Références animal Flashcards

1
Q

Marie-Béatrice Baudet

A

«Le vampire, une sale réputation», Le Monde : L’exemple de la chauve souris nous montre sûrement que l’homme appréhende plus l’animal comme une représentation plutôt qu’en tant qu’un être en tant que tel.

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2
Q

Poirier

A

L’animal littéraire : Des animaux aux mots, 2010 :

Deux choses : 

Les animaux sont omni-présents dans notre imaginaire collectif, mais ce ne sont jamais les animaux en tant que tels qui sont représentés, mais plutôt une représentation fantasmée. —> Déréalisation des animaux : ils ne sont que de purs signes ou symboles. 


«L’animal demeure un impensé et un impensable» —> nous ne pouvons pas atteindre l’essence de l’animal

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3
Q

Freud

A

L’inquiétante étrangeté et autres essais

«L’homme n’est rien d’autre, ni rien de mieux que les animaux (…) il est lui-même issu de la série animale, apparenté de près à certaines espèces.» : trois grandes blessures narcissiques : 


Celle de Copernic/Galilée —> On n’est pas au centre du monde —> «atteinte au dogme géocentrique»


Celle de Darwin : —> «atteinte au dogme anthropocentrique»


Celle de Freud lui-même : —> l’homme n’est pas vraiment au centre de lui-même. 


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4
Q

Cécile Coulon

A

Une bête au Paradis (2019) :

Ce qui rend le héroïne sauvage, c’est d’avoir trop souffert (elle mange une araignée) il y a donc l’idée d’une perte de son humanité (et donc retour à la bestialité). C’est finalement une vision assez sévère à l’égard de l’animal qui pose l’homme comme l’espèce dominante, à partir de laquelle on ne peut que régresser.

«prise d’une convulsion inattendue, Blanche approcha (sa main) des pattes et, au lieu de souffler dessus ou de la déloger gentiment, la fille Émard saisit l’araignée, ses doigts se refermèrent sur le corps qui s’agita fiévreusement. (…) elle porta sa main à sa bouche, les pattes entre ses lèvres fines se raidirent une dernière fois avant d’être mâchées (…). Blanche gardait les yeux ouverts tandis qu’elle la dévorait.»


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5
Q

Derrida

A

L’animal que donc je suis —> Titre provocateur «Les animots » néologisme pour dire que pour désigner les animaux, il faut au le pluriel : «C’est un mot, animal, que les hommes se sont donné le droit de donner pour parquer un grand nombre de vivants sous ce seul concept» Métaphore : comparaison entre la philosophie («concept») et la chasse («parquer»). —> si on nomme mal les animaux, on les pense mal.

Double ignorance humaine —> (1) ignorance de l’homme à propos de l’animal qui a pour conséquence de tous les parquer sous un seul mot (négation arbitraire de l’homme), (2) et donc prétention humaine à se positionner comme l’arbitre de ce à quoi l’animal peut prétendre (au nom d’une supériorité fondée sur le premier point)


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6
Q

Code Civil

A

Article 515-14 du Code Civil : «les animaux sont des être vivants doués de sensibilité» et «sous réserve des lois qui les protègent (…), (ils) sont soumis au régime des biens.»

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7
Q

Bailly

A

Bailly parle du «silence insensé des animaux» pour dire qu’on ne peut jamais les comprendre


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8
Q

Une de Slate

A

«Rentrée littéraire 2020 : des femmes, des hommes, et tant d’animaux» Une de Slate en septembre 2020. 


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9
Q

Olsen

A

An argument for animalism 

«(1) Il existe un animal humain assis dans votre chaise. (2) L’animal humain assis dans votre chaise est un être pensant (si vous préférez, tout animal humain assis ici est pensant). (3) Vous êtes l’être pensant assis dans la chaise.» —> Raisonnement de Olsen qui permet de montrer que nous sommes des animaux 


«Nous sommes peut-être des animaux très spéciaux. Mais des animaux très spéciaux restent des animaux»—> Ambiguïté de la formule… Mais au moins, la différence spécifique n’implique pas une supériorité : on n’est plus tenté de dire que l’homme est un animal tellement spécial qu’il est supérieur. 


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10
Q

Aristote

A

Aristote, Ethique à Nicomaque, Livre 1, chapitre 6. Trois types d’âmes (Attention : il faut entendre l’âme comme «ce qui anime le corps». L’âme a, pour Aristote, une fonction biologique. On ne peut donc pas fonder de différence ontologique là dessus.)


Plantes —> Végétative (= le fait de vivre)


Animaux —> Végétative + Sensitive » (= le fait de ressentir des choses) 


Hommes —> Végétative + Sensitive + Intellective : (= pouvoir user de raison. L’homme est le seul animal qui en est capable, c’est donc dans sa nature d’exploiter cette spécificité.

