Politique monétaire Flashcards

1
Q

Qu’est-ce que la politique monétaire ?

A

Politique macroéconomique contracyclique pour piloter le cycle d’activité mais qui vise également des cibles structurelles (inflation, croissance du PIB, chômage). Elle est menée par les banques centrales.

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2
Q

Quel est l’objectif central de la banque centrale ?

A

Le pilotage du niveau général des prix (maîtrise de l’inflation qui est l’augmentation générale et durable des prix des biens et services - Insee).

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3
Q

Qu’est-ce que l’inflation sous-jacente ?

A

C’est l’inflation corrigée des prix réglementés (tabac, élec…) et certains prix flexibles (produits pétroliers) : donne l’évolution structurelle des prix.

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4
Q

Quels sont les instruments conventionnels de la BC pour piloter la MM et donc l’inflation ?

A
  • Taux directeurs pour piloter les taux des autres banques et sur marchés fi
    (baisse des taux directeurs → baisse des taux des crédits → hausse de la demande de crédits → hausse de la production → soutient l’inflation ) et inversement pour une hausse des taux directeurs pour modérer l’inflation.
     Via les facilités permanentes de dépôt/prêt (dépôt/prêt à 24h à/de la BC, les taux dir. constituent ainsi un plancher/plafond, on ne va pas prêter/emprunter à moins/plus). Délimitent un corridor.
     Via le taux principal de refinancement (taux de prise en pension du collatéral sur appels d’offres hebdomadaires, Main refinancing operations MRO pour BCE) → Politiques d’open market.
  • Taux de réserves obligatoires à la BC. Influe sur la liquidité sur les marchés.
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5
Q

Quels sont les instruments non conventionnels de la BC mobilisés pdt la crise ?

A
  • Passage des taux en territoire négatif (NIRP : Negative Interest Rate Policy)
  • Forward guidance : orientation prospective des taux
  • Programmes d’achat d’actifs (ex : QE de la Fed) → injection de liquidité
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6
Q

Quelle évolution de l’inflation depuis la 2nde GM dans l’OCDE ?

A

2nde GM/1980s forte inflation et volatilité puis ça a été maîtrisé après 1980s.

  • 1973/1981 : inflation en moyenne de 10,9%
  • 1999/2007 : moyenne de 2,7% ; la ½ des pays ont inflation < 5% en 2006. Faible inflation, variabilité et cyclicité des économies : « Grande modération » (Stock, Watson 2002). Perfectionnement des outils des BC.
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7
Q

Quelle étude montre relation faible inflation/ indépendance des BC ?

A

Alesina, Summers (1993) : Indépendance crédibilise l’action des BC. Exemple en France en 1993 avec l’indépendance de la BdF.

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8
Q

Quels sont les facteurs macroéconomiques qui ont contribué à la Grande modération ?

A

Rogoff (2003) : Même les pays sans BC digne de ce nom ont connu cette baisse

  • La désindexation des salaires sur les prix (1983 en France, ailleurs aussi)
  • Intégration commerciale internationale → intensification de la concurrence
  • La mondialisation financière imposant des politiques moins inflationnistes
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9
Q

Quel est le signe de l’inefficacité de la politique monétaire post-crise ?

A

Pendant la crise, les taux directeurs ont été ramenés proche de la borne 0 (zero lower bound) mais cela n’était pas suffisant. Pour Robert Hall (2013) il aurait fallu que le taux d’intérêt réel fût de -4% pour équilibrer le marché.

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10
Q

Quelles ont été les formes de fourniture de liquidité par les BC post-crise ?

A
  • FED a pratiqué le QE : achat pour 1700Mds$ d’actifs en 2009 (12% PIB US).
  • BCE : prise en pension de titres, baisse de la qualité des collatéraux et allongement de la maturité des opérations de refinancement.
  • Swaps de devises pour que les banques européennes aient des dollars.
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11
Q

Concrètement, comment ont été utilisés les outils non conventionnels par la BCE (hors achat d’actifs) ?

A
  • Forward guidance à partir de 2013 pour la BCE.
  • Baisse du taux du MRO (Main refinancing operations) à 0%
  • Taux d’intérêt négatif à -0,40% désincitant les banques à effectuer des dépôts. NIRP critiqué car impactant la profitabilité des banques européennes.
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12
Q

Qu’est-ce que le phénomène de « taper tantrum » induit par la politique monétaire de la Fed ?

