteurs favorisant l’adoption de règles budgétaires :

  • un PIB par habitant élevé ;
  • des institutions démocratiques ;
  • une structure fédérale ;
  • l’existence de contre-pouvoirs ;
  • la stabilité politique.

Egalement :

  • un taux de dépendance vieillesse élevé ;
  • un régime de change fixe ou de ciblage de l’inflation ;
  • l’ouverture financière.
A

Eldbadawi, Schmidt-Hebbel et Soto, 2015

142
Q

I. La fixation des salaires en France est régulée par un système institutionnel où coexistent un salaire minimum national fixé par le gouvernement, des accords de branche et des accords d’entreprise.

Les accords de branches ont longtemps été dominants, et ils définissent encore au total 60 000 minima, qui ont valeur légale compte tenu du fait que les accords de branche sont systématiquement « étendus » à toutes les entreprises par le ministère du Travail.

II. Dans d’autres pays européens comme l’Allemagne ou l’Espagne, les entreprises peuvent décider de déroger aux accords de branche.

III. Les minima de branche jouent un rôle important dans les politiques salariales et influencent le smic via l’indexation de celui-ci sur la moitié des gains de pouvoir d’achat du salaire de base.

A

Gautier, 2017

143
Q

Dans les premières phases de la libéralisation des industries de réseau (télécommunications ; plus récemment, énergie), l’entrée de nouveaux acteurs a été encouragée par une réglementation asymétrique visant à empêcher toute stratégie d’éviction par des prix agressifs et toute forme de représailles mortelles de la part des entreprises en place.

Au fur et à mesure que la concurrence s’intensifie, il faut toutefois veiller aussi à préserver une incitation à investir et à innover, ce qui suppose un certain niveau de profitabilité.

A

Champsaur, 2007

144
Q

Les politiques socio-fiscales d’allégements sur les bas salaires :

  • auraient permis la survie de certaines entreprises à faible productivité et positionnées sur des produits de médiocre qualité ;
  • décourageant ainsi la réallocation des facteurs de production vers les entreprises les plus performantes ;
  • et perpétuant une orientation défavorable de l’appareil productif vers des emplois pour lesquels la France n’a pas d’avantage comparatif.
A

Carbonnier et al., 2015

145
Q

Description de la nécessité pour la banque centrale de surprendre les agents économiques pour mener sa politique monétaire, de l’inutilité de cette stratégie à court terme et de ses dangers à long terme.

A

Friedman, 1956

146
Q

I. Les déterminants les plus importants de la croissance sont :

1° Le revenu initial ;

2° L’investissement ;

3° La croissance démographique ;

4° L’espérance de vie.

II. Les déterminants suivants semblent également importants :

1° Le niveau d’inflation ;

2° Le niveau d’endettement ;

3° L’ouverture économique.

A

FMI, Mirestean et Tsangarides, 2009

147
Q

I. A. Fonction de production à facteurs complémentaires qui adapte la théorie de Keynes au long terme :

1° La première contribution cherche à dynamiser la théorie keynésienne pour en faire un modèle de la croissance de long terme ;

2° Puisqu’à court terme, le seul effet de l’investissement est celui du multiplicateur keynésien de la demande, la seconde montre que l’investissement joue également un rôle sur l’offre.

B. Il s’agit de l’ancêtre des modèles de la théorie de la croissance exogène, notamment du modèle de Solow (1956).

II. Les modèles, qui ne se prétendent pas réalistes, prédisent un déséquilibre croissant entre capital et travail, jusqu’à ce que l’insuffisance de capital bride la croissance.

III. La croissance économique étant instable, cela justifie l’intervention de l’État.

A

Harrod, 1939, et Domar, 1946 (Modèle Harrod-Domar)

⚠️ Il s’agit de deux contributions séparées. Elles ont fourni une justification théorique aux politiques d’aide à la reconstruction de l’immédiat après-guerre (plan Marshall de 1947).

148
Q

I. Mise en évidence de la sensibilité à l’information :

  • la monnaie est insensible à l’information en période de stabilité des prix (caractéristique d’une unité de compte) ;
  • à l’opposé, les actions sont très sensibles à l’information : leurs valeurs fluctuent en temps réel en fonction des anticipations des investisseurs sur les dividendes futurs.