L’homme s’inscrit dans le prolongement de l’animal : «le bien pour l’homme consiste dans une activité de l’âme en accord avec la vertu»


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11
Q

Bible

A

Mythe de la Genèse : «Puis Dieu dit: “ Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu’il domine (…)”» En fait, dans la Bible il y a une quadruple domination : L’homme apparait pour parachever la création (1) (il est créé en dernier), il est fait pour dominer (2), et il est à fait à l’image de Dieu (3), et enfin il est co-créateur puisqu’il nomme les animaux (4). Cette citation permet aussi de mesurer la profondeur du choc que fut le ramis en cause de «dogme anthropocentrique» par Darwin (expression de Freud, cf plus haut) 


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12
Q

St Augustin

A

St Augustin, De Trinitate : il s’interroge sur la nature de l’âme : si l’homme est à l’image de Dieu, ce doit être par son âme. En s’appuyant sur la Genèse et les textes sacrés, Augustin marque bien donc que l’âme est uniquement spirituelle elle est donc coupée du corps. L’âme est l’image du divin en nous, c’est par l’âme que je me souviens de Dieu en moi. —> basculement de la notion d’âme par rapport à Aristote. 


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13
Q

Procès pour savoir si les indiens étaient des hommes ?

A

Controverse de Valladolid de 1550-1551 : montre qu’il y a quelque chose d’arbitraire dans l’attribution ou non de l’animalité puisqu’on y a débattus si les indiens étaient ou non des animaux


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14
Q

Leroi-Gourhan

A

Leroi-Gourhan, Le geste et la parole, 

Dans le premier tome : «nous étions préparés à tout admettre, sauf d’avoir débuté par les pieds» : homme —> Utilise ses pieds seulement pour se déplacer —> se redresse —> libère ses mains —> développement d’outils —> capacité d’abstraction renforcée —> permet le langage («Le langage et la technique se sont développés dans le même temps puisque les deux demandent des capacités d’abstraction. »—> spécificité de l’homme qui ne descend pas du singe, mais qui est une espèce différente (= «le Singe ne conduit pas plus à l’Homme que le Rhinocéros ne conduit au Tapir. »)

Dans le second tome : autre différence fondamentale entre l’homme et l’animal : la mémoire. Animal : mémoire génétique (=instinct), homme : mémoire collective (=société). Donc culture = 2ème spécificité de l’homme. 


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15
Q

Durkheim

A

Durkheim, Education et sociologie : «Le sol de la nature se recouvre ainsi d’une riche alluvion qui va sans cesse croissant» (très belle) métaphore de la culture (jeu de mot entre «culture humaine» et «culture maraichère») étymologiquement : culture = «le soin accordé aux plantes», Durkheim veut montrer que le processus d’accumulation culturel est lui-même naturel (à l’homme).


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16
Q

Descartes

A

Descartes

Méditations métaphysiques (fin de la 2ème méditation, et de façon tacite) : monde = «substance pensée» (= ce dont est fait Dieu) + «substance étendue» (= ce dont est fait l’animal (—> «Théorie de l’animal-machine»)). Donc Homme = âme (S. pensée) + corps (S. étendue). 


Dans la Lettre au Marquis de Newcastle, il veut montrer que Langage = marque de la raison = preuve de la présence d’une substance pensée en l’homme parce que elle permet d’énoncer des concepts abstraits. Animal : pas de raison = pas de substance pensée —> uniquement étendue.

ATTENTION : postulats métaphysique très forts pour cette thèse (comme par exemple l’existence d’une âme immatérielle propre au l’homme) et rejetés par la science a priori. 


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17
Q

Arendt

A

La condition de l’homme moderne, Hannah Arendt (dans un chapitre sur l’esclavage durant l’antiquité) :

« Ce que les hommes partagent avec les autres animaux, on ne le considérait pas comme humain. » —> Montre que l’homme ne veut pas être cet animal comme les autres.

Du coup l’esclave = animal parce que il est obligé de travailler pour survivre, comme les animaux (l’animalité ne résiderait alors pas dans une différence de nature, mais de condition). 


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18
Q

Jack London

A

L’appel de la forêt (épilogue) Jack London :

« Ne reniez pas vos ancêtres les animaux. Leur histoire est aussi la vôtre et si vous les précipitez au fond de l’abîme vous y roulerez inévitablement.»: trois choses dans cette citation (cf ma colle de Français)


1) L’homme est un animal comme les autres qui, le plus souvent, s’ignore. 

2) Il s’agirait donc de ne pas manquer de respect aux animaux, les respecter pour ce qu’ils sont, c’est à dire des êtres qui, s’il ne sont certes pas doués d’une raison développée, n’en sont pas pour autant des êtres inférieurs

3) C’est dans un abîme moral que l’homme risque de s’engouffrer si il ne respecte pas les animaux.


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19
Q

Yourcenar

A

Marguerite Yourcenar


Souvenir pieu «C’est déjà un gain immense de s’apercevoir que la vie n’est pas incluse seulement dans la forme en laquelle nous sommes accoutumés à vivre, qu’on peut avoir des ailes au lieu de bras … Et puis, il y a toujours pour moi cet aspect bouleversant de l’animal qui ne possède rien sauf la vie, que si souvent nous lui prenons»


L’oeuvre au noir, Zénon, personnage principal et humaniste, mange de moins en moi de viande au cours du récit car «il lui déplaisait de digérer des agonies» : grande force de la métaphore, qui aura peut-être plus fait pour le végétarisme que beaucoup de discours rationnels.