A
  • Faibles taux et QE de la Fed → entrée de capitaux dans les pays émergents → leurs taux de change se sont appréciés : contrôle des capitaux (Br, CduS …)
  • Fin de la politique de QE en 2014 → grosse sortie de capitaux dans ces pays → dépréciation des taux de change (surtout Brésil et Inde) → resserrement monétaire pour faire face à l’inflation, ce qui impacte la croissance
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13
Q

Quels outils de surveillance de la BCE pour éviter les effets pervers de son QE ?

A

Politique micro-prudentielle (surveillance prudentielle au niveau des entités de crédit) et ébauche de politique macro-prudentielle (surveillance de la stabilité au niveau macro)

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14
Q

En quoi la crise de 2008 est différente de la « décennie perdue » japonaise ?

A
  • Pas d’épisode de déflation grâce à l’action des autorités monétaires.
  • Jap. 1998/2007 : action tardive de la Bank of Japan → déflation.
    Croissance (1%) < moyenne OCDE (2,7%). Importance de l’action rapide.
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15
Q

Quels facteurs explicatifs du recul de l’inflation en zone euro à partir de 2012 ?

A
  • Appréciation de l’€ face au $ à partir de 2012
  • Baisse des cours du pétrole, métaux et prod alimentaires été 2014
  • Diminution aussi de l’inflation sous-jacente : Déficit de demande engendré par le désendettement privé et public
  • Effet récessif des consolidations budgétaires.
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16
Q

Plutôt qu’une déflation, quel risque en zone euro ?

A

Risque de lowflation (FMI, Moghadam 2014) : faible inflation qui ralentit l’ajustement de la zone € et hausse la valeur réelle de la dette

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17
Q

Quelle est l’évolution de l’inflation aux Etats-Unis en 2017-18 ?

A

Augmentation de l’inflation car rapprochement du tx de chômage du niveau d’équilibre (tension marché du travail) et fermeture de l’écart de production :

  • Inflation spot a franchi 2% en 2017 et 2,45% en 2018.
  • Inflation sous-jacente à 1,5% en 2017.
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18
Q

Comment fonctionne le mécanisme de création de monnaie banque centrale par la BC (approche exogène) ?

A
  • Au passif de la BC : les billets en circulation et la monnaie centrale (ou monnaie banque centrale) détenue par les banques (issue d’opérations d’open market : achat, vente, mise en pension de titres).
  • A l’actif de la BC : réserves d’or et de change + titres d’open market
    Quand BC achète des titres : augmente son bilan et MMcentrale et vice versa
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19
Q

Quelle est l’approche endogène de la création monétaire ?

A

La création monétaire dépend du système bancaire de facto. L’excédent de Mcentrale est accordé sous forme de crédit avec un effet multiplicateur du crédit bancaire → chaque crédit se retrouve sous forme de dépôts dans une autre banque qui l’utilise pour accorder des crédits sup et donc dépôts, etc.
Limite : politique de réserves obligatoires

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20
Q

Comment la théorie quantitative de la monnaie appréhende-t-elle la demande de monnaie ?

A

Equation des échanges de Fischer (1911) : M (MM) x V (vitesse de circulation de la monnaie, constante à CT) = P (prix) x T (transactions, constantes à CT)
Ainsi, en cas de hausse de la MM ça produit nécessairement une hausse des prix → inflation. Il faut donc que hausse de MM signifie hausse des T.

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21
Q

Comment la théorie keynésienne appréhende-t-elle la demande de monnaie ?

A

Keynes remet en cause les hypothèses de V et T fixes à CT et identifie 3 motifs de détention de monnaie (fins de transaction, précaution et de spéculation).
Pour lui, la demande de monnaie est fonction décroissante des tx d’intérêt, les agents anticipant leur hausse et préférant la liquidité aux titres.

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22
Q

Comment l’approche keynésianiste de la demande de monnaie est-elle nuancée par Friedman ?

A

Keynes suppose un rendement anticipé constant de la monnaie (dont l’écart avec le rendement des titres diminue avec le tx d’intérêt) or Friedman estime que ce rendement suit l’évolution des taux, les banques souhaitant attirer plus de dépôts car tx hauts → de + en + intéressant de détenir de la monnaie.
Donc, l’évolution des taux n’a pas ou peu d’effet sur la demande de monnaie.

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23
Q

Qu’est-ce que l’approche endogène de la monnaie ?