II. La panique financière de 2007-2008 a pris place sur le marché des repo, qui étaient collatéralisés (« prêts sécurisés ») :

  • Les inquiétudes des agents concernant la liquidité des sûretés utilisées comme collatéraux ont conduit à une hausse des décotes (haircuts) auxquelles donnaient lieu les repo, c’est-à-dire à une augmentation du montant requis de collatéral pour une transaction donnée ;
  • Avec la baisse de la valeur des actifs utilisés comme collatéraux et la hausse simultanée des décotes, le système bancaire américain a fini par devenir illiquide pour la première fois depuis la Grande dépression ;

→ Les comportements des agents peuvent être irrationnels par rapport aux risques portés par leurs contreparties, entraînant des clôtures massives de positions, des augmentations de la volatilité et l’assèchement de la liquidité du marché.

Repo (Sale and Repurchase Agreement) : marché de refinancement d’actifs financiers négociables (obligations, BTAN, certificats de dépôt, actions…) à un taux d’intérêt négocié entre les deux parties contractantes (il ne s’agit pas nécessairement d’une activité de shadow banking - les banques centrales y recourent - mais de nombreuses shadow banks opèrent sur ce marché).

A

Gorton et Metrick, 2012

149
Q

En Europe, les programmes de rachat d’actifs ont été des instruments efficaces pour mener des assouplissements monétaires alors que les taux directeurs étaient à leur borne inférieure. Ils ont permis de soutenir la consommation et les perspectives d’inflation.

Ils ont aussi eu d’importantes retombées sur d’autres pays via les mouvements de capitaux et la modification des prix relatifs.

Les taux de change ont réagi à ces politiques - plus exactement, les taux de change ont réagi aux écarts de taux d’intérêt anticipé, ce qui ne les distingue pas des politiques conventionnelles.

La dépréciation d’une monnaie est un effet secondaire d’une politique monétaire mais pas son canal de transmission principal, ni l’un de ses objectifs. Les actions de politique monétaire visant à soutenir les objectifs de stabilité des prix domestiques dans les économies avancées ont été positifs pour l’économie mondiale, principalement en stimulant l’emploi, les revenus et, finalement, la croissance économique.

C’est le cas en particulier de la zone euro, grâce aux mesures soigneusement calibrées de la politique monétaire qui ont ajouté à la croissance mondiale. En ce sens, l’idée que les programmes de rachat d’actifs ont encouragé la guerre des monnaies est erronée. Le monde de la politique monétaire n’est pas une arène où les banques centrales sont en compétition.

→ Une politique monétaire très expansionniste suite à un choc négatif soutient la demande interne, mais également les importations, via un effet de revenus qui peut surcompenser l’effet négatif sur le taux de change.

A

Coeuré, 2017

150
Q

C’est grâce aux paris de la finance que les innovations radicales peuvent être concrétisées dans les structures de la production et dans les modes de vie.

A

Schumpeter, Les Cycles des affaires, 1939

151
Q

Étude empirique présentant une analyse allant à contre-courant de la dichotomie classique séparant la croissance de la volatilité des fluctuations économiques :

Il y a un effet négatif de l’instabilité du PIB sur la croissance moyenne.

A

Ramey et Ramey, 1995

152
Q

I. Constat que les politiques fondées sur le consensus de Washington dans les quinze années qui précèdent ont produit des résultats très inégaux.

Il faut distinguer le développement de la croissance. Il faut également adapter les politiques économiques proposées à l’environnement dans lequel elles ont vocation à s’appliquer.

II. Passage en revue de plusieurs stratégies possibles :

1° L’élimination globale de toutes les distorsions économiques. Elles nécessitent non seulement une profonde connaissance de l’environnement économique et politique, mais la capacité de les éliminer, ce qui rend cette solution impossible à mettre en œuvre ;

2° La stratégie qui semble prédominer est celle de faire autant de réformes que l’on peut. Selon le cadre proposé par les auteurs, cette approche est défectueuse d’un point de vue économique, car d’autres distorsions peuvent conduire les réformes suivies à produire des effets négatifs ;

3° Promouvoir les choix de second rang. Approche similaire à la précédente, mais plus ciblée. Le problème est que les réformes souhaitables sont généralement identifiables ex post plutôt que ex ante ;

4° Cibler les plus grosses distorsions. Cette approche produit normalement de meilleurs résultats que les deux précédentes, mais se heurte à deux limites : elle nécessite une connaissance approfondie des distorsions en cours ; l’élimination d’une importante distorsion (par exemple, les droits de douanes sur les importations) ne répond pas nécessairement aux problèmes les plus fondamentaux d’une économie (par exemple, l’insuffisance de l’investissement) ;

5° La focalisation sur les réformes susceptibles de produire les effets les plus importants dans l’économie. C’est celle qu’il est proposé de suivre par les auteurs.