Qui sait si l’âme des bêtes va en bas ? : (réf à la Bible, Yourcenar = très croyante. «Qui sait si l’âme du fils d’Adam va en haut, et si l’âme des bêtes va en bas ?» Ecclésiaste, III, 21 ) —> Soumise aux impératifs de l’économie et du profit, la vie des animaux n’a plus rien de naturel. Au lieu d’assoir sa supériorité, Adam aurait dû considérer que son rôle était de veiller à l’harmonie entre les êtres de nature. «on peut se demander si l’assertion de Descartes n’a pas été reçue au niveau le plus bas. L’animal-machine, certes, mais ni plus ni moins que l’homme lui-même n’est qu’une machine». (Selon MY, c’est la peur de blasphémer qui a empêcher Descartes d’arriver à cette conclusion).

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20
Q

Citation sur la préhistoire ?

A

Georges Bataille : «Ces hommes préhistoriques ont laissé l’image de l’animalité même dont ils s’évadaient» Ces dessins seraient le signe de la naissance d’une conscience de soi.

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21
Q

Citation sur l’Égypte ?

A

Un spécialiste de l’Égypte antique, Christian Jacq dans Animal dans l’Egypte ancienne :

«L’animal est porteur et réceptacle de puissance transcendantale» c’est à dire d’une supériorité par rapport à la sphère humaine. «Il est l’invisible dans le visible» = manifestation du sacré —> l’animal vaut surtout en tant que symbole. 


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22
Q

Montaigne

A

Montaigne, Les Essais (Apologie de Raymond Sebond)

« C’est par la vanité de cette même imagination qu’il s’égale à Dieu (…), taille les parts aux animaux ses confrères et compagnons, et leur distribue telle portion de facultés et de forces que bon lui semble. » –> cherche à reconnaître l’animal en lui-même comme une créature individualisée et particularisée. Idée importante du «compagnon» : celui avec qui on partage le pain. 


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23
Q

Foucault

A

Foucault, Sur la Nature humaine (un dialogue avec Noam Chomsky) :

«la notion de vie n’est pas un concept scientifique mais un indicateur épistémologique classificateur et différenciateur dont les fonctions ont un effet sur les discussions scientifiques , mais non sur leur objet».

(Un peu plus loin, il dit que c’est idem pour la nature humaine). «indicateur épistémologique» = «qui permet la connaissance» —> La notion de nature humaine est une marche sur laquelle s’appuient les sciences, mais cette marche n’a pas de vérité epistémique ( épistémie = science qui étudie la méthode scientifique). Si on devait découvrir une nature humaine, ce serait une découverte politique, mais pas scientifique.

24
Q

Sartre

A

Sartre, L’existentialisme est un humanisme «il n’y a pas de nature humaine, puisqu’il n’y a pas de Dieu pour la concevoir. L’homme est non seulement tel qu’il se conçoit, mais tel qu’il se veut» Conséquence de cette citation : la nature animale ne se caractérise pas par des traits négatifs non plus —> Il n’y a pas plus de «nature» animale que de nature humaine. 


25
Q

L’animal : Lieu d’une expiation métaphysique ?

A

Victor Hugo : “(de la Création) L’homme en est la prison, la bête en est le bagne, L’arbre en est le cachot, la pierre en est l’enfer» Les Contemplations —> Il y a donc bien une hiérarchisation des formes du vivant… mais renversement dialectique au bénéfice de l’animal : sa monstruosité/son enfer, lui sont privilèges sur l’homme. Sa supériorité rayonne dans un excès de voyance et de lucidité. Ex : «L’âne songeait, passif, sous le fouet, sous la trique, Dans une profondeur où l’homme ne va pas» Le Crapaud. D’autre part, (animalité = le lieu de l’expiation, il est un «misérable» comme les autres) ==> ( obligation morale de l’homme d’une compassion pour l’animal).


26
Q

Physiognomonie ?

A

Victor Hugo : « Les animaux ne sont autre chose que les figures de nos vertus et de nos vices » (Les Misérables, I) : Victor Hugo = adepte de la physiognomonie, mais ça va encore plus loin : voit des traits animaux jusque dans les édifices de Paris, comme Notre-Dame : (il lui semblait que) «la gigantesque cathédrale n’était plus qu’une sorte d’éléphant prodigieux qui soufflait et marchait avec ses piliers pour pieds, ses deux tours pour trompe». L’animal est donc l’outils poétique par excellence.

Dans Notre-Dame de Paris de Victor Hugo, le narrateur décrit l’arrivée à Paris de l’ambassadeur Flamand Guillaume de Rym comme suit : « C’était un visage fin, intelligent, rusé, une espèce de museau de singe et de diplomate» : c’est bien de physiognomonie dont il s’agit ici puisque Victor Hugo associe trait à trait l’homme et l’animal

27
Q

L’animal est entendu comme la peur de l’inconnu ?

A

Victor Hugo : l’animalité peut être révélateur d’une peur de l’inconnu. Celle-ci apparait particulièrement lorsqu’Hugo décrit l’océan, et plus particulièrement l’abîme —> abime est décrite comme suit : «Le rugissement de l’abîme, rien n’est comparable à cela. C’est l’immense voix bestiale du monde…». 


