Question de lectures Flashcards
Qu’est ce que la décriminalisation et quels sont les enjeux?
Définition de la décriminalisation
Selon Line Beauchesne, la décriminalisation de la possession simple de drogues consiste à retirer l’infraction du cadre pénal, permettant ainsi aux usagers de ne plus être poursuivis criminellement pour la simple détention de drogues à usage personnel. Cependant, différentes formes de décriminalisation existent :
Décriminalisation de facto : l’acte reste criminel, mais la loi n’est pas appliquée en pratique (exemple des Pays-Bas).
Décriminalisation de jure : l’infraction est retirée du Code criminel et peut être sanctionnée par d’autres moyens, comme des amendes ou des mesures administratives (exemple du Portugal).
Enjeux de la décriminalisation
Réduction de la répression pénale
L’objectif principal est de limiter le recours aux sanctions pénales contre les consommateurs, évitant ainsi des casiers judiciaires inutiles et la surpopulation carcérale.
Toutefois, l’efficacité de cette mesure varie selon le contexte politique et social des pays qui l’adoptent.
Impact sur la santé publique
La décriminalisation peut favoriser une approche de réduction des méfaits en facilitant l’accès aux soins et à la prévention pour les usagers problématiques.
Cependant, sans investissements suffisants en santé publique, la décriminalisation seule ne garantit pas une amélioration des soins aux usagers.
Maintien du marché noir
Contrairement à la légalisation, la décriminalisation ne touche pas la production et la distribution des drogues, ce qui laisse le marché entre les mains des réseaux criminels.
Certains pays comme le Portugal ont compensé ce problème en combinant décriminalisation et politiques de santé publique bien développées.
Application inégale et résistances institutionnelles
Dans certains pays, des différences régionales peuvent apparaître dans l’application de la décriminalisation, selon les pratiques policières et judiciaires locales.
Des résistances peuvent également exister au sein des forces de l’ordre et des institutions judiciaires, ce qui peut limiter les effets escomptés.
En conclusion, L. Beauchesne met en avant que la décriminalisation est une étape clé vers une approche plus humaine et axée sur la santé publique, mais qu’elle doit être accompagnée de mesures adaptées pour maximiser ses effets positifs.
En quoi le marché de la drogue s’inscrit en adéquation au capitalisme?
Une marchandise ultra-lucrative
La drogue est l’un des produits les plus rentables au monde, générant une accumulation massive de capital. Elle suit la logique capitaliste de maximisation du profit, où la valeur d’échange est dissociée de l’utilité réelle du produit.
Un marché clandestin qui renforce les logiques du capitalisme
L’illégalité de la drogue augmente sa rareté et sa valeur d’échange, renforçant les dynamiques de marché spéculatif. Ce marché fonctionne comme une version extrême du capitalisme, où la concurrence se joue sans aucune régulation étatique, favorisant le crime organisé.
Le blanchiment d’argent et l’intégration dans l’économie légale
Les profits du trafic sont réinvestis dans des secteurs légaux (immobilier, finance, industries), créant un lien étroit entre le crime organisé et l’économie formelle. La mafia et les cartels adoptent des stratégies similaires aux multinationales, cherchant à maximiser leurs gains et leur influence politique.
Pourquoi les décès lié au produit solvant reçoivent moins d’attention médiatique que les morts lié à l’ecstasy?
plusieurs facteurs expliquent pourquoi les décès liés aux solvants reçoivent moins de couverture médiatique que ceux liés à l’ecstasy :
- La construction médiatique du risque
L’ecstasy est souvent représentée comme une menace pour la jeunesse innocente, notamment avec des cas médiatisés comme celui de Leah Betts au Royaume-Uni.
Les médias préfèrent des récits qui touchent les classes moyennes et supérieures, renforçant l’idée que l’ecstasy menace la jeunesse “respectable”.
À l’inverse, les solvants sont associés à des groupes marginalisés, ce qui limite leur potentiel à générer un moral panic médiatique. - Le statut social des victimes
Les usagers de solvants sont souvent issus de milieux défavorisés : jeunes en situation de précarité, décrocheurs scolaires, sans-abri.