III. Proposition d’un cadre d’analyse de la croissance sous la forme d’un arbre de décision.

Il faut se focaliser sur l’identification du problème propre à chaque situation.

Les auteurs proposent de retenir en priorité les réformes dont l’impact direct sur la réduction des distorsions entre la valeur privée et la valeur sociale d’une série d’activités est le plus fort, comme c’est le cas de l’éducation.

A

Hausmann, Rodrik et Velasco, 2005 (“Growth Diagnostics”)

153
Q

I. A. La volatilité de la valeur des entreprises a augmenté avec la déréglementation des marchés des produits et le développement de la R&D. Or, si les auteurs n’identifient pas d’indice d’une plus faible corrélation entre la finance et l’économie, ils en trouvent pour les secteurs à fort investissement en R&D.

B. L’investissement en R&D dans l’industrie conduit à une augmentation de la volatilité de la valeur des entreprises et à une diminution de la covariation de ce secteur avec l’économie en général.

II. N.B. B.Q. :

Il y a une nécessité d’améliorer le fonctionnement des marchés, car ce bon fonctionnement contribue à la PGF par l’optimisation de l’allocation des ressources entre capital et travail.

Cette nécessité n’est pas nouvelle mais prend une importance croissante depuis deux ou trois décennies, au vu du besoin croissant de réallocation des facteurs de production entre secteurs et entre entreprises d’un même secteur.

A

Comin et Philippon, 2005

154
Q

Théorie des zones monétaires optimales.

I. Le choix du régime de change se fait en fonction d’une analyse coût (incapacité à réagir à un choc asymétrique) / bénéfice (diminution de l’instabilité des changes dommageable pour le commerce) :

  • Le coût d’un taux de change fixe correspond à la perte de l’indépendance monétaire ;
  • Le bénéfice d’un taux de change fixe résulte de la moindre volatilité d’échange et, dans le cas d’une union monétaire ou d’une dollarisation, d’une élimination des coûts de conversion.

II. La zone monétaire optimale est fondée sur la parfaite mobilité* des facteurs de production.

III. Une union monétaire induit des coûts économiques d’autant plus élevés que les économies participantes présentent entre elles des asymétries de structure ou de comportement.

A

Mundell, 1961, “A Theory of Optimum Currency Areas”

⚠️ Selon McKinnon, Mundell évoque une mobilité géographique, mais celle-ci peut également s’envisager au sein des secteurs de production.

155
Q

Historiquement, les pays de l’OCDE n’ont pas durablement enregistré d’excédents primaires supérieurs à six points de PIB.

Lorsque les calculs ont montré que la Grèce devrait enregistrer des excédents bien supérieurs pour réduire son endettement, les investisseurs en ont conclu qu’elle était hors d’état de rembourser ses dettes.

A

Darvas, Pisani-Ferry, Sapir, 2011

156
Q

Filet mondial de sécurité financière (Global Financial Safety Net)

L’ensemble des mécanismes nationaux, bilatéraux, régionaux ou multilatéraux existant pour absorber d’éventuels renversements des flux de capitaux privés.

L’ensemble de mécanismes et d’instruments visant à procurer une assurance pour prévenir ou traiter les crises de balance des paiements en fournissant de la liquidité internationale. Il se compose des réserves de change, des accords de swap entre banques centrales, des ressources du FMI, et des arrangements financiers régionaux.

Il atteignait 10 000 Md de DTS, soit 13 000 Md$ fin 2020

A

FMI, Perks et al., 2021

157
Q

I. Que les investisseurs internationaux perdent confiance dans la solvabilité des États-Unis, ou qu’ils anticipent une monétisation massive des dettes américaines, ces deux comportements peuvent entraîner un crash du dollar.