A

Graziani (2003) : La monnaie est endogène et sa création relève principalement du système bancaire → place prépondérante des acteurs financiers → forte instabilité financière → nécessité d’intervention publique

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24
Q

Qu’est-ce que la théorie moderne de la monnaie ?

A

Minsky (1965) : la création de monnaie permet à l’Etat de faire face à ses créances sans dette. Ex : programme de garantie-emploi (Tcherneva, 2018).

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25
Q

Quel est le dilemme des banques centrales ?

A

Courbe de Phillips (Samuelson et Solow, 1960) : relation décroissante entre chômage et inflation, basée sur relation décroissante entre chômage et variation des salaires de Phillips. BC doivent faire un arbitrage entre les deux.

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26
Q

Quels phénomènes empiriques contredisent le dilemme des BC ?

A

Années 70 : Stagflation = inflation forte + chômage élevé. Friedman l’explique par une anticipation des agents de la hausse de l’inflation.
Années 2010 : Aplatissement de la courbe en zone € et aux US

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27
Q

Pourquoi Friedman pense-t-il que la lutte contre l’inflation est l’objectif central des BC ?

A

Pour Friedman, la politique monétaire est sans effet sur la croissance de long terme. A LT, l’augmentation des prix annule les gains de la relance monétaire. Dès lors on peut confier la politique monétaire à des experts dotés d’objectifs précis de contrôle de l’inflation.

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28
Q

Quels sont les avantages à l’indépendance des BC ?

A
  • Crédibiliser l’action des BC via une cohérence temporelle et des experts
  • Alesina, 2007 : sujet technique donc confié aux technos + éviter pressions
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29
Q

Quels sont les risques d’une inflation trop forte + économiste ?

A

Rigidités réelles (car contrats indexés…), coûts de transaction et distorsions (car facturation des biens et services par les agents…), coûts liés à la minimisation de détention de liquidité et grande volatilité des prix.
Impact négatif sur la croissance. Thèse de O. Issing (ancien économiste BCE).

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30
Q

Quels sont les risques d’une inflation trop faible ?

A
  • Réduction des marges de manœuvre de la politique monétaire.
  • Risque de trappe à liquidité. D’où un consensus de 2% à 4% comme cible.
31
Q

Qu’est-ce que la règle de Taylor (1993) ?

A

Moyen de déterminer les taux d’intérêt d’une BC, dépendant de variables macro : inflation constatée et anticipée, écart de production.

32
Q

Pourquoi la politique monétaire est-elle justifiée pour Keynes (1936) ?

A

Malgré son absence d’effet à LT elle est utile à CT à cause des rigidités nominales : viscosité des prix/salaires qui s’ajustent imparfaitement (salaires renégociés par à-coups, pénible et coûteux de varier les prix pour la firme…).
Elle permet : gain de pouvoir d’achat des agents et hausse de consommation à CT avant que l’inflat° s’ajuste et annule ça. Mais évite les effets d’hystérèses (destruction de capital physique et capital humain). Donc gain net pour l’éco.

33
Q

Citez deux effets auto-stabilisateurs de la déflation et leurs auteurs.

A
  • Effet Pigou : la déflation valorise le patrimoine → les agents désépargnent et consomment → hausse demande de biens et services → déflation enrayée
  • Effet Keynes : déflation → baisse des salaires → baisse coûts de production → baisse des prix → revalorisation du stock de monnaie → baisse tx d’intérêt → retour au plein emploi (mais Keynes sceptique : trappe à liquidité possible)
34
Q

Pourquoi la déflation est-elle in fine déstabilisatrice ?

A

Spirale déflationniste : anticipation des agents qui reportent leur consommation entrainant une baisse des prix, etc. Et la politique monétaire apparaît inefficace une fois l’inflation passée en territoire négatif.
Tobin (1980) montre que la déflation n’augmente pas la demande globale.

35
Q

Quel est le risque induit par la déflation selon Fischer en 1933 ?

A

La déflation par la dette : la dette est fixée en termes nominaux, la baisse des prix accroit son poids réel. Les agents et l’Etat accordent une part croissante de leur revenu à la rembourser, renforçant la déflation et donc la dette.

36
Q

Quelles sont les limites de la politique monétaire en zone euro notamment ?

