Références animal Flashcards
Marie-Béatrice Baudet
«Le vampire, une sale réputation», Le Monde : L’exemple de la chauve souris nous montre sûrement que l’homme appréhende plus l’animal comme une représentation plutôt qu’en tant qu’un être en tant que tel.
Poirier
L’animal littéraire : Des animaux aux mots, 2010 :
Deux choses :
Les animaux sont omni-présents dans notre imaginaire collectif, mais ce ne sont jamais les animaux en tant que tels qui sont représentés, mais plutôt une représentation fantasmée. —> Déréalisation des animaux : ils ne sont que de purs signes ou symboles.
«L’animal demeure un impensé et un impensable» —> nous ne pouvons pas atteindre l’essence de l’animal
Freud
L’inquiétante étrangeté et autres essais
«L’homme n’est rien d’autre, ni rien de mieux que les animaux (…) il est lui-même issu de la série animale, apparenté de près à certaines espèces.» : trois grandes blessures narcissiques :
Celle de Copernic/Galilée —> On n’est pas au centre du monde —> «atteinte au dogme géocentrique»
Celle de Darwin : —> «atteinte au dogme anthropocentrique»
Celle de Freud lui-même : —> l’homme n’est pas vraiment au centre de lui-même.
Cécile Coulon
Une bête au Paradis (2019) :
Ce qui rend le héroïne sauvage, c’est d’avoir trop souffert (elle mange une araignée) il y a donc l’idée d’une perte de son humanité (et donc retour à la bestialité). C’est finalement une vision assez sévère à l’égard de l’animal qui pose l’homme comme l’espèce dominante, à partir de laquelle on ne peut que régresser.
«prise d’une convulsion inattendue, Blanche approcha (sa main) des pattes et, au lieu de souffler dessus ou de la déloger gentiment, la fille Émard saisit l’araignée, ses doigts se refermèrent sur le corps qui s’agita fiévreusement. (…) elle porta sa main à sa bouche, les pattes entre ses lèvres fines se raidirent une dernière fois avant d’être mâchées (…). Blanche gardait les yeux ouverts tandis qu’elle la dévorait.»
Derrida
L’animal que donc je suis —> Titre provocateur «Les animots » néologisme pour dire que pour désigner les animaux, il faut au le pluriel : «C’est un mot, animal, que les hommes se sont donné le droit de donner pour parquer un grand nombre de vivants sous ce seul concept» Métaphore : comparaison entre la philosophie («concept») et la chasse («parquer»). —> si on nomme mal les animaux, on les pense mal.
Double ignorance humaine —> (1) ignorance de l’homme à propos de l’animal qui a pour conséquence de tous les parquer sous un seul mot (négation arbitraire de l’homme), (2) et donc prétention humaine à se positionner comme l’arbitre de ce à quoi l’animal peut prétendre (au nom d’une supériorité fondée sur le premier point)
Code Civil
Article 515-14 du Code Civil : «les animaux sont des être vivants doués de sensibilité» et «sous réserve des lois qui les protègent (…), (ils) sont soumis au régime des biens.»
Bailly
Bailly parle du «silence insensé des animaux» pour dire qu’on ne peut jamais les comprendre
Une de Slate
«Rentrée littéraire 2020 : des femmes, des hommes, et tant d’animaux» Une de Slate en septembre 2020.
Olsen
An argument for animalism
«(1) Il existe un animal humain assis dans votre chaise. (2) L’animal humain assis dans votre chaise est un être pensant (si vous préférez, tout animal humain assis ici est pensant). (3) Vous êtes l’être pensant assis dans la chaise.» —> Raisonnement de Olsen qui permet de montrer que nous sommes des animaux
«Nous sommes peut-être des animaux très spéciaux. Mais des animaux très spéciaux restent des animaux»—> Ambiguïté de la formule… Mais au moins, la différence spécifique n’implique pas une supériorité : on n’est plus tenté de dire que l’homme est un animal tellement spécial qu’il est supérieur.