II. Pour prévenir ce risque, il faut développer des sources alternatives de liquidités internationales :

  • soit par l’internationalisation d’autres monnaies ;
  • soit par le développement des DTS pour prendre la place du dollar.
A

Mateos y Lago, Duttagupta et Goyal, 2009

158
Q

Une incertitude accrue par rapport au taux de change retarde les investissements irréversibles des entreprises.

A

Pindyck, 1991

159
Q

En utilisant la méthode des « taux de hasard » de Shimer, les auteurs confirment :

  • que les économies anglo-saxonnes et nordiques se caractérisent par des flux d’entrée et de sortie beaucoup plus importants que les économies d’Europe continentale ;
  • si les variations des flux de sortie prédominent dans l’explication des fluctuations du chômage aux Etats-Unis, ce n’est pas le cas des pays nordiques et continentaux, où les flux d’entrée et de sortie y contribuent de manière égale.
A

Elsby et al., 2013

160
Q

Il existe une caractéristique fondamentale de la mobilité des capitaux, qui la distingue de la mobilité des biens : l’échange est intertemporel pour les capitaux. Cette caractéristique implique des promesses qui peuvent être ou ne pas être honorées, en raison de l’asymétrie d’information, de l’aléa moral et de la sélection adverse qui en découlent.

Par conséquent, l’ouverture financière :

ne réduit pas la stabilité de la consommation, pas plus qu‘elle ne stimule systématiquement la croissance du PIB.

→ n’est pas une condition suffisante pour qu’un pays en développement attire des investissements étrangers, en particulier des flux de long terme.

A

Obstfeld, 2009

161
Q

Le rôle du système financier dans l’émergence de l’innovation financière est une constante historique.

L’expansion du crédit, donc de la monnaie, est indispensable à l’investissement donc à l’activité et la croissance. La monnaie cesse d’être neutre et devient une condition de l’expansion économique.

A

Schumpeter, Théorie de l’évolution économique, 1911

⚠️ L’ouvrage paraît l’année même où Irving Fisher formalise la théorie quantitative de la monnaie dans son ouvrage Le Pouvoir d’achat de la monnaie, postulant sa neutralité.

162
Q

I. À partir des études disponibles, les auteurs ont conclu que les allégements de cotisations sociales antérieures à 1997 ont accru l’emploi de 200 000 à 400 000 unités, pour un coût net par emploi de l’ordre de 8000 à 28 000 €.

II. Les allègements de cotisation sociale sur les bas salaires peuvent avoir un effet positif sur l’emploi en raison de deux effets qu’elles peuvent entraîner :

1° Un « effet de substitution et d’assiette » : la baisse du coût relatif du travail par rapport au capital conduit à une nouvelle combinaison des facteurs de production favorable à l’emploi ;

2° Un « effet volume » : la baisse des coûts de production induit une baisse des prix de vente ainsi que des prix de consommation. Cela génère à la fois une hausse de la compétitivité à l’extérieur, une hausse du pouvoir d’achat à l’intérieur, ce qui stimule la demande et donc la création d’emploi.

III. Les effets des allégements de cotisations sociales patronales sur l’évolution des salaires sont a priori ambigus :

  • La baisse du chômage ainsi que le partage du surplus entre salarié et employeur peuvent conduire à une hausse des salaires négociés ;
  • Inversement, la progressivité des taux de cotisation peut limiter la progression des salaires, en rendant plus coûteuse pour l’employeur l’augmentation de salaire avec les gains de productivité.

⚠️ Les études empiriques existantes ne permettent pas de conclure à l’existence d’effets significatifs de « trappe à bas salaires ».

A

Nouveau et Ourliac, 2012

163
Q

Analyse comparant la pertinence des politiques de bilan avec la politique plus traditionnelle des taux d’intérêt.

Un assouplissement monétaire est susceptible de servir le volume total des prêts et le bien-être, en absorbant le risque de crédit.

En dehors de cet effet et au-delà d’un certain point, l’assouplissement quantitatif devient inutile pour la stabilisation macroéconomique (l’étude ne porte pas sur la stabilité financière). Les avoirs en actif de la banque centrale ne sont donc pertinents que pour corriger les imperfections et les inefficiences des marchés financiers.