28
Q

2 auteurs pour dire que l’animal nous met à nu, en sait plus de choses sur le mode et sur nous que nous-même ?

A

Victor Hugo : Les oiseaux en leurs chants sont capables de reprendre les propos humains, ou plutôt leur implicite : «Quand notre être, tout bas, s’exhale en chants profonds, // Vous, attentifs, parmi les bois inaccessibles, // Vous saisissez au vol ces strophes invisibles // Et vous les répétez tout haut comme de vous.» Les Contemplations, Livre II«En écoutant les oiseaux » (contrairement au schéma habituel, où l’humain est censé prêter son «logos» aux animaux sans voix)


et Zola dans Thérèse Raquin, Laurent y est fortement déstabilisé par le regard que du chat (François), il l’imagine comme un regard plein de reproches comme si le chat ne lui pardonnait pas le meurtre de Camille, ce qui suggère que le regard de l’animal perce au moins autant nos secrets que nous perçons les secrets de l’animal

29
Q

Vigny

A

Alfred de Vigny, «La mort du Loup» Les Destinées : 


Personnification de la nature dans tout le poème ( «(…) Ni le bois, ni la plaine //
Ne poussait un soupir dans les airs (…)//» ; «Les chênes sur leurs coudes semblaient endormis» qui montre p-ê que l’homme n’a rien de si particulier 


Le loup est sans doute entendu comme le symbole d’une vie bouillonnante et dynamique —> lexique du feu («gueule brulante» ; «yeux flamboyants», ses louveteaux «dansaient sous la lune»). Il est un modèle d’humanité : parallèle avec la crucifixion ( «Les couteaux lui restaient au flanc jusqu’à la garde, // Le clouaient au gazon tout baigné dans son sang») : les hommes tuent celui qui, pourtant, les guidait. 
 


30
Q

Utiliser l’animal pour comprendre l’homme ?

A

Cyrulnik, Mémoire de Singe et Parole d’Homme :

Prolongement de la pensée de Levi-Strauss : étudier les comportements des grands singes afin de comprendre également comment ils peuvent éclairer les nôtres. –> propose un parallèle entre la communication chez les singes et chez les hommes car la communication animale passe essentiellement par le regard et les expressions faciales et le toucher (Véronique Servais dans La relation homme-animal, insiste notamment sur le rôle du toilettage) : Mention d’une expérience qui permet de montrer que chez l’homme aussi, le communication est en grande partie non-verbale : l’étudiante qui se baisse pour ramasser ses affaire n’obtient de l’aide que dans 25% des cas lorsqu’elle le fait elle-même, dans 85% des cas lorsqu’elle a un contact visuel avec une personne extérieur. Donc le monde de l’homme est bien plus proche du monde de l’animal que nous ne le pensons spontanément et que le langage, dont nous sommes si fiers, ne fait passer qu’une partie des informations que nous nous échangeons.

«Les animaux nous offrent cet artifice comparatif qui favorise la prise de conscience. Ce modèle comparatif est précieux puisqu’on ne peut se penser soi-même en termes scientifiques». Si on y retrouve l’idée que nous venons d’évoquer, M. Cyrulnik nous invite à aller plus loin en affirmant que, étant incapables de prendre le recul nécessaire sur nos propres corps, nous n’aurions pas d’autre choix que de faire de l’animal notre miroir (autrement, nous serions pour ainsi dire «biaisés»). En somme, nous avons besoin d’un instrument de comparaison quand bien même il serait imparfait.

31
Q

Définition de la poésie

A

Bonnefoy, Les planches Courbes,

Le poète est peut-être le seul à pouvoir prétendre un véritable discours sur l’animal, parce qu’il ne prétend pas le décrire mais le susciter : « Fondamentalement la poésie a pour but de rendre aux mots de la langue leur capacité d’évoquer pleinement les choses qu’ils représentent en ce qu’ont celles-ci d’existence actuelle, concrète, au sein de notre propre horizon de vie : ces arbres, par exemple, sur ce chemin, non l’arbre du dictionnaire. Sa tâche est de faire apparaître dans la parole notre lieu et notre moment, nullement d’en analyser les aspects, comme le font les autres emplois de mots, et ainsi ne dit-elle rien, en sa profondeur, mais accueille en nous les réalités qui importent, les mettant aussi en rapport entre elles, ici, maintenant, comme ne le font évidemment pas les projets de la science ou de l’action. »

32
Q

Le chasseur d’images

A

Jules Renard, Les Histoires naturelles, «Le chasseur d’images» :

compare l’activité du poète à celle d’un chasseur qui capture des images du monde «Les yeux sont comme des filets où les images s’emprisonnent elles-mêmes», (images végétales et animales) sur lesquelles il peut compter le soir au moment de s’endormir. La métaphore filée de la chasse tout au long du poème signale une tendance tenace chez les hommes qui ne regardent la nature (que Renard ne différencie pas de l’animal) que comme le moyen d’un spectacle pour se divertir ou s’évader. 