Aristote
Aristote, Ethique à Nicomaque, Livre 1, chapitre 6. Trois types d’âmes (Attention : il faut entendre l’âme comme «ce qui anime le corps». L’âme a, pour Aristote, une fonction biologique. On ne peut donc pas fonder de différence ontologique là dessus.)
Plantes —> Végétative (= le fait de vivre)
Animaux —> Végétative + Sensitive » (= le fait de ressentir des choses)
Hommes —> Végétative + Sensitive + Intellective : (= pouvoir user de raison. L’homme est le seul animal qui en est capable, c’est donc dans sa nature d’exploiter cette spécificité.
L’homme s’inscrit dans le prolongement de l’animal : «le bien pour l’homme consiste dans une activité de l’âme en accord avec la vertu»
Bible
Mythe de la Genèse : «Puis Dieu dit: “ Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu’il domine (…)”» En fait, dans la Bible il y a une quadruple domination : L’homme apparait pour parachever la création (1) (il est créé en dernier), il est fait pour dominer (2), et il est à fait à l’image de Dieu (3), et enfin il est co-créateur puisqu’il nomme les animaux (4). Cette citation permet aussi de mesurer la profondeur du choc que fut le ramis en cause de «dogme anthropocentrique» par Darwin (expression de Freud, cf plus haut)
St Augustin
St Augustin, De Trinitate : il s’interroge sur la nature de l’âme : si l’homme est à l’image de Dieu, ce doit être par son âme. En s’appuyant sur la Genèse et les textes sacrés, Augustin marque bien donc que l’âme est uniquement spirituelle elle est donc coupée du corps. L’âme est l’image du divin en nous, c’est par l’âme que je me souviens de Dieu en moi. —> basculement de la notion d’âme par rapport à Aristote.
Procès pour savoir si les indiens étaient des hommes ?
Controverse de Valladolid de 1550-1551 : montre qu’il y a quelque chose d’arbitraire dans l’attribution ou non de l’animalité puisqu’on y a débattus si les indiens étaient ou non des animaux
Leroi-Gourhan
Leroi-Gourhan, Le geste et la parole,
Dans le premier tome : «nous étions préparés à tout admettre, sauf d’avoir débuté par les pieds» : homme —> Utilise ses pieds seulement pour se déplacer —> se redresse —> libère ses mains —> développement d’outils —> capacité d’abstraction renforcée —> permet le langage («Le langage et la technique se sont développés dans le même temps puisque les deux demandent des capacités d’abstraction. »—> spécificité de l’homme qui ne descend pas du singe, mais qui est une espèce différente (= «le Singe ne conduit pas plus à l’Homme que le Rhinocéros ne conduit au Tapir. »)
Dans le second tome : autre différence fondamentale entre l’homme et l’animal : la mémoire. Animal : mémoire génétique (=instinct), homme : mémoire collective (=société). Donc culture = 2ème spécificité de l’homme.
Durkheim
Durkheim, Education et sociologie : «Le sol de la nature se recouvre ainsi d’une riche alluvion qui va sans cesse croissant» (très belle) métaphore de la culture (jeu de mot entre «culture humaine» et «culture maraichère») étymologiquement : culture = «le soin accordé aux plantes», Durkheim veut montrer que le processus d’accumulation culturel est lui-même naturel (à l’homme).
Descartes
Descartes
Méditations métaphysiques (fin de la 2ème méditation, et de façon tacite) : monde = «substance pensée» (= ce dont est fait Dieu) + «substance étendue» (= ce dont est fait l’animal (—> «Théorie de l’animal-machine»)). Donc Homme = âme (S. pensée) + corps (S. étendue).
Dans la Lettre au Marquis de Newcastle, il veut montrer que Langage = marque de la raison = preuve de la présence d’une substance pensée en l’homme parce que elle permet d’énoncer des concepts abstraits. Animal : pas de raison = pas de substance pensée —> uniquement étendue.