A

Curdia, Vasco et Woodford, 2011

164
Q

I. A. En Grande-Bretagne, en 1780 : la malnutrition touche une personne sur cinq, la rendant inapte au travail.

De 1775 à 1975 : la ration calorique moyenne augmente de 26 %, tandis que la taille moyenne des hommes augmente de 10 centimètres.

II. L’amélioration de l’alimentation compte pour 30 % dans la croissance du revenu par tête en Grande-Bretagne sur la même période.

A

Robert Fogel, 2004

(historien, prix Nobel d’économie avec Douglas North en 1993)

165
Q

I. Le déclin de l’emploi salarié stable, à temps plein et à contrat indéterminé, est l’une des évolutions majeures du début du XXIe siècle.

II. En contrepartie, l’emploi atypique se développe sous ses différentes formes :

  • travail temporaire ;
  • travail à temps partiel ;
  • travail intérimaire et autres relations d’emploi multipartites ;
  • relation de travail déguisée et emploi juridiquement indépendant mais économiquement dépendant.

III. L’emploi atypique peut conduire à de l’insécurité pour les travailleurs, requiert des exigences de gestion de la part de l’entreprise, et comporte des externalités négatives : sous-investissement dans l’innovation, ralentissement des gains de productivité, risques pour la viabilité à long terme des systèmes de sécurité sociale, volatilité du marché du travail, médiocrité des performances économiques.

A

OIT, Emploi et questions sociales dans le monde 2015

166
Q

Les dépenses intérieures de recherche et développement (R&D) rapportées au PIB s’élevaient à, en 2017 :
2,2 % en France
2,8 % aux États-Unis
2,15 % en Chine
3,2 % au Japon
4,55 % en Corée du Sud
1,35 % en Italie
1,97 % dans l’UE 28
2,37 % dans l’OCDE.

La loi fixe l’objectif de porter :

  • Les dépenses intérieures de recherche et développement des administrations et des entreprises à au moins 3 % du produit intérieur brut annuel ;
  • Les dépenses intérieures de recherche et développement des administrations à au moins 1 % du produit intérieur brut annuel au cours de la décennie suivante.
A

Loi du 24 décembre 2020 de programmation pour la recherche pour les années 2021 à 2030

167
Q

Une série de constats empiriques contredit les implications du modèle classique du marché du travail, qui suppose que tous les travailleurs sont toujours payés à leur productivité marginale, en présence d’une hausse du salaire minimum :

  • Beaucoup de salariés dont le salaire était inférieur au nouveau niveau du salaire minimum n’ont pas été licenciés après la hausse de ce dernier ;
  • Même des salariés qui ne sont pas rattrapés par le nouveau salaire minimum voient, à la suite de la hausse de ce dernier, leur salaire augmenter.
A

Card et Krueger, 1997, Myth and Measurement : The New Economics of the Minimum Wage

168
Q

À partir d’une estimation économétrique réalisée sur un panel d’économies émergentes de 1995 à 2008 :

Il est mis en évidence que les contrôles sur les entrées de capitaux, accompagnés de mesures prudentielles visant à limiter les bulles de crédit, sont efficaces pour réduire la vulnérabilité de ces pays aux conséquences éventuelles d’un arrêt brutal des entrées de capitaux.

A

Ostry et al., 2012

169
Q

I. Méthode fondée sur les « taux de hasard », c’est-à-dire la probabilité qu’une personne en emploi tombe au chômage ou qu’un chômeur trouve un emploi.

II. A. Il montre ici que sur longue période, les fluctuations du taux de sortie du chômage expliquent les trois quarts des variations trimestrielles du chômage américain, contre un quart seulement pour le taux d’entrée.

B. Durant les crises de 1991 et de 2007, 95 % des chômeurs supplémentaires sont dus à une réduction de l’offre de travail.

III. Par conséquent, si l’on veut comprendre les fluctuations du chômage, il faut comprendre les fluctuations dans le taux de transition du chômage vers l’emploi, en d’autres termes les « débouchés du chômage ». Cette constatation s’oppose aux vues conventionnelles (par exemple, Blanchard et Diamond, 1990) selon lesquelles les récessions sont des périodes caractérisées principalement par une forte hausse du taux de sortie de l’emploi.

