Politique budgétaire Flashcards
Qu’est-ce que la politique budgétaire ?
2 leviers
Politique macroéconomique contracyclique pour piloter le cycle d’activité. Elle vise à stabiliser l’économie en se rapprochant du niveau de croissance potentielle.
Keynes, 1936, Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie.
2 leviers: stabilisateurs automatiques + maniement discrétionnaire
Stabilisateurs automatiques.
Dépenses et recettes publiques sensibles à la conjoncture exerçant un rôle contracyclique sans intervention discrétionnaire. Dépendent de la part des dépenses publiques dans le PIB et de l’élasticité des recettes et des dépenses.
Maniement discrétionnaire.
Interventions volontaires de la puissance publique. Se mesure par l’évolution du solde structurel (solde effectif corrigé des éléments conjoncturels).
A quoi sert le multiplicateur budgétaire (ou keynésien) ?
Mesure l’impact de la politique budgétaire sur le niveau de l’activité économique. Coefficient qui évolue en fonction de la position de l’économie dans le cycle d’activité (fort en cas de taux d’intérêt bas, activité faible et non-utilisation des capacités de production de l’économie).
Quelle place de la dépense publique dans l’économie ?
2017 : 56,5% du PIB français (1250 Mds€)
ODAC : 495 Mds € / APUL : 250 Mds € / ASSO : 575 Mds €
Comment financer le déficit public ?
Principalement par l’endettement sur les marchés financiers (impôts et crédits de la BC sont d’autres leviers moins efficaces, en particulier depuis l’indépendance des BC) mais difficultés : illiquidité (momentanée) et insolvabilité (durable, les finances publiques sont insoutenables).
De quoi dépend la soutenabilité de la dette ?
Du taux de croissance, de l’inflation, du stock de dette de l’Etat et du déficit primaire.
Qu’est-ce qu’une économie mixte ?
Economie avec des éléments de l’économie de marché (reposant sur la confrontation de l’offre et de la demande) et des éléments de l’économie dirigée (l’Etat décide en matière de production et de redistribution).
La part de l’Etat social en France est-il important ?
Le ratio de 56,5% du PIB ne dit pas grand-chose car déjà doubles comptes (consommations intermédiaires) mais surtout il vaut mieux considérer la contribution au PIB et pas la part du PIB (le privé ne compte pas pour 43% du PIB mais beaucoup plus : plus de 200% selon Ramaux et Sterdyniak).
Comment la dépense publique se décompose-t-elle ?
1/ Payer les services publics qui contribuent à la richesse nationale.
2/ Prestations et transferts (720 milliards d’euros) qui ont un effet multiplicateur sur l’activité.
Quelle évolution de la dépense publique en France ?
Hausse des dépenses publiques par rapport au PIB mais dans un contexte de faible progression du PIB. En volume, entre 2002 et 2007 +2%/an puis 2,2% de 2007 à 2012 et 0,9% de 2012 à 2017. Donc hausse moins forte.
Quelle étude examine l’impact des dépenses publiques sur les inégalités et quel est-il ?
Etude INSEE (Le Laidier, 2009) : Inégalités de revenus primaires (avant toute intervention publique) importantes : dernier quintile gagne 8 fois plus que le premier (20% les plus pauvres). Fiscalité fait passer de 8 à 7,6 puis surtout prestations sociales (allocs, retraite…) de 7,6 à 5 et transferts sociaux en nature (hôpital public, culture, enseignement…) de 5 à 3,2. Ces deux derniers représentent 42% du revenu disponible brut ajusté des 20% les plus pauvres contre 9% pour les 20% les plus riches.
Comment l’endettement public a-t-il évolué dans les pays développés ?
Accentué fortement depuis les années 1980 : Japon 10% de dette publique en 1969 puis 250,4% en 2016. France 20% en 1979 contre 97,1% en 2016
L’encours de dette mondial (Etats, sociétés financières et non) a été multiplié par 2,5 entre 2000 et 2012 (à 100 000 Mds $).
La zone euro a-t-elle permis de freiner l’évolution de la dette ?
Non, malgré le PSC (déficit < 3% et dette/PIB < 60%). Pire, elle a entraîné une tarification déficiente du risque souverain par les marchés. La crise des subprimes a rétabli des primes de risque différenciées.
Citez quatre mécanismes d’augmentation de la dette publique post-crise.
Les stabilisateurs automatiques (en France, ils ont contribué au déficit à hauteur de 0,6 point de PIB en 2008 et 1,9 point en 2009).
Les plans de soutien aux banques (différentes formes : prise de participation directe, recapitalisation, Société de Financement de l’Eco Française…)
Les mesures de garantie d’actifs (Dexia en France et Belgique, ING aux P-B).
Les plans de relance (détaillés en III).
A quels niveaux dette et déficit se stabilisent-ils au niveau européen dans les années 2014-2015 ?
En 2014 : 91,8% du PIB en zone euro agrégée, 119% pour les pays du G7.
Stabilisation du fait de l’amélioration des déficits après des pics en 2009 : en moyenne -2,5% du PIB en 2020 pour les pays économies avancées.
Mais de fortes disparités infra-zone euro.
Quelles perspectives d’évolution de la dette publique dans les économies développées ?
Le récent stimulus budgétaire des US va faire croître la dette, le FMI prévoit 117% du PIB en 2023 contre 108% en 2018 car déficit de -5,9% en 2019.
En zone euro ça va baisser. En 2023, FMI prévoit 71,7% en zone euro contre 84% en 2018 grâce à l’Allemagne principalement (42,4% 2023 contre 60%)
Quelles évolutions futures de la dette publique dans les pays émergents ?
