Politique monétaire Flashcards
Qu’est-ce que la politique monétaire ?
Politique macroéconomique contracyclique pour piloter le cycle d’activité mais qui vise également des cibles structurelles (inflation, croissance du PIB, chômage). Elle est menée par les banques centrales.
Quel est l’objectif central de la banque centrale ?
Le pilotage du niveau général des prix (maîtrise de l’inflation qui est l’augmentation générale et durable des prix des biens et services - Insee).
Qu’est-ce que l’inflation sous-jacente ?
C’est l’inflation corrigée des prix réglementés (tabac, élec…) et certains prix flexibles (produits pétroliers) : donne l’évolution structurelle des prix.
Quels sont les instruments conventionnels de la BC pour piloter la MM et donc l’inflation ?
- Taux directeurs pour piloter les taux des autres banques et sur marchés fi
(baisse des taux directeurs → baisse des taux des crédits → hausse de la demande de crédits → hausse de la production → soutient l’inflation ) et inversement pour une hausse des taux directeurs pour modérer l’inflation.
Via les facilités permanentes de dépôt/prêt (dépôt/prêt à 24h à/de la BC, les taux dir. constituent ainsi un plancher/plafond, on ne va pas prêter/emprunter à moins/plus). Délimitent un corridor.
Via le taux principal de refinancement (taux de prise en pension du collatéral sur appels d’offres hebdomadaires, Main refinancing operations MRO pour BCE) → Politiques d’open market. - Taux de réserves obligatoires à la BC. Influe sur la liquidité sur les marchés.
Quels sont les instruments non conventionnels de la BC mobilisés pdt la crise ?
- Passage des taux en territoire négatif (NIRP : Negative Interest Rate Policy)
- Forward guidance : orientation prospective des taux
- Programmes d’achat d’actifs (ex : QE de la Fed) → injection de liquidité
Quelle évolution de l’inflation depuis la 2nde GM dans l’OCDE ?
2nde GM/1980s forte inflation et volatilité puis ça a été maîtrisé après 1980s.
- 1973/1981 : inflation en moyenne de 10,9%
- 1999/2007 : moyenne de 2,7% ; la ½ des pays ont inflation < 5% en 2006. Faible inflation, variabilité et cyclicité des économies : « Grande modération » (Stock, Watson 2002). Perfectionnement des outils des BC.
Quelle étude montre relation faible inflation/ indépendance des BC ?
Alesina, Summers (1993) : Indépendance crédibilise l’action des BC. Exemple en France en 1993 avec l’indépendance de la BdF.
Quels sont les facteurs macroéconomiques qui ont contribué à la Grande modération ?
Rogoff (2003) : Même les pays sans BC digne de ce nom ont connu cette baisse
- La désindexation des salaires sur les prix (1983 en France, ailleurs aussi)
- Intégration commerciale internationale → intensification de la concurrence
- La mondialisation financière imposant des politiques moins inflationnistes
Quel est le signe de l’inefficacité de la politique monétaire post-crise ?
Pendant la crise, les taux directeurs ont été ramenés proche de la borne 0 (zero lower bound) mais cela n’était pas suffisant. Pour Robert Hall (2013) il aurait fallu que le taux d’intérêt réel fût de -4% pour équilibrer le marché.
Quelles ont été les formes de fourniture de liquidité par les BC post-crise ?
- FED a pratiqué le QE : achat pour 1700Mds$ d’actifs en 2009 (12% PIB US).
- BCE : prise en pension de titres, baisse de la qualité des collatéraux et allongement de la maturité des opérations de refinancement.
- Swaps de devises pour que les banques européennes aient des dollars.
Concrètement, comment ont été utilisés les outils non conventionnels par la BCE (hors achat d’actifs) ?
- Forward guidance à partir de 2013 pour la BCE.
- Baisse du taux du MRO (Main refinancing operations) à 0%
- Taux d’intérêt négatif à -0,40% désincitant les banques à effectuer des dépôts. NIRP critiqué car impactant la profitabilité des banques européennes.
Qu’est-ce que le phénomène de « taper tantrum » induit par la politique monétaire de la Fed ?
- Faibles taux et QE de la Fed → entrée de capitaux dans les pays émergents → leurs taux de change se sont appréciés : contrôle des capitaux (Br, CduS …)
- Fin de la politique de QE en 2014 → grosse sortie de capitaux dans ces pays → dépréciation des taux de change (surtout Brésil et Inde) → resserrement monétaire pour faire face à l’inflation, ce qui impacte la croissance
Quels outils de surveillance de la BCE pour éviter les effets pervers de son QE ?
Politique micro-prudentielle (surveillance prudentielle au niveau des entités de crédit) et ébauche de politique macro-prudentielle (surveillance de la stabilité au niveau macro)
En quoi la crise de 2008 est différente de la « décennie perdue » japonaise ?
- Pas d’épisode de déflation grâce à l’action des autorités monétaires.
- Jap. 1998/2007 : action tardive de la Bank of Japan → déflation.
Croissance (1%) < moyenne OCDE (2,7%). Importance de l’action rapide.