A
  • Politique uniforme et intégrée sur la zone euro : Utile en cas de choc symétrique mais pas s’il est asymétrique, car elle n’est pas assez ciblée.
  • En cas de choc d’offre (+ ou -), les 2 objectifs de la BCE de stabilité de l’inflation et de croissance proche du niveau potentiel sont en contradiction (car les prix et la production évoluent de manière différenciée).
  • Manque d’efficacité en cas de taux d’intérêt proches de zéro (trappe à liqui)
37
Q

Quels sont les 5 canaux de transmission de la politique monétaire à l’économie réelle ?

A
  • Canal du taux d’intérêt : baisse des taux directeurs → baisse des taux d’intérêt → demande de crédit, croissance et inflation en hausse.
  • Canal du taux de change (Mundell-Fleming) : tx baissent → les capitaux quittent l’éco → taux de change baissent → compétitivité en hausse
  • Canal du crédit : hausse tx directeurs → rationnement du crédit
  • Canal de la prise de risque (Zhu 2008) : Banques empruntent à CT et prêtent à LT, donc BC peuvent jouer sur l’écart des deux taux (spread) via une modulation des taux directeurs et peser sur la prise de risque des banques.
  • Canal du prix des actifs : Baisse tx d’intérêt → valorisation des actifs (obligations surtout) → désépargne qui va vers la consommation
38
Q

Quels sont les 4 mandats possibles des BC et quelle est la hiérarchie entre eux selon chaque BC ?

A
  • Stabilité des prix. Objectif universel et 1er des BC. La cible est déterminée par la BC (ex : BCE art 127 TFUE) ou par le gouvernement (ex : RU).
  • Stabilité de la production à son niveau potentiel. Objectif égal à la stabilité des prix pour la Fed et la BoJ mais objectif inférieur pour la BCE.
  • Stabilité financière. Objectif officiel pour la Fed et officieux pour la BCE.
  • Détermination du taux de change. Objectif ne figurant pas dans les mandats mais existant de facto.
39
Q

Quelle gouvernance et principes partagés entre la Fed et la BCE ?

A

Federal Open Market Commitee (FOMC) : 7 du Board of governors + présidents des Fed régionales / Conseil des gouverneurs : 19 gouverneurs des BC + 6 membres exécutifs de la BCE / Principes : indépendance et déontologie

40
Q

Quels sont les deux types d’intervention d’open market de la BCE et Fed, politique conventionnelle ?

A
  • Opérations de refinancement : prise en pension de titres de banques contre prêt de monnaie centrale. Peuvent être à CT (hebdomadaire pour durée d’une semaine) ou plus LT (périodicité mensuelle pour 3 mois)
  • Opé. de réglages fins : Ponctuelles (achat titres, swaps de change, pensions)
41
Q

Quelle différence de maniement des taux directeurs entre BCE et Fed ?

A

Fed réagit vite et activement : 2004 à 2007 tx directeurs de 1% à 5,25%, en 2008 forte baisse à 0,25% pour revenir à 0,5% en 2015 puis 1,25% en 2017.
BCE plus prudente car crédibilité en jeu, elle est jeune (1998) : 2004 à 2007 de 2% à 4%, baisse jusqu’à 1% en 2009 puis baisse continue à 0% en 2016.

42
Q

Quelles sont les différentes formes de forward guidance selon Filardo et Hofmann (2014) ?

A

FG : annonces d’une BC quant à l’orientation future de sa politique, tx surtout. Théorisée par Woodford (2003) et utilisée pour la 1ère fois en N-Z en 1998.

  • Qualitative. Ex : BCE en 2013 : ‘maintien des tx bas pour période prolongée’
  • Conditionnelles au calendrier ou à des seuils. Plus efficace que qualitative.
43
Q

Quel risque de la forward guidance ?

A

Principal risque d’instabilité financière : taper tantrum. Mais Filardo et Hofmann : risque de dominance financière → réticence des BC à normaliser

44
Q

Quels sont les effets positifs des programmes d’achats d’actif à grande échelle des BC (QE) ?

A
  • L’achat de titres risqués augmente leurs prix et diminue leurs taux → baisse les taux de financement (ex : Etats) + réduit le spread de taux entre différents émetteurs (Esp/All) ou classes d’actifs (obligations d’Etat ou d’entreprises).
  • Donne le signal d’un maintien des tx bas car si hausse → baisse du bilan BC
  • Réduction du rendement des actifs peu risqués donc incitation des investisseurs à détenir des actifs plus risqués→ coût de financement baisse
  • Enrichit les détenteurs d’actif ce qui améliore la consommation.
45
Q

Quelles sont les premières mesures non conventionnelles de la BCE post-crise financière ?