33
Q

Desnos

A

Robert Desnos, Lézard : «Lézard des rochers,// Lézard des murailles,// Lézard des semailles,// Lézard des clochers.// Tu tires la langue,//Tu clignes des yeux,// Tu remues la queue,// Tu roules, tu tangues.// Lézard bleu diamant// Violet reine-claude,// Et vert d’émeraude,// Lézard d’agrément !» : la forme poétique épouse le mouvement du lézard. Ce poème permet de suggérer que seul la forme poétique peut rendre compte de la complexité de la condition animale.

34
Q

Critique du zoo ?

A

Olivier Razac, L’écran et le zoo (2002) : Le zoo est une institution totalitaire singulière qui remplit une triple fonction de contrôle (politique), d’élaboration et diffusion d’un savoir (scientifique) et de divertissement (spectaculaire). Expression de «l’horrible matière première animale» pour dénoncer le fait qu’on se serve de l’animal. 


35
Q

Anne Simon

A

Résumé de la pensée qu’elle a distillé au cours de ses conférences :

Fondatrice du concept de zoopoétique : «Une approche des textes dont l’objectif est de mettre en valeur la pluralité de moyens stylistiques, narratifs, rythmiques, et thématiques que les écrivains mettent en jeu pour restituer la diversité des activités, des émotions et des mondes animaux» 


estime nous sécrétons le langage comme l’animal sécrète une substance naturelle :«Quoi que plus organiquement soi que le langage qu’on invente ou plutôt qu’on exprime ? L’écrivain sécrète sa langue comme l’araignée sécrète son fil (…)» —> Montre que le langage appartient à notre nature humaine, par conséquent le langage ne serait pas ce qui nous séparerait de l’animal. «La langue n’est pas un obstacle pur accéder à d’autres espèces. Ma thèse principale, à la quelle je tiens fermement, est que le langage n’est pas une tare, n’est pas un obstacle a priori qui nous empêcherait d’accéder à d’autres animaux plus mutiques que nous» à mettre en relation avec La Métamorphose, Kafka.


36
Q

Le cas d’école de la psychanalyse ?

A

Freud, Cinq psychanalyse, : développe le célèbre “cas du petit Hans)

permet de montrer que les animaux ne sont jamais envisagés pour eux-même, ils sont le miroir d’une autre réalité, ils permettrait de comprendre des tendances honteuses, inconscientes ou refoulées : cas du petit Hans dont la phobie des chevaux cacherait un mal-être vis-à-vis de son père (castrateur toussa toussa). 


37
Q

L’Odyssé ?

A

L’Odyssée d’Homère. 


Idée similaire à Freud (quoique un peu différente) : comme une prémonition, les oies et l’aigle observés en songe par Pénélope valent non pour ce qu’ils sont, mais pour ce qu’ils annoncent, à savoir le retour d’Ulysse et l’éviction des prétendants.


L’épisode d’Argos, le chien d’Ulysse qui meurt à son retour : Idée d’une reconnaissance mutuelle : « Lorsqu’il aperçoit Ulysse, il agite sa queue en signe de caresses et baisse ses deux oreilles ; mais la faiblesse l’empêche d’aller à son maître. Ulysse, en le voyant, essuie une larme qu’il cache au pasteur » Symboliquement le premier verbe de vision, de perception, revient au chien puis Ulysse le voit, plus précisément «voit qu’il l’a vu». Regarder l’animal revient à s’exposer aussi au regard de l’animal ; Les animaux nous devinent. On retrouve la même idée chez Zola dans Thérèse Raquin

38
Q

Buffon

A

Buffon, L’Histoire Naturelle :

«si il n’existait point d’animaux, la nature de l’homme serait encore plus incompréhensible» : idée que l’on peut expliquer les comportement humains avec ceux des animaux (physiognomonie) toujours dans une idée d’exactitude scientifique (à mettre en relation avec Victor Hugo ? Il s’en revendique clairement lui aussi. ) + volonté de classification du vivant et de représenter l’animal (aquarelle illustratives) 


Point commun avec Pline l’Ancien dans L’Histoire Naturelle (même titre que Buffon déjà) : exemples du lion, du coq (psychopompe) ou de l’éléphant pour montrer que le fantasme prend toujours le pas sur l’exactitude scientifique. 


39
Q

Kafka

A

Kafka, La Métamorphose :

ce dont souffre le personnage changé en cancrelat c’est de n’être pas regardé pour ce qu’il est. À partir de sa transformation, le seul regard « pénétrant » que lui accorde sa sœur est un regard de reproche quand elle a compris que leur mère s’est évanouie après avoir entraperçu « la gigantesque tache noire » sur le mur. À mettre en relation avec Florence Burgat.

40
Q

Florence Burgat

A

Florence Burgat, Une autre existence, La condition animale, (2012) : 


C’est une philosophe qui veut montrer que les animaux ont une conscience. Pour elle, conscience = «un ensemble stable d’objets dotés de significations et sans lequel aucun comportement cohérent n’est possible. ». Cependant, la conscience humaine est de tout même particulière = «ressaisie différée de soi» tandis que la conscience animale est «l’expérience consciente en première personne»


41
Q

Rilke

A

Rilke, La huitième élégie de Duino : 


idée d’une nouvelle ouverture au monde via l’animal. « De tous ses yeux la créature / voit l’Ouvert.(Être dans l’ « Ouvert », c’est se porter dans le « pur espace » au-delà de toute temporalité. C’est être « dans » le monde et pas « devant » lui.) Seuls nos yeux / sont comme retournés et posés autour d’elle / tels des pièges pour encercler sa libre issue. » Comparaison entre l’entendement humain et l’entendement animal qui tourne à la faveur des animaux car ils ne souffrent pas, comme nous, de l’obsession humaine de la mort qui arrête notre existence et qui nous rend aveugles à l’ouverture du présent, nous empêchant ainsi d’être dans ce que Rilke appelle l’Ouvert.