Quels facteurs explicatifs du recul de l’inflation en zone euro à partir de 2012 ?
- Appréciation de l’€ face au $ à partir de 2012
- Baisse des cours du pétrole, métaux et prod alimentaires été 2014
- Diminution aussi de l’inflation sous-jacente : Déficit de demande engendré par le désendettement privé et public
- Effet récessif des consolidations budgétaires.
Plutôt qu’une déflation, quel risque en zone euro ?
Risque de lowflation (FMI, Moghadam 2014) : faible inflation qui ralentit l’ajustement de la zone € et hausse la valeur réelle de la dette
Quelle est l’évolution de l’inflation aux Etats-Unis en 2017-18 ?
Augmentation de l’inflation car rapprochement du tx de chômage du niveau d’équilibre (tension marché du travail) et fermeture de l’écart de production :
- Inflation spot a franchi 2% en 2017 et 2,45% en 2018.
- Inflation sous-jacente à 1,5% en 2017.
Comment fonctionne le mécanisme de création de monnaie banque centrale par la BC (approche exogène) ?
- Au passif de la BC : les billets en circulation et la monnaie centrale (ou monnaie banque centrale) détenue par les banques (issue d’opérations d’open market : achat, vente, mise en pension de titres).
- A l’actif de la BC : réserves d’or et de change + titres d’open market
Quand BC achète des titres : augmente son bilan et MMcentrale et vice versa
Quelle est l’approche endogène de la création monétaire ?
La création monétaire dépend du système bancaire de facto. L’excédent de Mcentrale est accordé sous forme de crédit avec un effet multiplicateur du crédit bancaire → chaque crédit se retrouve sous forme de dépôts dans une autre banque qui l’utilise pour accorder des crédits sup et donc dépôts, etc.
Limite : politique de réserves obligatoires
Comment la théorie quantitative de la monnaie appréhende-t-elle la demande de monnaie ?
Equation des échanges de Fischer (1911) : M (MM) x V (vitesse de circulation de la monnaie, constante à CT) = P (prix) x T (transactions, constantes à CT)
Ainsi, en cas de hausse de la MM ça produit nécessairement une hausse des prix → inflation. Il faut donc que hausse de MM signifie hausse des T.
Comment la théorie keynésienne appréhende-t-elle la demande de monnaie ?
Keynes remet en cause les hypothèses de V et T fixes à CT et identifie 3 motifs de détention de monnaie (fins de transaction, précaution et de spéculation).
Pour lui, la demande de monnaie est fonction décroissante des tx d’intérêt, les agents anticipant leur hausse et préférant la liquidité aux titres.
Comment l’approche keynésianiste de la demande de monnaie est-elle nuancée par Friedman ?
Keynes suppose un rendement anticipé constant de la monnaie (dont l’écart avec le rendement des titres diminue avec le tx d’intérêt) or Friedman estime que ce rendement suit l’évolution des taux, les banques souhaitant attirer plus de dépôts car tx hauts → de + en + intéressant de détenir de la monnaie.
Donc, l’évolution des taux n’a pas ou peu d’effet sur la demande de monnaie.
Qu’est-ce que l’approche endogène de la monnaie ?
Graziani (2003) : La monnaie est endogène et sa création relève principalement du système bancaire → place prépondérante des acteurs financiers → forte instabilité financière → nécessité d’intervention publique
Qu’est-ce que la théorie moderne de la monnaie ?
Minsky (1965) : la création de monnaie permet à l’Etat de faire face à ses créances sans dette. Ex : programme de garantie-emploi (Tcherneva, 2018).
Quel est le dilemme des banques centrales ?
Courbe de Phillips (Samuelson et Solow, 1960) : relation décroissante entre chômage et inflation, basée sur relation décroissante entre chômage et variation des salaires de Phillips. BC doivent faire un arbitrage entre les deux.
Quels phénomènes empiriques contredisent le dilemme des BC ?
Années 70 : Stagflation = inflation forte + chômage élevé. Friedman l’explique par une anticipation des agents de la hausse de l’inflation.
Années 2010 : Aplatissement de la courbe en zone € et aux US
Pourquoi Friedman pense-t-il que la lutte contre l’inflation est l’objectif central des BC ?
Pour Friedman, la politique monétaire est sans effet sur la croissance de long terme. A LT, l’augmentation des prix annule les gains de la relance monétaire. Dès lors on peut confier la politique monétaire à des experts dotés d’objectifs précis de contrôle de l’inflation.
Quels sont les avantages à l’indépendance des BC ?
- Crédibiliser l’action des BC via une cohérence temporelle et des experts
- Alesina, 2007 : sujet technique donc confié aux technos + éviter pressions
Quels sont les risques d’une inflation trop forte + économiste ?
Rigidités réelles (car contrats indexés…), coûts de transaction et distorsions (car facturation des biens et services par les agents…), coûts liés à la minimisation de détention de liquidité et grande volatilité des prix.
Impact négatif sur la croissance. Thèse de O. Issing (ancien économiste BCE).