A
  • Procédure de Fixed Rate Full Allotment (FRFA) : fourniture de liquidité à taux fixe sans limite de montant aux banques.
  • Programme de refinancement à LT : allongement de la durée de prise en pension, assouplissement des règles du collatéral
46
Q

Quelles sont les mesures de la BCE après la crise des dettes souveraines en 2010 ?

A

2011 : Security Market Program : achat de 201Md€ d’obligations souveraines
2012 : Programme OMT (Outright Monetary System) : permet à la BCE d’acheter sans limitation les titres publics des Etats qui en font la demande. Couplé à une communication rassurante : « whatever it takes ».

47
Q

En 2014, quels sont les deux nouveaux programmes de la BCE et que visent-ils ?

A

2014 : Programme d’achat de titres adossés à des actifs (ABSPP, 0,5Md/mois) + Programme d’achat d’obligations sécurisées (CBPP3, 6Mds€/mois).
Ils visent les banques car mauvaise transmission de la politique monétaire aux banques et à l’économie réelle. L’éco européenne est très bancarisée.

48
Q

Face au risque de déflation en 2015, quel dernier programme de la BCE ?

A

2015 : Programme d’achat de dette publique (PSPP – Public sector purchase programme) : achat de titres souverains à 60Mds/mois en 2015, 30 en 2018, arrêt en 2019. 3 programmes = EAPP (Expanded asset purchase programme).

49
Q

Comment la BCE a-t-elle étendu son EAPP en 2016 ?

A

2016 : Programme d’achat des obligations d’entreprises non financières bien notées (CSPP – Corporate sector purchase programme). Permet un financement alternatif au financement bancaire.

50
Q

Quelles sont les 2 opérations parallèles à l’EAPP de la BCE ?

A

Opérations de refinancement bancaire de long-terme : TLTRO (2014-2016) 400Mds de prêt de liquidité à 3 ans aux banques / TLTRO II (à partir de 2016) ressources à 4 ans.

51
Q

Quel est le bilan financier et doctrinaire de tous les programmes de la BCE ?

A

In fine : achat pour plus de 4 500 Mds€ (40% PIB zone€) dont 2 000Mds€ pour PSPP. BoJ 90% du PIB mais BoE et Fed inférieur à 25%.
La BCE a acté l’inclusion des achats d’actifs parmi ses instruments officiels.

52
Q

Quel fait montre la relative inefficacité des politiques non conventionnelles ?

A

L’inflation en zone euro ne décolle pas : 0% en 2015, 0,2% en 2016, 1% en 2017 (portée par les variations du prix du pétrole).
(De +, elles aggravent les inégalités car enrichissent les détenteurs d’actifs)

53
Q

Quelles études contrefactuelles ont tout de même montré l’utilité du programme ?

A

Etudes de la BCE (Coeuré, 2016) : montrent que la politique monétaire à permis de maintenir l’inflation au-dessus de 0% en 2015 et 2016 et augmenté la croissance de 0,5 points de PIB en 2015 et 2016.
–> Donc efficacité malgré tout ! Mais qui se dissipe à partir de 2017.

54
Q

Quel risque des politiques non conventionnelles pour la Banque des règlements internationaux (Borio, 16) ?

A
  • Empêchent le nettoyage des bilans bancaires et subsistent des crédits improductifs dans des « banques zombies » (modèle japonais).
  • L’excès de liquidité sans inflation favorise la prise de risque des agents → formation de bulles financières.
55
Q

Avantages et inconvénients pour les banques de l’environnement des taux bas voire négatifs.

A
  • Av : Baisse des coûts de financement, hausse des volumes de crédits, amélioration de la conjoncture réduisant les risques de défaut…
  • Inc : Renégociations d’emprunt, rentabilité en chute pour contrats à tx variables, report des meilleurs emprunteurs sur financements de marché…
56
Q

En quoi les politiques monétaires actuelles de la Fed et BCE sont-elles divergentes ?

A
  • Tx directeurs : Hauts chez la Fed (2,5% fin 2018) malgré 3 réductions en 2019 (1,75% en novembre 2019) alors que 0% pour BCE et BoJ
  • QE : réduction du bilan de la Fed / réinvestissements des titres arrivés à maturité chez la BCE
57
Q

Comment la modulation des réinvestissements est-elle pilotée par la BCE ?