A

Shimer, 2007

170
Q

I. « [E]n moyenne, la variabilité des taux de change exerce un effet négatif sur le commerce international. Toutefois, […] ce résultat est très conditionnel. [L]es effets moyens sur le commerce ne sont pas suffisamment robustes pour être généralisés à tous les pays ».

II. Ce résultat s’explique par les raisons suivantes :

La sensibilité des entreprises exportatrices aux fluctuations des taux de change est réduite par plusieurs facteurs :

  • instruments de couverture ;
  • présence d’intrants importés (compensant la variation du prix des exportations) ;
  • présence de l’entreprise sur le marché mondial (où s’annulent les mouvements de taux de change), la possibilité de libeller les factures en monnaie locale ;
  • capacité d’absorption dans les marges de profit, des pertes dues aux variations des taux de change ;

Les entreprises les plus sensibles ne sont peut-être pas les grandes, mais plutôt les petites ;

3° Les études empiriques tendent à constater un effet significatif surtout dans le cas du commerce avec des voisins proches, notamment lorsque les économies sont très intégrées.

A

Coric et Pugh, 2010, “the effects of exchange rate variability on international trade : a meta-regression analysis”

171
Q

I. Les cinq conditions pour qu’une monnaie devienne internationale :

Être émise par un grand pays ou une grande zone monétaire ;

Être utilisée pour libeller des actifs échangés sur des marchés profonds et liquides ;

Être stable sur les plans interne (inflation) et externe (taux de change stable ou du moins ne se dépréciant pas tendanciellement) ;

Bénéficier d’un environnement réglementaire sécurisant et d’une stabilité financière ;

Être soutenue par des attributs de pouvoir non économiques (force militaire, place dans les forums internationaux, etc.).

II. L’euro remplit bien le premier, le troisième (rôle de la BCE) et le quatrième critères, mais pas le deuxième, car son secteur bancaire est trop développé et ses marchés financiers trop fragmentés et surtout pas le dernier, l’influence géopolitique de l’europe en tant que telle faisant défaut, contrairement à celle des États-Unis.

III. L’euro a donc jusqu’à présent échoué à prendre le rôle de monnaie de réserve internationale. La fenêtre de tir pourrait se refermer avec la montée du renminbi.

A

Bénassy-Quéré, 2015

172
Q

I. Les TIC suscitent un type d’innovations qui affectent beaucoup moins la productivité que les précédentes vagues d’innovations :

  • L’emploi global a été beaucoup plus lié au PIB qu’à l’informatisation ;
  • et, à l’exception de la fin des années 1990 où les investissements ont été massifs dans les matériels et équipements, les promesses de gains de productivité liés aux TIC n’ont pas été tenues.

II. L’analyse rejoint celle d’Acemoglu et al. (2014), selon lesquels l’impact des industries ICT (Information, Communication et Technologie) sur la productivité n’est visible que sur les secteurs en question, qui ne représentent qu’une modeste part du PIB, mais non sur le reste de l’économie.

A

Gordon, 2016

173
Q

Étude de l’interaction réciproque entre la montée des débats populistes des années 2010 dans les pays développés et l’affaiblissement du soutien à l’ouverture commerciale, voire aux fondements de l’économie de marché.

Ce contrecoup de la mondialisation était prévisible, mais la forme qu’il a été amené à prendre l’était moins. L’aile gauche et l’aile droite des populismes sont distincts et la première a prospéré en Amérique latine, la seconde en Europe.

Selon l’auteur, « [c]e qui paraît une réaction raciste ou xénophobe peut trouver ses racines dans des angoisses ou des bouleversements de nature économique ».

A

Rodrik, “Populism and the economics of globalization”, 2017

174
Q

Dans une série d’articles, dans la lignée d’Herbert Simon.

I. L’heuristique d’ancrage :

La tendance des individus à se référer à des situations connues ou familières ou à prendre des décisions basées sur cet ancrage, ces référentiels pouvant être biaisés.

II. L’heuristique de disponibilité :

Les situations dans lesquelles les décisions sont basées sur des informations immédiatement disponibles, sans recherche de nouvelle information concernant une situation. Par exemple, une couverture médiatique importante.