Contrairement aux consommateurs d’ecstasy, qui sont souvent perçus comme des jeunes urbains et éduqués, les victimes des solvants sont vues comme moins dignes d’intérêt pour les lecteurs des journaux grand public. - L’image des substances
L’ecstasy est une drogue de fête, associée à la musique électronique, à des lieux branchés et à une culture “glamour”, ce qui attire davantage l’attention des médias.
En revanche, les solvants sont perçus comme une substance “sale”, utilisée par des jeunes désespérés qui sniffent de la colle ou du gaz dans des environnements sordides (rues, squats, caves).
La couverture médiatique tend à ignorer les dangers réels des solvants, qui causent pourtant plus de décès que l’ecstasy. - L’influence des institutions et des politiques publiques
L’ecstasy est classée comme une drogue de catégorie A, ce qui pousse les gouvernements et la police à lui accorder plus d’attention.
Les solvants sont des produits domestiques légaux, ce qui les rend plus difficiles à contrôler et moins prioritaires dans les campagnes de lutte contre la drogue.
Les associations de lutte contre l’abus de solvants ont moins de poids médiatique que les campagnes contre les drogues “de fête”. - L’absence de scandale médiatique majeur lié aux solvants
L’histoire de Leah Betts a cristallisé un débat national sur l’ecstasy en raison de son profil (jeune fille issue d’une famille de la classe moyenne).
Aucun cas emblématique lié aux solvants n’a bénéficié d’une telle visibilité, empêchant la création d’une panique morale autour de ce phénomène.
Conclusion
L’invisibilité médiatique des décès liés aux solvants est le résultat de facteurs sociaux, économiques et culturels. Contrairement à l’ecstasy, qui est perçue comme une menace pour la jeunesse privilégiée et fait l’objet de récits alarmistes, l’abus de solvants est associé à des populations marginalisées et à une consommation peu “glamour”, ce qui le rend moins attrayant pour les médias et les politiques publiques.
Qu’est ce qu’un stigmate et nommer/illustrer à l’aide d’un exemple?
Un stigmate est un attribut ou une caractéristique profondément décrédibilisante qui amène une personne à être perçue comme différente, imparfaite ou inférieure par la société. Essentiellement, le stigmate réduit la personne à une identité souillée, affectant la façon dont elle est perçue et traitée par les autres.
Exemple: Un exemple de stigmate associé aux personnes qui consomment des substances illicites est la perception négative et la discrimination dont elles peuvent être victimes. Cette stigmatisation peut se manifester de plusieurs manières:
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Jugements moraux : Les consommateurs de drogues sont souvent perçus comme des personnes immorales, irresponsables ou faibles. Cette stigmatisation morale peut conduire à un rejet social et à une exclusion de la communauté.
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Discrimination : Les personnes toxicomanes peuvent être victimes de discrimination dans divers domaines de la vie, tels que l’emploi, le logement et l’accès aux soins de santé. Par exemple, un employeur peut refuser d’embaucher une personne en raison de son statut de consommateur de drogues, même si elle est qualifiée pour le poste.
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Stéréotypes : Les consommateurs de drogues sont souvent associés à des stéréotypes négatifs, tels que la criminalité, la violence et la marginalité. Ces stéréotypes peuvent influencer la façon dont ils sont perçus et traités par les autres, même en l’absence de preuves concrètes.
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Auto-stigmatisation : Les personnes qui consomment des drogues peuvent intérioriser les attitudes négatives de la société à leur égard, ce qui peut entraîner une faible estime de soi, un sentiment de honte et une difficulté à rechercher de l’aide.
La stigmatisation des consommateurs de drogues peut avoir des conséquences néfastes sur leur santé, leur bien-être et leurs chances de réinsertion sociale. Elle peut également les dissuader de rechercher un traitement ou de parler ouvertement de leurs problèmes de toxicomanie.
Nommez un argument soulevé dans le documentaire société sous influence
qui remet en question la légitimité et l’efficacité des
approches prohibitionnistes et de la guerre à la drogue
Un des arguments soulevés dans Société sous influence remet en question la légitimité et l’efficacité des approches prohibitionnistes en montrant que la guerre à la drogue a conduit à une augmentation de la criminalité et du marché noir, sans réellement réduire la consommation de drogues. Le documentaire met en avant comment la répression favorise les cartels et les trafiquants, tout en ayant des conséquences négatives sur les populations vulnérables, notamment par la sur-incarcération et la stigmatisation des usagers.