ATTENTION : postulats métaphysique très forts pour cette thèse (comme par exemple l’existence d’une âme immatérielle propre au l’homme) et rejetés par la science a priori.
Arendt
La condition de l’homme moderne, Hannah Arendt (dans un chapitre sur l’esclavage durant l’antiquité) :
« Ce que les hommes partagent avec les autres animaux, on ne le considérait pas comme humain. » —> Montre que l’homme ne veut pas être cet animal comme les autres.
Du coup l’esclave = animal parce que il est obligé de travailler pour survivre, comme les animaux (l’animalité ne résiderait alors pas dans une différence de nature, mais de condition).
Jack London
L’appel de la forêt (épilogue) Jack London :
« Ne reniez pas vos ancêtres les animaux. Leur histoire est aussi la vôtre et si vous les précipitez au fond de l’abîme vous y roulerez inévitablement.»: trois choses dans cette citation (cf ma colle de Français)
1) L’homme est un animal comme les autres qui, le plus souvent, s’ignore.
2) Il s’agirait donc de ne pas manquer de respect aux animaux, les respecter pour ce qu’ils sont, c’est à dire des êtres qui, s’il ne sont certes pas doués d’une raison développée, n’en sont pas pour autant des êtres inférieurs
3) C’est dans un abîme moral que l’homme risque de s’engouffrer si il ne respecte pas les animaux.
Yourcenar
Marguerite Yourcenar
Souvenir pieu «C’est déjà un gain immense de s’apercevoir que la vie n’est pas incluse seulement dans la forme en laquelle nous sommes accoutumés à vivre, qu’on peut avoir des ailes au lieu de bras … Et puis, il y a toujours pour moi cet aspect bouleversant de l’animal qui ne possède rien sauf la vie, que si souvent nous lui prenons»
L’oeuvre au noir, Zénon, personnage principal et humaniste, mange de moins en moi de viande au cours du récit car «il lui déplaisait de digérer des agonies» : grande force de la métaphore, qui aura peut-être plus fait pour le végétarisme que beaucoup de discours rationnels.
Qui sait si l’âme des bêtes va en bas ? : (réf à la Bible, Yourcenar = très croyante. «Qui sait si l’âme du fils d’Adam va en haut, et si l’âme des bêtes va en bas ?» Ecclésiaste, III, 21 ) —> Soumise aux impératifs de l’économie et du profit, la vie des animaux n’a plus rien de naturel. Au lieu d’assoir sa supériorité, Adam aurait dû considérer que son rôle était de veiller à l’harmonie entre les êtres de nature. «on peut se demander si l’assertion de Descartes n’a pas été reçue au niveau le plus bas. L’animal-machine, certes, mais ni plus ni moins que l’homme lui-même n’est qu’une machine». (Selon MY, c’est la peur de blasphémer qui a empêcher Descartes d’arriver à cette conclusion).
Citation sur la préhistoire ?
Georges Bataille : «Ces hommes préhistoriques ont laissé l’image de l’animalité même dont ils s’évadaient» Ces dessins seraient le signe de la naissance d’une conscience de soi.
Citation sur l’Égypte ?
Un spécialiste de l’Égypte antique, Christian Jacq dans Animal dans l’Egypte ancienne :
«L’animal est porteur et réceptacle de puissance transcendantale» c’est à dire d’une supériorité par rapport à la sphère humaine. «Il est l’invisible dans le visible» = manifestation du sacré —> l’animal vaut surtout en tant que symbole.
Montaigne
Montaigne, Les Essais (Apologie de Raymond Sebond)
« C’est par la vanité de cette même imagination qu’il s’égale à Dieu (…), taille les parts aux animaux ses confrères et compagnons, et leur distribue telle portion de facultés et de forces que bon lui semble. » –> cherche à reconnaître l’animal en lui-même comme une créature individualisée et particularisée. Idée importante du «compagnon» : celui avec qui on partage le pain.