A

La BCE module ses réinvestissements d’actifs arrivés à maturité pour maintenir la politique accommodante ou pour accentuer la normalisation en jouant sur la maturité des achats sur le portefeuille APP ou en ciblant une juridiction pour limiter l’essor des taux de celle-ci par exemple.

58
Q

Quelle ventilation future des achats d’actifs pour la BCE alors que les titres les plus sûrs se sont raréfiés ?

A

Passer d’une ventilation de clé en capital (part des BCN dans la BCE) à :

  • une ventilation favorisant les économies les plus exposées au risque de déflation et de croissance faible mais c’est politiquement sensible.
  • une ventilation fléchant le QE vers les instruments du plan Juncker.
59
Q

Quel type d’achats peut-on imaginer pour la BCE dans une vision prospective ?

A
  • Une plus forte contracyclicité des achats (+ quand les taux montent et inv.)
  • L’acquisition d’obligations d’une future caisse d’assurance chômage européenne ou de BPI européennes voire d’un budget européen (Bruegel).
  • Elargir les programmes d’achats à de nouveaux actifs de sociétés non financières pour favoriser la transmission à l’économie.
60
Q

Qu’est-ce que la stratégie de « monnaie hélicoptère » évoquée par Artus, 2012 ?

A

Les néo-keynésiens détournent une métaphore de Friedman pour la penser comme mesure non-conventionnelle. C’est la création de monnaie sans achat d’actifs en contrepartie (+ de passif sans actif) : permettrait la monétisation de la dette, de déficits ou de grands travaux et in fine la remontée des prix → mais ça a été rejeté par M. Draghi en 2016.

61
Q

Quel policy mix Krugman préconise-t-il devant le risque de trappe à liquidité ?

A

Pour Krugman, il faut un policy mix plus accommodant : rééquilibrage par la demande (ex : hausse souhaitée de l’inv. public et des salaires en All car marge de manœuvre budg.). Utile en cas de retournement du cycle car il faut des marges de manœuvre monétaires et donc normaliser la politique monétaire.

62
Q

Comment assurer une bonne transmission de la politique monétaire en zone euro ?

A

La transmission de la pol mon est meilleure aux US qu’en zone € donc pistes :

  • Baisse de la rémunération des dépôts à vue, Livret A, PEL…
  • Diminution des frais de renégociation des crédits
  • Mesures pour la réduction des créances bancaires improductives (création d’une bad bank européenne en la matière préconisée en 2017 par l’ABE)
63
Q

Comment s’est déroulée la normalisation de la politique monétaire de la BCE et comment la poursuivre ?

A

4 critères de Draghi pour la normalisat° : (i) inflation proche < 2% ; (ii) inflation durable ; (iii) auto-entretenue ; (iv) appliquée à l’ensemble de la zone €.
On commence par les mesures non conventionnelles : Fin du QE fin 2018.
(ACTUALISER MESURES PRISES)
A l’avenir, il faudra de la prévisibilité : forward guidance.

64
Q

Comment la Fed a-t-elle opéré la normalisation de sa politique ?

A

Normalisation courte mais très transparente : publication des « principes de la stratégie de normalisation » en 2011, 2014, 2017, 2019.
Non-réinvestissement des titres acquis + non-prolongation des opérations de refinancement à LT + croissance du PIB qui diminue le bilan de facto

65
Q

Qu’est-ce que le paradoxe de la tranquillité théorisé par Borio (2003) ?

A

Le maintien des taux directeurs bas par les BC qui entraîne un risque d’instabilité financière : des bulles peuvent se former car trop de liquidité.
Stabilité des prix et stabilité financière sont des objectifs contradictoires.

66
Q

Que faire face au risque d’instabilité financière induit par les politiques non conventionnelles ?

A
  • Borio (2014) propose une évolution du mandat des banques vers un suivi du cycle financier via une fonction de Taylor augmentée.
  • En finir avec la dominance budgétaire : l’action des BC est contrainte par le montant des dettes publiques. Il faut clarifier l’indépendance des BC.
67
Q

Qu’est-ce que le principe de Tinbergen et en quoi est-il mis à mal avec le mandat des BC ?

A

Principe : un instrument doit être mis au service d’un unique objectif.
La multiplication des mandats complique les arbitrages. Taylor estime ainsi que les taux de la Fed étaient inférieurs aux taux adéquats en 2000-2007 car politique de soutien de la production mais ça a provoqué des prises de risque.