Comment accéder à l’Ouvert ? Seuils de l’existence : enfance, vieillesse, un amour intense… mais surtout la rencontre avec un animal, l’intensité d’un échange de regard : «L’animal, muet, levant les yeux, nous transperce»


42
Q

Nous sommes déterminés, ce que prouve notre part animale ?

A

Zola, La Bête Humaine :

On sent le héros (Jacques) dévoré. Il est un prédateur qui veut manger sa proie. Dans le roman, ces pulsions le viennent quand il est au contact amoureux d’une femme. Dans cet extrait, il parvient à se retenir. Il réfléchit à ce qu’il vient de se passer (monologue intérieur) et essaie de trouver des raisons de ces pulsions. Jacques s’interroge sur sa famille : sa mère qui l’a eût tôt, ses grands parents tous alcooliques : «Et il en venait à pense qu’il prenait pour les autres, les pères, les grands pères, qui avaient bu, les générations d’ivrognes dont il était le sang gâté, un lent empoisonnement, une sauvagerie qui le ramenait avec les loups mangeurs de femmes, au fond des bois.

—> Zola fait réfléchir son personnages à la théorie de l’hérédité. Thème de l’atavisme c’est à dire l’idée que dans une famille se transmette les «fêlure», les défauts, les tares… L’incapacité à dompter la pulsion, Zola la décrit comme une hérédité, et donc une fatalité.

43
Q

Oeuvre littéraire pour dire que l’animal doit être envisagé dans sa spécificité. Il a des droits, une sensibilité (prémisses du mouvement animaliste finalement)

A

Zola, L’amour des bêtes :

attention portée à l’animal, ou plus exactement aux animaux en tant qu’individus particuliers; insiste sur les égards que nous devons aux animaux : « Pourquoi la vue de cette bête, allant et venant, flairant le monde, effarée, visiblement désespérée de ne pas retrouver son maître, me cause-t-elle une pitié si pleine d’angoisse ». pronom démonstratif « cette » est important qui rappelle que l’écrivain ne regarde pas l’animal en général, catégorie abstraite bien difficile à cerner, mais un animal en particulier dont il fait à proprement parler la rencontre. .


44
Q

Condillac

A

Condillac, Le Traité des Animaux : Condillac = sensualiste. Idée que le développement de nos facultés intellectuelles peut s’expliquer par une approche généalogique de nos sensations. «Exemple de statue» que l’on doterait progressivement des cinq sens. Chaque sens permet des comparaisons, des souvenirs, des choix et nos facultés sont alors nées : l’entendement, la mémoire et la volonté. Conséquence : l’animal, qui lui aussi a des sens, a un rapport au monde qui lui est spécifique. « Mais les bêtes veillent elles- mêmes à leur conservation ; elles se meuvent à leur gré, elles saisissent ce qui leur est propre, rejettent, évitent ce qui leur est contraire ; les mêmes sens qui règlent nos actions, paraissent régler les leurs. »

45
Q

Mouawad

A

Wajdi Mouawad, Anima (2012) : 


Tente de rendre justice à la représentation de l’animal (pan troglodyte). Rappel : Anima signifie «mouvement» en latin (a donné le mot «âme»). Possible de prêter aux animaux une âme qui leur soit propre et qui se distingue de l’âme humaine. Attention : il s’agit moins ici de reconnaître une âme propre aux animaux que de dénoncer la prétention humaine à une pseudo supériorité morale.


Permet également de montrer qu’il faut toujours envisager l’animal dans sa spécificité, puisque l’animal perçoit le monde de façon unique : « Nous, les chiens, percevons les émanations colorées que les corps des vivants produisent lorsqu’ils sont en proie à une violente émotion. Souvent, les humains s’auréolent du vert de la peur ou du jaune du chagrin et quelquefois de teintes plus rares : le safran du bonheur ou le turquoise des extases. » 


46
Q

Tintin

A

Hergé, Les aventures de Tintin et Milou : Milou = fidèle compagnon de Tintin nous fait nous demander si on ne peut pas faire entre l’animal dans le monde de la culture. Mais en fait : relation entre l’homme et l’animal n’est peut-être pas aussi fluide qu’il y paraît. Ainsi, dans le tome intitulé le Temple du soleil, lorsque les protagonistes (ici Tintin, Milou, le Capitaine Haddock et Zorrino, leur jeune guide indien) se retrouvent dans la jungle péruvienne, les difficultés se multiplient : le Capitaine Haddock croise un ours, se fait renverser par un tapir ; Zorrino menace d’être étouffé par un boa et Milou se fait enlever par un condor. Dans ces deux derniers cas, Tintin est d’ailleurs amené à tuer l’animal pour sauver son guide ou son chien. Tout se passe donc comme si le monde de l’animal était envisagé, au fond, comme un monde potentiellement hostile et dangereux dans lequel l’homme aurait du mal à se créer un chemin. Idée dans qu’il faudrait donc s’en arracher en adoptant un comportement plus civilisé ce qu’Hergé illustre d’ailleurs de manière humoristique : lorsqu’un lama crache au visage du Capitaine Haddock, Hergé lui fait dire dans le phylactère de la case : « En voilà des manières. ». Il semble alors qu’animalité et bestialité soient confondues dans l’inconscient collectif. 