III. L’heuristique de représentativité :

Les individus formulent des jugements sur la base d’informations stéréotypées. Les tatouages ou piercings peuvent par exemple conduire à juger négativement une personne.

A

Kahneman et Tversky, 1973, 1974

175
Q

I. L’inégalité constatée est notée r > g,

r = taux de rendement du capital et g = taux de croissance.

II. Proposition d’introduire un impôt mondial sur la propriété et la circulation du capital pour lutter contre la concentration de la richesse.

Le taux commencerait à un niveau faible, mais augmenterait jusqu’à 10 % pour les patrimoines de milliardaires. La mise en œuvre d’un tel impôt nécessiterait une coopération mondiale, difficile à mettre en œuvre.

L’argument avancé est qu’il est sans « utilité du point de vue de l’intérêt général » puisque sa « compression » dans la seconde moitié du XXe siècle n’a pas « empêché le développement économique de suivre son cours ».

A

Piketty, Le Capital au XXIe siècle, 2013

176
Q

I. Étude de 154 accords internationaux de change, qui tend à démontrer que la plupart des pays qui prétendent laisser leur monnaie flotter ne le font pas dans les faits.

II. L’instabilité du taux de change étant très souvent considérée comme nuisible, de nombreux pays tentent en réalité d’en limiter la volatilité :

  • au travers des barrières à la mobilité des capitaux, de façon à rendre leur ancrage conventionnel viable ;
  • ou bien en s’orientant vers des régimes de flottement administré.

III. Ce comportement est particulièrement répandu dans les économies émergentes et en développement où la « peur du flottement » est marquée.

A

Calvo et Reinhart, 2002

177
Q

L’inadéquation entre un système monétaire international unipolaire et une économie réelle multipolaire est l’une des causes ayant mené à la crise financière mondiale de 2008 :

1° Ainsi, si les banques européennes ont fortement développé leurs activités internationales, elles l’ont fait en dollar et non en euro, en finançant le commerce et les infrastructures en dollar dans les grands pays émergents ;

2° Cette dépendance au dollar s’est révélée un facteur de fragilité pour la zone euro : à partir de 2007, les financements privés s’étant taris, la BCE a dû prêter aux banques européennes des dollars qu’elle empruntait elle-même à la Fed.

⚠️ Le système monétaire contribue donc à l’instabilité financière.

A

Ivashina, Scharfstein et Stein, 2012

178
Q

Étude sur le secteur financier américain :

Depuis les années 1990, la finance attire des personnes très qualifiées au détriment des autres secteurs, en leur offrant une prime salariale substantielle (avant la crise, jusqu’à 50 % de plus pour un même niveau de formation).

L’industrie financière a attiré trop de talents, il y a trop de banquiers et pas assez d’ingénieurs, alors que le coût unitaire de production des services financiers a probablement augmenté.

A

Philippon et Reshef, 2012

179
Q

I. Le ministre des finances du Brésil réagit à une série d’interventions de la part de plusieurs pays, notamment le Japon, la Corée du Sud et Taïwan, affaiblissant leurs monnaies nationales pour favoriser la compétitivité de leurs exportations. Il s’agit, selon lui, d’une nouvelle « guerre des monnaies ».

II. Il accuse également la politique monétaire expansionniste de la Fed de déstabiliser les pays émergents.

→ L’encouragement des investisseurs internationaux à emprunter des liquidités en dollar pour investir dans les pays qui présentent alors encore des rendements positifs, comme le Brésil, en l’absence de contrôle des capitaux, ne leur laisse alors le choix qu’entre :

  • Laisser leur monnaie s’apprécier, au risque d’une perte de compétitivité ;
  • Ou baisser leurs taux d’intérêt, au risque de développer des bulles financières.
A

Guido Mantega, (I. septembre ; II. novembre) 2010

180
Q

Concept de « péché originel ».

Il désigne la situation d’un pays émergent ou en développement qui se finance en monnaie étrangère, ajoutant un risque de change à la question de la soutenabilité. Par conséquent, ses limites d’endettement raisonnables sont plus basses que dans les pays qui empruntent dans leur propre monnaie.

A

Eichengreen, Hausmann et Panizza, 2002, « Le péché originel : le calvaire, le mystère et le chemin de la rédemption »