68
Q

Pourquoi un mandat dual pour la BCE serait-il préférable ?

A

Contrairement à la Fed, la BCE a un mandat hiérarchique entre ciblage de l’inflation et tx de chômage mais ça mène à des erreurs (remontée des tx en 2011 car inflation en hausse mais chômage très élevé) et des actions tardives.

69
Q

Que propose Blanchard (2012) outre le mandat dual pour la BCE ?

A

Une cible élevée d’inflation : 4% à moyen terme pour éviter la trappe à liquidité et le risque de déflation.
Un niveau élevé d’inflation baisse le tx d’intérêt réel d’autant (car évolution réelle des prix et des crédits – t’as compris).

70
Q

Que propose Levy (2018) concernant les cibles d’inflation ?

A

Lévy propose des « targeted inflation targeting » : adaptation des mesures de politique monétaire à la situation de chaque économie dans le cycle, sans perte d’autonomie de la BCE, car ça répondrait à une règle.

71
Q

Plan Faits stylisés

A
  1. La lutte des BC contre l’inflation jusqu’en 2008 et leur indépendance croissante
    1. Evolution de l’inflation et lien avec l’indépendance
    1. La désinflation par des facteurs macroéconomiques
  2. Post-2008, les outils non-conventionnels
    1. Inefficacité des instruments conventionnels donc fourniture de liquidité + outils non conventionnels
    1. Les risques des politiques non conventionnelles
  3. Economies européennes et japonaises face à un épisode de low-flation (Moghadam 2014)
    1. Crise de 2008 différente de la “décennie perdue” japonaise
    1. Evolution de l’inflation américaine
72
Q

Plan Théories

A
  1. Création monétaire et demande de monnaie
    1. La création monétaire par les BC vs par le système bancaire
    1. Différentes théories de la demande de monnaie (augmentation de MM)
  2. Le pilotage de l’inflation, objectif premier
    1. Lien de l’inflation avec le chômage d’où un dilemme mais qui s’estompe
    1. L’importance de l’indépendance dans la lutte contre l’inflation
    1. Le niveau de la cible d’inflation en débat
  3. Le risque de la déflation est redevenu d’actualité
    1. Malgré des vertus reconnues à la déflation, elle est in fine déstabilisatrice
    1. Le risque de déflation par la dette
  4. La transmission de la politique monétaire par plusieurs canaux et son rôle dans le policy-mix macro
    1. Si c’est l’outil privilégié en économie ouverte (Mundell-Fleming), elle présente des risques et doit se comprendre dans un policy mix adapté (Krugman 2010 : nécessité de la pol budgétaire concomitamment)
    1. Les divers canaux de transmission de la politique monétaire
73
Q

Plan Politiques.

A
  1. Des mandats de BC comparables (mais avec hiérarchie différente) avec un fonctionnement institutionnel similaire
    1. L’élargissement des mandats des BC officieusement
    1. Fed et BCE : un fonctionnement et des pratiques comparables
  2. Le détail des outils non conventionnels utilisés pendant la crise
    1. Le détail de la forward guidance et du QE
    1. Les différentes phases de la politique de la BCE
  3. Un impact globalement positif des mesures non-conventionnelles mais des problématiques
    1. Débat sur l’utilité globale de ces politiques
    1. Le risque pour la stabilité financière et la rentabilité des banques et assurances selon la BRI
74
Q

Plan Recommandations

A
  1. Le décalage de positionnement dans le cycle des économies US et euro nécessite une adaptation des politiques monétaires
    1. La divergence des politiques de la Fed et de la BCE
    1. Les perspectives pour la BCE qui doit normaliser sans entamer la croissance potentielle
  2. Il faut une politique monétaire plus adaptée, dans un policy mix équilibré
    1. Mobiliser la politique budgétaire et améliorer la transmission de la politique monétaire
    1. Normaliser de manière prévisible dans une temporalité claire
  3. Gros débat sur la révision des mandats qui n’a finalement que peu de portée
    1. Un relatif consensus de sortie des politiques non conventionnelles et une meilleure prise en compte de la stabilité financière
    1. Propositions de Blanchard (mandat dual et cible d’inflation plus élevée) et de Levy (adaptation aux cycles locaux)
    1. Ecologie n’est pas encore à l’ordre du jour de la politique monétaire mais adaptation progressive aux nouvelles technologies (monnaies électroniques…)