47
Q

Levi Strauss

A

Levi-Strauss, Les Structures Élémentaires de la Parenté, «Nature, Culture et Société» : 
3 idées

Soutient que l’homme est différent de l’animal, mais que cette différence n’est pas nette, la frontière existe, mais elle est floue. Ex de Levi-Strauss : l’enfant a t-il peur de noir parce qu’il a peur de l’inconnu (animal) ou parce qu’il a peur des contes que lui ont raconté ses parents (société) ?


Le cas des enfants sauvages : pour étudier ce que serait l’homme sans la culture, il veut étudier des enfants abandonnés sans éducation. à mettre en relation avec L’enfant sauvage de Truffaut : «Tu n’es plus un sauvage mais pas tout à fait un homme». Présupposé ici : celui qui n’atteint pas la culture resterait au palier inférieur qu’est l’animalité.


« C’est à l’autre extrémité de l’échelle animale qu’il faut s’adresser si l’on espère découvrir une amorce de ces comportements humains : auprès des mammifères supérieurs, et plus spécialement des singes anthropoïdes. » donc pour Levi-Strauss :
le monde de l’animal ne doit peut-être pas être envisagé comme un monde radicalement étranger qui se caractériserait par son absence totale de culture et qu’il faudrait alors condamner au nom de sa bestialité.
Paradoxalement, le monde de l’animal pourrait nous éclairer sur le monde humain, le terme de « monde » étant entendu ici au sens d’un rapport pratique et actif au monde.

48
Q

Philosophe animaliste ?

A

Corrine Pelluchon, Manifeste Animaliste :

défenseuse du mouvement animaliste. But de son livre : revendiquer une application pratique d’un mouvement qui, trop souvent, n’est que théorique ou spéculatif. Les hommes se dénaturent eux-même en occultant deux traits qui les rapprochent des animaux : «En étant indifférents au sort des animaux, qui partagent avec nous le fait d’être des êtres sensibles, nous nous déshumanisons.».

Elle trace aussi un parallèle entre l’exploitation animale et l’esclavage sous Lincoln : Les animalistes doivent ménager deux temporalités, celle des accommodements présents, et celle d’un avenir abolitionniste (il est impossible de brûler les étapes, cela causerait la ruine des hommes travaillants dans le secteur, or l’animalisme a aussi un aspect social).

Très important : pour elle, la protection des animaux est à envisager sous un angle politique.

49
Q

Diogène de Cynope

A

Grand maître cynique : Opposition entre la cité, le lieu de l’artifice, et celui de la nature qui est le lieu de l’authenticité. «Il disait qu’il était chien de chasse, de ces chiens que beaucoup de gens louent, mais sans oser chasser avec eux.». Idée d’un modèle animal en ce qu’ils accomplissent leur nature, eux; «Il faut donc, pour vivre heureux, laisser de côté les travaux inutiles, et s’appliquer à ceux qui sont selon la nature». Pensée originale car pour Aristote par exemple : vie bonne = vie au sein de la cité.


50
Q

Pensée Stoïcienne ?

A

Nuance des thèses cyniques : l’animal vit «dans» la nature alors que l’homme doit vivre «conformément» à la nature —> Notion d’appropriation pour l’homme.

Exemple du taureau pour dire que l’animal s’approprie sa nature sans efforts : «(les taureaux) mettent en avant leurs cornes, comme si elles étaient des armes innées pour la lutte.» 


L’homme doit donc utiliser la raison et la morale : «mais pour nous, à qui il a fait don de la faculté de la conscience, cela ne suffit pas ; si nous n’agissons pas comme il convient, avec ordre, en nous conformant à la nature et à la constitution de chacun, nous n’atteindrons pas notre fin. » 


Dépassement/réactualisation de la pensée stoïcienne pour un III dans nos copies : repenser notre rapport à l’animal —> appropriation de soi = fonctionne en cercles concentriques (je m’approprie d’abord moi-même, puis ma famille, puis mes proches etc…) : «Le cercle extrême et le plus grand, qui enveloppe tous ces cercles, c’est celui du genre humain tout entier. (…) (Il faut donc) s’appliquer sans cesse à transférer dans les cercles intérieurs ceux qui sont dans les cercles extérieurs. » —> on pourrait étendre ces cercles jusque’à l’animal !