Tendance haussière.
Chine : 33,1% en 2010 puis 51,2% en 2018 avec un déficit de -4,1% en 2018.
Brésil : 63% en 2010 puis 87,3% en 2018 avec un déficit de -8,3% en 2018.
De quoi le stimulus budgétaire procyclique américain se compose-t-il ?
Le Tax cuts and Jobs Act de décembre 2017 qui réduit la fiscalité et le Bipartisan Budget Act qui prévoit une hausse de 300Mds$ des dépenses sur deux ans, augmentant le déficit et la dette (120% du PIB en 2027). Stimulus procyclique qui aura peu d’effets sur la croissance de long terme.
Quelle a été l’évolution des finances publiques françaises (dette + solde) ?
Dette publique : 20% en 1960, 64% en 2007 puis 98,4% du PIB en 2018.
Soldes publics : Déficitaires depuis 1974 (-7,2% en 2009 ; -3,4% en 2016).
Périodes de dégradation (1990-94 hausse de 3,5 pts de déficit ; 2000-03 crise de 2001 ; 2008-09) et de consolidation budgétaire (1995-99 hausse des PO ; 99-2000 conjoncture ; consolidations 2004-07 puis à partir de 2011).
La dégradation des fipu est-elle due à une préférence française pour la dépense ?
Ramaux et Sterdyniak (2017) : pas de corrélation dette publique/dépenses publiques (ex : Japon/US et Swe/Den)
Rapport Pébereau (2017) : pointe l’impact négatif des dépenses publiques, en particulier de fonctionnement (3,3 pts supérieurs à la moyenne zone €).
Quelle orientation de l’éco française par rapport au cycle depuis 1980 ?
France Stratégie (2016) : depuis 1980, orientations acyclique et procyclique majoritaires (resp. 36% et 46% du temps). Contracyclique seulement 18% du temps. Cela est lié notamment à l’utilisation spontanée des hausses de recettes en dépenses plutôt qu’en réduction des déficits.
Qu’est-ce que l’orientation pro- ou contracyclique de la politique budgétaire ?
Le caractère pro- ou contracyclique se mesure par la nature de l’effort structurel comparé au niveau de l’écart de production (output gap, écart entre croissance effective et croissance potentielle.)
Comment le rééquilibrage des comptes publics s’est-il effectué ?
- Hausse des PO (2011-14) fait passer le déficit de -7,2% en 2009 à -3,4% en 2016 : augmentation de la fiscalité sur ménages (IR, cotisations sociales) et sur entreprises de 48Mds€. Taux de PO passe à 44,8% PIB en 2013.
- Puis, faible diminution du ratio dépenses primaires (-0,5%) mais insuffisant et se poursuit. La faiblesse des taux d’intérêt et la conjoncture ont aidé.
Quel horizon pour les finances publiques ?
A ACTUALISER
L’objectif de revenir sous les 3% maastrichtiens a été atteint en 2017.
Objectif d’équilibre (…%) en 20.. : aidé par la baisse du coût de financement. Objectif de dette :
Mais parallèlement, baisse de fiscalité, transformation du CICE, difficulté sur les réformes…
Quels efforts sont nécessaires pour réduire la dette à plus long terme ?
France Stratégie (Dettes, déficits et dépenses publiques : quelles orientations ? 2016) : il faut une amélioration du solde primaire à +2,3% en 2027. Dépendra de la croissance potentielle et des taux d’intérêt aussi.
Quelles sont les trois contreparties positives de la dette publique ?
- Augmente l’efficacité des entreprises et le bien-être des ménages.
- Permet des dépenses d’éducation, de santé… qui améliorent la croissance potentielle.
- Permet d’adresser une demande au privé avec effets multiplicateurs.
Pourquoi ne peut-on pas assimiler la dette publique à une dette privée ?
Tinel (2016) : Principalement à cause de l’horizon temporel dans lequel elle s’inscrit. En outre, par son monopole fiscal, l’Etat peut étendre ses recettes pour faire face à ses échéances.
Comment s’est déroulée la consolidation en Europe à partir de 2010 et avec quelle conséquence ?
Entre 2010 et 2014, solde structurel : +4,3pts de PIB en zone €, +1,8pt All, +3,2pts Fr, +12,6pts Gr nouvelle récession en zone € à cause des multiplicateurs et de la simultanéité des plans de consolidation.
PIB en zone € : -0,7% en 2012 et -0,4% en 2013.
Quelle aide pour les pays « périphériques » dans leur désendettement ?
La politique monétaire non conventionnelle (achats de titres souverains…) de l’Eurosystème : mène à une réduction des spreads entre taux des Etats membres. Les périphériques empruntent autour de 1% en 2016, gros mieux.
Quelles sont les 2 défaillances de marché issues de rigidités nominales justifiant la relance bud. pour Keynes ?
Keynes, La théorie générale de l’emploi de l’intérêt et de la monnaie, 1936 :
- Les contraintes de liquidité des agents économiques qui ne peuvent pas s’endetter comme l’Etat et sont contraints par le niveau de leur revenu.
- Un défaut de coordination entre les agents économiques qui peut mener à des effets pervers, ex : épargne de précaution agrégée causant une récession.
Citez deux bienfaits de la politique budgétaire.
- Lisser le cycle économique en réduisant les effets négatifs des fluctuations (rapproche la production effective de la production potentielle).
- Renforcer la croissance potentielle en améliorant la qualité des services et infrastructures publiques, externalités positives (Romer, Barro, Lucas).