51
Q

Nietzsche

A

3 concepts, dans des oeuvres différentes

La maladie humaine (s’oppose en cela à Kant) : cette tendance qu’à l’homme de vouloir tout expliquer rationnellement, et c’est ça que Nietzsche appelle la «maladie humaine»

Concept de l’animal «non-historique» ou «anhistorique» à 2 égards 

Ne peut pas se construire lui-même une histoire (car sa mémoire ne le permettrait pas)

N’appartient pas à notre histoire (à mettre en relation avec Baratay) 


Mais cette vision de l’animal ne sert qu’une vision de l’homme : dans Ainsi parlait Zarathoustra, l’homme devient successivement (et symboliquement) chameau, lion puis enfant. Chameau = l’esprit chargé par toutes les valeurs morales que lui a imposé la société —> moment qu’il faut dépasser. Second moment de l’esprit transforme le «tu dois» en «je veux» (lion). Enfin l’enfant est celui qui pourra constamment créer des valeurs nouvelles, des valeurs qui ne sont pas figées (=surhomme) : «L’enfant est innocence et oubli, un renouveau et un jeu, une roue qui roule sur elle-même, un premier mouvement, une sainte affirmation.»


52
Q

Machiavel

A

Machiavel, Le Prince, Chapitre XVIII : «Le prince devant donc agir en bête, tâchera d’être tout à la fois renard et lion» car (présupposé) tous les hommes sont mauvais, il faut donc les dominer et les tromper car le si le Prince ne le fait pas, ils le feront. Ce modèle est partiel : il faut être mi-homme mi-animal. (Mais animal symbolique uniquement). À faire jouer avec Cicéron, Le traité des devoirs : «(…) on peut être lion ou renard, ajoutons que ces deux façons sont l’une et l’autre très contraires la nature humaine»


53
Q

Flaubert

A

Flaubert, La tentation de St Antoine :

«d’épouvantables démons, hurlant dans mes oreilles, me renversaient par terre» : l’animal = toujours envisagé dans ce qu’il a de plus menaçant. L’animal = démoniaque, potentiellement dans son essence ? Rapport religieux à l’animal qui est le lieu d’un soupçon, mais aussi d’une tentation : «Le chacal disparait. « Ah! il s’en va rejoindre les autres ! Quelle solitude! Quel ennui!» : Paradoxe : Antoine a théoriquement choisi sa solitude —> départ du chacal = rupture de ce choix, fin du serment tacite. + chacal représente une double tentation : (1) concupiscence/désir charnel, (2) quitter le rapport exclusif à Dieu (rupture de l’anachorétisme). 
Cette référence montre que note approche de l’animal est toujours teintée de fantasme.


54
Q

Sōseki (avec un accent bizarre sur le o)

A

Sōseki, Je suis un chat :

Anti-Flaubert. Ici, humanité = lieux du burlesque. L’homme est celui qui est menaçant et brutal. Du coup, chat = modèle idéal qui observe une violence qu’il ne partage pas ? Ambiguïté, car le chat est lui aussi capable d’être violent (il parle de renverser l’homme : «lutter avec les hommes et les exterminer»). En fait, cette référence = critiquer l’homme, présenté comme paresseux, brutal, goinfre, et malade (cf le père de famille). D’ailleurs —> absence de nom pour le chat —> Meilleure identification ? à mettre en relation avec l’importance du nom propre dans le stoïcisme. Le champ lexical de la maladie pourrait être une métaphore de la maladie de la société (cf Nietzsche).


55
Q

Hobbes

A

Hobbes, Le Léviathan :

Permet donc de montrer qu’il y a une différence de nature entre l’organisation sociale animale (= «état de nature») et l’organisation politique humaine («état social») car nature de l’homme ≠ nature de l’animal. Implicitement, il suggère que l’organisation sociale passe par la reconnaissance volontaire (i.e. l’instauration) d’un pouvoir supérieur aux individus.

Conclusion dérivées à partir de son texte : (1) l’animal n’a pas accès la loi positive, donc il ne peut donc pas être juste, et on ne peut pas considérer ses comportement comme juste ou injuste (cf Cyrulnik) puisque cela n’a de sens que dans une organisation politique. (2) Puisque l’animal n’est pas en mesure de se donner des lois positives, l’animal ne pourra jamais appartenir à une organisation politique. (3) L’animal ne peut pas être un sujet de droit puisqu’il ne peut pas s’inscrire dans le juste et dans l’injuste. (Hobbes clash Singer) 
Et on pourrait même aller plus loin en disant que l’animal n’a pas de droits, mais que nous avons des devoirs vis-à-vis de lui.

56
Q

Frans de Waal

A

Frans de Waal, Le singe en nous (2005) : Sa thèse = L’homme croit avoir une organisation sociale et politique unique qui le distingue radicalement de l’animal, il est en fait beaucoup plus proche de l’animal qu’il ne veut bien l’admettre. Comparaison très forte entre l’homme et l’animal : «(…) le principe de la résistance collective était mis en application pour contrer l’arrogance d’un mâle alpha». Il établit donc implicitement que les grands singes obéissent à des principes politiques. «Si les individus de haut rang se révèlent parfois si contestables, pourquoi diable les garder ? Ma foi, d’abord pour régler les différends.» —> Cf Le Léviathan : on sort de l’état de guerre par une soumission consentie. On entrerait dans le politique. Mais il est dangereux et difficile de réduire la politique à cela… —> Limites de Frans de Waal. Pire : il confère aux chimpanzés une moralité (anthropocentrisme…)